Ecrits d'une hérétique dans le Vieux Monde...

Répondre
Partager Rechercher
Ces textes retrassent la vie, courte et intense, d'une jeune sorcière elfique partagée entre Slaanesh et ElidO.
Amis modérateurs et mineurs, ces textes ont un caractère plutôt cru, mais je me suis toujours efforcé de rester tout public, vous jugerez si il est préférable de suprimer ce topic, je comprendrais.

Sombre, humide et pestilentielle, je suis étendue contre cette pierre glacée, attendant, bercée par mes rêves artificiels. L’encens, les bougies et la splendeur des gens autour de moi me rendent l’atmosphère que plus insupportable. Leurs chants toujours plus assourdissant et oppressent couvre mon corps nue de leurs souffles tièdes. L’autel dessine une rigole qui m’entoure et descend à mes pieds, puis continu en une seule canalisation vers un pentacle entouré des mages de mon seigneur de père. Pourquoi suis-je aussi détachée de tout sentiment, je n’ai pas peur, ni honte, ni même froid.

Mon regard est attiré par l’homme encapuchonné qui approche. Son poignard sacrificiel brille de ses sombres pouvoirs. Sa voix est mélodieuse, envoûtante, petite poupée de porcelaine, je répète les mots vides de sens que je dois prononcer. Son bras s’abat et transperce mon cœur. Je le vois plus que je ne sens la douleur. Le goût cuivré qui envahie ma gorge ne me trompe pas. Je penche ma tête que je ne puis plus porter droite et observe le flux sanguin alimenter les rigoles. Chaque seconde je m’éteins un peu plus. Des vertiges, le floue, mon cœur bat violemment à mes tempes, encore quelques derniers battement. Les chants sont assourdissants, ils me maintiennent captive, captive de mon corps, de ce lieu.

Des cris de joies et d’excitation me rattrapent alors que je suis si loin. « La Bête ! La Bête ! », répètent-ils inlassablement. Le prêtre, portant encore le poignard en main, psalmodie des ordres rapides et précis. Je suis aussi froide que la pierre quand une ombre me recouvre et m’observe. Ses iris fendus, ses pinces, son torse, si étrange et pourtant d’une troublante harmonieux d’écaille et de carapace, ce démon m’arrachent un ultime et misérable cri de terreur. Mais c’est son parfum douceâtre qui a finalement raison de mon âme. Je perds enfin possession de mes jambes, de mes bras, de mon buste, de ma tête, ...



En sueur et terrorisé, le crâne encore brumeux et ralenti de la nuit passé, je me redresse en sursaut. Nue et souillée, j’observe ceux et celles qui m’entour et reprend petit à petit mon calme. La nuit est encore noire, la lune sera pleine demain, je dois partir, me libérer, quitter cette cage d’orée.
Slaanesh, mon instinct me pousse à survivre, je ne peux être le jouet de cette ultime expérience. Je ne veux pas finir, mes 110 ans viennent d’être fêté, j’en porte encore les stigmates… Je ne veux plus être votre possession ou celle de quiconque. Kislev et ses Désolations Nordiques seront loin derrière moi demain. A la vie, à la mort, je parts.

Protégée de tout mes sorts, je parts légère et insouciante. Cachée sous une robe de bure et sa cagoule, je prend le premier bateau sans trop savoir où aller, loin sera le mieux. Je ne doute pas que je puisse échapper au Prince, mais je ne peux me résoudre à ne rien tenter pour enfin vivre.

Je voulais me cacher dans les tréfonds d’Aldorf, mais l’agitation y règne en maître, je prends peur et reprends le bateau pour Marienburg. Alors que j’arpente cette nouvelle cité à la recherche de quoi survivre, je rencontre l’innocence et la bonté incarnées. Je pensais que le monde n’était que perversion, mais Kenjutsu m’a prouvé le contraire avec beaucoup de joie.

