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Les ténèbres de l'âme

Par Hellish Lucinda le 1/1/2002 Ă  5:24:59 (#643509)

La jeune fille avançait peniblement dans l'épaisse forêt. La nuit tombée rendait l'endroit qu'elle pensait connaître si parfaitement beaucoup plus inquiétant que de coutume. L'obscurité donnait à tout ce qui l'entourait une apparence si différente, comme si chaque arbre, chaque pierre avait été déplacé. C'était la première fois qu'elle se perdait, jusqu'à ce jour ses sens ne l'avaient jamais induite en erreur. Mais tout était tellement étrange depuis quelques temps, ces maux de tête, ces malaises qui la tenaillaient sans cesse... Et surtout ces visions étranges qu'elle avait en rêve, visions d'endroits qu'elle connaissait pourtant bien mais qu'elle semblait voir à travers les yeux de quelqu'un d'autre.
Elle sentit qu'un de ces terribles malaises n'allait pas tarder à l'affecter, la douleur commençait déjà à marteler furieusement son crâne à tel point qu'elle avait l'impression que ses yeux allaient sortir de ses orbites,le sang battait violemment à ses tempes, le rythme de son coeur augmentait à chaque seconde qui passait. Elle avançait de plus en plus difficilement, s'accrochant aux branches qui passaient à sa portée, trébuchant sur la moindre aspérité du sol. Elle ne devait pas s'évanouir ici, surtout pas,les grognements des bêtes sauvages qui peuplaient les bois semblaient se rapprocher à une vitesse folle et l'encourageaient à avancer encore. Elle savait qu'il lui fallait trouver un abri au plus vite car elle n'aurait pas le temps de regagner la ville.
Elle tomba à genoux, alors que sa respiration se faisait de plus en plus difficile.. derrière elle, à quelques pieds de là, d'innomables créatures rodaient dans les ténèbres. Elle était épuisée, et chaque respiration brulait ses poumons comme si elle respirait des flammes. Alors, à travers les pins, elle vit cette demeure lugubre, à demi délabrée. Elle était effrayante. Pourtant, La jeune fille se retourna pour voir les yeux bestiaux scintiller parmis les ombres, et comprit qu'elle n'avait pas le choix, elle s'avança donc vers le palais des murmures...



(hrp:Soyez indulgents sivouplé, suis une nioubie du nerpé moi)

Par delĂ  le seuil...

Par MortifeR le 1/1/2002 Ă  6:03:21 (#643536)

Il la regarda s'avancer dans la salle de banquet, depuis l'énorme trône de marbre, sculpté jadis pour un seigneur mégalomane et misanthrope.

Ce n'était pas souvent qu'un étranger trouvait le palais des murmures, c'était précisément pourquoi il y vivait. Une étrangère était encore plus rare. Il ne bougea pas, attendant de voir ce que les spectres feraient d'elle. Avec leur imprévisibilité si typique, ils ne se manifestèrent pratiquement pas. Un rideau qui remuait, des bougies soufflées par un vent glacial... ils se contentaient d'observer. La jeune femme avançait prudemment, visiblement transie de froid et affamée. Elle ne l'avait pas encore vu, puisqu'il se tenait immobile, trônant parmis les ténèbres. Elle s'attarda sur les tapisseries moisies et déchirées, sur les vitraux brisés et gisant au sol...

Le peu de mortels qui passaient ces portes le faisaient pour échapper à quelque monstre nocturne. Mais aucun ne savait ce qu'il allait trouver en franchissant le seuil de pierre fendue, et la porte de bois pourri. Il arrivait qu'il retrouve la dépouille mutilée d'un voyageur égaré, ayant servi de jouet aux habitants fantomatiques du château. L'albinos ne pouvait qu'avertir les imprudents et les chasser, mais il ne pouvait rien contre les caprices des monstres invisibles qui ordonnaient aux ombres elles-mêmes.

