[Fiscalité] La fiscalité en France et dans le monde

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Moi ce qui me perturbe, c'est le rôle de l'assemblée.

Alors, ils votent, puis on leur explique que ce qu'ils ont voté au final, c'était pas top, puis le gouvernement indique qu'il va proposer un amendement, puis l'AN va devoir voter cet amendement...

Rassurez-moi, le gouvernement n'est pas du tout en train de totalement court-circuiter l'Assemblée Nationale là ?

Et ils vont l'explique comment les députés quand ils reviendront dans leurs circonscriptions et qu'on leur demandera pourquoi ils ont voté le texte au départ ?
Moscovici qui jure ses grands dieux que le gouvernement n'a pas agi sur le mode de l'improvisation dans l'affaire de la taxe sur l'épargne, que tout ceci était prévu, appartenait à un plan détaillé, précis et doté d'une vision d'avenir à long terme.

Les bronzés font de la politique.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Kwild
Ah je dis pas le contraire. Je dis juste que retirer la mesure parce que ça gueule, ça me parait pas être de la bonne politique.
Le soucis, c'est que le contraire non plus.

Et il est justement là, le putain d'iceberg de problème qu'à peu près personne ne veut voir. Ah pour se foutre de la gueule de ces cons de grecques, tous des citoyens de pacotilles qui fraudent depuis l'âge de pierre, y a du monde. Par contre pour comprendre que finalement, la majorité des pays d'Europe font pareil plus ou moins consciemment, ben y a plus personne :/.

Et oui, scoop : vouloir financer la santé, le chômage et la pauvreté des pays du tiers monde, ça coûte un pognon phénoménal. Et même si c'est pour de bonnes causes, ce pognon ne pousse pas dans les arbres. Comme personne ne veut payer d'impôts (ou que l'on laisse allègrement une partie de ces impôts disparaître purement et simplement en s'indignant comme des dindes...), ou financer le tout à grands coups de donations... ben on emprunte. Et on fait comme si c'était la faute du parti politique sur le devant de la scène au moment x-y.

Alors dès que ce parti propose des mesures impopulaires, nous nous empressons tous de voter l'opposition aux prochaines élections. Non y a pas à chier, c'est super responsable comme attitude ! Et ça laisse toute la latitude nécessaire aux différents partis pour faire ce qu'il faudrait.


Bref, on a des partis à l'image des citoyens. Des tas de merde sur pattes, qui se gargarisent d'avoir prit des points de QI depuis quelques décennies. Ben quand on voit comment ils sont utilisés, ces points en plus, ça laisse songeur...


Voilà pourquoi quand on veut parler de "bonne politique", il ne devrait pas y avoir de toute façon de mesure "impopulaire". C'est notre présent et notre futur à tous qui est en jeu, si nous étions tous moins débile, aucune mesure intelligente et utile pour nos lendemains ne devrait-être impopulaire. Mais pour ça, faut un tout équilibré.
Citation :
Publié par Prootch
Avec les godillots en ce qui concerne la gauche, mais l'opposition ?
Bha, en l'occurrence l'opposition a voté contre, donc tu voulais qu'ils fassent quoi de plus ?
Citation :
Publié par Aratorn
Moi ce qui me perturbe, c'est le rôle de l'assemblée.

Alors, ils votent, puis on leur explique que ce qu'ils ont voté au final, c'était pas top, puis le gouvernement indique qu'il va proposer un amendement, puis l'AN va devoir voter cet amendement...

Rassurez-moi, le gouvernement n'est pas du tout en train de totalement court-circuiter l'Assemblée Nationale là ?

Et ils vont l'explique comment les députés quand ils reviendront dans leurs circonscriptions et qu'on leur demandera pourquoi ils ont voté le texte au départ ?
Tu as l'air de découvrir le fonctionnement de la Veme république.
Les députés (de la majorité) sont là pour voter tout ce que le gouvernement leur présente, même quand c'est des conneries évidentes, et se faire engueuler ensuite sur les marché le WE quand ils sont dans leurs circonscriptions.

Si le parlement servait vraiment à quelque chose en France ça se saurait depuis le temps (et ne parlons pas du sénat).
Et du coup comment est réalisé le budget de l'Etat, et les prévisions à X années ?
Parce que la semaine dernière l'Etat comptait sur 600-700 millions d'euro de recettes supplémentaires via cette taxe, et là, y'a plus.

