L'Art contemporain, un instrument de l'oppression capitaliste

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Publié par Cléanthe
Je me demande si les artisans de l'époque était subventionné.
Parce que les artisans sont subventionnés de nos jours ?

Par contre jusqu'au XIXème siècles certains artistes -comme j'ai du le mentionner X fois- bénéficiaient d'un patronage ou d'un mécénat de la part des "puissants". C'était les subventions de l'époque.

Et comme je l'expliquais 90% d'entre eux étaient subventionnés parce que leurs productions étaient calibrés pour plaire aux puissants.

Bref exactement comme aujourd'hui...
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Publié par Casteau
Parce que les artisans sont subventionnés de nos jours ?

Par contre jusqu'au XIXème siècles certains artistes -comme j'ai du le mentionner X fois- bénéficiaient d'un patronage ou d'un mécénat de la part des "puissants". C'était les subventions de l'époque.

Et comme je l'expliquais 90% d'entre eux étaient subventionnés parce que leurs productions étaient calibrés pour plaire aux puissants.

Bref exactement comme aujourd'hui...
Passons sur le glissement sémantique artiste-artisan, que veux-tu que je réponde par ailleurs au truisme artiste --> mécène ?

Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu cherches à discuter : mon commentaire portait sur un article bidon, réalisé par un gusse, qui comme certains de nos représentants politiques défendent la singularité de l'art, même le plus merdique, c'est fort à propos, pour défendre leur position d'élite, ou devrai-je dire de voiture-balai de l'élite mondiale, qui elle-même a besoin de l'art contemporain pour se donner un peu de consistance.

Un petit aphorisme pour la route : "Climat du flatteur. — Il ne faut plus chercher maintenant les flatteurs, qui font les chiens couchants, dans le voisinage des princes, – ceux-ci ont tous le goût militaire qui répugne au flatteur. Mais cette fleur s’épanouit maintenant encore dans le voisinage des banquiers et des artistes." Il est de Nietzsche, dans un petit ouvrage intitulé "Aurore".

Tu veux que je te dise, je ne suis même plus d'accord avec Nietzsche, parce que si les hommes politiques de son époque étaient de bons prussiens, au goût esthétique sans doute un poil trop rude pour apprécier réellement l'art, je crois que nos hommes politiques eux n'hésitent pas à jouer aux flatteurs, parce que c'est un bon moyen de se mettre au service des puissants de ce monde, et des quelques artistes dont ils s'entichent. Tout ça fait système en quelque sorte, dans ce que Debord a appelé la société du spectacle.

Je cite pour confirmer cela 2 hommes politiques standards, ils sont au pouvoir, donc de gauche, mais ils auraient été de droite et au pouvoir, ça aurait été tout comme :
- un tweet d'Anne Hidalgo le 18 octobre : "L'art a toute sa place dans les rues de Paris et personne ne pourra l'en chasser". Mais quel courage !! Pardi, les incantations pour sauver l'art contemporain, support idéologique du spectacle, des masses abêties. On va leur ouvrir les yeux à coup de plug anal, tiens.
- un second de Fleur Pellerin le même jour : "Curieux, on dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d'une définition officielle de l'art dégénéré." Ach so, vilain français, les plus sombres heures de l'histoire te sont rappelées par ton ministre de la culture. Je lui propose la lecture du dernier Modiano pour s'en remettre.

Dans les 2 cas, on gesticule de manière incantatoire, sans préciser l'ennemi, mais tout en rappelant à quel point c'est mal de s'opposer à l'Art, celui qui est sponsorisé par l'état, en joint-venture avec LVMH.

Au passage, voici une vidéo en lien : http://www.lemonde.fr/culture/video/...1703_3246.html pour ceux qui s'intéresse à Charlie et la chocolaterie, deuxième étape du plan de communication de monsieur Mc Carthy, en résumé il nous explique platement que wtf le père noël est une icône de la consommation !! J'en suis ressorti tout retourné, pas par le plug hein mais par ses explications. Je pense que lui vient de voir sa côte sur le marché de l'art monter en flèche, belle opération et chapeau bas. The Show must go on !