Pour l'heure, la jeune fille n'était pas en danger : Pour une obscure raison, les esprits la toléraient. Du moins pour l'instant. Mortifer ne put s'empêcher d'être intrigué à son tour, par cette visite incongrue...

Qui es-tu ?

Demanda t-il tout haut, Conscient du côté théâtral de son intervention. Profitant de l'acoustique de la pièce pour donner une ampleur sinistre à sa voix, il espérait bien effrayer l'étrangère suffisamment pour qu'elle quitte cet endroit et n'y revienne pas.
Cet enfantillage l'amusa presque au point de troubler le calme de son visage de craieÂ…

he ho !

Par Free Bener le 1/1/2002 Ă  6:50:30 (#643586)

hop...

Par Hellish Lucinda le 1/1/2002 Ă  6:52:01 (#643589)

La jeune fille sursauta Ă  peine en entendant cette voix qui semblait sortir de nulle part, ses muscles la faisait trop souffrir pour qu'elle puisse esquisser le moindre mouvement de fuite quand bien mĂŞme elle en aurait l'envie.
Elle s'arrêta au milieu de la pièce, scrutant avec peine les ténèbres qui l'entouraient. Tout ce qu'elle voyait n'était que désolation, comme si cet endroit était inhabité depuis des siècles. Pourtant il y avait de la vie en cet endroit, bien sûr la voix qui lui avait demandé de se présenter était humaine, cela ne faisait aucun doute...Mais elle ressentait autre chose, la mort rodait autour d'elle et semblait l'envelopper d'un voile. Elle n'était pas effrayée par ce genre de manifestations, en ayant vu beaucoup d'autres depuis sa tendre enfance, et puis elle était trop fatiguée pour s'inquiéter de tout ça. Si la mort la voulait, elle n'avait qu'a la prendre.

Je me nomme Hellish Lucinda, je me suis perdue dans les bois alentours et je suis entrée ici pensant que ce lieu était abandonné. Vous me voyez désolée de vous avoir dérangé Messire et si vous souhaitez que je quitte ces lieux je le ferais dans la minute.

Elle s'avança un peu plus loin dans la pièce, sentant comme des mains glacées se poser sur elle, l'enlacer de toutes parts, caresser ses cheveux emmêlés, son visage pâle. La faible lueur diffusée par les quelques bougies dispersées dans la pièce permettait à peine d'entrevoir le sol, de pierre et les lambeaux de tapis qui le recouvrait. Elle tentait vainement d'apercevoir son hôte sans toutefois y parvenir.
Les nuages qui assombrissaient le ciel durent se dissiper un instant car un rayon de lune pénétra la pièce par une fenêtre, éclairant la jeune fille qui avait de plus en plus de mal à tenir sur ses jambes. Avisant un immense fauteuil sur sa droite, elle prit appui dessus, attendant patiemment un mouvement ou une parole du maître des lieux.

:)

Par Free Bener le 1/1/2002 Ă  6:54:14 (#643597)

:lit:

superbe Lellish...

Par Hellish Lucinda le 1/1/2002 Ă  6:57:52 (#643603)

Mici Free :merci:

Par Rand le 1/1/2002 Ă  8:57:53 (#643704)

Très joli :)

Par Livie le 1/1/2002 Ă  11:12:09 (#643834)

ben heuresement que tu es debutante
qu'est ce que ca va etre apres !
Tres zoulie, tres bien ecrit

Par Caithness le 1/1/2002 Ă  12:55:55 (#644002)

superbe :)
:lit:

Par Hellish Lucinda le 2/1/2002 Ă  3:57:08 (#648693)

*Donne un grand coup de pied au post* Non mais! :D

Par MortifeR le 2/1/2002 Ă  7:41:48 (#649165)

Elle ne s'effraya pas, elle était trop épuisée. Il y avait aussi dans son regard un air de défi et un courage quasi téméraire qui décida de la réaction de l'albinos. Plutôt que le fil de sa lame, il décida de lui offrir le peu d'hospitalité que ce lieu maudit pourrait jamais posséder.

