[Le retour de votre feuilleton qui a vachement débordé de l'été, t'as vu] Chapitre 7

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Comme ça fait un bout de temps, je vous invite à relire les épisodes précédents. Vous allez voir on rigole bien.

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6

De retour dans leurs quartiers, Edouard et Bbali étaient installés confortablement, les pieds sur leur bureau respectif, chacun plongés dans ses pensées. Ils utilisaient un mode de réflexion qui avait grandement fait ses preuves durant la période faste dite de l’Enquête Lumineuse : de grands moments de silence entrecoupés par des noms lancés complètement au hasard. Ils aboutissaient rarement à quelque chose, mais au moins ils donnaient l’impression de bosser. Silence.

« - Belth ? »
« - Non, arrivé trop récemment, les dates concordent pas. »

Silence.

« - Ambre ? »
« - Hm… ça m’étonnerait. Elle prendrait pas autant de détour. Vu le poste qu’elle occupe, elle a juste à signer un papier pour obtenir le même résultat. »
« - Ouais, t’as raison. De toute façon, à ce que j’ai entendu dire, à son âge elle attend plus qu’une chose, la retraite. »

Silence.

« - Nitz ? »
« - Je veux bien qu’on marche à l’instinct, mais si on commence à déconner on a pas fini. »
« - Ouais pardon. »

Silence.

« - Café ? »
« - Il est pas modo. »
« - … »
« - Bon ok pardon, café. »

Edouard se leva et alla remplir deux tasses au thermos posé sur le petit bureau qui était apparu dans la matinée et dont ils ne connaissaient pas le propriétaire. Propriétaire qui aurait sûrement eu quelque chose à redire au sujet de l’utilisation de son poster de Gloria Gaynor dédicacé comme éponge pour essuyer le café malencontreusement renversé, et de son vinyle de Thriller de Mickael Jackson en édition limitée comme dessous de plat. Edouard tendit une tasse à Bbali et repartit s’asseoir en poussant un soupir de découragement.

« - On y arrivera pas de cette façon. », dit-il. « Je pense qu’il va falloir sortir un peu des sentiers battus. Qu’est-ce que t’en penses ? »
« - J’ai rien contre, répondit Bbali en aspirant bruyamment son café. Tu penses à quoi exactement ? Parce que je te préviens tout de suite, pas question que je me re-déguise en schtroumpfette pour attirer les comptes fakes. »
« - Non non, t’inquiète. Je pensais à une consultation discrète du courrier de Bishiboosh, histoire de savoir s’il entretenait des rapports avec quelqu’un de louche. »
« - Hm, ouais, ça me botte bien. Mais tu comptes t’y prendre comment ? On risque gros là, c’est quand même pas très régulier comme opération, et il va falloir accéder à sa boite aux lettres. »
« - T’en fais pas, répondit Edouard avec un petit sourire suffisant. Je vais faire jouer mes contacts en haut-lieu. »
Bbali s’étrangla de rire avec son café.
« - Hahaha ! Genre t’as des contacts toi ? »
« - Ouais, et fais pas le malin. Tu préfères qu’on parle de ta petite jupe blanche, de ta perruque blonde et de ton maquillage bleu qui avait fondu, c’est ça ? »
« - Oh ça va, ta gueule. En plus je suis sûr que t’avais triché pour gagner à la courte-paille. »

La dispute se poursuivit un petit moment, le temps de renverser par une boule de papier mal lancée le thermos de café brûlant sur des figurines des Village People qui se mirent à fondre, de s’en accuser mutuellement, puis de rassembler leurs affaires et de quitter le bureau.

* * *

Dans la pénombre du Bar, l’inspecteur Chandler se promenait tranquillement entre les tables en profitant de l’ambiance plutôt calme de cette dernière journée pour échanger des anecdotes avec les consommateurs et recevoir les compliments et les félicitations pour son travail effectué. Toutes les discussions avaient l’air de se dérouler tranquillement, et Chandler était en train de se dire qu’il partirait sur une journée sans histoire quand un individu fit brusquement irruption dans la pièce, à bout de souffle. La bordée de jurons qui s’échappait de l’entrée suggérait que le colosse surveillant la porte avait été surpris par cette arrivée inopinée et qu’il y avait sûrement eu collision entre son nez et la porte.

L’individu était de taille moyenne, blond, et en plus de lunettes de soleil totalement inadaptées à l’environnement obscur de la pièce, il portait un couvre-chef blanc rayé de vert. Il s’éclaircit la gorge, remis en place son col de chemise, repéra les quelques demoiselles de l’assemblée et débuta en leur adressant un grand sourire :

« - Mesdames Mesdemoiselles, Messieurs, mais surtout mesdemoiselles, contemplez-moi, adulez-moi, car tel que vous me voyez là, j’ai la Classe. Et si vous voulez l’avoir aussi, il va falloir m’écouter. »

De curieuse, l’attitude de l’assistance vira très rapidement au silence outré, tant il est vrai qu’un habitué du Bar est aussi enclin à se laisser dicter sa façon d’avoir la classe par un inconnu que l’est un responsable de section à taguer un multi banni. Inconscient du changement d’ambiance qui s’opérait, Keet poursuivit sur sa lancée :