Dernière modification par Cléanthe ; 02/11/2014 à 16h53. Motif: ajout lien vidéo
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Publié par Cléanthe
Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu cherches à discuter : mon commentaire portait sur un article bidon, réalisé par un gusse, qui comme certains de nos représentants politiques défendent la singularité de l'art, même le plus merdique, c'est fort à propos, pour défendre leur position d'élite, ou devrai-je dire de voiture-balai de l'élite mondiale, qui elle-même a besoin de l'art contemporain pour se donner un peu de consistance.
On pourrait en discuter. Moi je n'y suis pas moins insensible qu'aux milliers d’œuvres (que vous -pas toi personnellement- devez trouver excellentes) plates et consensuelles représentant l'enfant Jésus et la Vierge réalisées pour flatter l'Eglise ou ses aspirants.

Vraiment, je n'adhère pas aux prémisses de ce sujet.
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Publié par Cléanthe
Passons sur le glissement sémantique artiste-artisan, que veux-tu que je réponde par ailleurs au truisme artiste --> mécène ?

Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu cherches à discuter : mon commentaire portait sur un article bidon, réalisé par un gusse, qui comme certains de nos représentants politiques défendent la singularité de l'art, même le plus merdique, c'est fort à propos, pour défendre leur position d'élite, ou devrai-je dire de voiture-balai de l'élite mondiale, qui elle-même a besoin de l'art contemporain pour se donner un peu de consistance.

Un petit aphorisme pour la route : "Climat du flatteur. — Il ne faut plus chercher maintenant les flatteurs, qui font les chiens couchants, dans le voisinage des princes, – ceux-ci ont tous le goût militaire qui répugne au flatteur. Mais cette fleur s’épanouit maintenant encore dans le voisinage des banquiers et des artistes." Il est de Nietzsche, dans un petit ouvrage intitulé "Aurore".

Tu veux que je te dise, je ne suis même plus d'accord avec Nietzsche, parce que si les hommes politiques de son époque étaient de bons prussiens, au goût esthétique sans doute un poil trop rude pour apprécier réellement l'art, je crois que nos hommes politiques eux n'hésitent pas à jouer aux flatteurs, parce que c'est un bon moyen de se mettre au service des puissants de ce monde, et des quelques artistes dont ils s'entichent. Tout ça fait système en quelque sorte, dans ce que Debord a appelé la société du spectacle.

Je cite pour confirmer cela 2 hommes politiques standards, ils sont au pouvoir, donc de gauche, mais ils auraient été de droite et au pouvoir, ça aurait été tout comme :
- un tweet d'Anne Hidalgo le 18 octobre : "L'art a toute sa place dans les rues de Paris et personne ne pourra l'en chasser". Mais quel courage !! Pardi, les incantations pour sauver l'art contemporain, support idéologique du spectacle, des masses abêties. On va leur ouvrir les yeux à coup de plug anal, tiens.
- un second de Fleur Pellerin le même jour : "Curieux, on dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d'une définition officielle de l'art dégénéré." Ach so, vilain français, les plus sombres heures de l'histoire te sont rappelées par ton ministre de la culture. Je lui propose la lecture du dernier Modiano pour s'en remettre.

Dans les 2 cas, on gesticule de manière incantatoire, sans préciser l'ennemi, mais tout en rappelant à quel point c'est mal de s'opposer à l'Art, celui qui est sponsorisé par l'état, en joint-venture avec LVMH.

Au passage, voici une vidéo en lien : http://www.lemonde.fr/culture/video/...1703_3246.html pour ceux qui s'intéresse à Charlie et la chocolaterie, deuxième étape du plan de communication de monsieur Mc Carthy, en résumé il nous explique platement que wtf le père noël est une icône de la consommation !! J'en suis ressorti tout retourné, pas par le plug hein mais par ses explications. Je pense que lui vient de voir sa côte sur le marché de l'art monter en flèche, belle opération et chapeau bas. The Show must go on !
C'est tellement un truisme que tu dénonces (si si) le fait qu'il soit sponsorisé par l'Etat et des milliardaires.