Sa curiosité prit le pas sur la colère d'être dérangé dans sa retraite.. et, il devait bien l'avouer, il se réjouissait à l'idée d'une présence mortelle en sa demeure... La solitude avait figé son visage pour lui donner la constante gravité d'une statue de pierre blanche. Il n'avait pas l'illusion de pouvoir ré-apprendre à sourire, il n'avait jamais su. Mais regarder les hommes et les femmes vivre l'avait toujours fasciné...

Autour de la jeune femme, les spectres se firent plus audacieux, la frĂ´lant et la bousculant, tour Ă  tour curieux et furieux.
L'albinos connaissait l'étape suivante : les spectres le narguaient, et tôt ou tard, ils s'empareraient de la frêle jeune fille pour briser son corps sur le marbre du palais, se délectant de son impuissance.

La colère de Mortifer éclata en un cri unique dans lequel il investit toute l'hypothétique autorité qu'il pouvait bien avoir sur les monstres du palais...

Il suffit !

Il se leva, foudroyant les ombres du regard. Comme par une étrange et inquiétante magie, celles-ci parurent reculer et ouvrir un passage vers la table de banquet, où les plats d'un dîner copieux restaient encore.

Approche et restaure toi, Hellish Lucinda. Mais sache que tu n'es pas en sécurité ici. Si tu as échappé à ma lame, d'autres puissances sont bien moins indulgentes. Aussi tiens toi éloignée des ténèbres, ils pourraient bien... te dévorer.

Il tendit une chaise branlante à la convive, et s'assit en face d'elle, observant son comportement avec une curiosité dissimulée sous son apparente et désormais habituelle froide indifférence.

Par Darksoul Zenox le 2/1/2002 Ă  8:05:39 (#649215)

*Ne cessera jamais d'admirer leur talents*

Par Hellish Lucinda le 2/1/2002 Ă  9:00:35 (#649336)

Elle se dirigea d'un pas mal assuré vers la chaise que lui présentait son hôte, encore dissimulé par la pénombre. Elle n'apercevait de lui que ses mains, d'une blancheur immaculée, quasi irréelle.

Je vous remercie de toute mon âme Messire de bien vouloir m'accueillir chez vous quelques instants. Je ne sais pas si j'aurais survécu à une nuit entière dans ces bois.

L'homme prit place en face d'elle, sans mot dire, et la lueur des bougies lui permit enfin de le voir. Elle se rappela les principes de la bonne éducation qu'elle avait reçue et plutôt que de le dévisager durant de longues minutes, elle mémorisa rapidement sa physionomie avant de se concentrer sur les mets qui ornaient la table.

Elle n'avait pas vraiment faim et se contentait de piocher ça et là dans les plats qui lui étaient offerts, s'abreuvant toutefois à grand traits d'une eau qui lui parut la plus delicieuse de toute tant il y avait longtemps qu'elle n'en avait pas bu.

Elle sentait le regard de son hôte posé sur elle, observant le moindre de ses mouvements. De temps en temps elle relevait la tête et le regardait rapidement, tentant de deviner quelle étrange personnalité pouvait bien se cacher derrière cet air imperturbable. La blancheur de ses cheveux la fascinait bien qu'elle lui rapella quelque peu la couleur de la chevelure de quelqu'un à qui elle n'avait pas pensé depuis longtemps. Il lui semblait deviner que derrière son visage dur et austère l'homme tentait de dissimuler une profonde tristesse, mais sans doute se trompait-elle encore une fois. Elle n'avait plus aucune confiance en ses impressions maintenant et pourtant elle se sentirait parfaitement au calme et à l'abri dans cette maison sans la présence de ce qu'il avait appellé puissances.

Elle les sentait ,tapies dans l'ombre, épier le plus petit de ses gestes, attendant sans doute le moindre faux pas pour se jeter sur elle. Pourtant elle n'en avait pas peur, tout juste était-elle un peu intriguée, cela était sans doute du à la fatigue qu'elle éprouvait, dans d'autres circonstances peut-être se serait-elle enfuie en hurlant.