« - Avec ce Bob – vous notez la majuscule, car ce n’est pas un simple objet, mais une façon de vivre, que dis-je, une religion -, avec ce Bob, disais-je, vous gagnerez en notoriété, on vous reconnaîtra et on vous dira bonjour dans la rue, grâce à ce Bob, plus jamais de problème d’argent, votre patron vous accordera toutes les augmentations souhaitées et la Twingo XR Diesel dont vous aviez toujours rêvé comme voiture de fonction, avec ce Bob, vous n’aurez plus jamais de soucis de cœur, vous enchaînerez les conquêtes, et ta femme elle revient en 24 heures ! Bref, adoptez-Le, car L’adopter, c’est roxxer, et roxxer, c’est super cool, je vous le dis. »

Le silence s’était installé partout dans la salle, jusqu’à la table des poivrots pourtant d’ordinaire intarissables, et tout le monde le regardait fixement. Keet, se méprenant sur l'attention qu'on lui accordait, se mit à jongler avec son bob et à adresser des clins d'oeil aux femmes de l'assistance, un grand sourire au lèvres. Puis une silhouette de haute taille et partiellement dissimulée dans un coin d’ombre brisa le silence devenu pesant en sifflant :

« - Dis donc, mec, j’imagine que tu sais où tu peux te le carrer ton Bob ? »

Sans l’intervention immédiate de Chandler, la situation aurait très vite dégénéré, mais c’était sans compter sur l’expérience de l’inspecteur, qui en jouant ostensiblement avec son régulateur s'approcha et demanda à Keet :

« - Oh, ça a l’air sympa ton truc. T’en aurais un pour moi ? »

Ravi, Keet attrapa un bob similaire à celui qu’il portait dans le fond de son blouson et le lui tendit avec un grand sourire. La démonstration ayant fait son petit effet, un à un, la plupart des gens présents dans la salle firent de même, quelques uns poussant même des petits cris hystériques au moment de poser le couvre-chef sur leur tête et se congratulant mutuellement sur leur nouveau look. Quant aux réfractaires, ils reprirent leur conversation en grommelant, surveillés d’un œil attentif par Chandler. La plupart étaient de vieux habitués, mais l’individu qui avait tenté de lancer le lynchage ne lui disait rien. Alerté par son intuition, Chandler suivit des yeux sa silhouette qui quittait discrètement le Bar. Obéissant à une impulsion subite, il se précipita à sa suite, et eût le souffle coupé lorsqu’un Bardiel arrivant en sens inverse lui rentra violemment dedans au niveau du vestiaire.

« - Outch ! Putain mais c’est vraiment pas ma journée ! », s’exclama Bardy en se massant l’estomac. « A peine je sors de chez moi, je me fais courser par un petit vieux super teigneux qui m’a soûlé avec une histoire de voiture cabossée, j’ai rien compris… Il a failli ma casser la gueule, heureusement il avait du mal à courir et je m’en suis sorti. Tu saurais pas ce qui… »
« - Aucune idée, mais laisse-moi passer, y a un truc qui cloche là. »

Chandler sortit en trombe, clignant des yeux à la lumière du jour. Il eût à peine le temps d’apercevoir la silhouette s’engouffrer dans une ruelle à proximité. Sortant son régulateur de son étui, il s’élança à sa suite.
Il était temps, j'ai crû qu'on ne verrait jamais la suite, même en te payant des vacances à la plage, des filles en bikini, etc ...

Bbali et Doudou, ça ne va pas aller votre dialogue là, y a un truc qui cloche, je compte sur vous pour rectifier le tir
bon, tu m'a drolement seduis avec le 1er (que je viens seulement de decouvrir comme un gros boulay que je suis...), me fais un bon café et je m'entreprend a savourer la suite
Citation :
Publié par Bishiboosh
Heureusement que y'a des IRL pour que je te rappelle que tu dois écrire hein
D'ailleurs, fais attention à ce que tu écris, Soupir, ou la prochaine irl sera l'occasion de te démontrer pourquoi je suis RDS Donjon sans Dragon
Je trouve que Bishiboosh n'a pas assez souffert...
J'avais tout manqué et vient de tout découvrir. Ta série a tous les atouts du succès ! Un style extrêmement agréable, une atmosphère sympa, beaucoup d'humour (je donne la palme à la description du Canapin), et surtout, un scénario !

Bref que du bon.

Je me permettrais une petite critique cependant: ne laisse pas tes producteurs de dicter leur loi ! Après la progression de l'histoire par la découverte de l'univers et des personnages, on commencerait peut-être un petit peu à stagner sur les tous derniers épisodes. L'univers continue à s'étendre mais le scénario ralentit, et nous, on veut savoir qui est le meurtrier !

La suite vite ! Tu nous as ouvert l'appétit !
Merci à tous pour vos encouragements, j'appréhendais le retour, ça s'est bien passé.
Citation :
Publié par Erna 4/4
Je me permettrais une petite critique cependant: ne laisse pas tes producteurs de dicter leur loi ! Après la progression de l'histoire par la découverte de l'univers et des personnages, on commencerait peut-être un petit peu à stagner sur les tous derniers épisodes. L'univers continue à s'étendre mais le scénario ralentit, et nous, on veut savoir qui est le meurtrier !
Je m'en était aperçu aussi, et cet épisode est sensé clôturer l'introduction, l'histoire commencera pour de bon au prochain chapitre.

@ Amb : Pfff. :/
Citation :
« - Nitz ? »
« - Je veux bien qu’on marche à l’instinct, mais si on commence à déconner on a pas fini. »
« - Ouais pardon. »



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