Ce que j'essaie de te montrer c'est que ce n'est pas que l'Art contemporain qui se développe grâce aux soutiens des puissants. C'est le cas de tous les courants majoritaires, hormis peut être les impressionnistes ou les expressionnistes (j'ai un trou).
Oui de la fin du 19è jusqu'à l'après guerre il y a eu un foisonnement artistique non soutenu, ça a été l'exception.

Puis avec la 5è république on est revenu à soutenir la Culture. On peut voir 3 pères fondateurs aux politiques culturelles modernes en France, Jean Zay, Malraux et dans une moindre mesure celui qui a fait la synthèse des 2 : Lang.
Jean Zay a posé les bases de la popularisation de l'art, Malraux a amené le côté pointu sans se soucier de la popularisation.

Dès lors je trouve ça mal venu ou plutôt malhabile de faire le lien avec la société du spectacle, vu que la création artistique a toujours marché main dans la main avec les puissants. Quel intérêt de "produire" en masse le Sacre de Charles X si ce n'est pour servir le retour de la royauté ?
Quel intérêt de modifier la scène du sacre de Napoléon ? (Pour la petite histoire la première esquisse montre Napoléon se couronnant lui même)
Quel intérêt de représenter Napoléon rendant visite aux pestiférés de Jaffa ?

Ou alors la société du spectacle est en marche depuis le 18è siècle. Ce qui est un peu contraire à l'idée principale de Debord...

Et ainsi de suite. Ce que je te dis juste c'est que l'histoire foisonne d'exemple comparable à ce que l'on vit en ce moment. Alors non ce n'est pas le symbole que l'art est mort/dégénéré ou que sais je encore, c'est juste la logique des choses.

La vision romantique de l'artiste qui peint ce qui l'inspire, et de l'art qui se développe en dehors de tout soutien est une vue de l'esprit. C'est une idée reçue qui ne résiste pas à l'analyse historique de l'art.

Quant à la citation de Fleur Pellerin, je la trouve plutôt juste, il suffit de lire certaines interventions de ce thread pour se rendre compte qu'au dela du j'aime/j'aime pas - ça me touche/ça me touche pas il y a une volonté de certains de voir, de faire reconnaitre par les autres interlocuteurs, l'art contemporain comme un sous art voir comme un non-art. Instaurant ainsi une espèce d'échelle de valeur entre les différents courants/mouvements, et faisant de l'art contemporain l'échellon le plus bas de l'échelle, voir le supprimant complétement de l'échelle.

