Prise en charge Hospitalière; Mentalité

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Bonjour,

Gros paquet aujourd'hui...


- La prise en charge de vos soins hospitaliers, où, comment, qui, pourquoi ?


- La mentalité Soignants/ soignés à l'heure actuelle.


Le sujet en mériterait peut-être deux mais vu ma qualité de présentateur de sujet, j'vais me contenter de celui-ci.



La première partie de sujet, parce que vient de sortir le JJD aujourd'hui.

Les hôpitaux n'offrant pas un nombre minimum d'opérations à l'année sont menacés.
Menacés de quoi... pour le moment la fermeture de leur bloc opératoire... avec tout ce qu'on peut imaginer à la suite.


Article JDD

Article Orange.fr


Dans le premier, un conseiller au ministère de la santé explique que la santé est de plus en plus spécialisée et que, faire une heure pour une opération non urgente ne lui semble pas anormal.

L'exemple cité est celui d'une cataracte. Si de base, je suis assez d'accord, il oubli néanmoins de préciser le coup du transport nécessaire pour faire l'aller retour, du domicile jusqu'au lieu d'opération... Deux heures de trajet aller-retour en ambulance ou VSL ne coutent pas le même prix que quand c'est Fifille ou Bobonne qui conduit.


L'article d'orange, lui par contre, précise un truc qui me semble un peu plus grave:

Citation :
Ces décrets sont destinés à "garantir la sécurité des soins", plusieurs rapports et études ayant "fait un lien entre volume d'activité et sécurité des gestes pratiqués", a-t-on expliqué de même source.

En dessous de ce seuil de 1.500 personnes opérées par an, les études montrent que "la sécurité des soins n'est pas assurée", a-t-on précisé.

Pour le ministère, il y a déjà "un état de fait": "les gens ne veulent plus se faire soigner dans les petits hôpitaux", et "les médecins ne veulent pas non plus rester dans ces petits hôpitaux", obligeant les directeurs d'établissement à recruter des médecins "mercenaires", qui exigent d'être payés à des tarifs très élevés pour assurer la continuité des soins.


Or, la perte d'un service de chirurgie pour un petit hôpital rural, c'est tout l'établissement qui à terme, peut rapidement s'écrouler.

La fermeture d'un service de chir, c'est la fermeture d'un bloc opératoire à très court terme...
Sans bloc opératoire, adieu la maternité...
C'est peut-être pas aussi simplement que ça que ça se passe, néanmoins... dans le fond, ça y ressemble pas mal.

Je prend le cas d'un petit hôpital à 30 kilomètres de chez moi, la fermeture de son (petit) service de chirurgie implique:


- la fermeture du bloc opératoire
- la fermeture de la maternité

Sachant que derrière, on a aussi un institut de Formation en Soins infirmiers, et un Institut de Formation des Aides-Soignants... ça pourrait entraîner là encore un déficit de formation dans un bassin qui n'en compte déjà pas des masses (un seul IFSI pour le département de la Vienne- 86- par exemple).


A l'opposé, les chirurgiens de l'hôpital sont très peu voire pas réputés, ne sont absolument pas spécialisés ou très peu. Les délais de sortie à domicile ou en convalescence explosent parfois : j'ai vu, en stage, 22 jours pour une cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire)qui en 3 ou 4 jours peut mener à domicile en temps normal....



A l'heure actuelle je pense qu'il ne s'agit même plus de faire la différence entre publique (hôpital) et privé (clinique) mais vraiment entre qualité et qualité...






Autre sujet en lien, la prise en charge et l'accueil réservé aux soignants.

Je trouve de plus en plus difficile de travailler dans le soin. Les gens sont de plus en plus habitués à être servis et à croire que tout leur est dû.
Nous avons régulièrement droit à des phrases du type: " mais Monsieur, je paye mes impôts vous devez me servir ceci ou cela".

L'exemple type est un pansement, de manière générale refait tous les 2 jours, qu'un patient nous demande de faire tous les jours, sous le prétexte qu'il l'a décidé, et ça à l'encontre de son chirurgien qui lui dit que c'est tous les deux jours.