Je ne pensais tout de même pas que le passé me retrouverait aussi vite. Les orgies et les poudres rouges font déjà à nouveau parti de ma vie. Galamis était charmant, je me suis laissée manipuler. Ce voiler la face est inutile, j’aime également ce que je suis pour le Prince. Cette éducation fait partie de moi. Fière et rieuse, tendre ou chienne obéissante, tout cela fait partie de moi. Formée pour répondre aux attentes des autres, telle ou telle facette de moi sera visible. Ce qui est nouveau, c’est bien ma détresse. Je croyais être fière d’être offerte aux seigneurs et aux dames puissantes par mon père. Aujourd’hui je suis emplie de honte devant mon abandon et ma dépravation. Ce serviteur de Slaanesh, s’en est bien amusé. Cette puissante poudre rouge, me ronge de l’intérieur, qui m’aidera à en sortir ?
Cycle ténébreux - 20 Novembre 2514 -

La vision est sombre, le chaos s’est présenté
Seule, la survie est dans la fuite. La fin du rêve,
Un essor, un départ sont promptement décidés
Petite âme perdue, les navires finalement l'enlèvent

Libre, faible et chétive illusion ne durant pas
Le passé rattrapé, à jamais ne sera très loin
Soumise redevient, offerte à jamais tu seras
Le mal couvé est révélé, l’espoir est dans ce soin

Dans les vertes prairies, douce veut emmener
Dans ce monde perverti risquent elles de partir
La tendresse, l’amour étaient à jamais oubliées
S’allier aux malins, être forte et ne jamais mourir

E.
Révélations - 22 Novembre 2514 -

Toujours là, plus jamais seule mon âme ne sera
Amour ; son nom, un sentiment bouleversant l’avenir
Insoumise, le chaos ne sera que souvenirs
Séduisantes, ElidO aussi me guidera

E.
Parcours d’une poussière - 29 Novembre 2514 -

Il était une fois, une petite poussière. Elle naquit dans la fange, la crasse et la puanteur de ce bas monde. Sans espoir, ni connaissance d’une vie meilleure, elle se laissait ballotter d’une pièce à l’autre, d’un couloire à un autre, d’une cellule à une autre. Son monde, sa prison, était tout pour elle et rien en même temps. Dormant à même le marbre de son château de Kislev, l’innocente finit par être tirailler entre deux souffles encore insoupçonné au par avant. L’ombre et la lumière se disputaient ce petit être.
La lumière fut la plus forte cette fois. Au gré des marées, notre merveille se réveilla sur les pavés de Marienburg. La joie, l’amour, allaient lui être alors révélé. L’ombre, vexée de cet échec, ne tarda pas à se venger. Recouverte et ternie de teinture pourpre, notre héroïne faillit perdre espoir devant tant d’acharnement. Le destin continuera-t’il son martyr ? Non, elle n’est plus seule désormais.
Guidée par des éléments la dépassant complètement, notre grain de poussière erra jusqu’à Carrburg. Entre troncs et feuillages, elle devient plus légère et s’envola malgré sa malédiction. Les cimes atteintes, d’autres amies l’aidèrent. Loin était le temps où les yeux qui se posaient sur elle n’étaient que convoitises et humiliations. Se glissant entre les pétales jonchant le sol, la petite innocente se présenta devant le temple d’ElidO. Aussi humble qu’hésitante elle poussa l’audace à effleurer l’autel de la déesse. Prenant outrage, la colère s’abattit sur notre pauvre misère. Fuyant, mourante et effondrée, l’écarlate qui la recouvrait encore devait être ôté.
Perdant presque courage, mais plus jamais seule, un souffle chaud et réconfortant l’emmena irrémédiablement jusqu’à sa terre promise. La roche s’ouvrit alors pour elle, une bruine purifiante s’en échappa, l’entourant de ses bras protecteurs. Jamais poussière ne fut plus immaculée et éblouissante qu’elle en ce jour.
Le corps de notre petite poussière étant purifié, les ténèbres sont repoussées au loin pour un temps qu’elle espère infini. Son esprit ne demande qu’à être lavé de toutes ces noirceurs persistantes. Lorsque le temps sera venu, notre poussière se posera à nouveau contre l’autel de la beauté elfique. Symbole de son accomplissement et d’un temps révolu, tout contre cette statue de pierre, notre petite poussière espère chérir et embrasser un jour prochain ElidO.