On est vraiment pas loin de l'idée d'un art dégénéré. Surtout quand je lis Aloisius par exemple.
Citation :
Publié par Casteau
Puis avec la 5è république on est revenu à soutenir la Culture. On peut voir 3 pères fondateurs aux politiques culturelles modernes en France, Jean Zay, Malraux et dans une moindre mesure celui qui a fait la synthèse des 2 : Lang.
En réalité, Malraux et Lang ont assassiné l'héritage de Jean Zay. Malraux de manière involontaire probablement, par contre, Lang, c'est l'incarnation même de l'instrumentalisation de l'art contemporain au service de la domination des élites.
Citation :
Publié par Casteau
On est vraiment pas loin de l'idée d'un art dégénéré.
Oui c'est ça !
Puisqu'on en est à faire des comparaisons avec le nazisme, petit rappel historique : avant la France, seuls trois pays avaient mis en place un ministère de LA culture. L'Italie de Mussoloni, l'URSS de Staline et l'Allemagne d'Hitler.
Citation :
Publié par Aloïsius
En réalité, Malraux et Lang ont assassiné l'héritage de Jean Zay. Malraux de manière involontaire probablement, par contre, Lang, c'est l'incarnation même de l'instrumentalisation de l'art contemporain au service de la domination des élites.
On sera en désaccord sur ce point. Je vais pas tâcher d'essayer de te convaincre je sais que c'est peine perdue.
Citation :
Publié par Aloïsius
Puisqu'on en est à faire des comparaisons avec le nazisme, petit rappel historique : avant la France, seuls trois pays avaient mis en place un ministère de LA culture. L'Italie de Mussoloni, l'URSS de Staline et l'Allemagne d'Hitler.
Tu est bien prof d'histoire ? (C'est pas une attaque, merci de pas mal le prendre.)
Citation :
Publié par Aloïsius
Puisqu'on en est à faire des comparaisons avec le nazisme, petit rappel historique : avant la France, seuls trois pays avaient mis en place un ministère de LA culture. L'Italie de Mussoloni, l'URSS de Staline et l'Allemagne d'Hitler.
Mouais on parle quand même d'idéologies voulant s'imposer et instaurer un ordre suprême, ça passe par la politique, la représentation iconographique et symbolique. C'est une surprise ? C'était le cas pour le gothisme, la renaissance et d'autres périodes de l'histoire.
Exclamation
Rappel du sujet
Pas d'allusion au nazisme, c'est le meilleur moyen pour que le sujet parte complètement en vrille. Vous devez être en mesure de poser vos arguments et d'expliquer votre position sans recourir à Mussolini ou Hitler.
J'ai toujours également soutenu la suppression du Ministère de la Culture. La culture, ie les arts et toute autre création, sont pour moi un produit du peuple, devant remonter vers les institutions, et non l'inverse. Si le Ministère de la Culture promeut telle manifestation plutôt que telle autre (ce qu'il fait forcément en permanence), telle forme d'art plus que telle autre, c'est une façon de décider ce qui compose la culture pour le peuple. C'est par essence malsain, je trouve.

Quand je vois nos radios obligées de passer de la soupe de chanson française en permanence, nos cinémas regorgeant de films de merde sur subventionnés dont rien ne justifie l'existence si ce n'est l'entretien d'un réseau de privilégiés, et ainsi de suite..
Citation :
Publié par Attel Malagate
Malraux le mythomane? Le pilleur de temples au Cambodge?
C'est sur que prendre un trafiquant d'art comme ministre de la culture, c'était encore une pure idée.
Mais apparemment, ce personnage est intouchable.
Il n'est pas intouchable, j'ai déjà parlé de sa déconnexion avec la popularisation de l'art. Le caractère "louche" du personnage est une chose, il n’empêche que son action au Ministère de la Culture, a permis l'ouverture aux différents types d'arts (surtout asiatiques du reste) et ça c'était assez novateur

Citation :
Publié par Leni
J'ai toujours également soutenu la suppression du Ministère de la Culture. La culture, ie les arts et toute autre création, sont pour moi un produit du peuple, devant remonter vers les institutions, et non l'inverse. Si le Ministère de la Culture promeut telle manifestation plutôt que telle autre (ce qu'il fait forcément en permanence), telle forme d'art plus que telle autre, c'est une façon de décider ce qui compose la culture pour le peuple.
C'est une vision romantique de la chose, qui ne soutient pas l'analyse historique. Je ne pense pas que le tableau du Sacre de Napoléon soit un produit du peuple, ni Napoléon visitant les pestiférés de Jaffa, ni Vision de la grande galerie du Louvre en ruines, ni Le radeau de la Méduse, ni La mort de Sardanapale, ni Eva Prima Pandora,...