Décidée à chasser cette idée et à en savoir un peu plus sur son hôte elle releva la tête et se risqua à le regarder en face. Il était toujours impassible et semblait très absorbé par la contemplation du spectacle qui s'offrait à lui.

Je vous prie Messire de bien vouloir pardonner ma tenue ainsi que le dérangement que j'ai pu vous causer et je vous remercie une fois encore de m'avoir permis de rester. Je promets de quitter cet endroit, dès les premières lueurs du jour, si vous avez la gentillesse de bien vouloir m'accueillir jusque là.

Ne se laissant pas décourager par le mutisme de son hôte, elle se resservi un grand verre d'eau fraiche qu'elle bu avec avidité, et se redressa sur son siège, laissant l'homme la contempler à son aise.

Par MortifeR le 3/1/2002 Ă  1:56:42 (#653704)

Elle est forte hein Luci ;)? Allez zou le post, l'est pas encore terminé.

Par Hellish Lucinda le 3/1/2002 Ă  1:58:14 (#653714)

:p :p :p

Par MortifeR le 3/1/2002 Ă  8:48:53 (#654360)

Il ne l’avait pas quitté des yeux, tant la compagnie d’une autre personne faisait naître en lui des sentiments inexplorés, refoulés au profit des qualités essentielles de survie face à la solitude et au malheur. Quand elle ne regardait pas, il laissait aller ses yeux sur ses cheveux soyeux, ou les courbes harmonieuses de son visage. Quelque chose le gênait profondément dans ce qu’il ressentait : car comment justifier les meurtres, la violence, et l’insatiable soif de vengeance si une étrangère pouvait manifester autant de respect et d’égards vis à vis de lui, sans même s’effrayer de son apparence singulière ?

Il se mordit la lèvre inférieure, comme pour se distraire de ces réflexions par la douleur. Si cette jeune fille était bien ce qu’elle lui apparaissait, alors l’albinos était le monstre le plus infâme qui ai jamais vécu, l’antithèse suprême de ce que représentait cette candeur et cette innocence. Le sang se mit à couler sur son menton, alors qu’il se mordait plus fort, sans résultat.

JÂ’aurais du la tuerÂ… Pensa t-il.
Dès qu’elle a foulé le sol de ma retraite, j’aurais du l’égorger et livrer ses restes aux horreurs immortelles… mes vraies semblables.

Maintenant il était trop tard. Pour rien au monde Mortifer n’aurait eu le courage de détruire ce symbole de sa monumentale défaite sur les ténèbres… Comme si son cœur s’était arrêté des siècles auparavant, il l’entendit battre à nouveau, martelant ses tempes au rythme insistant des vagues de culpabilité. Ce qui s’était éveillé au fond de lui, il croyait l’avoir tué quand il n’était encore qu’un enfant. Ce qui s’était éveillé, c’était son humanité, et l’avoir négligé tout ce temps faisait de lui ce qu’il avait voulu détruire toute sa vie…

Dans un effort désespéré pour échapper à sa propre conscience, l’albinos frappa du poing la table et se leva brusquement, pour réaliser que le sang coulait maintenant le long de sa gorge, traçant des sillons carmin sur sa peau pâle. Reprenant ses esprits tant bien que mal, il essuya son menton, et se tourna vers sa convive, qui semblait avoir terminé son repas.

Il s’en voulu d’avoir dévoilé sa faiblesse et sa confusion. Pourtant, il s’adressa à son invitée avec maladresse, toujours incapable de recouvrer son assurance…

Viens…suis-moi, je te montrerai tes appartements. Mais je te défends d’en sortir avant le jour, tu y risquerais ta vie.

Alors qu’il l’a menait vers la dernière chambre en état d’accueillir des visiteurs, des chuchotements et des malédictions se firent entendre dans l’ombre des couloirs glacés. Une oreille peu avertie aurait pu s’imaginer quelque rat fouinant dans la pénombre, mais l’albinos ne s’y trompait pas : les spectres étaient furieux. Il lui faudrait toute sa volonté pour les retenir jusqu'à l’aube, mais il comptait bien les combattre s’il le fallait, et renvoyer la jeune femme dans la nuit hivernale aurait signifié sa mort.

