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J'ai quand même du mal à comprendre comment on peut défendre ce système. Alors certes pour les élèves infirmiers et internes, ça peut être intéressant de faire une demi-journée en centre pour voir comment ça se passe, mais faire des dizaines d'heures, prises sur le temps de cours ou de repos, c'est à la limite du criminel.
Pour info ma mère vaccine en tant que volontaire à Courbevoie, les anecdotes sont assez croustillantes... D'une part le fait que tous les étudiants doivent obligatoirement être supervisés par un titulaire (qui est là quand il est là, c'est à dire pas toujours), d'autre part que ça ne se bouscule pas au portillon pour se faire vacciner. En une matinée, elle a eu 5 patients (ou devrais-je dire clients ?). Ca fait cher de l'heure. Sans parler non plus des 7 personnes requises pour faire un seul vaccin (en gros 5 pour la paperasse et 1 ou 2 si c'est l'étudiant qui pique pour le vaccin).
Sans parler évidemment des absurdités de localisation, mais ça ça dépend vraiment des centres (et j'imagine des services préfectoraux). Ou des responsables de centre qui parfois ne savent pas du tout comment organiser ça, parce que personne ne leur a dit ce qu'il fallait faire. Ou qui n'ont pas le temps de prévoir, genre dans un centre à Nanterre, une seule bouteille d'eau en réserve en guise de provisions pour toute l'équipe. Ou l'absence de gants.
Bref, c'est un bordel monstrueux, et tout le monde en arrive à se poser la question : pourquoi persistent-ils ?
Il y a pour moi plusieurs réponses qui se rejoignent :
1) Les centres c'est plus facile à étiqueter "action gouvernementale" que les médecins traitants. Si la campagne s'avère finalement nécessaire et est un succès, Roselyne en tirera crédits.
2) Ca coûte potentiellement moins cher à la Sécu que de rembourser une consultation par vaccin, pratique d'avoir une main d'oeuvre à la limite de l'esclavage (enfin 2 € de l'heure), sauf que vu l'inefficacité administrative, je doute vraiment qu'on y gagne de l'argent.
3) C'est sans doute le point le plus important, c'est une répétition générale de la réponse en cas de vraie pandémie mortelle. Et bien très franchement, j'espère que sous ses airs autosatisfaits, Roselyne va commander une vraie étude complète sur cette campagne, parce que si on ne tire pas les leçons des innombrables erreurs en cas de pandémie dangereuse, ben on est vraiment dans la merde.
En attendant, il est probable que la plupart des réquisitions sont effectuées illégalement, mon petit doigt me dit que c'est par conscience professionnelle que les étudiants n'ont pas massivement déposé de recours aux tribunaux administratifs. Mais pour combien de temps ?
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