Je pourrait dérouler la liste. Sans connivence avec les puissants, pas de création artistique. C'est ce que démontre l'histoire de l'art. Le peuple n'a accès aux créations "culturelles" que depuis très récemment.
Citation :
Publié par Leni
Quand je vois nos radios obligées de passer de la soupe de chanson française en permanence, nos cinémas regorgeant de films de merde sur subventionnés dont rien ne justifie l'existence si ce n'est l'entretien d'un réseau de privilégiés, et ainsi de suite..
La culture et le rôle du ministère, ce n'est pas que Sherifa Luna et Depardieu hein. Et bon, les pays sans financement public de la culture ne brillent pas spécialement par leur puissance artistique: la critique sur la responsabilité du ministère dans la qualité du top 40 de NRJ est très déplacée.
Citation :
Publié par Casteau
Ce que j'essaie de te montrer c'est que ce n'est pas que l'Art contemporain qui se développe grâce aux soutiens des puissants. C'est le cas de tous les courants majoritaires, hormis peut être les impressionnistes ou les expressionnistes (j'ai un trou).
Mais, nous sommes d'accord sur ce point, mais comme tu ne m'a pas vraiment lu, tu n'as pas saisi que je critiquais un certain art contemporain, nihiliste, dans le lien qu'il tisse avec la société du spectacle. Dans l'article que j'ai découvert sur le Figaro, je me suis d'ailleurs fait plaisir et suis allé découvrir des démarches d'artistes contemporains qui créaient quelque chose de réellement original, et pas seulement en ricanant comme des hyènes sur des valeurs dites conventionnelles.
J'ai parfaitement compris ton point de vue. Et si ton constat est juste, le raisonnement est malhabile.
Oui exposer un sapin dont la forme rappelle un plug anal ventouse s'inscrit parfaitement dans les mécanismes mis en lumière par Debord.

Mais y faire un lien avec les politiques cherchant à s'octroyer les faveurs des puissants, ça me gêne, ça me gêne parce qu'historiquement, puissance, politique et art ont toujours été lié.

Je pense sincèrement que le lien a faire avec la société du spectacle c'est que l'art est et a toujours été un reflet de son époque. Artistes, politiques et puissants n'ont de cesse de se séduire les uns les autres.

C'est ça qui me gêne dans le descriptif des mécanismes que vous voyez sous jacent à l'art contemporain, c'est que ces mécanismes pondérés par l'air du temps sont sous jacent à l'art en général (avec 2-3 exceptions notoires).
Citation :
Publié par Casteau
J'ai parfaitement compris ton point de vue. Et si ton constat est juste, le raisonnement est malhabile.
ça mérite au moins une petite argumentation, et la je cherche et je trouve :

Citation :
Publié par Casteau
Mais y faire un lien avec les politiques cherchant à s'octroyer les faveurs des puissants, ça me gêne, ça me gêne parce qu'historiquement, puissance, politique et art ont toujours été lié.
Je t'ai déjà dit que j'étais d'accord avec ce constat !!! Tu es sûr que tu as compris quelque chose, relis-moi sur mes différentes interventions stp, tu saisiras que mon analyse, contrairement à celle d'autres intervenants ici n'est pas strictement marxiste, autrement dit sociale.

Citation :
Publié par Casteau
Je pense sincèrement que le lien a faire avec la société du spectacle c'est que l'art est et a toujours été un reflet de son époque. Artistes, politiques et puissants n'ont de cesse de se séduire les uns les autres.
La tienne par contre est strictement marxiste (reflet de son temps, donc dépendante de son époque --> déterminisme sociale), mon argumentation repose sur un double constat, d'abord un constat marxiste (comme toi) car il y a un essoufflement de l'art lui-même à partir du 20ème siècle, concomitant à l'essor de la mondialisation économique et surtout à son corollaire le progrès technique qui rend en partie caduc l'art considéré comme représentation mimétique du réel. Ensuite, et c'est pour moi le point central que je n'ai pas développé un constat d'ordre pulsionnel et non plus social, il existe des artistes qui sont créateurs de valeurs et qui vivent à travers leurs œuvres et d'autres qui au mieux se contentent de reproduire les règles de fabrication des ptits copains, ou au pire singent les valeurs dans l'air du temps pour être suffisamment accessibles à l'interprétation. Je ne cache pas que mon analyse de l'activité (pas seulement artistique) est ici nietzschéenne (si la police de la pensée pouvait éviter de qualifier Nieztsche de proto-nazi, je la remercie par avance).