E.
Prière de rédemption pour ElidO - 15 Décembre 2514 -

ElidO, déesse de la beauté, puissiez vous absoudre mon passé
Mon esprit ne retrouvera la paix qu’au travers de votre bonté
Mon salut, ne sera qu’avec votre amour et votre générosité
Les ténèbres embrasent mon âme, aidez moi à les chasser

J’offre humblement mon existence et suivrais votre voie avec attention
Mes dons et mon éveille sont à vous, puissent ils vous apporter satisfaction
Au-delà de mon dernier souffle, j’assisterais mon prochain avec passion
Puissiez vous trouver en votre cœur la clémence d’accueillir ma fidèle dévotion

ElidO, déesse de la beauté, bénissez moi

E.
Evolution - 21 Décembre 2514 -

Hier, j’étais couchée
Levée avec le printemps
J’offre mon amour

E.
A la lueur d’une bougie - 21 Décembre 2514 -

Assise aux coté de mon amour, à la lueur de ce candélabre, dans les ombres de notre chambre, sur les draps de satin de notre lit, je vous témoigne mon désespoir, ma fin peut être. Mes sœurs, mes amies, vous trouverez mon écrit et nous serrons déjà loin. Nos âmes vacillent à l’instar des quelques bougies que j’ai osé allumer. Me tourner vers ma douce dans son cocon, la voir sans vie, parfaite imitation d’une poupée de porcelaine, je ne peux plus que l’accompagner et m’éteindre avec elle.
Notre havre de paix imaginaire détruit, j’en ai reconstruis un sans résultat. Mes appels au milieu de cette resplendissante prairie aux herbes hautes n’auront abouti qu’à consumer toute ma magie. Un signe de plus de ma faiblesse, c’est vide de toute mon essence que j’écris.
Un peu plus tôt, me donner la mort dans l’auberge de Marienburg fût sans grand résultat. J’ai au moins pu te voir, sous les ombres, aux côtés de ton maître Dragon. Il a fini par m’accepter cette fois, me parler, m’expliquer. J’aurais voulu tuer mon âme tout contre toi, mais il en a décidé autrement. Il m’a ramené des morts.
J’ai bien débuté par me projeter dans ta prairie, ton sanctuaire. Mais je n’y étais pas la bienvenue, une pestiférée, c’est ce que je suis devenue à tes yeux et à ceux de tes gardiens.
Non je ne te cacherais rien, mes forces et mes faiblesses te seront toujours avouées. Je ne regrette pas de t’avoir confessée ma trahison, malgré tout sois certaine que mes sentiments sont toujours aussi purs et vrais. Puisses-tu me croire et ne plus douter, un jour peut être, ici ou dans un autre plan. Remonter le temps, fantasme de petite fille, vain espoir.

Maudit Prince, je me savais en danger, mais que tu frappes ainsi, dans l’antre d’ElidO, que tu réveilles mes plus bas instincts avec cette femme, cette amie. Tu sais torturer à la perfection, là est ton art, ta volonté, ton œuvre. Tu as finis par détruire ce qu’il n’y a jamais eu d’aussi beau pour moi. N’en auras tu jamais finis avec moi ? Ce démon que tu veux ramener, matérialiser, incarner, est-il si important pour que tu te joues de ma petitesse ? Pourquoi ai-je le sentiment de n’agir que dans ton sens ? Je suis bien plus forte qu’en quittant le château de mon père et pourtant j’ai peur de continuer à œuvrer en ton sens. Ces nouvelles facultés serviront à ton démon n’est ce pas ? Je ne le serais jamais suffisamment pour te combattre, bien. Alors je n’apprendrais plus rien, je n’utiliserais plus ma magie. Tu ne trouveras que l’ombre de moi-même, si tu me trouves avant que mon âme se décide enfin à quitter cette maudite enveloppe charnelle.

Et notre candélabre s’éteint, bougie après bougie. J’en ai fini, tout est dis, tout est fait. Puisses tu revenir mon amour, puisses tu trouver la force de me pardonner, de me garder à tes côtés. La place que tu voudras bien me laisser, je la prendrais. Reviens moi, ton sang est ce qu’il est, tu changes, évolues, je le vois déjà, acceptes ton héritage. Moi je ne veux être qu’à toi, mon amour restera là, me consumant ou me réchauffant, cela ne dépend plus de moi, voila un bien maigre soulagement.

