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Suite....
Plusieurs hommes un peu ivre s'étaient levé au même instant que lui. Ils étaient crasseux, luisant de sueur et le visage rougie par l'alcool. Un des hommes portait un ridicule bandeau rouge dans les cheveux, un autre était borgne. Ghaldrön aperçut au fond de la pièce, un homme grand et bien bâtit. Son visage était dans l'ombre alors que ses avants bras lourdement cerclés d'anneaux d'or finement ciselés, reposaient sur la lourde table en bois d'If. C'était visiblement un colosse.
Alors qu'il essayait de percer le lourd voile d'ombre de son regard, notre jeune apprenti se retrouvait accablé de petits noms d'oiseaux forts sympathique. Balivernes, Ghaldrön s'empara du premier à porté de main et lui marqua la joue de ses phalanges dur comme le fer, sa mâchoire était brisée ainsi que son os zygomatique du coté droit, il l'envoya alors valser avec un de ses compagnons. Ghaldrön ouvra le bal, "faites place", ainsi se tenait devant eux, le maître de cérémonie.
Un second adversaire lui faisait désormais front, il était chauve et une épaisse boucle en argent lui pendait au lobe droit. Son regard était craintif, et il n'était visiblement pas le plus musclé de ces ennemis. Il tenta une vive attaque de son poing droit, Ghaldrön lui empoigna le poing de sa main droite, et pressa aussi fort qu'il le put, il entendit soudain plusieurs craquements sinistres lui signifiant qu'il l'avait légèrement blessé. Ghaldrön fut tenter de montrer à son adversaire comme il pouvait être cruel et bon à la fois. Il lui enseigna comment la douleur pouvait être un vague sentiment subjectif en resserrant plus fort sa main droite. Le craquement et le hurlement insupportable du chauve qui n'en pouvait plus de douleur réveilla soudain un de ses compagnons qui de fait, se rua un tabouret en main, haut levé au dessus de la tête, sur Ghaldrön. La leçon n'était pas bien rentrée, il fallait sévir.
Notre apprenti détendit sa jambe gauche, puissamment d'ailleurs, et envoya valser l'attaquant dans une poutre de soutien. Le choc en ébranla les fondations de l'auberge et brisa le dos du malheureux.
Alors le tabouret glissa naturellement dans la main gauche de Ghaldrön comme si le Destin satisfaisait ses moindres désir, il s'en saisit avec courage et acheva son souhait. Il allait matériellement faire rentrer la leçon au porteur de l'anneau. Il le fit à coups de tabouret de bar. Fracassant la tête de cette misérable vie humaine. Les échardes du tabouret brisé lui meurtrissant les chairs. La main droite de Ghaldrön acheva le travail en morcelant tous les os de la main du pauvre villageois. Il s'effondra le visage ruisselant de sang, fissuré comme une poterie, le poing tout traversé de ses propres os rompus et saillants. Les pleutres qui s'étaient levé par fierté de leur banc en chièrent dans leur froc et décidèrent de se rasseoir, il préféraient ça plus tôt que de se voire réduire en miettes.
Mais quelques bâtards complètement ivres étaient encore débout. Ils prirent Ghaldrön sur ses flancs, il du pousser des tables du pied pour être sur de tous les avoir en face de lui. Il se retrouva bientôt dans la même position inconfortable que la veille à la même heure sauf que là, ce n'était pas des bêtes qui lui tenaient tête mais des hommes assez fort vraisemblablement et terriblement saoul qui plus est. Allait il pouvoir les vaincre ? Soudain, en bon barbare qui se respecte, il se saisit d'une chope de bière de chaque main. Et le temps qu'ils aient pu être enfin suffisamment proche pour les toucher, il sentit que sa rage n'avait été que trop longtemps réfréné. Depuis quand n'avait il pas tapé sur des hommes ?
Ah il avait du fuir les Pictes car ils étaient trop nombreux et trop bien armés. Au final il n'avait plus tapé sur personne depuis 3ans maintenant.
Alors sa haine et sa colère, d'une même voie, firent résonner milles fois plus fort la rage de Ghaldrön, ses yeux brillèrent d'un intense éclat de rubis, noyés dans un abysse de noirceur, son visage se crispa d'un rictus funeste découvrant des dents qui grinçaient macabrement d'un rythme régulier. Une onde terrible le parcouru, inondant sa colonne vertébrale d'intense influx nerveux et d'une contraction ses mains brisèrent alors les anses des chopes de bière. Il voyait rouge, et cela n'était pas bon signe.
