(bah oui, comment expliquer à un recruteur qu'on est resté 2 ans au chomage car on n'a rien trouvé qui nous plaise...)
Ben tu lui dis, très simplement : j'étais spécialisée dans une branche à faible taux d'embauche de l'aéronautique, j'ai été diplômée 3 mois avant que des avions de lignes n'aillent s'écraser dans les tours jumelles et que l'aéronautique ferme ses recrutements pour plusieurs années. Il m'a fallu du temps pour admettre et mettre en oeuvre une ré-orientation professionnelle alors que je n'avais encore jamais travaillé.
J'ai fait pas mal d'entretiens d'embauche ces 10 dernières années vu que je voulais à tout prix (mais pas n'importe lequel) quitter Marseille, et personne n'a tiqué sur mes 4 ans d'inactivité parce qu'une inactivité ça s'explique. Et si le recruteur demande des détails, je lui explique que j'ai bossé, parce qu'on ne rembourse pas un emprunt étudiant avec le RMI, mais que ça ne fait pas partie des expériences professionnelles que j'écris sur mon CV.
Ah oui, parce que ça aussi, professionnellement, je sais pas trop comment valoriser le fait que j'ai récuré des chiottes d'hôtel moyen de gamme pendant plusieurs années pour bouffer, et, ô surprise, les recruteurs s'en foutent, l'expression "boulots alimentaires" leur suffit largement, quand bien même ils ne négligeront pas la candidature de quelqu'un qui a eu la chance de pouvoir s'en passer. J'avais besoin de thunes, j'ai pas chialé sur les boulots, j'en ai trouvé et j'ai pas fait la fine bouche, travail de nuit, de week-end, contrat précaire, mission d'intérim de 4 heures, mission avec prime de risque, vas donc récurer les vitres extérieures de l’hôtel du département sanglée sur du matos de merde et assurée par des cordes qui n'ont pas été changée depuis 10 ans ou compter les clous en libre service chez Leroy Merlin (oui parce que tous les magasins ne font pas leur inventaires au poids, quelle bande de glands), mais quand tu dis que justifier n'importe quel boulot et plus facile que justifier pas de boulot du tout, je te dis stop tout de go : ce n'est pas vrai.
Un professionnel qui sait ce qu'il veut et par extension ce qu'il vaut, c'est plus rassurant qu'un mec qui veut faire un peu tout et n'importe quoi et dont tu n'as absolument aucune assurance que tu puisses amortir sa formation avant qu'il n'aille voir ailleurs (autre entreprise, autre région, autre domaine) si l'herbe y est plus verte.