E.
A la croisé des chemins - 28 Décembre 2514 -

Mes sœurs jumelles, toutes deux moi et mon opposé. Belle contradiction, à la fois bénédiction et malédiction, sœurs de sang et de vice. Tel l’aiguille d’une boussole, je tourne sur moi-même, affolée par ces deux pôles. Jouée par leurs séductions, le choix est impossible et sans aucun sens.
Je croyais être libérée, dans la lumière. Le chemin devait être long, il est en réalité infini et insondable. Ainsi sera ma vie, je l’accepte enfin, à jamais.

Fière guerrière, j’arbore mon étendard dans la tourmente, dans notre guerre. Levé bien haut, par-dessus tout et tous.
Le bien, le mal, deux notions qui n’ont plus aucun sens à mes yeux, je ne refuse plus l’évidence. Je ne serais moi et aboutirais à ma destiné qu’en suivant cette voie, mon dogme. Certains me jugeront fébrile et influençable, ou même chaotique. Appelez moi comme il vous chante, je suis tout ce que vous dites, mais par et pour l’amour, mon amour. Les conséquences suivront.

E.
Envole - 5 Janvier 2515 -

Tel la fée se penchant sur ton berceau, patiente et nerveuse, j’ai pu contempler tes yeux s’ouvrir à nouveau. Les braises illuminent ton regard se posent enfin sur moi. Timide et médusé, ma volonté se consume à mesure que mes larmes ruissellent. Reflet de ton âme, tout est dit dans cet échange, nous sommes liées pour l’éternité. Est-ce la joie ou la tristesse qui comprime mon cœur à le faire exploser, je ne saurais le dire.
Tant d’épreuves traversées seule, comme orpheline. De ton fait ou celui de ton maître, je n’ai pu t’épauler, te soutenir. Toutes ces longues semaines, seul ton corps a pu être choyé. Laisses moi aujourd’hui rattraper le temps et mes gestes honteux.
Mais tu t’éveilles enfin, t’extirpant de ton cocon de satin mêlé de tes parfums exotiques. La chambre se réchauffe avec ton âme regagnant progressivement ton enveloppe. Surprise, tes émanations d’acide nous entourent à plusieurs reprises, ta peau se défait de sa pellicule protectrice et obscure, tu es bientôt prête. Tu reprend tes droits dans cette chambre qui ne sera qui risque de ne plus être notre. L’épais silence qui nous entoure n’est pas rompu par nos murmures. Seuls les bruissements de notre étreinte peuvent filtrer jusqu’au grand salon baigné par ElidO et sa lumière éblouissante. Notre instant s’éternise, personne n’ose encore nous déranger, mais pour combien de temps ?
Nos destins basculent aussi lentement qu’irrémédiablement. Ils peuvent bien penser se qu’ils veulent, toutes leurs conséquences divines ne passeront qu’au second plan tant que je serais à tes côtés, heureuse.

E.
Délicieux supplices - 10 Janvier 2515 -

Puissante, impressionnante, dangereuse, sauvage, oui tu es devenue tout cela. Petit papillon craintif et irrémédiablement fasciné, je m’approche de se foyer à m’en brûler les ailes. Respectueuse, je me fais menue, t’admirant, ne pouvant détacher mon regard de la femme que tu es devenue, ma dragonne.
J’aime à penser parfois que suis ta proie. Ton regard prédateur de reptilien, ton souffle roque et ardent, ta voix autoritaire et sans appel lorsque tu es colère, tout cela me subjugue et anéanti merveilleusement toute volonté.
Je repousse ta crinière, je ne peux la laisser te couvrir le visage plus longtemps. Cette bouche qui me possède, cette gueule libérant tes crocs encore délicats. Tu me dévores de cette langue de feu. Tes ongles marbrent mes cuisses. Tes griffes font couler un mince filet de mon sang. Je m’embrase de ce traitement si longtemps attendu, secrètement ou inconsciemment espéré, je ne saurais me l’avouer. Mes ongles courent sur cette peau parsemée de fines écailles, me plaquant à toi, ne voulant faire qu’une. Tes mains, tes coudes, tes genoux, toutes tes articulations seront bientôt délicieusement rugueuses. Mise à nue, ma fine et fragile peau s’endolorie à ton divin contact.

