Je ne veux pas rentrer dans une quote war, mais apporter ma vision aux propos de Raizin.
- Déjà le but de la négo c'est de trouver la meilleure solution pour toi et l'employeur. Avant l'entretien tu te fixes une zone de confort (la tranche de salaire que t'es prêt à accepter), tu gardes ça comme comme objectifs pendant l'entretien et ton intérêt c'est de négocier dans cette zone de confort (tant que c'est en dessous, pas la peine de négocier). L'employeur va aussi avoir sa zone de confort, ce qui complique la négociation. Les deux parties doivent "collaborer" et faire des sacrifices pour trouver l'accord qui satisfait les objectifs des deux parties.
- Chaque partie a une "solution hors table" et celui qui aura la plus grosse pourra plus facilement négocier. Exemple : si ta solution hors table c'est une offre plus avantageuse dans une autre boîte, tu pourras négocier ton salaire à la hausse. Inversement, si ta solution hors table c'est le chômage, tu devras être prêt à faire des sacrifices et accepter un salaire à la baisse (toujours dans ta zone de confort si possible, en visant au moins la borne inférieure).
- Si tu manques d'arguments ou que ta solution hors table est mauvaise, laisse l'employeur parler en premier et proposer son offre. Inversement, si t'es arguments sont solides et que tu as une ou plusieurs grosses solutions hors table, prend les devants de la négociation, vend toi et annonce le salaire auquel tu prétends.
Sans arguments (ou Solution de Repli ou MESOR), autant ne pas y aller: tu vois la pub Winamax? Et bien tu pars avec 7-2 o.
- Toujours préparer ses arguments avant l'entretien, car pendant l'entretien tu n'auras pas le temps d'y penser. Tu vas en effet faire face à plein d'émotions que tu vas plus ou moins contrôler, qui vont peut-être te déstabiliser. Si tu connais par cœur tes arguments ça sera plus simple de te concentrer sur tes émotions. De même une négociation c'est aussi analyser les émotions de l'autre partie (son langage corporel, sa manière de parler) pour trouver une faille. Si t'as préparé tes arguments tu pourras plus facilement te concentrer sur l'état de l'employeur. Tu peux aussi user de techniques de négociations, comme le bluff, la surenchère, la cerise sur le gâteau, l'ultimatum, etc, qui nécessitent d'être préparé avant l'entretien. La négociation c'est pas que des arguments, c'est aussi énormément de psychologie.
Oui, comme tout entretien, il mérite une préparation.
Cependant, il ne s'agit pas d'une simple négociation, mais de ton salaire, la raison pour laquelle tu te lèves tôt.
Il faut faire preuve de pragmatisme dans ta gestion des arguments: ils doivent être factuels (j'ai dépassé mon objectif de X%) et ne doivent pas être remis en question (ce n'est pas un Entretien annuel le but n'est pas de vérifier si tu es performant, mais de faire correspondre tes performances à un niveau de salaire).
En revanche, les moyens que propose Raizin font partie des outils de négociations plus avancées, ce sont des notions qui méritent un entraînement particulier pour être efficaces (de mémoire, ils font partie des formations "Négo 1" ou "Négo 2").
Typiquement, "la cerise sur le gâteau": je ne vois pas vraiment ce que tu vas proposer à ton patron en plus de ta disponibilité et de ton efficacité.
Le bluff, je te le déconseille sans MESOR et sans volonté ferme de partir.
Intellectuellement, c'est presque un calcul d'espérance: Le risque que tu prends ("Ton patron refuse l'augmentation et te laisse décider si tu souhaites rester ou partir") x le gain éventuel.
En synthèse, je pense qu'il est bon de préparer son tableau de bord ou sa fiche d'entretien annuel, de comparer le delta "Objectif/Résultat" et de chiffrer ce delta.
Ceci te donnera la matière irréfutable.
Ensuite, tu rajoutes tout ce qui est moins factuel (Tu as amélioré tel processus, tu as participé à tel groupe de travail, tu fais parti du lead de ton équipe...), bref, tout ce qui fait que ton patron/ton entreprise souhaite que tu restes, car à salaire équivalent, tu apportes un peu plus.
Enfin, tu devras te préparer ton back up, ta solution de repli. A mon sens, il ne s'agit pas simplement de dire "Si je n'ai pas ça, je m'en vais.", mais à l'inverse, d'expliquer à ton employeur, que malgré ton investissement, ton salaire n'est plus aussi compétitif et que la concurrence est prête à offrir mieux à une personne formée et efficace (toi.). Pour cela, il te faut une offre ou une proposition, a minima.
En revanche cet argument déplaît: je pense qu'il est rare qu'un employé ayant menacé de quitter et qui a été rattrapé, ne reste de manière pérenne dans une entreprise: cela créé un précédent et pourrait inciter d'autres à s'y essayer.
(Je vais me relire après postage, j'ai l'impression qu'il y a plein de redites).
Bru