La majorité ne l’emporte pas toujours, Bjorn.
Par contre, la majorité a souvent tort.
Et je trouve très dommage que tu considères que la loi ne doit pas évoluer tant qu’une majorité ne désire pas qu’elle évolue.
Pour revenir sur ta réponse à mon précédent message, et parmi d’autres contradictions et contre-vérités : si, l’État fait ingérence dans les relations de couple (en y imposant de nombreuses contraintes) et il est amené (entre autres choses) à vérifier et contrôler si l’individu a rempli son devoir de fidélité, ou plus généralement je suppose, si l’individu a effectivement fait défaut à ce devoir.
Sachant que cette fidélité (conjugale) n’est pas définie par la loi mais que son jugement est influencé par un ensemble de mœurs et de coutumes longuement critiquables, voire dénonçables.
Pour répondre à tes questions : dépasser l’institution du mariage telle qu’elle existe actuellement en France, ça signifie réfléchir à ce qu’elle apporte, aux raisons pour lesquelles les individus y recourent, aux modes de vie de ces individus, et soit redéfinir des institutions qui soient justifiées et adaptées à l’organisation de la vie sexuelle et familiale des individus en groupes, soit mettre en place des recours (financiers) pour tous, leur permettant de survivre dignement à des situations difficiles telles qu’on en rencontre lorsque l’on vit en relation intime ou étroite avec autrui.
Et ces réflexions, redéfinitions ou mises en place auraient précisément pour intérêt d’apporter des moyens adaptés à la réalité, là où l’institution maritale française actuelle est en très grande partie inadaptée et injuste.
Manael, il est pertinent de s’intéresser aux sources d’une affirmation quand elles existent, voire de les critiquer, mais il n’est pas pertinent de chercher systématiquement un recours aux statistiques ou sondages pour étayer n’importe quelle sorte d’argument.
Ça peut même être contre-productif pour la réflexion ou la discussion.
Comme dans d’autres domaines, dans lesquels la décision de l’individu n’est pas totalement réfléchie et raisonnée (influence de la réclame publicitaire sur l’acte d’achat, par exemple), les motivations essentielles à l’acte du mariage ne sont pas toujours formalisées, ni même conscientes, chez les individus concernés. Un sondage n’aurait que très peu de signification, voire aucune.
Pour répondre directement à ta question, mon propos est basé sur des discussions menées avec des mariés ou aspirants au mariage, ainsi que sur des lectures et réflexions sur le sujet.
Et chez les individus qui pratiquent un mariage religieux, les motivations financières apparaissent également, à condition, encore une fois, de ne pas s’arrêter à un propos superficiel, à une raison apparente, et de chercher plus profond.
(Pour les individus qui croient en une entité supérieure et omnisciente – dieu –, la reconnaissance spirituelle et divine de leur couple est forcément immédiate. Par contre, la reconnaissance par l’Église nécessite la procédure du mariage, et cette reconnaissance est réclamée par une pression sociale, dont les motivations fondamentales sont matérielles plutôt que spirituelles.)
Précisions en vrac peut-être déjà données : le mariage en France n’implique pas nécessairement un contrat ; et infidélité et voir/baiser « à droite et à gauche » (connotation franchement péjorative) sont des termes complètement inadaptés à la réalité ou à la complexité des relations humaines.
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