Et tu me laisses là, brûlante, seule, tu repars vers je ne sais quel combat ou grotte. As-tu conscience des joies que tu me donnes ? Ai-je moi-même parfaitement compris cette douce torture ?
Proche ou loin de toi, dans l’action ou l’attente, je me nourrie toujours un peu plus de toi.C’est ainsi revitalisé et à l’aube d’une harmonie inespérée que j’écris ces lignes. Généreuse, je suis amour et plaisir, pour toi et toutes les femmes. J’aiderais chacune à trouver son bonheur. Ma limite ne sera que ma fidélité absolue pour toi ma douce.

Turbulente amie, je crois enfin me comprendre, grâce à toi. Comme nous l’avons fait toutes deux tant de fois, j’attends, impatiente, le retour du maître. Ma maîtresse dragonne...

E.
Libre captive - 01 Février 2515 -

Voila de nombreuses semaines que je sens venir cet instant. Cette confiance qui s’effilochait toujours un peu plus a fini par céder. Je ne suis plus assez bonne à leurs yeux, la populace jase, les rumeurs grondent, le grand nettoyage a commencé et s’est fini hier soir avec moi. Ont-elles conscience de leur lâcheté, leur petitesse ? Non, elles sont pures et blanches, elles ne peuvent qu’agir pour le bien de tous, elles ne peuvent se tromper dans leurs nombreux jugements…
Déçue et frustrée d’être exclue, j’ai pleuré. Ces larmes du rejet que je ne voulais plus revoir, ce sont finalement elles qui me les ont apporté. Où est l’amour ? Où est la compassion ? Le sort d’une femme n’est rien par rapport à celui d’une guilde, c’est désormais une triste certitude. Non, je ne redeviendrais pas une victime comme vous semblez vouloir m’y rabaisser. Je ne serais plus chétive, petite, à me morfondre, appelant misérablement à l’aide. La fierté m’anime, je ne connaissais pas ce trait, il sera mien pour ces deux femmes.
Mes yeux brillants et rougis ne le resteront pas. Le temps de la méfiance étant malheureusement venu, mes confidentes d’un temps deviennent aujourd’hui dangereuses, mortellement dangereuses. J’ai pris goût à la vie, à mon existence, je ne me laisserais pas enfermer et encore moins détruire. J’ai au moins appris à connaître mes forces, maîtriser mes atouts, qu’il sera doux d’en user, pour mes buts, nos buts.
J’agirais pour mes convictions, mes amies seront mes guides, puisque les disciples d’ElidO me chassent. Je continuerais à assister les femmes avec tout mon amour, mes amies auront mon soutien dans leur desseins.

Je suis convaincu d’être dans le vrai. Ma dragonne me l’a fait comprendre en un regard, un grognement, un souffle, une griffure. Envoûtée par tes attentions bestiales, les plaies de mon cœur se sont cicatrisées à mesure que ma chair se marquait de ton empreinte. Sauvage, tu es ma perfection, tu es tout ce que le vieux monde ne m’a jamais apporté. Je progresserais, j’apprendrais, je deviendrais l’absolu que tu attends de moi.

E.
Sang, Amour, toi et Ille - 10 Février 2515 -

Mon esprit se remet finalement en branle à mesure que mon corps reprend possession de ses sens. Les drogues ont du se dissiper et chasser ce doux moment qui n’était donc qu’un rêve. L’amour aura croisé ma route au moins une fois. Que ces douces sensations restent à jamais en moi, Tai, mon amour imaginaire. Tu n’existes finalement pas, mais en mon cœur tu es plus vivante que toutes les Désolations qui m’entourent.
Me voila donc de retour dans l’antre de mon père, à nouveau souillée et endolorie de la nuit passée. Combien de jours a duré ma transe cette fois ? Un coma d’une heure, un jour, une semaine, un mois peut être, comment savoir ? Des bribes de souvenirs incohérents se cognent insidieusement dans mon crâne. Une obscure certitude se forme, ma douleur est préférable à la connaissance. Le peu de raison sauvegardé à ce jour est à mettre au crédit des drogues, voila une amusante contradiction et l’essence de ma vie en quelque sorte.