Les gens ont l'air plus procéduriers et très rapidement enclins à menacer de porter plainte (la dernière en date, à ma direction parce que je ne connait pas la formule chimique du "truc que vous donnez à ma grand-mère" ).

Si à une époque, être soignant semblant offrir une certaine "stature" (si les médecins ont toujours eu une certaine "place"), ça me semble être un truc largement remis en cause, les gens vont voir sur internet et vous saute dessus en estimant tout savoir: " d'habitude ça se se traite comme ça, je l'ai lu sur doctissimo, hein, pourquoi pourquoi pourquoi ????!!".


Que pensez vous de tout ça et, en tant que patients (il faudra sous peu s'habituer à dire client... ) trouvez vous que la prise en charge que vous recevez a changé et en êtes-vous satisfaits?
La fermeture de certains hôpitaux vous semble t-elle menaçante?

Et surtout, si vous avez des anecdotes, n'hésitez pas !
Les seuls fois où j'étais aux urgence (je ne sais pas si tu parles des urgences spécifiquement, je pense que non, n'hésite pas à me corriger!), le plus gros inconvénient que j'y ait trouvé était la non-information lors de la (longue) attente.

C'est un problème puisque souvent les patients et leurs accompagnateurs n'ont évidemment pas la même perception de l'ordre d'urgence que les médecins. Mais surtout, j'avais l'impression que c'était l'infirmière à l'accueil qui décidait qui passait avant qui.

Sinon, autre cas de figure : prise en charge d'un accouchement dans un grand hôpital. Rien à redire, tout s'est extrêmement bien passé.

Concernant la relation soigné/soignants, c'est un peu comme dans tout les autres domaines, le respect et la confiance semblent diminuer.
Citation :
Publié par Kirika/Yachiru
Je trouve de plus en plus difficile de travailler dans le soin. Les gens sont de plus en plus habitués à être servis et à croire que tout leur est dû.
Nous avons régulièrement droit à des phrases du type: " mais Monsieur, je paye mes impôts vous devez me servir ceci ou cela".
en anecdote : quand j'étais interne aux urgences pédiatriques, vers minuit, une mère super agressive qui a amené son gamin qui avait une bronchiolite sans signe de gravité. J'ai essayé de la calmer et lui ai expliqué qu'il faudrait faire de la kiné le lendemain. Là elle commence à exiger qu'on fasse en urgence de la kiné à son enfant. J'ai essayé de lui expliquer que ce n'était pas possible jusqu'à ce qu'elle me sorte cette phrase "c'est moi qui vous paie avec mes impôts", sachant que je ne faisais pas les gardes de mon plein gré, vu le salaire et que je commençais à vraiment prendre sur moi pour rester poli fasse à elle qui devenait de plus en plus insultante. Ca m'a fait péter un cable et je lui ai hurlé dessus qu'elle pouvait aller voir ailleurs et que je refusais de soigner son gamin, et je suis sorti du box. Là elle est partie dans une crise de larme et finalement les infirmières ont réveille le senior de garde (ce que moi je refusais de faire) et il a décidé d'hospitaliser le gamin alors qu'il n'y avait aucune autre justification que calmer la mère.

Je ne sais pas trop quoi conclure de cette histoire, mais personnellement je pense que les médecins doivent au maximum résister à l'envie de faire des actes sous la pression.

Citation :
Publié par Attel Malagate
Le statut prestigieux du médecin a largement fait long feu.
Je veux dire... Bon c'est plutôt les terminales S qui font médecine, et faut vraiment bosser comme un ouf pour réussir ses études de médecine.

D'un côté t'as un mec qui après la terminale S va se diriger vers médecine : des études longues, difficile.
Pour un métier dur, où les gens sont super exigeant, ils sont devenus procédurier, où tu comptes pas tes heures. Le salaire est plus que correct.

De l'autre côté, t'as un mec qui après sa term S, va faire une random école de commerce (même pas une prestigieuse), qui va faire des études objectivement moins difficile, et va avoir des revenus au minimum équivalent au mec qui a fait médecine. Alors ok, lui aussi il va pas compter ses heures.

