Quelqu'un sait dans quelle proportion les étudiants des ENS deviennent agrégés par rapport au nombre d'agrégés total ?
Du temps où je l'ai passé, les stats étaient à peu prés stables depuis des années, et ça donnait un truc dans le genre (chiffres arrondis) :
- 45 inscrits ENS (Ulm + Fontenay, puis Lyon / normaliens + auditeurs ENS).
- 30- 35 admissibles (en gros, il y avait toujours entre 1/4 et 1/3 des inscrits qui ne passaient pas la barre des écrits, disons entre 20 et 30% pour faire large, selon les années).
- en revanche, la quasi totalité des admissibles étaient admis (sauf un ou deux malchanceux structurels). Pour avoir assisté à des oraux de géographie de normaliens, oui, la différence était plus qu'évidente entre eux et les autres candidats (et je pense que c'est vraiment en géo qu'ils creusaient les écarts et remontaient dans le classement, parce que dans les épreuves d'histoire, les différences étaient franchement moins nettes, même si, globalement, on reconnaît le candidat normalien à son calme général, issu de ses entraînements et de sa maîtrise de l'exercice : j'ai analysé ça ainsi, et je pense que dans le fond, ça ne doit pas être totalement faux).
- au total, quand je l'ai eu, il y avait une trentaine de normalien pour un peu moins de 120 postes, soit globalement un quart des admis. Aujourd'hui, étant donné la baisse drastique des postes (à peine 80), leur proportion a augmenté.
- Beaucoup de choses se disent sur les normaliens, qui sont à la fois vraies et fausses. Mais il n'en demeure pas moins l'essentiel : même si le système des grandes écoles les forme bien mieux que les autres candidats, ou leur offre une préparation plus privilégiée que le candidat lambda, ils doivent quand même, à deux reprises (écrit + oral), faire leurs preuves comme les autres. Et la part des candidats qui échouent pourrait passer pour la plus faible de France, certes, mais, si on considère la sélection sévère à Bac+2 qui est la leur (concours d'entrée à l'ENS) et la préparation privilégiée dont ils disposent, ça met d'autant en plus en relief la sélectivité et la difficulté du concours selon moi.
- La majorité des profs / maîtres de conf que j'ai pu avoir à Paris IV sortait d'une ENS : je n'ai jamais eu de profs aussi calés et aussi passionnants, et surtout, aussi pédagogues et aptes à faire comprendre ce qu'ils appelaient "l'intelligence du concours" (la maîtrise des exercices demandés, sur un fond théorique généraliste et très solide). Comme quoi, l'élitisme à la française peut tout de même avoir du bon.