Mes yeux finissent par se résoudre à saisir ce qui m’entoure. Quelle est cette chambre ? Je ne repose pas dans une des cellules sombre et glaciale que l’on m’attribue habituellement. Et la femme étendue d’un sommeil profond, oui, Jezabel, mon amie ?
Mes mains, du sang, mon ventre, tout ce sang, mon sang. Si je ne rêve pas, pourquoi cette douleur ? Par éclaires successifs, la mémoire me revient, des images sombres, des sensations exaltées, des chants impies, sa parole divine.

Ainsi je suis redevenue moi. Me redressant, lutant pour ne pas laisser le flou m’envahir. Cette douleur est si enivrante et délicieuse, quel doux combat obscurcissant mes réflexions anarchiques. Toutes ces sensations ont raison de ma concentration alors qu’aucune substance n’entrave pourtant mon esprit.
Ma marque se révèle et perce violemment mes yeux brumeux. Gravée, scarifiée, comme marquée au fer, en suis-je heureuse ou triste ? Je ne sais plus trop bien. Me croyant seule et abandonnée, dépassée par les évènements. Un simple réconfort de quelques instants aurait pourtant suffit.
Ille me pardonne mon ultime faute, mon doux et beau Prince.

Brièvement nettoyée et recouverte d’une couverture lourde et chaude, me blottissant à nouveau contre mon amie, ma guide, mon sourire surprend mes lèvres. La dernière bougie s’éteint, ne laissant planer qu’un doux mélange de nos muscs merveilleusement acres.
Mon esprit libéré vogue désormais jusqu’à mon amour. Arriverons nous à nous comprendre, mener à bien nos projets, nous épanouir dans nos destins ? Toutes ces questions sans réponses ont rapidement raison de mes dernières volontés. Je sombre à nouveau avec volupté dans cette nuit délicieusement perverse.

E.
Celle qui a défié les dieux - 15 Février 2515 -

Jaloux, impatient, jeune dieux fougueux ton acte est monstrueux. Détruire mon amour sera ton ultime erreur pour ma misérable existence. Non je ne suis pas ton élue, je ne suis qu’un pion que tu viens de sacrifier. Tu la condamne elle, alors que tu laisses en vie tout ces chiens te combattants ! Tu dis m’aimer, mensonge. Retirer le seul être qui m’ait aimé sans attente, avec la plus fidèle dévotion, avec tendresse, attention, comblant tous mes désirs. Elle t’a échappé Prince et j’en ferais tout autant.

Tai Sabaki, ton esprit ère désormais librement, ma douce amante. Fière dragonne, celle qui a défié les dieux et les a vaincu de sa volonté. Les bardes du Vieux Monde t’auraient ainsi loué. Ton enveloppe charnelle est dans mes bras, à nouveau et toujours par ma faute. Que la faiblesse m’abandonne, résolue, j’accomplirais pour toi ton ultime destin. Ton corps sera purifié et ton âme ainsi guidée.
Les ruines des marais sont l’autel de cette sombre cérémonie. La lune est alors le témoin complice de ta splendeur. Aussi glaciale que dans tes plus belles furies, tu es cette fois sereine. Quelques attentions futiles, lisser ta crinière, découvrir ton visage, tes yeux, tes bras en croix. Solitude, ton dragonnet est là. Quelques mots échangés ravivent mes larmes. Solitude sera un grand maître Dragon. Ton maître Dragon, lui, n’a pu te secourir. Fenr’hiron, non plus, ne semble pas se soucier de toi. Il devait probablement veiller sur ses faibles ouailles rougissantes. Suis-je donc la seule à voir et comprendre tout ce que tu es ?

Adieu amour. Que les flammes qui dévorent ta chaire illuminent ta route. Que ma fin ne tarde pas, que mon supplice emporte mon esprit, que mon destin soit.

E.

...