Alors comprends moi bien, quand je dis que tout fait système, c'est parce que je mêle ici la médiocrité de la classe politique qui ne commande plus de l'art pour élever le politique et le magnifier, mais simplement rester dans l'air du temps, parce que dans la posthumanité qui nous attend, le politique en tant que tel est mort. je conchie ces artistes contemporains qui sont des hommes creux, répétiteurs d'une époque qui n'en peut plus de reproduire, faute d'inventer de nouvelles manières d'imaginer le réel qui nous entoure. Nous avons à faire au sens strict à ce qu'on peut appeler ici des hommes du ressentiment. Je vais même aller plus loin, je souhaite que ces gusses qui aujourd'hui détiennent les clés du pouvoir contemporain (comme B. Arnault) finissent par construire, eux ou leur descendants, un goût sûr dans le domaine esthétique, peut être alors que l'art reprendra des couleurs. Je rêve d'un moment qui n'est pas advenu, ou ce qui les a conduit à l'art, le business, finira par devenir totalement accessoire, au profit de ce qui n'était au début qu'un placement.
Citation :
Publié par Cléanthe
Ensuite, et c'est pour moi le point central que je n'ai pas développé un constat d'ordre pulsionnel et non plus social, il existe des artistes qui sont créateurs de valeurs et qui vivent à travers leurs œuvres et d'autres qui au mieux se contentent de reproduire les règles de fabrication des ptits copains, ou au pire singent les valeurs dans l'air du temps pour être suffisamment accessibles à l'interprétation. Je ne cache pas que mon analyse de l'activité (pas seulement artistique) est ici nietzschéenne (si la police de la pensée pouvait éviter de qualifier Nieztsche de proto-nazi, je la remercie par avance).
Vraiment je suis désolé, mais ça a toujours existé. De tous temps dans tous les mouvements. Ce sont des artistes du passés qui sont complètement dans l'oubli aujourd'hui, dont on expose pas leurs oeuvres, mais qui ont de leur vivant eu une notoriété certaine.

Citation :
Publié par Cléanthe
Je vais même aller plus loin, je souhaite que ces gusses qui aujourd'hui détiennent les clés du pouvoir contemporain (comme B. Arnault) finissent par construire, eux ou leur descendants, un goût sûr dans le domaine esthétique, peut être alors que l'art reprendra des couleurs. Je rêve d'un moment qui n'est pas advenu, ou ce qui les a conduit à l'art, le business, finira par devenir totalement accessoire, au profit de ce qui n'était au début qu'un placement.
Pour le coup Arnault a vraiment un gout sur. Je me souviens d'un échange qu'il avait avec Galiano au sujet de certaines pièces de sa collection. C'était assez drole de voir Arnault lui expliquer que tel et tel pièce n'avaient pas d'âme, qu'il n'en voulait pas dans la collection. Et Galiano de répondre comme un Dir. Marketing "Mais oui ais c'est destiné aux jeunes pour Saint Tropez et Saint Barth", et voir la réaction de Arnault derrière : Haussement de sourcils "On retire ça ne m’intéresse pas".

Je ne pense pas que ce soit un placement pour Arnault, tout comme Pinaut, ce sont des mecs qui derrière vont investir pour que leur collection soit visible. (Niania subvention, niania entrée payante mais franchement quand on voit les difficultés financières des lieux de culture, c'est pas avec ça qu'on fait du fric).

Je vais pas te le cacher Arnault est un personnage qui me plait, parce qu'il est pour moi comme un Mazarin en son temps. Un peu escroc, un peu esthète mais surtout amis des arts.
Citation :
Publié par N° 110 548
La culture et le rôle du ministère, ce n'est pas que Sherifa Luna et Depardieu hein. Et bon, les pays sans financement public de la culture ne brillent pas spécialement par leur puissance artistique: la critique sur la responsabilité du ministère dans la qualité du top 40 de NRJ est très déplacée.
Moui..

