Drys, je suis pour le choix élargi, cela implique que l'artiste puisse vivre de son art, s'il en a envie, et s'il y a des gens pour acheter ce qu'il fait ou le financer.
Ai-je dis le contraire? C'est un choix. Tout à fait. Mais dès lors qu'il y a pour finalité de s'octroyer de la reconnaissance ou une rétribution ( si ce n'est une rente ) alors ça quitte le seul cadre de la création. Et celle-ci sera nécessairement guider, au moins pour partie, par des considérations qui, sinon, n'auraient pas même effleuré l'esprit de l'artiste. Et j'insiste sur la partie en italique. Il y a une condition : pouvoir en vivre. Bien plus que seulement le vouloir.
Par contre Tixu touche juste. Il peut user de son savoir-faire afin de dégager un revenu et se concentrer par ailleurs sur son art*. C'est, m'est avis, certainement l'un des plus beaux moyens que de le vivre pleinement, sereinement, et surtout, sincèrement.
* D'ailleurs je faisais le même distinguo lorsque tu m'as exposé ton cas improbable devant lequel j'aurais à faire un choix.
Il est amusant que personne ne m'ai rétorqué que l'art peut confiner au génie quand bien même sur commande. Car les exemples historiques, que ce soit en peinture ( Michel-Ange, Botticelli et bien d'autres ), théâtre ( Molière, Shakespeare, etc...) ou musique ( même si dans ce dernier cas, la rétribution n'est pas du même ordre ), ne manquent pas. Alors, certes, oui, c'est indéniable.
Mais ce serait gravement passer outre les différences socio-culturelles entre leur temps et le nôtre. Ne serait-ce qu'en regard de ce qu'est le marché du travail, ses conditions ainsi même que les facilités prodiguées par le monde moderne en terme de gain de temps dans notre vie de tous les jours, ménageant sans peine du temps à pourvoir à la création. Ou bien songez au mécénat, qui contrairement aux investissements modernes, avait pour finalité le rayonnement et non la rentabilité ( pour qui avait la chance d'obtenir une telle protection ). Du reste, si risque il y avait de vouloir en vivre, le retour ne faisait pas attendre et était direct, sans tous les intermédiaires qu'aujourd'hui nous connaissons.
Tout cela n'a donc strictement rien à voir.
Notre société joue pour beaucoup dans mes propos. Si elle n'était pas ce qu'elle est, alors je tiendrais peut-être un tout autre discours. Et nier, que l'art exprimé en tant que métier mène, à un moment ou l'autre, à des compromissions entre ce que création et ce qui ne l'est pas, ce serait nier l'évidence.
Je crois d'ailleurs sincèrement que dans la démocratisation artistique qui procède de notre société de consommation, il y a eu une réelle
vulgarisation de l'art présent, en même temps qu'une
sacralisation de notre patrimoine artistique. Et je déplore autant l'un que l'autre. Art des masses et piédestaux ont fort peu mes faveurs.
PS : On ne se les procure pas, à moins de partir à la pêche sur la toile. Ou de me demander. Etant donné que je n'ai pas été édité à ce jour.
Comme en plus on voit beaucoup d'artistes qui sortent des oeuvres plus ou moins après un ordre de leur "mécène" qui veut récupérer ses sous (et plus), ce qui est compréhensible après tout, et pour se faire accélère la production au détriment de la qualité parfois. Il est aussi compréhensible de ne pas vouloir rentrer dans ce système.
Un grand classique éditorial...