Mais je suis étonné qu'il y est encore autant d'étudiant en médecine.
Quand tu passes >50h par semaine à bosser, le ratio heures de boulot/salaire reste important, mais l'intérêt que tu portes à ton boulot l'est encore plus. Perso, je n'aurais pas pu faire du marketing ou du contrôle de gestion, même pour un salaire 2x plus important que le mien, ça m'aurait vraiment trop saoulé.
Citation :
Publié par Coquette
Les seuls fois où j'étais aux urgence (je ne sais pas si tu parles des urgences spécifiquement, je pense que non, n'hésite pas à me corriger!), le plus gros inconvénient que j'y ait trouvé était la non-information lors de la (longue) attente.

C'est un problème puisque souvent les patients et leurs accompagnateurs n'ont évidemment pas la même perception de l'ordre d'urgence que les médecins. Mais surtout, j'avais l'impression que c'était l'infirmière à l'accueil qui décidait qui passait avant qui.
Partout où j'ai bossé ou vu, c'était "plus ou moins" comme ça.

Effectivement, l'infirmière fais l'accueil (IAO: Infirmière d'accueil et d'orientation).

En gros, oui elle fait le tri et décide...sous couvert d'un médecin.
Pour schématiser, entre un arrêt cardiaque, une entorse et un doigt coupé avec une feuille de papier... elle va faire la différence.

Après le temps, ça ne devrait pas arriver de faire (trop) attendre les gens.
Je connais pas véritablement la solution mais, y a plusieurs points à regarder sans doute:

- le nombre d'urgences qui n'en sont pas
- la capacité de certains médecins à ne rien branler (j'ai quelques noms qui me viennent.... avec le record d'une médecin urgentiste qui elle, quand réveillée la nuit pour partir en urgence sur une intervention se lave les dents avant de partir...)
- un nombre de soignants serré serré...

Citation :
Concernant la relation soigné/soignants, c'est un peu comme dans tout les autres domaines, le respect et la confiance semblent diminuer.
Malheureusement, oui c'est probablement pas symptomatique de l'hôpital menfin, quand on peut en arriver à rentrer dans le lard de gens qui sont là pour soigner un proche, c'est juste chaud.
Après, c'est comme partout, y a des épaves... partout, dans tout, comme l'infirmière qui avait reçu ma grand-mère aux urgences, et qui lui avait dit d'attendre pour son traitement, puisqu'elle voulait aller en pause (du coup mamie a eu un anti inflammatoire à 3H du mat.. oO).



Citation :
pédiatriques
Ca, j'crois que c'est le pire de tout les enfants, les parents sont ultra ultra inquiets, plus que leurs gamins souvent et sont vraiment une horreur...
Des fois j'ai envie de pouvoir faire pareil... juste dire aux gens d'aller se faire mettre avec leurs conneries (mon record pour le moment c'est un gamin de 6 ans coupé sur le bout du doigt avec une enveloppe de fête des pères! ).

Se sont ce genre d'histoires qui vont le plus loin et qui génèrent tellement d'angoisse pour les parents qu'ils en viennent à dire et faire des choses qu'ils regretteront ensuite...
Ma dernière expérience des urgences date d'il y a 4 ans: 14 fractures de la main, les deux bras pétés, 6h à attendre dans un couloir. Quand je vous dis qu'on paye pas assez d'impots...manque de personnel.
Citation :
Publié par Andromalius
Ma dernière expérience des urgences date d'il y a 4 ans: 14 fractures de la main, les deux bras pétés, 6h à attendre dans un couloir. Quand je vous dis qu'on paye pas assez d'impots...manque de personnel.
Et ça n'ira qu'en empirant vu le non remplacement du personnel.
La destruction de l'AP-HP et sans doute aussi du système hospitalier public ne fait que commencer.
Le plus drôle dans cette "réforme" (comprendre casse générale du système de santé) c'est que certains établissements auront droit à un statut dérogatoire, même s'ils sont en dessous du quota de 1500 actes par an.

