Je suis d'accord avec toi. C'est surtout ça.
La question que je me pose avec Froome, par exemple, dans l'hypothèse où il a effectivement pris de l'AICAR, c'est quels sont les effets du produit aux doses où il les a pris, et comment cela va se répercuter sur lui dans un, deux, cinq et dix ans.
Je ne peux pas cacher que ça m'exaspère quand j'entends les commentateurs du TDF dire dix fois : "On a une pensée, bien entendu, pour Laurent Fignon qui regarde le Tour de là où il est.", d'évoquer Pantani, deux mecs qui se sont quand même mis en mode feu de paille* pour assurer les exclamations des dits commentateurs et faire le spectacle, et que ceux là ont la lâcheté de n'être pas capables d'évoquer ces affaires qui frappent les coureurs, les éludent toujours, font des odes à des directeurs, entraîneurs, médecins, qui sentent mauvais, ne font aucun cas des sanctions (les a t-on entendus une fois discuter des conséquences des annulations de victoires des tours de France ? C'était pourtant retentissant. Mais rien !), et ils ont le toupet de leur rendre hommage à ces coureurs défunts, eux qui ne font que profiter des retours directs de l'épreuve en veillant bien à ce que les yeux des spectateurs soient toujours fermés sur ce qu'ils ont réellement mis en jeu pour réussir ?
Parce qu'il y a une chose auquel moi je pense souvent :
Il y a le coureur qui clapote, c'est l'extrême.
Il y a celui qui sera handicapé par une maladie qui se déclarera trop tôt, dont on ne saura souvent rien : il s'est retiré du circuit sans doute depuis, et un mal lié aux dopants (ou aux excès que lui ont permis l'usage des dopants) peut le prendre à 35 - 40 ans.
Mais avant cela, je me doute que certains peuvent vivre l'enfer avec les effets secondaires de ce qu'il ont consommé. Quid des nuits ? Quid des maux de tête, des "gastros" et autres choses ? Je suis sûr qu'au repos, leur corps ne les laisse pas apaisés et lutte contre plusieurs effets pénibles de ce qu'ils ont pris, et que cela doit leur faire serrer les dents et vivre des moments pas agréables.
Et tout ça, les commentateurs le passent sous silence.
Ils croient rendre hommage à des coureurs qui nous ont quittés, mais ils leurs font un déni de justice, en fin de compte, en n'évoquant pas ce par quoi ils ont du en passer pour répondre une épreuve qui a fini par les broyer. Pour que les téléspectateurs du tour prennent mieux la mesure de ce qu'ils ont sacrifié. Là, si ceux là finissaient par s'en émouvoir, il y aurait quelques équipes et encadrants qui enfin passeraient un sale quart d'heure.
Parce que la nouvelle loi sur l'esclavage, fasse qu'un jour un coureur ait l'audace de s'en servir, s'il peut prouver qu'il a été contraint de suivre un régime inhumain qui lui faisait du mal pour pouvoir rester dans son équipe.
*Pour Laurent Fignon, comme il le dit à "La Dépêche" en 2009, ce n'est pas directement le dopage qui cause sa maladie, mais le fait qu'en compétition de haut niveau, le corps s'épuise bien plus vite.
Et dans son cas, ce par quoi il se dopait lui permettait d'atteindre des limites supérieures.
Dernière modification par Caniveau Royal ; 26/07/2013 à 04h43.
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