Et oui, c'était une question rhétorique. Mais putain ça me fait mal de voir à chaque fois (quel que soit le gouvernement, mais là ça me parait vraiment caricatural) de l'improvisation permanente sur ce sujet.
Heureusement que le PS avait bouclé un projet cohérent et était prêt à gouverner...
Citation :
Publié par Khremonion
Et du coup comment est réalisé le budget de l'Etat, et les prévisions à X années ?
Parce que la semaine dernière l'Etat comptait sur 600-700 millions d'euro de recettes supplémentaires via cette taxe, et là, y'a plus.
Quand bien même il n'y a pas d'abandon pur et simple de l'écotaxe, les recettes seront amoindries et c'est un sérieux problème. La Bretagne accumule des exemptions qui ne sont justifiées par rien et in fine, c'est autant d'argent qu'il faudra trouver ailleurs.

Idem pour les prélèvements sociaux sur les PEA et les PEL, l'abandon de cette mesure implique qu'il faudra trouver l'argent ailleurs.

Dans les deux cas, le plus probable est que ces prélèvements ne soient remplacés par rien. Ce n'est pas à un mois du vote de la loi de financement 2014 de la Sécurité sociale et à deux mois du vote de la loi de finances 2014 que le gouvernement va sortir du chapeau de nouvelles recettes. J'imagine que c'est donc l'endettement qui augmentera... une fois de plus nous payerons des intérêts (indéfiniment) pour notre incapacité à gérer nos finances publiques !

A un moment, il faudra aussi que l'on tire les conclusions de ce rejet fiscal. Si les français ne veulent pas payer plus d'impôt, il faut réduire les dépenses. Pour être tout à fait précis, faute de nouveaux prélèvements obligatoires, il faut réduire le budget de l'Etat et de la Sécurité sociale de plus de 90 milliards d'euros. C'est juste une fois et demie le budget de l'Education Nationale ou trois fois le budget de la Défense. On va bien se marrer.

La conclusion personnelle que je tire des manifestations en Bretagne et du recul du gouvernement sur les deux sujets fiscaux du week-end est que nous sommes condamnés à vivre aux crochets de la finance mondiale (banques, assurances, hedge funds, etc.). En effet, de plus en plus, c'est uniquement grâce à cette finance mondiale que l'Etat et la Sécurité sociale peuvent dépenser de l'argent qu'ils n'ont pas et que nous (citoyens et résidents français) refusons de leur donner alors même que nous attendons toujours un peu plus de services publics et toujours un peu plus de protection sociale. Dans le genre schizophrénie collective, nous avons placé la barre bien haut !

Dernière modification par Silgar ; 28/10/2013 à 10h44.
Le problème c'est justement que ça entretient la défiance des gens et le rejet des prélèvements.

Perso je suis un bon gros mouton. Si on me dit simplement dès le départ : on a besoin de X € pour équilibrer le budget, on répartit sur tel et tel impôt/taxe, et que au cours de mois/années ces mesures sont mises en place, pas de soucis, je paie.

Mais là du coup on voit que ça tape juste au hasard, sans stratégie, sans vision à plus de deux semaines. Et on comprend bien que les gens se demandent : pourquoi payer ? A quoi va servir cet argent ?
Forcément quand on a pas les cojones de faire les réformes nécessaires, y compris celle des impôts (tiens ça ne serait pas une promesse campagne de François ça ?), on est forcé de taxer tout et n'importe quoi, n'importe comment, histoire de gratter quelques centaines de M€ par-ci par-là pour boucler le budget.

Tout en sachant très bien qu'on a certainement été optimiste sur les prévisions et que ça ne suffira donc probablement pas. Mais ça laisse quelques mois de plus pour trouver de nouvelles idées de taxes avant la loi de finance rectificative

Si vraiment ils sont pris par le temps, je ne m'en fait pas, il relèveront le taux de TVA de 19.6 à 20.2 au lieu de 20.
Ils l'ont bien fait en douce pour le taux à 5.5 qui devait passer à 5 et qui finalement ne bougera pas.
Et on aura Mosco qui viendra nous expliquer la télé que le PS est vraiment trop sympa, si ça avait été l'UMP on serait passé à 21%
Citation :
Publié par Aratorn
Moi ce qui me perturbe, c'est le rôle de l'assemblée.