Je vous laisse deviner par vous même le principal critère pour bénéficier de cette dérogation :

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Etre sur une circonscription de l'UMP ou avec un maire UMP influent
Citation :
Publié par Kirika/Yachiru

Ca, j'crois que c'est le pire de tout les enfants, les parents sont ultra ultra inquiets, plus que leurs gamins souvent et sont vraiment une horreur...
Des fois j'ai envie de pouvoir faire pareil... juste dire aux gens d'aller se faire mettre avec leurs conneries (mon record pour le moment c'est un gamin de 6 ans coupé sur le bout du doigt avec une enveloppe de fête des pères! ).
Tous les torts ne sont pas forcément du même côté !

Bien que je ne reproche rien au service des urgences pédiatriques j'ai malheureusement eu affaire à eux l'année dernière et la seule chose que je peux dire c'est que la communication n'est pas au point. Alors oui notre cas était particulier mais j'ai passé 3h seul dans un lieu non climatisé en comprenant au fur et à mesure que le pire était arrivé. Et bien je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir et ne pas exploser en plein vol, heureusement que je suis extrêmement respectueux de tous ces métiers difficiles et des gens en général.
Quoiqu'il en soit et bien que je considère qu'ils aient fait de leur mieux je pense que les réactions étaient trop décalées par rapport aux personnes qu'ils avaient en face. Ils n'ont pas su adapter le discours et je trouve ça dommageable.

Attention, je ne dis pas que c'est facile, je dis pas que ce sont des erreurs mais tout ceci auraient pu assez mal se passer pour eux et je pense qu'en communiquant différemment ce risque auraient pu être complètement dissipé.

Quoiqu'il en soit je pense aussi que les réactions des soignants auraient pu être différentes si les personnels avaient eu plus de temps à nous consacrer. Les urgences étaient débordées et souvent par des personnes qui n'avaient rien à y faire!
Pendant ces 3h, j'ai assez vu de personnes âgées en "balade". Excusez-moi du terme mais vu le discours des personnels, il était clair qu'il n'y avait rien à faire si ce n'était se protéger du chaud et boire.
Toutes ces fausses urgences sont un problème, un peu de sévérité avec un soutien des personnels ne ferait pas de mal !

Bref tout ça pour dire que de tout fermer et réduire les personnels de cette manière purement comptable n'est absolument pas une réponse adéquate et que la gestion de notre pays par des citadins commence à peser lourd sur nos campagnes. Une gestion un peu plus humaine avec un compréhension de tous les tenants et aboutissants nous ferait du bien !

Désolé pour les parties HS !
Citation :
Publié par Vaellis
Quoiqu'il en soit je pense aussi que les réactions des soignants auraient pu être différentes si les personnels avaient eu plus de temps à nous consacrer. Les urgences étaient débordées et souvent par des personnes qui n'avaient rien à y faire!
Je pense aussi que là est le point crucial et ce n'est pas forcément en augmentant le nombre de soignants réellement urgentistes que ça peut s'améliorer.

Il manque des structures en amont des réel services d'urgence pour traiter celle qui n'en sont que pour les patients. Quand tu as un pépin en soirée ou le week end tu n'as souvent pas d'autre choix que les urgences.
Citation :
Publié par Pinpux
Je pense aussi que là est le point crucial et ce n'est pas forcément en augmentant le nombre de soignants réellement urgentistes que ça peut s'améliorer.

Il manque des structures en amont des réel services d'urgence pour traiter celle qui n'en sont que pour les patients. Quand tu as un pépin en soirée ou le week end tu n'as souvent pas d'autre choix que les urgences.
Ca, c'est en grande partie faux. La permanence des soins libérale fonctionne assez bien sur le territoire, avec un taux de participation de 60 % des généralistes libéraux. Et quand ce ne sont pas eux, des maisons médicales de garde ou des services de type SOS Médecins sont présents. Le problème, c'est que ces services sont peu connus, pas forcément très accessibles téléphoniquement quand le numéro n'est pas celui du SAMU et surtout, surtout, surtout... que tout l'intérêt des Urgences hospitalières est de faire de l'activité de manière à augmenter son budget, quitte à faire de l'activité de basse qualité avec de longs temps d'attente et de la prise en charge parfois chaotique. Donc, ne pas faire de publicité pour les dispositifs des médecins libéraux est un mot d'ordre des directions hospitalières et des directions de service.