Citation :
Le budget 2014 du ministère de la Culture et de la Communication s’élève à 7,26 milliards d’euros : 2,69 milliards pour la culture et la recherche culturelle (-2%) et 4,56 milliards pour les médias, la lecture et les industries culturelles (-2,1%). Le Ministère, qui continue de participer à l’effort de redressement des finances publiques, donnera la priorité à la jeunesse : 39 M€ seront alloués à l’Éducation artistique et culturelle (+5 M€, soit une hausse de 15% par rapport à 2013).
Je serais partisan de filer toute cette thune a l'education nationale pour eduquer les jeunes a l'art puisque sans cela, il ne peuvent pas l'apprecier apparemment (cela doit surement etre vrai etant donné que je n'apprecie pas ce genre "culturel" et que je n'ai pas suivi de cours d'art).
Une fois que les citoyens auront ces bases pour decoder cet art contemporain, ils pourront d'eux meme payer leurs visites dans ces galeries, ou acheter des places de cinema ou de theatre, tout comme ils achetent leurs places pour aller voir du cinema hollywoodien ou pour acheter des livres qui leurs plaisent.

Oh mince, je suis un vilain capitaliste liberal qui propose que chacun paye ses besoins et ses envies culturels plutot que de confier la gestion d'un impot collectif a des "professionnels de l'art" (cf. le cv de notre ministre de la culturel : ena et science po)
Citation :
Publié par N° 110 548

Record du monde!
Et un autre !
Bnjnnr5IIAAjImp.jpg

84,165,000 €. Si je me souviens bien de la manière barbare dont les Américains écrivent leurs chiffres, ça représente un peu plus de 84 millions d'€. Enfin, là, je ne peux rien dire : Barnett Newmans est mort, et sa reconnaissance (financière je veux dire) a été très tardive, la morale est sauve.
Message supprimé par son auteur.
Petite remarque : les premières œuvres de ce type étaient probablement novatrices. Et les artistes qui les ont réalisé avaient probablement un vrai désir de renouveler le machin. C'est le cas de Barnett Newmans par exemple.

Mais, un siècle après Marcel Duchamp et Kasimir Malevitch , le côté novateur, comment dire... Par contre, ce type d'art a un avantage gigantesque pour la finance, surtout dans sa version actuelle, semi-industrialisée : la rapidité d'exécution qui permet de produire des dizaines, des centaines d’œuvres, dans un laps de temps très court. Un gribouillis, une déchirure, une signature, et hop !
Vinci a mis 4 ans à peindre la Joconde. Je ne demande pas à ce que les peintres et sculpteurs contemporains ne réalise qu'une oeuvre tous les 4 ans (et puis, sur ces 4 ans, il a fait d'autres trucs...). Mais on comprendra aisément que les financiers ne pourraient pas attendre aussi longtemps. Il faut que les supports de spéculation qu'ils demandent soient produits à grande vitesse, parce qu'ils en besoin de toujours plus. Et là, des boucles tracées à la craie sur un tableau noir, c'est génial.


53.jpg
Cy Twombly avait aussi réalisé ça. Le triptyque consacré à Phèdre de Platon. On en avait beaucoup parlé parce qu'une autre artiste avait fait ça :
1191872972520.jpg
Elle avait été condamnée à quelques milliers d'€ de dommage et intérêt et à une centaine d'heures de TIG. Les trois toiles blanches étaient estimées à 2 millions d'€, soit à peu près 1500 ans de SMIC. A cette époque, Cy Twombly était encore en vie, il avait exigé et obtenu un € symbolique de dommage et intérêt.

C'était ma rubrique "l'Art contemporain, instrument de l'oppression capitaliste".


edit :
691277-l-artiste-japonaise-hikaru-cho-gauche-peint-sur-la-tete-de-ryonosuke-tana.jpg
Elle, par contre, elle n'a rien compris, elle est nulle. Ou alors faut qu'elle trouve un moyen de vendre les films de ses peintures...

Dernière modification par Aloïsius ; 14/11/2014 à 09h01.
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