Équipé d’un chandelier finement ouvragé, il poussa donc la porte de la chambre qu’il réservait à l’enfant des neiges, la jeune fille qui un jour serait reine en ces lieux.
Un feu embrasa les bûches déposées dans le foyer, alors qu’ils entraient. La pièce était étonnamment confortable et douillette, particulièrement par rapport aux restes du château.
Du moins l’albinos l’espérait-il..

Par Hellish Lucinda le 5/1/2002 Ă  8:37:41 (#665081)

La jeune fille suivit son hôte dans le dédale de couloirs sombres du palais. Des bruits étranges s'y laissèrent entendre, des sortes de murmures dont elle n'essaya même pas de comprendre le sens ni la provenance, elle ne voulait pas savoir et surtout, elle n'en avait pas le courage. Elle ne voulait qu'une chose, dormir, une simple paillasse pour reposer enfin son corps épuisé.

Ce que cet homme lui offrit, elle ne l'avait jamais vu de sa vie. La chambre était d'une rare beauté, personne n'aurait pu imaginer que ce palais recelait encore un tel trésor. Le sol était recouvert d'épais tapis, les murs couverts de tentures, un lit immense trônait au milieu de la pièce et pour parfaire l'ensemble et réchauffer la pièce, un feu était allumé dans la cheminée.

Alors qu'elle se retournait pour remercier une fois encore son bienfaiteur, elle s'aperçut, sans être réellement surprise qu'il était parti, refermant la porte sans bruit pendant qu'elle contemplait les merveilles qui s'étalaient sous ses yeux. Elle esquissa un bref sourire et fouilla son sac quelques minutes. Elle en sortit un peigne fin, avec lequel elle déméla ses longs cheveux violacés, et un peu d'onguent dont elle se servit pour nettoyer sommairement son visage. Ceci fait, elle s'allongea sur le lit et tenta de s'endormir.

Malgré la fatigue, elle ne pouvait s'empêcher de réfléchir à toutes ces choses étranges qui lui arrivaient en ce moment. Elle savait que tous ces malaises n'étaient pas cause de maladie, simplement elle ne comprennait pas à quoi ils étaient dus. Le plus étrange c'est qu'ils précédaient presque toujours ses visions, comme si son esprit les combattait violemment, refusant de les subir.

Le sommeil finit par la gagner et elle sombra dans un monde peuplé de rêves étranges et de cauchemars. Elle rêva qu'elle était une toute jeune fille, combattant encore les gobelins à la sortie de la ville. Elle aurait pu être cette demoiselle car elle lui ressemblait étrangement, pourtant ce n'était pas elle, jamais elle n'aurait été capable de faire autant de mal, ni même de l'imaginer.

Elle fut réveillée par le premier rayon du soleil qui, filtrant entre deux épaisses tentures, vint caresser son visage, comme pour la sortir de ce mauvais songe. La jeune fille ouvrit les yeux et mit quelques secondes avant de se réveiller tout à fait et de se rappeler pourquoi elle était là. Elle se souvint soudain de sa promesse:

"Je promets de quitter cet endroit, dès les premières lueurs du jour"

et se leva promptement afin de remettre les lieux en ordre et de quitter le palais au plus vite pour ne point déranger son hôte plus longtemps.

Je ne connais mĂŞme pas son nom... se dit-elle

Une impression étrange persistait en elle, ce rêve était trop réel, quelquechose n'allait pas, elle le sentait, il lui fallait absolument trouver ce que c'était et le plus vite possible avant qu'un malheur n'arrive.

Brusquement, un furieux mal de tête la prit et elle dût s'appuyer sur un mur pour ne pas tomber. La vision qu'elle eut cette fois, elle ne la comprit pas, ou peut-être ne voulut-elle pas la comprendre... Deux images s'imposèrent à elle, son mari avec qui elle avait été si dure peu de temps auparavant et un squellette, gisant à côté d'une pierre de destinée brisée.