Défaut de publicité de ces structures libérales, les gens vont spontanément aux Urgences s'entasser sans connaître les autres dispositifs.
Défaut de confiance en ces structures libérales qui, bien évidemment, n'ont pas à leur disposition les plateaux techniques hospitaliers (ceci dit inutiles dans la plupart des cas vus aux Urgences).

Et pourtant... les délais d'attente sont bien moindres, le déplacement à domicile possible dans beaucoup de cas et ça coûte nettement moins cher. A la Sécurité Sociale, la moindre prise en charge aux Urgences (même pour juste un bisou de l'infirmière sur le bobo), c'est 220 €. Au pire des cas, c'est 77 € la visite d'un médecin généraliste en pleine nuit (00h-06h) à domicile.
Citation :
Publié par Ray aime pas Robert
Le plus drôle dans cette "réforme" (comprendre casse générale du système de santé) c'est que certains établissements auront droit à un statut dérogatoire, même s'ils sont en dessous du quota de 1500 actes par an.

Je vous laisse deviner par vous même le principal critère pour bénéficier de cette dérogation :

Cliquez ce bouton ou survolez le contenu pour afficher le spoiler
Etre sur une circonscription de l'UMP ou avec un maire UMP influent
T'en manques pas une pour faire ta pique toi.

Bref, c'est ecrit noir sur blanc texto dans le projet de reforme ce que tu avances au moins ?...
Citation :
Publié par Visionmaster
Ca, c'est en grande partie faux. La permanence des soins libérale fonctionne assez bien sur le territoire, avec un taux de participation de 60 % des généralistes libéraux. Et quand ce ne sont pas eux, des maisons médicales de garde ou des services de type SOS Médecins sont présents.
Tu as raison à la lecture des chiffres officiels et il est bien dommage que celà ne se passe pas comme ça dans la réalité et surtout que tout le monde n'habite pas uniquement dans les villes bien équipées.

N.B.: où vas tu pour passer une radio de contrôle et pourquoi les pompiers ne t'amenes t il pas chez un généraliste après une chute de vélo ou un malaise ?
Citation :
Publié par Jeska
T'en manques pas une pour faire ta pique toi.

Bref, c'est ecrit noir sur blanc texto dans le projet de reforme ce que tu avances au moins ?...
La réforme de la carte judiciaire ça te dit quelque chose ? Non parce que c'est exactement ce qu'il y a eu, avec par exemple dans ma région comme par hasard des tribunaux qui ont été supprimés un peu partout sauf dans la Savoie et la Haute Savoie où les critères n'étaient pas respectés mais où un certain H. Gaymard et pas mal de ses collègues ont su faire les yeux doux à R. Dati.

Or là rebelote le projet est annoncé, qui je vois venir annoncer qu'il n'y aura pas forcément suppression si des raisons "exceptionnelles" existent, un député UMP de la Savoie qui vient nous parler de l'hôpital de Bourg Saint Maurice petite commune de 10k habitants.
Ok c'est pratique d'avoir un hôpital au pied des stations de ski, mais la route Bourg-Albertville c'est pas non plus une départementale coupe gorge, et il y a les hélicos du PGHM de toute façon qui sont là pour assurer la desserte en 20 minutes des cas critiques...
Je serais d'ailleurs surpris si les interventions lourdes se passaient à Bourg plutôt qu'à Albertville ou Chambéry.

Donc soit les critères sont mathématiques et dans ce cas zéro dérogations, soit la réforme se fait sur des bases plus saines et non pas dans une logique de casse du système de santé. Parce que réduire le personnel et fermer des blocs uniquement pour des raisons budgétaires quand on a une population vieillissante et qu'en même temps on sabre les recettes du financement des hôpitaux c'est criminel.
Citation :
A la Sécurité Sociale, la moindre prise en charge aux Urgences (même pour juste un bisou de l'infirmière sur le bobo), c'est 220 €.
Je suis pas sur du tout pour les 220€ me semble pas qu'on m'aie jamais réclamé ca.
Enfin surtout, aux urgences, tu ne dois pas payer de suite, on ne t'emmerde pas si t'es a la CMU, et pas de souci de médecins ne se déplaçant pas en zone "sensible".