Est-ce l’odeur acre ou la lumière naissante du petit jour qui me tire de mon sommeil ? C’est bien la première fois que je m’endors dans ces marais putrides. Si Kenji apprenait ça, mes oreilles, aussi fines qu’elles soient, me chaufferaient. En parlant de mon amour, où est-elle passée ?
Je vais vite sortir de la pour me rendre au Coq Rouge, avec de la chance je retrouverais ma douce Dragonne là-bas.
Ange et démone - 23 Février 2515 -

Colères, cris, larmes…
Cette haine tapie dans l’ombre a fini par se dresser entre nous. Mon cœur lourd et morne bâtera toujours pour toi ma Dragonne, que tu le veuilles ou non. Ma promesse sera toute fois tenue, ton envole ne sera pas freiné, nos vies se sépareront un peu plus chaque jour.
L’encre ténébreuse coulant dans tes veines prend davantage de vigueur, ta beauté sauvage grandissante en atteste. Tu n’as plus besoin de moi, ton indépendance est venue, je ne peux me cacher la face plus longtemps.

Hier, ma détresse était grande et pourtant, aujourd’hui, mon âme est divinement légère.
Ma guide s’est révélée a moi dans toute sa splendeur. Je n’osais croire mes sens tant ma joie était sans borne. A ses côtés, chaque instant est une expérience des plus perturbante, torturant délicieusement mon esprit et mon corps vous appartenant totalement.
L’ange se dressant sur ma route était également des plus inattendu, que dis-je, inespéré. La pureté de cette amante est des plus désarmante et touchante. Quelle délectation de sentir les rouages de son esprit s’enrayer. Qu’il est jouissif de rendre illogique une réflexion des plus évidente. J’aime cet ange, son âme, tout son être. Tel la jeune écuyère, je trépigne d’impatience de revoir ma Paladine, tendre tourment quotidien.

Puisse ma dévotion égaler tes dons mon doux Prince.

E.
Du pion à la reine - 2 Mars 2515 -

Mon doux Prince, le néant et la lumière ne sauront jamais rendre justice à ta beauté sans nom. Les volutes complexes et parfaites de tes muscs enivreront toutes ces âmes, comme elles possèdent déjà la mienne. Ton grondement sourd, ce râle puissant, dévale les sommets de leurs peurs primitives, je t’entends à chacune de mes prières. Ton trône de vestales sera bientôt jalousé de tout le Chaos. Ton œuvre est en marche.

Mes gestes, mes mots, mes pensés, je suis toute à tes aspirations. Nos progrès me frustrent de leurs lenteurs, mais le succès est à ce prix. Connaître parfaitement l’ennemie, anticiper ses coups, contre carrer ses plans, user d’astuces, tricher même, nous sommes tout cela pour te servir.

Chacun de tes signes sont riche d’enseignement. Cette folle enfant était divertissante, mais me prenait trop de temps, je l’ai compris aujourd’hui. Le silence d’Asuryan, lui, est tout aussi délicieux, je saurais user de ma cavalière en temps utile. Notre tour est en grand danger, mais si tu juges son sacrifice nécessaire, alors il ne saurait en être autrement. Humble pion obstiné, mes graines perfides finiront par prendre et germer, propagent, en ton nom, perversion et luxure sur toutes les landes.
L’adversaire, tout prévisible et sans finesse qu’il soit, en est divertissant. La prudence est toute fois de mise, tel le Cerbère, il sait mordre malgré ses entraves. Ses chaînes qu’il appelle honneur ou courage sont notre bénédiction et les inspiratrices de notre félicité.

Aurais je un jour l’honneur d’orner ton trône ? Etre ta reine, ne serait ce qu’un fugace instant, mon existence y est vouée, mon doux Prince.

E.
Demain les flammes - 4 Mars 2515 -

Une bougie grasse, du pain rance, une gamelle d’eau, quelques feuillets, une plume et son encre noir. C’est dans cette cellule Sigmarite que la fin rejoint le début. J’aurais frôlé l’opulence de mes sens quelques mois de ma vie. La crasse, la puanteur, la vermine sont à nouveau mes compagnons d’infortune, de ma naissance à ma mort. Si ma main tremble ce n’est pas d’émotion, mais le sombre résultat de leurs lâcheté, ces plaies encore ouvertes et suintantes, eux mes bourreaux, ses chevaliers de la Dame du Lac.