Non! Je refuse de le croire!

Elle enferma inconsciemment ces images au plus profond de son esprit et quand elle rouvrit les yeux elle avait oublié ce qu'elle venait de voir. Le seul reste de cette brève crise fut le gout d'amertume qu'elle avait au fond de la bouche.

Une fois les vertiges estompés, elle jeta un dernier coup d'oeil à la magnifique chambre qui avait été la sienne pour une nuit et partit en quête du propriétaire des lieux afin de lui réitérer ses remerciements et d'honorer la promesse qu'elle lui avait faite la veille.

La nuit...

Par MortifeR le 7/1/2002 Ă  18:30:44 (#680301)

L'albinos se retourna vers le spectre, puis lui adressa sèchement la parole :

Révèle-moi ses songes et dis moi ses rêves... je veux savoir.

Diaphine la morte s'approcha, sans un mot, et étendit sa main décharnée et translucide devant le visage de l'albinos...

Alors vois !

L'albinos perdit connaissance... dans les brumes dÂ’un cauchemar sans nom, il vola les rĂŞves de la jeune fille, la suivant alors quÂ’elle parcourait les rues de Lighthaven..
Puis la vision s’éteignit derrière un rideau de sang.
Il se réveilla en sursaut, seul au milieu de la pièce. Des coups sourds et répétés se faisaient entendre depuis les entrailles du palais. Quelque chose montait vers les niveaux supérieurs, quelque chose d’énorme.
Reprenant ses esprits, l’albinos se saisit de son épée et se dirigea vers l’escalier, haletant, pour contempler le monstre qui faisait trembler le sol. Sans surprise, mais en proie à une soudaine frayeur, il posa les yeux sur la silhouette massive du chevalier Borgarr, vraisemblablement envoyé par le spectre fou pour exécuter ses ordres…

Le regard vide, le chevalier se déplaçait à pas pesants, engoncé dans son énorme armure hérissée de pointes, et traînant derrière lui sa formidable lame qui l’avait suivit dans la mort. Lentement, il leva ses orbites vides vers l’albinos, lui offrant le spectacle répugnant de son crâne ouvert où il ne restait qu’une bouillie sanguinolente..

Puis sa voie se fit entendre, accompagnée des rugissements du tonnerre :

Je suis venu pour la filleÂ…elle doit mourir, nous le voulons.

Mortifer baissa les yeux vers le monstre mi-visible, referma ses poings, se prépara au combat…

Je savais que ce moment arriverait tôt ou tard, tu regretteras ton arrogance, chevalier... sans doute est-il temps de te rappeler qui est le vrai maître du palais des murmures…

Son audace le surprit… il avait parlé sans penser, sûr de sa victoire sur une bête immatérielle et sans-âge, d’une puissance qui dépassait l’entendement.




Le soleil inonda la vieille salle de banquet d’une lumière salvatrice, qui vint mettre un terme à cette nuit de triomphe et d’horreur.
Quand la jeune fille pénétra dans la salle baignée de clarté matinale, il se tenait sur le trône de marbre, impassible, isolé de la lumière par un manteau d’ombres vivantes et hurlantes…
Le combat avait été effroyable. Borrgar avait déchaîné toute la puissance de son incommensurable fureur, mais l’albinos l’avait repoussé dans les profondeurs du palais, par un sombre prodige dont il n’entrevoyait encore que les contours confus…
Tout cela avait un rapport avec le rituel, l’aide de Vargus… le vol des reliques maudites par Mortifer, et l’extorsion des biens de Mordenthal. Bientôt, l’oracle lui révélerait la vraie nature du pouvoir, et par cette trahison aux ténèbres, il pourrait tuer encore, repoussant l’atrocité de sa malédiction dans les flammes des enfers qui l’engendrèrent jadis…

Tiré de ses pensées par l’écho du pas gracieux de sa jeune invitée, il leva les yeux vers elle. Elle semblait aller mieux, mais il avait sondé les tréfonds de son âme, et appréhendait mieux l’ampleur de ses tourments, désormais…
Il ne put se lever. Le spectre avait brisé plusieurs de ses os pendant le combat, mais tout cela guérirait en temps voulu…
Il avait l’éternité devant lui...