Les villageois saouls comme des phoques commencèrent à faire pleuvoir les coups et les insultes. Ghaldrön ne réagissait pas pour autant, il attendit jusqu'à ce qu'un des coups encaissé lui fasse vraiment mal, il voulait dominer cette rage et l'utiliser consciemment pour être réellement efficace.
C'est à ce moment qu'un coup de poing l'atteignit en plein sur l'arrête du menton, la puissance du coup se répercutant dans sa mâchoire, il rit. Ses yeux étincelèrent d'un rougeoiements de plaisir, une fraction de seconde plus tard, l'auteur du coup de poing avait l'avant bras brisé très nettement en plein centre. Radius et Cubitus ayant déchiquetés les muscles, les tendons, les vaisseaux ,et bien sur, la peau en se brisant à cause du choc, inondant le sol d'un sang chaud et visqueux. Une langue passa alors à une mèche de cheveux de Ghaldrön dont le poing venait de définitivement clore la bouche de l'alcoolique, qui pour la petite histoire ne rebut jamais une goutte d'alcool de sa vie. Ce dernier s'effondra alors que Ghaldrön brisait les genoux d'un autre assaillant en projetant avec force un banc d'une de ses lourde jambes musclées. L'homme se désarticula effroyablement et sa tête heurta le sol, Ghaldrön le souleva alors au dessus de ses épaules et dans un hurlement bestiale lui brisa la colonne dans une descente du genou. Il se débarrassa du pantin, immobilisa le pied d'un autre homme alors qu'il était à genou. Il utilisa la force du coups de pied pour faire tomber sur le parquais son nouveau adversaire qui se claqua la tête au sol. Douloureux certes mais pas suffisamment jugea Ghaldrön qui entreprit de lui molester les parties intimes à coups de coudes puis se relevant à coup de genoux, pour tenter de réveiller par la douleur l'homme à moitié inconscient dû à ça chute brutale.. Cette méthode fut efficace, car la douleur fut vive et aussi intense qu'un volcan en éruption et cela le réveilla. D'ailleurs, il cracha du sang, et Ghaldrön qui en était bien repeint pour l'occasion se mit alors à califourchon sur le torse de l'eunuque. Qu'il rua de coups de poings, lui fracassant le nez, les dents, lui déchirant les lèvres, éclatant les arcades sourcillèrent, vidant les tissus de toutes substances organiques qui se dissocièrent dans des gerbes rouge étincelantes portant haut et parfois tachant même le plafond de douleur. Cette même douleur que Ghaldrön ressentait tous les jours car il devait attendre pour retrouver sa hache et l'offrir à sa future femme, La Mort.
D'ailleurs contrairement à tous, il la voyait de chairs et de peau, brune, les yeux verts, non ! Rousse au yeux bleus ? non ce n'était pas cela, blonde aux yeux de glace ? non plus, ah ! elle était grande et généreuse, sa peau devait être des plus douces, légèrement halé, non ! Elle était blanche comme la neige, ou peut être pas, ne me semblait il pourtant pas qu'elle était noir comme un bois d'ébène et que sa peau sentait bon les fleurs ? Elle était tout ça, elle était ce qu'il désirait, cela n'avait pas d'importance à ses yeux en fin de compte. Il l'aimait, et elle était belle c'est certain.
Mais il n'avait plus la hache, il n'avait plus de maison, il avait faim, il avait la rage. Il voyait rouge, il voyait le sang, il voyait les os brisées et les chairs lacérées de ses ennemis gisant au sol, déversant leur conscience sur le bois assoiffé par le temps qui passe, ses muscles le pesaient, il tressaillit. Il releva la tête et il ne vit que lui, le colosse. Personne derrière lui, personne devant lui. La plupart des buveurs avaient fuis.
