J’ai peur…
J’ai peur de l’avenir.
On me dit que j’arrive au bout, que mon Travail est bientôt terminé, que moi immodeste apprenti me doit de commencer mon Magnus Opus (sacapusse). Je dois en écrire l’Introduction (et le reste).
Je dois terminer mon Projet.
...
Et toi humain comment abordes tu les changements ?
As-tu peur de ce que l’avenir te réserve ?
Planifies-tu ton existence ?
Humains, je vous le dit, la Fin est Proche.
J'ai eu ma date de soutenance il y a trois jours : 17 juin.
Le 18 je suis diplômée. Le 18 je pourrai commencer à travailler.
Où ? je sais pas.
Dans quelle ville ? je sais pas
Dans quel domaine ? je sais pas
Dans quelle structure ? je sais pas
Comment ? pourquoi ? avec qui ? combien de temps ?
En gros, le 18 juin aujourd'hui là, ça me file une angoisse monstre genre boule dans la gorge - poids dans l'estomac - larmes aux yeux @ que vais-je faire dans 3 mois. Le genre de truc qui te fait pleurer le soir dans ton lit avant de t'endormir pour peu que tu sois un peu trop tarée.
Sauf que ça date pas de ya trois jours mon tournage en rond dans ma tête. ça fait des mois que j'ai un panneau rouge clignotant façon sortie de secours bizarre qui me tilt dans la tête dès que j'ai le malheur de commencer à penser, et qui me dit :
"WARNING WARNING - DANGER - JUIN -- reste tant de mois !!! "
J'ai l'impression un peu pour caricaturer que bientôt je vais me jeter dans le vide sans parachute et qu'on m'y pousse en fait. C'est un peu l'impression que ça me donne. Le problème c'est que j'ai un vertige de tous les diables
Et c'est complètement pas rationnel, j'en ai conscience.
Vu que j'ai quasiment l'assurance de trouver un job, même provisoire, en moins de 15 jours, à peu près où que j'aille, que ce soit en France ou ailleurs. Mais trop de choix tue le choix et le fait de n'avoir aucune idée laisse beaucoup trop tellement mass possibilités que ça m'en file des sueurs froides.
Et en attendant, pour mon projet, c'est la même mais genre angoisse de la page blanche.
Entre les grèves qui m'ont fait perdre 5 mois d'expérimentation, et là maintenant, les mauvaises nouvelles qui s'enchaînent et qui font que ça avance à pas de fourmis et tellement pas dans le sens que je voudrais...
Les rdv passent, et c'est toujours la pire des solutions envisagées qui devient la seule réalisable.
Ce n'est pas que ce soit dur à faire.
Juste que ce n'est plus mon mémoire. Ce n'est plus mon idée, je vais devoir faire un truc au rabais, par dépit, non-investi du coup.
Et plus je suis motivée pour bosser, plus les obstacles s'accumulent, plus l'inspiration me fait défaut.
J'ai déjà passé l'introduction, j'ai fini la partie théorique, je suis en plein milieu de la transition pour passer à la description de ma phase expérimentale, qui du coup n'aura pas lieu, et va se transformer en phase d'analyse pour trouver des résultats qui ne sont pas les miens et en tirer quelque chose de pertinent qui justifiera quand même mon hypothèse.
C'est le genre de truc, quand t'en parles, les gens te disent "bah tu t'en fous, de toute façon tu trouveras un job, je vois pas pourquoi tu t'inquiètes".
Alors t'arrêtes d'en parler, et là les gens ont la super bonne idée chaque fois qu'ils te croisent, de te poser LA question "alors ce mémoire, ça avance ?"
Et puis t'as les bonnes âmes genre ma mère qui s'inquiète, normal, et qui se rendant compte que ça n'avance pas, tentent de te convaincre que "c'est important hein, bosse, tu joues ton avenir là-dessus, faut absolument que tu fasses malgré les difficultés" un peu tous les jours au téléphone, genre t'en as pas conscience, t'en as rien à foutre, comme si tu le savais pas déjà assez que le temps passes et que tu joues ton avenir là-dessus #¤%*$£# !!
Alors t'arrêtes d'en parler et tu gardes ton angoisse pour toi, histoire de... Et puis tu fais style tout va bien, tu prends ça à la légère. Pour peu que tu aies un peu d'humour cynique, tu peux même faire semblant d'en avoir rien à faire.
Alors effectivement, je dirais que je suis d'accord avec toi, c'est la fin.
Et j'ai clairement peur de ce que l'avenir me réserve vu que je n'ai strictement aucune idée de ce que je veux, et pire, de ce que je ne veux pas.
Brayf, je compatis, et en attendant, je mange des schtroumpfs, c'est la seule chose qui me procure un peu réconfort en ce moment.
Vive JoL - psychothérapie improvisée @ "vide ton sac"