Alors, ils votent, puis on leur explique que ce qu'ils ont voté au final, c'était pas top, puis le gouvernement indique qu'il va proposer un amendement, puis l'AN va devoir voter cet amendement...

Rassurez-moi, le gouvernement n'est pas du tout en train de totalement court-circuiter l'Assemblée Nationale là ?

Et ils vont l'explique comment les députés quand ils reviendront dans leurs circonscriptions et qu'on leur demandera pourquoi ils ont voté le texte au départ ?
C'est pas nouveau. Déjà sous De Gaulle, on qualifiait le parlement de chambre d'enregistrement. C'est toujours le cas sauf quand le président et/ou le premier ministre ne tiennent plus leur majorité.
Citation :
Publié par aziraphale
on est forcé de taxer tout et n'importe quoi, n'importe comment, histoire de gratter quelques centaines de M€ par-ci par-là pour boucler le budget.
C'est tout le problème de cette ecotaxe qui est clairement mal faite puisque mal pensée et appréhendée. Son impact n'a pas été réfléchi et mesuré.

On se tire une belle balle dans le pied en pleine situation où il faut créer de la relance et augmenter notre pouvoir concurrentiel sur nos produit, surtout quand en face il y a du dumping social pour optimiser les marges chez nos voisins EUR (on verra le résultat avec le futur SMIC Allemand).
Citation :
Publié par Borh
le président et/ou le premier ministre ne tiennent plus leur majorité.
Amusant, cette expression de «tenir leur majorité», alors que la majorité est en théorie indépendante du président, et que c’est le premier ministre, lui, qui dépend de la majorité à l’assemblée.
C’est à la majorité qu’on devrait reprocher de ne plus tenir son premier ministre…
Message supprimé par son auteur.
Le vrai problème de la dépense publique, c'est que, hors inflation, elle monte beaucoup plus vite que la croissance, alors que pour l'essentiel des pays de l'OCDE, c'est l'inverse qui s'est produit.

Ce qui fait qu'aujourd'hui, la dépense publique représente une quotte part du PIB beaucoup plus haute que dans la quasi totalité de nos partenaires et concurrents.

On a presque 10 points d'écarts avec l'Allemagne en terme de dépense publique, c'est qu'il y a un problème : l'Etat n'est plus efficient. Il a pris l'habitude de ne plus se remettre en cause, et de demander au final toujours plus.

Le comble étant dans les collectivités locales, puisque plus de la moitié de leurs recettes sont affectées aux frais de fonctionnement.

Bref, c'est pas seulement un choc fiscal qu'il faut pour le pays, c'est un choc de comportement de l'Etat à tous ses niveaux.
Citation :
Publié par Aratorn
On a presque 10 points d'écarts avec l'Allemagne en terme de dépense publique
Et la comparaison est faite correctement ?
L’Allemagne est un état fédéral, la répartition des dépenses est différente de la nôtre (en particulier l’éducation n’est pas prise en compte par l’état fédéral). Tes chiffres tiennent compte de ce que finance la dépense publique dans chaque cas ?

De plus, la démographie allemande est très différente de la nôtre. En particulier, ils ont beaucoup moins d’enfants. Il est donc logique qu’ils aient moins de dépenses liées aux enfants. Ils le payeront dans une ou deux décennies, lorsque 2/3 de leur population sera à la retraite. Je préfère être dans un pays qui investit (un peu) pour le futur.
Citation :
Publié par Lango
Et la comparaison est faite correctement ?
L’Allemagne est un état fédéral, la répartition des dépenses est différente de la nôtre (en particulier l’éducation n’est pas prise en compte par l’état fédéral). Tes chiffres tiennent compte de ce que finance la dépense publique dans chaque cas ?
On parle de dépense publique, ce qui correspond à tous les échelons.

Citation :
De plus, la démographie allemande est très différente de la nôtre. En particulier, ils ont beaucoup moins d’enfants.
Ils compensent la démographie par l'immigration. Tu sous-entends que les fils et filles d'immigrés ne vont pas à l'école en Allemagne ?

De toute façon, l'EN représente environ 6% de la dépense publique, soit moins de 3% du PIB. Ce n'est pas ça qui crée la différence.
Je sais pas si l'Allemagne est fédérale mais j'imagine que l'endettement de nos communes et régions et départements n'a rien à envier à celui des länder allemands.

