Pour le reste c'est un autre débat. Mais croire qu'ils sont faciles à interpeller c'est un peu comme croire qu'on fait une omelette sans casser des oeufs (l'image est volontaire).
Pas tant que ça, et on est toujours dans le sujet en réalité:
c'est une technique qui est devenue courante chez le gouvernement que de jouer le pourrissement systématique de tout mouvement social. On a vu ça pour la LRU, 1 et 2, on voit ça maintenant avec éclat. Plus de 2 millions de manifestants, et on s'en fout. Aucun gouvernement avant n'avait montré un tel mépris. Aucun, de gauche comme de droite.
Là, les casseurs font le jeu du gouvernement: ah regardez, on vous avait bien dit que les jeunes ils ont rien à faire là, et vous inquiétez pas, les coupables seront punis.
Ouais, mais c'est là le problème: justement, le décret était une mesure phare pour endiguer toute manif, et pour punir, et
prévenir en cas de cassage.
Et on se rend compte que c'est une mesure ridicule, inapplicable, et que ça n'empêche pas d'avoir des casseurs. La belle affaire. Tout le monde s'en doutait quand le décret a été pris.
Le gouvernement se retrouve comme un con : ils ont adopté le dispositif, mais ne l'ont pas mis en place. C'est con, parce que du coup ça leur enlève un argument que jusque là ils aimaient bien sortir. Et on peut donc leur reprocher de ne mettre en place que des mesures inapplicables, inefficaces, et démago.
Sauf que là, le gouvernement va encore une fois s'en tirer en jouant à fond la carte casseur, et personne en face ne leur rétorquera que le dispositif existe, et qu'il n'a pas été appliqué. Donc on va l'oublier. Ca arrange bien.
Tout comme on va oublier les 2 millions de manifestants, tout comme on va oublier que le fond du problème n'est pas dans la question de savoir ce que les lycéens foutent dans la rue.
Ca, on s'en fout fondamentalement, et vu l'évolution du mouvement et le mépris croissant du gouvernement, je crois que si on est encore à se poser ce genre de questions, c'est qu'on a rien compris au problème.
Les lycéens ne représentent qu'une TRES faible part des manifestants, et ça n'aucune espèce d'importance maintenant. Leur présence est après tout appréciable dans le cortège, mais qu'ils soient là ou pas, finalement, ça ne change pas grand chose. NI sur l'ampleur du mouvement, qui se transforme en grève générale dans l'indifférence et la négation la plus totale de la part du gouvernement, ni sur le nombre de manifestants, qui resterait considérable même sans les lycéens.