Lettre ouverte aux forces de la destruction

 
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Nergal médite, attablé depuis bientôt une heure devant un échiquier elfique, immobile, se démarquant seulement par sa respiration des armures entreposés sous la tente de campagne.
Finalement, il attrape une pièce du jeu, le hérault, et l'avance d'une case.
Satisfait, il esquisse un sourire. Puis il saisie un rouleau de parchemin et une plume et commence la rédaction d'une missive, qu'il ferra envoyer aux principaux protagonistes alliés dans la conquête d’Ulthuan et du vieux monde.

Citation :
Chers ennemis intimes,
Pourritures et décadents de tous bords,
Sous êtres verts et risibles qui sûrement ne seront jamais capables de lires ces lignes... (mais que sait?)

C’est en la qualité d’émissaire diplomate de la maison Arkaneth que je vous fait l’honneur de cette lettre.

Malgré notre alliance contre nature, dont la répugnance n’a d’égal que sa malheureuse prétendue nécessité pour vaincre, notre progression stagne, vous l’avez tous constaté. L’adversaire s’est ressaisit, il a vaincu sa terreur, il a repris confiance en lui, alors que dans le même temps, la désorganisation, l’animosité et les intérêts personnels ont prévalus dans nos rang.

La conséquence de tout ceci? Nous, puissants elfes noirs ont été la cible prioritaire de nos adversaires. Leurs leaders, constatant que nous constituions la véritable menace pour eux, ils ont lancé une offensive massive, nous obligeant à nous replier sur Caledor.

Le seigneur Malekith est mécontent et sa patience est, malheureusement pour vous et pour nous, limité.

Qui sont les responsables de cette débandade ? La faute est évidente :
Vous, bétails orcs et gobelins incontrôlables à peine bon à servir d’esclave ou de gladiateur dans nos arènes de Naggaroth,
Vous adorateurs de Tzeentch, nihilistes fanatisés et exaltés au cerveau bouffé par vos mutations ridicules.

Par votre stupidité, par votre incompétence stratégique digne d’un troupeau de bœufs paniqué, vous avez usé inutilement nos forces et notre patience.

Sachez que l’incomparable supériorité militaire drucchis est parfaitement apte à vaincre seule pour peu qu’elle ne perde pas son temps à participer à vos gesticulations pathétiques.

J’en appelle donc à tous les elfes noirs de toutes les maisons (sauf ces traitres de la maison Uthorin) à laisser à leur sort les sous races et à se concentrer au sud d’Ulthuan, à Caledor.
Une fois nos cousins exterminés ou exilés et le roi Sorcier sur son trône légitime, notre victoire sera totale. Et ce ne sera plus qu’une question de temps avant que le reste du monde ne soit conquit.

Machiavéliquement votre,

Nergal signe la lettre du nom de Arkaneth, puis ordonne à un garde de faire recopier celle-ci à quelques esclaves scribes en cents exemplaires, en précisant de faire en sorte que ce soit leur dernière tâche dans ce monde. Il serait malencontreux que l’un d’entre eux s’échappe et parvienne à transmettre ces propos aux forces de l’ordre.
Puis il se rassoit devant son jeu d’échec et reprend sa méditation.





HRP: Ce petit texte est une amorce, non dénuée d'un certain sens, et vous êtes tous cordialement invités à improviser réactions ou péripéties spécifiques à la lecture d'un des exemplaires envoyés à travers le monde, si le cœur et l'inspiration vous en disent ^^
Message roleplay
Le parchemin défraîchi et attaqué par les intempéries flotte un instant comme un fantôme cloué sur une planche. Le vent glacial du Nordland lui a fait supporter maints tourments, ses bords ne sont plus que rides et déchirures. Une tâche sombre rougeâtre laisse comprendre ce qu'il est advenu de celui qui l'a lue en premier. Néanmoins, l'encre ne semble pas s'être décomposée, et est encore étrangement lisible.

Une ombre surplombe un instant le panneau. Une main blafarde et parcourue de veines bleues vient plaquer le parchemin contre le bois vermoulu. Au fur et à mesure de la lecture, un ricanement grandit dans une gorge, et un claquement de langue vient ponctuer le dernier mot.

"Ecoute cela, Thran ! Vorbis se tourne vers son frère Dévôt, captant son attention, et lui fait la lecture avec emphase et roulements précieux du poignet.
- Sont-ils drôles, ces faméliques !
- Ils pleurent et chouinent pour leur Caledor, alors que Praag rompt sous nos bottes, et que la Vallée de Kadrin souffre des souillures obscènes des orcs. Ils ont déjà bien de la chance que nos armées se soient mobilisées pour sauver leur misérable forteresse lors de la prise de la Veille des Dragons.
- Et ils veulent défendre seuls leur misérable terre ? Sans doute disent-ils cela pour que nous ne soyons pas témoins de leur impuissance dans leur propre demeure.
- Eh ! Tu es peut-être dans le vrai. Et quel douce récompense, quand nous les aurons sauvés, de leur rappeler à jamais que sans nous, ils ne seraient rien. Soit. Nous irons, nous verrons, et nous rirons."