Par Hellish Lucinda le 11/1/2002 Ă  13:14:07 (#698547)

Lorsqu'elle entra dans la salle, elle le vit, trônant au milieu de la seule partie sombre de la pièce, perdu dans ses pensées. Elle regardait autour d'elle et voyait tout ce que les ténèbres lui avaient caché la veille, elle imaginait quelle merveille avait du être ce palais avant d'être rongé par le temps et de devenir la ruine qu'il était aujourd'hui.

Il régnait dans la pièce une étrange atmosphère, la lumière entrait à flot par les fenêtres et rendait un peu de chaleur aux vieilles pierres, le chant des oiseaux à l'extérieur donnait un sentiment de calme et de sérénité.
Pourtant, le maitre des lieux était entouré d'une épaisse zone d'ombre dont seules la paleur de sa peau et la blancheur de ses cheveux le différenciaient, comme si ces ombres qui l'encerclaient allaient se réveiller et l'engloutir. Soudain, sans aucune raison, elle ressenti le besoin insurmontable de retourner à Lighthaven, il s'y passait quelquechose de grave, elle le sentait, comme si quelqu'un l'appelait de toute son âme.

Refoulant ses sombres pensées au plus profond de son esprit comme elle avait pris l'habitude de le faire depuis quelque temps, elle s'approcha de l'homme en souriant. Pas un de ses muscles ne bougeait, seul le mouvement de ses yeux permettait de savoir qu'il était en vie. Il esquissa un geste de la main et grimaça imperceptiblement, comme si une douleur atroce lui avait subitement traversé le corps. Ce rictus dura moins d'une seconde et pourtant elle l'avait vu. Elle était sur le point de lui demander si tout allait bien mais elle se ravisa, elle n'avait pas à lui poser de questions , s'il voulait lui faire part de quelquechose il le ferait et elle sentait que tout cela ne la regardait pas.

Ainsi que je vous l'ai promis messire, je m'en vais. Je ne sais comment vous exprimer ma gratitude pour m'avoir sauvé la vie. Je vous en serais éternellement redevable. Hélas, je n'ai rien d'autre à vous offrir que ceci, en espérant que vous l'accepterez.

Elle lui tendit un bracelet assez épais, orné de pierres et de fines ciselures ainsi qu'un petit parchemin roulé.

Ce n'est pas grand chose hélas, mais ce bracelet a autant d'importance à mes yeux que la vie que j'ai conservée grâce à vous. Il était attaché autour de mon cou lorsque mes parents m'ont trouvée, j'ignore tout de sa provenance mais il m'a porté chance jusqu'à ce jour et j'aimerais qu'à votre tour vous profitiez de cette fortune. J'ai inscrit mon nom et l'endroit auquel vous pourrez me trouver sur ce parchemin car si jamais un jour vous pensiez que je pourrais vous être utile en quoi que ce soit, sachez que je ferais tout ce qui m'est possible pour vous aider. J'aimerais pourtant vous demander une dernière chose Messire, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je voudrais simplement connaître le nom de celui grâce à qui je suis toujours en vie.

Elle attendit quelque secondes, espérant qu'il se mettrait à parler et comme il n'en faisait rien, elle se baissa, ramassa sa besace qui trainait à ses pieds,la jeta sur son épaule prête à partir. Après tout s'il ne voulait pas parler c'était son droit et elle ne lui en voulait pas. Elle lui sourit et tourna les talons, se dirigeant vers la lourde porte de bois.

Par Darksoul Zenox le 11/1/2002 Ă  14:46:59 (#698956)

*Absorbé par la lecture*

:lit:

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