Son regard se perdit dans les hauteurs, cherchant désespérément les yeux de cette montagne vivante. Il les aperçut enfin, il rit alors et il cracha aussi loin qu'il put pour atteindre le visage du géant. Ce qu'il fit excellemment bien puisqu'il le toucha dans l'oeil gauche. Les bras de notre apprenti se contractèrent férocement alors qu'il soulevait un des lourds bancs en bois qu'il utilisa comme un bélier dans le ventre du colosse qui ne comprenait pas ce qui passait à la vitesse où cela se passait réellement et qui, encore entrain de s'essuyer l'oeil, se plia dans une grimace de douleur, alors que notre apprenti d'un impressionnant tour de force, soulevait non sans ténacité ce même banc au dessus de son corps pour lui assener le coup final. Et ceci fut promptement effectué. Le banc tomba aussi implacable que la lame graissée d'une guillotine. Mais alors que son mouvement se terminait, il fut arrêté et soudain Ghaldrön se sentit décoller du sol, puis la douleur vint lui rendre visite. Elle lui transperça le dos, puis la tête, puis les bras et enfin elle ressortie par où elle était venue. Il avait rebondit sur les rangées de tables, éparpillant au passage, chopes et plateaux de fruits, assiettes de viande et carafes de vins et toute l'argenterie partout dans la pièce, il vandalisait les lieux malgré lui, dans un vacarme assourdissant de cliquetis de métal, de bris de verre, de céramique et de chaos. Il atterrit avec grand fracas dans un buffet pleins de carafes remplies à rebord de divers alcools, faisant littéralement éclater les étagèrent en bois, tordant le métal des carafes qui renversèrent tout leur contenu sur le sol. Cependant il en resta suffisamment pour que Ghaldrön puisse reprendre courage et vaillance au combat. Il but alors qu'il se remettait difficilement sur ses pieds. Son petit détour par la voie des airs l'avait bien amoché. Il voyait le colosse, qui riait paume et genou à terre, repoussant le banc qu'il tenaillait complètement par la taille de ses mains.
Le colosse se relevait en toisant Ghaldrön qui s'arrêta de reprendre courage à la troisième carafe. Maintenant qu'il avait sa dose, et ça allait saigner !
Il sentit en un instant le flux et le reflux qu'il connaissait bien, où était ce le vin ? Il sentit en un autre instant le poids de sa musculature de plus en plus lourde et il avait du mal à l'équilibrer cette masse. Tiens c'était étrange. Il sentit cependant la rage, vraiment, oh ça oui. Il exhalait la rage, il rayonnait la fureur, il brulait de folie destructrice. Où était ce l'envie d'aller dormir ?
Le colosse était bouche bé alors que l'aubergiste n'avait toujours pas quitter des yeux le décolté de la prostitué et que tous avait fuit.
Son adversaire était ivre à son tour. Le colosse incrédule vociféra sur Ghaldrön qui était planté devant le buffet à la recherche d'une autre carafe à vider. Tournant le dos à son assaillant.
La colère s'empara du géant qui ne riait plus, un visage empourpré de honte hurla encore une fois, puis tout le corps s'agita dans un seul objectif, écraser cet insecte honteux qui bafouait son honneur en se moquant de lui.
Il chargea Ghaldrön qui grâce à un plateau de métal poli, attendait l'instant propice pour tuer d'un coup et d'un seul le colosse. Ainsi fut dit, ainsi fut fait, grâce au reflet que lui prodiguait le plateau, il planta un tesson de bouteille dans la nuque épaisse et dur du géant qui avait foncé tête baissé sur lui. La force et le tranchant des bouts de verres brisés découpèrent un cercle dans le muscle jusqu'à sectionner l'artère pulmonaire et l'aorte.ainsi que les cervicales. Il convulsait à terre. Le sang coulant de sa bouche, et aussi, du goulot de la bouteille, comme le ferait l'eau d'une fontaine.
Ghaldrön avait simulé l'ébriété comme le géant avait simulé la douleur, sauf que Ghaldrön n'avait aucune pitié. Il regarda le barman, dont il avait enfin réussit à détourner le regard et lui recommanda une autre bière. La taverne était inondée de sang, elle était sans dessus dessous, les corps affreusement brisés jonchaient le sol, un chaos innommable y régnait mais l'aubergiste n'en avait strictement rien à faire. Il était absorbé par la prostitué comme hypnotisé. Et c'était bien le cas. En réalité il s'agissait non pas d'une prostitué mais d'une nécromancienne qui avait envouté son âme depuis quelques jours.
Ghaldrön fatigué s'approcha d'elle alors que l'aubergiste lui servait sa bière comme un zombie. Il but une gorgée et regarda la belle femme brune à sa droite...qu'elle était belle. Leurs regards se croisèrent alors...
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