Pour revenir au sujet, le delta entre l'augmentation des impôts et le recul de la qualité du service public est tel qu'à un moment les gens vont décrocher, c'est pas possible autrement.
Citation :
Publié par Aratorn
De toute façon, l'EN représente environ 6% de la dépense publique, soit moins de 3% du PIB. Ce n'est pas ça qui crée la différence.
Juste là-dessus. Le budget de l'EN ne représente pas ce que dépense l'état français en éducation; La très très grosse majorité du budget de l'EN doit aller dans le salaire des professeurs et des inspecteurs d'académie, si je ne me trompe pas.
C'est les collectivités locales qui payent le reste (commune, département, région). J'ajouterai que celles-ci (comme la municipalité où j'habite) vont jusqu'à subventionner l'enseignement privé.
Citation :
Publié par Meine
Je sais pas si l'Allemagne est fédérale mais j'imagine que l'endettement de nos communes et régions et départements n'a rien à envier à celui des länder allemands.
6,5% du PIB pour les collectivités françaises, 27,8% pour les länder. On l'oublie un peu facilement mais les collectivités, contrairement à ce que dit la droite, c'est peanuts en terme d'endettement.

@Aratorn : l'immigration ne compense rien, elle amortit juste la baisse.

2000 2011
France 60,5 64,9
Allemagne 82,3 80,2

On est quand même dans 2 mouvements très différents...
Citation :
Publié par Egelbeth
Je vais le redire ici il ne s'agit pas de refuser de payer des impôts, il 'agit d'arrêter la saigné, nous sommes à 56points de PIB d'imposition de dépenses publiques, au bout d'un moment on a envie de dire STOP.
Nous sommes à 56,6 points de PIB de dépenses publiques et à 45 points de PIB de prélèvements obligatoires. Il manque donc l'équivalent 10 points de PIB soit en prélèvements obligatoires, soit en baisse des dépenses publiques, pour présenter un budget public à l'équilibre. Cet écart est financé en grande partie par de l'endettement nouveau, donc il génère de nouveaux intérêts à payer (indéfiniment) chaque année.

C'est un sujet sur lequel je suis tout autant favorable à une augmentation des impôts qu'à une baisse des dépenses publiques. La seule chose qui me semble essentielle, absolument nécessaire, et sur laquelle je pense que nous devrions tous être inflexible est que le budget soit à l'équilibre. L'alternative est de payer toujours plus d'intérêts sur la dette et par conséquent d'avoir un budget toujours plus contraint.


Citation :
Publié par Aratorn
On parle de dépense publique, ce qui correspond à tous les échelons.
Exact. La dépense publique inclut les dépenses de l'Etat, de la Sécurité sociale, des collectivités locales et de leurs administrations déconcentrées ou détachées.
Citation :
Publié par Meine
Je sais pas si l'Allemagne est fédérale mais j'imagine que l'endettement de nos communes et régions et départements n'a rien à envier à celui des länder allemands.
.

Si, mais ceci fort logiquement, la décentralisation étant une vraie réalité là bas, contre une petite mascarade ici. Quand tu donnes des responsabilités aux échelons locaux, leur budget suit. Sauf en France ^^
A
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Mahorn
6,5% du PIB pour les collectivités françaises, 27,8% pour les länder. On l'oublie un peu facilement mais les collectivités, contrairement à ce que dit la droite, c'est peanuts en terme d'endettement.
C'est normal cette différence, les collectivités locales n'ont pas le droit de s'endetter pour leur fonctionnement en France, alors qu'en Allemagne il me semble bien qu'elles peuvent.
Et puis la reconstruction de l'Allemagne de l'Est il doit encore en rester des grosses traces dans les finances allemandes, à tous les niveaux.

Le problème des collectivités locales en France ce n'est pas leur endettement (sauf cas particulier des villes ayant pris des taux variables àlacon), c'est l'augmentation énorme de leurs budgets de fonctionnement.
Une partie est due à l'état qui a transférer certaines dépenses (dont certaines n'auraient jamais du l'être, comme l'aide à l'autonomie) sans mettre les moyens en face.
Mais une grosse partie est la résultante de l'empilement des niveaux de collectivités qui veulent toutes s'occuper de tout.
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