Retour à Trandling - 13ème partie

Par Zeed Mithror le 19/10/2001 à 16:16:00 (#368221)

Le sang sur le sable.

Le paladin semblait tout droit sorti dun cauchemar et le détailler plus dune seconde aurait pu passer pour de la contemplation morbide. Il était entièrement recouvert de sang et même son pantalon de cuir sombre avait pris une teinte ocre. Les corps des vaincus venaient dêtre emportés. Lorsque le soleil était passé au zénith et avait marqué la pause dans les combats. Une armée de serviteurs du conseil avait envahi le colisée et en dix minutes tout avait disparu. Les corps, les armes brisées, les parties darmures fracassées. Tout avait été emporté par un raz de marée de pages, décuyers et dinfirmiers. Tout sauf les larges traînées rouge sombre qui zébraient le sable. Le paladin était resté immobile, les jambes légèrement écartées et les mains appuyées sur le manche de la hache quil venait dutiliser pendant plus dune heure. Lune de ses épées sétait brisée, prise entre deux pièces de larmure de plaque lourde dun autre chevalier. Lautre lattendait apposée contre lépais mur circulaire qui délimitait larène. Sans se presser, lhomme rejoignit son arme. Méthodiquement il la fixa à la place quoccupait la hache auparavant, barrant son dos et seulement retenue par un morceau détoffe déchirée. Sans hâte, il saisit un pichet deau quun jeune homme lui avait apporté et sen aspergea le visage, le torse et les bras. Il grignota ensuite un morceau de pain et quelques fruits séchés en prévision des combats à venir. Ayant achevé son frugal repas, il bu de longues gorgées deau et se versa le reste du contenu de loutre sur la tête.
Son corps dégageait tant de vapeur dans lair frais que le soleil ne parvenait pas à réchauffer que lon aurait pu le confondre avec un démon de feu qui aurait plongé dans une mare. Se séchant le visage du revers du bras auquel il avait attaché un bracelet de tissu, le paladin remarqua le regard curieux de lécuyer qui venait reprendre loutre. Silencieusement il regarda le jeune homme sans les yeux. Puis posa le regard sur lun des bracelets rougi de sang. Et replongea son regard dans le sien. Lécuyer, hésitant, finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres. Lhomme leva alors le bras devant son visage, arrêtant le bracelet juste devant ses yeux et répondit :
-Les bracelets servent à empêcher le sang de couler partout sur le bras. Et surtout ils permettent de sessuyer le visage rapidement et sans risque. Pendant un combat, cest très important. Si tu es à ton aise. Et confiant en tes capacités, alors tu nauras plus à te préoccuper que de ton adversaire. Si quoi que ce soit te gêne au combat. Ce quelque chose sera peut-être ce qui te tuera. Et moi je ne veux pas mourir parce que jaurai mis trop de temps à essuyer de mon visage le sang dun autre ou ma sueur.

Le jeune homme hocha la tête en silence, pensif puis dit simplement :
-Merci Maître Zeed.
-Comment mas tu appelé ?
-Cest le grand guerrier en blanc là bas qui ma demandé de vous nommer ainsi, répondit le jeune homme, désignant du doigt un jeune homme à la tête dénudée au premier rang.
-Merci mon jeune ami Tu peux aller à présent.

Le paladin sapprocha du mur et sadressa à lhomme que lécuyer avait désigné :
-Nous voilà donc réunis, Palan le jeune.
-En effet, Maître Zeed.
-As-tu achevé la tâche que je tavais confiée ?
-Oui Maître. Voici les lames que vous avez demandées.
-Merci Palan. Je crois que je vais devoir les étrenner sans tarder.
-Jai aussi pu trouver quelques autres petites choses et jai quelques messages pour vous que je vous montrerai tantôt car si jen crois les portes qui souvrent et les cornes qui résonnent votre prochain adversaire est annoncé.

Le jeune homme ôta les lames quil portait croisées dans son dos et les lança dans leur fourreau au paladin. Celui-ci les rattrapa et les déposa sans même les dégainer contre le mur. Le jeune homme retourna sasseoir entre deux jeunes femmes qui semblaient lattendre pendant que son aîné se retournait lentement et attendait larrivée de son adversaire.