Le Cultiste cyclopéen saisit le parchemin usé, l'arrache de son support en bois, le glisse dans une besace en cuir avant de reprendre sa route.
La gifle traîtresse claqua sur le crâne comme un coup de fouet, envoyant au loin le bonnet en cuir de Squig.

- Mé té pô bien dedans ta tête de m’tapé dessus ma têt’ ou bien ?
- Té un GRAND MALAD’, t’sé ça, Kluh ?
- Rhaaa méééé jé pô fé eksprè j’te di !!! J’nétoyè mon doigt kan l’koup lé parti.
- Ouèèè é ben si lé noreilles y nous choppent après s’ke ta fé, on va prend’ pluss chèr kune tap’ dessus la têt’ s’moi ki te l’dit !
- Bah pourkoi ? Kéké il a dit « vous me butez tout ce qui passe avec des oreilles pointues » !
- Y kôzè d’nos ennemis Noreilles, pô dé Noreilles Noires ki sont nos alliés, patate !!! On a pô deux jours ché lé Hurl’ Guerre kon va d’jà s’fèr’ vidé kom’ dé guenilles ‘vek té singeries !
- Ah ben wééé mé bon si on m’dit pô lé choz’ klairement ossi…


Une moue contrariée découvrant ses dents gâtées, Katastrof le Chaman Goblin contemplait le grand Elf Noir en tenu d’émissaire allongé dans les hautes herbes de la vallée. N’eut été la flèche qui traversait sa gorge gracile de part en part, on aurait pu croire qu’il dormait paisiblement et sa beauté vénéneuse tranchait radicalement avec la grossièreté approximative des deux silhouettes contrefaites et caquetantes qui se penchaient sur lui.

- Il é mort tu krois, Kata ?
- Pens’ tu : y fé semblant !
- Ouf jé eu peur…
- Mé bien sur’ kil é mort, bouz’ de Skouig !!! Komment k’tu veux kil respir’ ‘vek ta flèch’ toute pourite dedans son kou ?
- Ché pô moi, cé une Noreille ! Lé Noreilles y font dé truks bizar’… P’têt’ ki respir’ par un ot’ trou ?!
- Cé ça ouèèè, krétin ! En attendant, on a intérè à s’débarrassé du macchab’ paske fé moi konfians’, si cé kopains Noreilles y l’trouvent kom’ ça ‘vek nous autours, on va r’gretté k’ce soit pô Kéké ki nous è chopé et on va respiré drôlement moins bien malgré tous lé trous en pluss ki vont nous fèr’ !!!
- On a ka fèr’ disparèt’ l’kor…
- Koment ? J’sé bien k’té un vorass’ mé d’la à bekté un Elf…
- J’pensè pô à mouè…


Le petit dresseur désigna du pouce Morv’, son immonde Squig – cette énorme boule suintantes montées sur deux pattes ridicules et à la gueule gigantesque garnie de crocs redoutables.

- T’veux k’morv’ il bouff’ l’Noreille ?
- Bah wééé. Morv’ y bouff’ nimport’koi t’sè. Y m’a même bouffé une balloch’ s’te sal’té !
- S’pô kon. J’fouille kan mêm’ l’Noreille avant, dé foi ki s’promèn’rai ‘vek d’la jonkaille, héhé !


Tandisque le dresseur de Squig désignait le cadavre à son Familier tout excité par l’aubaine, Katastrof le Chaman s’évertua à faire méticuleusement les poches de la victime. Lorsqu’il tomba sur le précieux parchemin cacheté, il se mit à le renifler sans même tenter de l’ouvrir et d’en prendre connaissance. Kluh le Dresseur, attiré par l’intérêt subit de son compère, se rapprocha.

- Cé koi ?
- Cé rien !
- Mon’t moi l’rien ou j’te flèch’ l’chignon !!!
- Mééé heu s’moi ki la trouvé !
- M’en fich, fé voir s’koi !!!
- Cé une feuille en pô d’nabot.
- Rhaaa s’toi l’nabot : t’allè t’le bouffé en kachèt’ kom’ un gros Snotling !!!
- Meuh nan, j’allè partagé, tu m’konè !
- Wééé j’te j’konè, grain’ de Troll : aboul’ la moitié !!!


De mauvaise grâce, Katastrof déchira le précieux document en deux avant de tendre mollement la partie la plus réduite à Kluh qui s’empara d’un geste vif du morceau que le Chaman prévoyait de se garder.

Morv’ le Squig qui finissait juste d’engouffrer le dernier morceau du corps de l’Elf Noir défunt en profita pour se jeter sur les deux Gobelins qui en venaient aux mains et engouffra d’un coup de dent les deux morceaux du document ainsi qu’une demi-douzaine de phalanges malchanceuses.

Le duo vert se retourna alors comme un seul gob contre l’infortuné animal qui s’enfuit en couinant sous une volée de flèches et de sorts offensifs mêlés, les deux exaltés vociférant à sa suite.
 

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