Pour ma part en tant qu'employeur (dans une maison des jeunes en association loi 1901) j'ai eu plusieurs fois à faire avec ce genre de cas ces dernières années, plusieurs employés ont successivement souhaité quitter la structure pour motifs personnels, soit par incompatibilité d'humeur avec le reste de l'équipe de salariés, soit pour raison de reprise d'études / besoin d'évolution professionnelle.
Dans tous les cas j'ai systématiquement refusé toute forme de licenciement "arrangé" bien que je sait que cela se faisait avant mon arrivée dans la structure. Tous ces départs se sont faits sous forme de démissions ( un employé veut partir, il démissionne, c'est pas à moi de le renvoyer) et la seule prime que nous avons consenti à leur accorder est de leur payer leur délai de préavis sans les contraindre à l'effectuer (deux mois de salaire en gros)
ça peut paraître assez "sec" mais il y a plusieurs raisons qui nous ont conduit à procéder ainsi...
- Tout d'abord nous sommes une petite structure, et nous ne pouvons pas accuser des primes de départ mirobolantes à chaque fois qu'un salarié souhaite nous quitter. Un licenciement ou une démission sont un coût non négligeable, et pour une association qui finit ses comptes avec quelques centaines d'euros en fin d'année, un départ n'est jamais pris à la légère.
- Ensuite, nous mettons tout en oeuvre pour nous protéger d'une éventuelle attaque aux prud'hommes, même totalement injustifiée. En effet un recours aux prud'hommes à l'encontre de notre structure aurait également un coût non négligeable, à la fois financièrement et en terme de temps, ce que nous ne pouvons pas nous permettre.
Donc nous ne voulons pas entendre parler de licenciement arrangé, car l'employé peut se retourner contre l'employeur à tout nomment, même dix ans après si ça lui chante, même s'il a signé son solde de tous comptes. Et nous ne pouvons pas accorder de "prime de départ" autre que le préavis en cas de démission la encore pour éviter que l'employé ne se retourne contre nous en invoquant une "incitation à la démission".
- Enfin c'est une question d'image et surtout de logique, on paie quelqu'un pour qu'il accomplisse les missions qui lui sont confiées, on lui donne des primes s'il rempli ses objectifs au delà des attentes, mais je ne vois pas pourquoi on devrait lui offrir une prime s'il souhaite quitter son travail, hormis de quoi subsister le temps de retrouver un autre emploi.
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