Citation :
Bref, c'est ecrit noir sur blanc texto dans le projet de reforme ce que tu avances au moins ?...
Pas besoin. Sabrer les équipements de la circonscription d'en face qui ne vote pas pareil, c'est vieux comme la République quel que soit le parti au pouvoir. La le souci c'est que ca touche à la santé, pas juste aux bibliothèques ou aux piscines...
Citation :
Publié par Ray aime pas Robert
Donc soit les critères sont mathématiques et dans ce cas zéro dérogations, soit la réforme se fait sur des bases plus saines et non pas dans une logique de casse du système de santé. Parce que réduire le personnel et fermer des blocs uniquement pour des raisons budgétaires quand on a une population vieillissante et qu'en même temps on sabre les recettes du financement des hôpitaux c'est criminel.
Sans oublier les services refaits à neufs que l'on ferme l'année suivante ...
Désolé, source pas "linkable" car venant du Canard, une édition d'il y a 3 ou 4 semaine si je me souviens bien.
Citation :
Publié par Andromalius
Je suis pas sur du tout pour les 220€ me semble pas qu'on m'aie jamais réclamé ca.
Enfin surtout, aux urgences, tu ne dois pas payer de suite, on ne t'emmerde pas si t'es a la CMU, et pas de souci de médecins ne se déplaçant pas en zone "sensible".
220 € c'est ce que facture le service hospitalier à la sécu, toi tu ne vois pas cette somme (et heureusement) dans le pire des cas tu payes le ticket modérateur si tu es hospitalisé après ton admission aux urgences.

Quoi que finalement quand j'y pense les urgences je n'y suis pas allé depuis des temps immémoriaux, ça a peut être changé depuis.
Il y a des gens qui sont aussi "admis pour des raisons sociales", un paquet.

Là encore, où mettre le curseur ?

Je bosse à 75/80% dans un service d'urgences, et à 20/25 en Soins de suite et, le problème est le même des deux côtés.
D'abord il y a les urgences et le social et la complaisance:

- les gens qui se pointe à 6H le lundi matin pour un arrêt de travail suite à un coup/ blessure datant du vendredi (bossant dans un CHU, il y en a tous les lundis matins...

- Les SdF et autres habitués, qui eux, n'ont pas véritablement d'autre solution pour dormir une nuit et bouffer un truc chaud, l'hiver est plus propice à ce genre de choses malheureusement mais ça existe 365 jours par an... :/

- Les urgences qui n'en sont pas. De manière générale, je vois souvent des gens que je désigne comme "habitués à se faire servir" et pour lesquels, c'est une solution de facilité @ "mon médecin traitant ne peut me prendre en rendez vous que demain à 8H30, et il est déjà 18H ce soir vous vous rendez compte".

- Les "usant", ça, se sont les petits papy ou mammy, les proches sont épuisés, fatigués, en peuvent plus... et ils voient là, la seule et unique manière de faire un break avant de péter les plombs.



Citation :
Ca, c'est en grande partie faux. La permanence des soins libérale fonctionne assez bien sur le territoire, avec un taux de participation de 60 % des généralistes libéraux. Et quand ce ne sont pas eux, des maisons médicales de garde ou des services de type SOS Médecins sont présents. Le problème, c'est que ces services sont peu connus, pas forcément très accessibles téléphoniquement quand le numéro n'est pas celui du SAMU et surtout, surtout, surtout... que tout l'intérêt des Urgences hospitalières est de faire de l'activité de manière à augmenter son budget, quitte à faire de l'activité de basse qualité avec de longs temps d'attente et de la prise en charge parfois chaotique. Donc, ne pas faire de publicité pour les dispositifs des médecins libéraux est un mot d'ordre des directions hospitalières et des directions de service

Assez d'accord avec tout ça. Habitant en campagne, je confirme que les gens sont trèèèèèèès mal informés sur les possibilités qu'ils ont avant de courir aux urgences (CH à 20 bornes, CHU à 40 bornes pour mon village).


