Soyons quand meme sérieux 2 minute. Que la musique dont tu parles soit le dernier star ac, britney spears ou les BBbrunes, la question n'est pas de savoir si on te force à les acheter, la question c'est pourquoi si c'est nul tout le monde télécharge ?
L'élite jolienne est bien gentille à nous parler de musique que personne ne connait mais la masse, celle qui ne passe pas ses journées sur Deezer a chercher des titres qui lui plaise parmi une production abondante mais pas toujours de qualité, télécharge surtout les titres qu'elle écoute toute la journée à la radio.
C'est un peu logique que l'industrie du disque souhaite se défendre contre ça.
Les gens écoutent ce qu'ils veulent, ça ne me dérange pas. Ils téléchargent aussi ce qu'ils veulent, de manière légale ou illégale : personnellement, ça ne me fait ni chaud, ni froid.
Mais, je ne suis pas d'accord d'être mis dans le même sac que tout le monde et de me faire traiter en criminel potentiel sous prétexte que je ne "consomme" pas ces "produits culturels" industrialisés, et sous prétexte que mes téléchargements se limitent à quelques morceaux choisis de- ci de- là sur différents supports P2P, sans lesquels je n'aurais jamais découvert certains artistes, ou sans lesquels je n'aurais pas pu "consommer" des "produits culturels" à mon goût.
Ca me rappelle un peu la lutte des autorités contre les freeparty à une époque. Sur la Côte, il y a une quinzaine d'années, on avait une magnifique dynamique : des soirées "free" un peu partout, toutes les semaines, en plein air, avec à chaque fois des centaines de personnes. Les autorités ont systématiquement traqué les soirées et les ont empêché les unes après les autres. En un sens, on peut comprendre la logique qu'il y avait derrière (protection des terrains privés, besoin d'une prise en charge des risques en cas d'accident, besoin de déclarer auprès des autorités les soirées, lutte contre le trafic de stupéfiants, etc.). Mais d'un autre côté, tout le monde est désormais entré dans le rang, et cette espèce de "vent de liberté" qui régnait (avec tous les abus et la faune que ça supposait, je l'admets) est tout simplement mort : maintenant, tout le monde brêle et se trémousse sur la même musique de merde, avec des entrées en boîte à 20 euros et des consos à 10 euros, et on ne vient plus pour l'amour de la musique et de la fête, mais pour lever de la minette et pour montrer son super gel, ses beaux tatouage et son super petit haut moulant... Bref, on fait de la grosse merde et on ne se pose plus de question...
Quel lien je fais entre cet exemple et l'actuel sujet ? Le contrôle. Le besoin de contrôle par les autorités, qui va de pair avec la peur de perte de profits par des groupes en place. A l'époque, les patrons de boîte de la Côte (qui sont tous liés à la mafia...) étaient les premiers à se soucier de la santé de cette clientèle qui ne venait plus chez eux, parce qu'elle préférait aller dans des soirées gratuites où on consommait ce qu'on voulait au prix qu'on choisissait... On a eu droit à tout : la peur de la drogue et de l'alcool (alors qu'en boîte, tout cela n'existe pas...), la prévention routière (et non, en boîte, on ne prend pas sa voiture bourré, c'est connu), les décibels trop fortes, etc... En fait, il s'agissait juste de briser une nouvelle forme de concurrence spontanée d'un côté, et, d'un autre, il fallait remettre sous contrôle une partie de la jeunesse, qui voulait juste s'amuser en dehors des offres disponibles.
Résultat : les fêtes existent toujours, mais plus sur la Côte... Tout est bien sous contrôle. Cette liberté là n'existe plus, et les jeunes pensent que la fête se réduit à aller en boîte pour claquer les sousous de papa et maman en draguant des greluches.
Les freepartys étaient une innovation en leur temps, tout comme internet est une innovation dans son domaine. Internet implique un grand vent de liberté, comprend par nature une perte de contrôle par les autorités, et ça, c'est ce qu'elles redoutent le plus, alors que certe perte de contrôle (qui est limitée au demeurant) ne les menace en fait pas. Le piratage n'est qu'un aspect du problème, mais il montre la convergence d'intérêts liés au pouvoir et à l'économie, et montre comment on tente de reprendre le contrôle sur une série d'innovations et de liberté que les gens en place n'ont pas su anticiper (alors même que c'est leur rôle d'anticiper... Qu'on les mette un peu face à leurs responsabilités, tous ces gens si intelligents et si pleins de bonnes intentions, qui apparemment ne savent pas grand chose, n'anticipent rien, se prennent pour des cadors, et ne savent répondre que par un autoritarisme global...).