Les médecins généralistes (dits médecins de ville, toubibs ou "nom du médecin"). J'me souviens il y a 15/20 ans, mon médecin venait à toutes heures du jour et de la nuit...
Là encore, le souci du "social" ou de la "visite pour rien" semble se poser (même si n'étant pas médecin c'est difficile): visites pour rien, visites de " tenez j'ai pris rendez vous pour moi mais j'ai amené la p'tite dernière qui arrête pas de se " mais mets pas tes doigts dans ton nez oh lalala!!".

A savoir qu'ici, il faut faire 20 bornes pour un médecin de garde, la nuit et le week end.

C'est ce que je dis systématiquement aux gens qu'on renvoi chez eux... dans le doute, vous faites le 15... au pire, vous vous faites engueuler, au mieux, on vous passe un toubib qui vous dis quoi faire et rassure toute la petite famille... à l'intermédiaire on vous file le numéro de la consultation de garde...

Après, l'intérêt des dirigeants des Urgences sans doute, des employés... je suis pas sûr.
Quand il y a en théorie 20 places de lits-portes pour 2 voire 3 infirmières, que ça tourne à 40...50 personnes qui sont entassées dans le couloir, mammy qui veut un bassin parce qu'elle a envie de pisser que "c'est l'toubib il a qu'a m'baisser mon lasilix aussi hein" (véridique) ... ça fait chier.

La prise en charge est pourrie, tu rentres, tu as l'impression d'avoir fais des rangs de carottes toute la journée...

Je crois que, j'ai indiqué dans le titre "prise en charge hospitalière" mais ça dépasse (et de la loin) le cadre de l'hôpital... c'est un souci général de la santé (et de tout ce qui va autour)...


J'envisage de plus en plus un retour à la case études pour finir généraliste dans 15 ans... sisi


Blog très sympa d'une généraliste qui sûr certains articles posent très bien les choses... (et en plus elle joue à WOW...! )
Pour ma part je pense qu'on devrait faire payer les gens qui n'ont rien à foutre au urgences et qui pourrais passer par le médecin généralistes.
Ils payent les 250 € (chiffre que j'avais vu sur un forum d' internes)une fois, je pense pas qu'il reviendrais une 2ème fois... Et que le gouvernement fasse une campagne de pub utile sur ce sujet pour une fois plutôt que sur des trucs inutiles...
Citation :
Publié par Aeristh
Pour ma part je pense qu'on devrait faire payer les gens qui n'ont rien à foutre au urgences et qui pourrais passer par le médecin généralistes.
Ils payent les 250 € (chiffre que j'avais vu sur un forum d' internes)une fois, je pense pas qu'il reviendrais une 2ème fois... Et que le gouvernement fasse une campagne de pub utile sur ce sujet pour une fois plutôt que sur des trucs inutiles...
Et comment, sans avoir fait aucun étude de médecine, tu es capable de dire si c'est une urgence ou non? D'ailleurs, c'est quoi une urgence?
Faire payer peut être pas mais demander d'avancer les frais serait probablement un bon moyen de responsabiliser les gens quand il s'agit de l'utilisation des infrastructures de santé.

Quel pharmacien d'astreinte n'est jamais dérangé en pleine nuit pour un simple tube de doliprane ?

Quel pharmacien ne s'est jamais fait insulter par un client outré de devoir avancer quelques centimes sur une ordonnance ?

Le système de santé est trop considérée comme une sorte de "all you can eat buffet" pour qu'ils soit aisé de parvenir à l'optimiser en l'état.
Citation :
Publié par Tzioup
Et comment, sans avoir fait aucun étude de médecine, tu es capable de dire si c'est une urgence ou non? D'ailleurs, c'est quoi une urgence?
Je suis désolé, mais t'as pas besoin d'être médecin pour avoir du bon sens.
Tu vas pas aller au urgences pour un rhume, et pourtant...
Suffit d'aller voir sur les forum des internes, les truc dingues qu'on peut y lire.
Citation :
Publié par Andromalius
Je suis pas sur du tout pour les 220€ me semble pas qu'on m'aie jamais réclamé ca.
Enfin surtout, aux urgences, tu ne dois pas payer de suite, on ne t'emmerde pas si t'es a la CMU, et pas de souci de médecins ne se déplaçant pas en zone "sensible".
Le paiement de la Sécu vers les hôpitaux est plus complexe qu'une feuille de soins : ça passe par les GHM (Groupement Homogènes de Patients) via la T2A, notamment.

Question CMU, les refus sont surtout l'affaire des spécialistes. Or, les spécialistes ne prennent pas de garde libérale. Par contre, les médecins qui ne se déplacent pas en zone "sensible", c'est clair que ça existe, mais je crois qu'il faut aller voir plutôt du côté de la politique d'aménagement du territoire plutôt que de celle de la santé. Généralement, il n'y a pas que le médecin qui n'y va pas, mais des fois même les flics ou le SAMU...


Citation :
Pas besoin. Sabrer les équipements de la circonscription d'en face qui ne vote pas pareil, c'est vieux comme la République quel que soit le parti au pouvoir. La le souci c'est que ca touche à la santé, pas juste aux bibliothèques ou aux piscines...
Sauf que quelque part, on s'en fout que la piscine ne soit pas rentable ou que les bibliothèques aient un fonds documentaire étriqué. Ce n'est pas ça qui va te tuer. Le problème, c'est que clairement, dans les petits services hospitaliers, la qualité des soins baisse. Et donc augmentation des risques pour les patients. Même si, effectivement, on peut se poser la question de la volonté de sauvegarde du service public par notre cher gouvernement "Parce que je le vaux bien"
Citation :
Publié par Aeristh
Pour ma part je pense qu'on devrait faire payer les gens qui n'ont rien à foutre au urgences et qui pourrais passer par le médecin généralistes.
Ils payent les 250 € (chiffre que j'avais vu sur un forum d' internes)une fois, je pense pas qu'il reviendrais une 2ème fois... Et que le gouvernement fasse une campagne de pub utile sur ce sujet pour une fois plutôt que sur des trucs inutiles...
faut aussi dire que l'administration de l'assistance publique souffre d'une inefficacité chronique. Pendant longtemps les règlements n'étaient pas réclamés. Si le patient n'allait pas de lui même à la caisse, alors il avait l'équivalent d'une consultation gratuite quand il allait aux urgences.

Et lorsque le règlement était réclamé, aucune action n'était prise en cas de non paiement.
En ce moment vue la pression qui est mise sur l'hôpital en terme de budget, ça commence à changer. Sur le fond, je trouve ça bien. Mais ça a aussi des conséquences parfois désagréables puisque les patients commencent à demander combien ça va leur coûter quand on leur prescrit des actes en ambulatoire ou quand on demande une hospitalisation de jour. Du coup, en tant que médecin, on se pose des questions dont on avait pas l'habitude. Avant si on pensait qu'un examen était utile pour la santé des patients, on le prescrivait. Maintenant on se pose la question de l'utilité en fonction de ce que ça va coûter.
Petite aparté sur S.O.S. Médecin : je ne connaissais pas bien, jusqu'au jour où on me l'a conseillé (parce que mon médecin habituel était fermé). J'ai eu une très bonne expérience du point de vue de l'attente : il n'y en a une aucune. Il suffit d'appeler, de prendre rendez-vous (il y en a toujours dans les grandes villes, des locaux), et souvent vous avez rdvz dans l'heure au plus tard. Mais surtout : aucune file d'attente (à Strasbourg en tout cas : c'est très bien géré).

Inconvénient : c'est souvent un médecin différent. On peut pas tout avoir.

Depuis, j'y retourne quand j'ai un soucis que j'estime plus ou moins urgent, sans l'être suffisamment pour aller aux urgences.
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