Périr suite à la violence aveugle d’un spectre omnipotent, alors que mes buts étaient bien plus nobles, voila ce qui me chagrine le plus. Vous placez sur mes épaules tous les maux de cette petite, abandonnée et rejetée par ceux qui me condamne aujourd’hui. Moi appelant sans cesse votre soutien pour l’aider et vous restant silencieux malgré mes missives. Honneur et courage, deux mots bien vide de sens finalement.
Frustré que vous êtes de ne pouvoir œuvrer contre Jezabel vous vous rabattez promptement contre moi, sans avertissement ni volonté de sauver.
Soit, condamnée a mort par les amants des deux femmes qui auraient pu illuminer ma vie. Est-ce la une ironie ou mon simple destin ? J’avoue ne plus savoir et finir par m’en moquer, ma fin est proche, je sens déjà la suie emplir mes narines.

Mes pensées divaguent vers mes tendres amantes et amies. Ma dragonne, je suis heureuse que tu te sois éloignée de moi, tu aurais tenté de me sauver dans une mort certaine. J’essaie en vain de me souvenir de tes préceptes, ma tête est vide. Jezabel, ma guide, ma sœur, tu sais combien tu as été importante et essentiel à ma vie. Je te verrais certainement pour mon exécution, ultime réconfort. Je souffre de savoir que plus jamais je ne goûterais à tes attentions. Seules les flammes de leurs peurs lécheront encore mon corps. Alassë, mon ange, tu leurs a donné ta confiance et ils se sont servis de ton amour. Puisse cette expérience t’amener toujours un peu plus proche de ton dieu. Je n’ai jamais eu pour toi que de l’amour, ne laisses personnes t’en faire douter. Vilithd, ma sœur, mon moi, tu as causé ma perte en voulant m’aider sottement. Restes caché dans tes marrais avec ta Druchii, je ne souhaite pas te revoir. Lysshann, Clerc aveugle, tu es arrivée avec Isora à te convaincre que tu avais bien fait de me chasser. C’est votre droit, mais je peux vous avouer aujourd’hui que vous n’avez fait que précipité ma chute dès ce jour. Shella, tu seras la dernière, celle qui a lâchement repoussée ma main, mes appels à l’aide toujours sans réponse. Puisses tu profiter de ton ménage, tant qu’il est intacte.
Voila des compagnes des plus hétéroclites, à mon image. Je reste persuadé que l’amour se donne en miroir de l’autre et non en imposant ses croyances égoïstes et étriqués.

ElidO, tu brilles par ton absence, même en ce jour qui pourrait être rédempteur tu restes sans voix. Quel crédit veux-tu que je t’apporte alors que tes ouailles me mènent au bûché ?

Slaanesh, je resterais à jamais un pion il semblerait. Je ne regrette rien, j’ai vécu mille vies de plaisirs grâce à toi. Puisse mon âme t’approcher et te louer encore un peu plus en s’élevant du brasier. Ta démone, une âme en peine, le néant, je n’ai pas d’espoir, je suis juste comme toujours curieuse de voir la suite.

Adieu Vieux Monde, je n’aurais guère le temps d’écrire à nouveau avant leur justice aveugle. Adieu.

E.

Gravé au mur - 7 Mars 2515 -

La détresse d’Emathiel n’a jamais été aussi grande alors qu’elle grave dans la roche ces quelques mots. Abandonnée de toutes et tous, les jours les plus insoutenables qu’elle n’ait jamais vécu touchent enfin à leurs fins, demain. Elle achève son poème alors qu’elle entend les charpentiers s’activer. Elle n’aura la force d’écrire que quatre malheureux vers. Elle commence à compter ses respirations, sa vie s’égrenant irrémédiablement en un décompte monstrueux.

Sans retenu mon être vous est livré
Pour vous tous mon cœur va saigner
Ille me possède d’après vos convictions
Puissiez vous voir amour et non perversion

Emathiel, une âme torturée

C’est en larme qu’Emathiel lis et relis la missive de celle qu’elle croyait aimer, Alassë. Ses vous, ce ton officiel et guindé, comment tous ceux qui la condamne ont pu changer cette jeune templière d’Asuryan aussi vite. Le cœur serré à se rompre, la jeune sorcière ne trouvera plus le sommeil, ses pensés allant à celle qui l’a toujours aimé et qu’elle aimera a jamais, Tai Sabaki.
Une certaine excitation et nervosité impie maintiennent encore son esprit en éveille.
Aux pieds du Prince - 9 Mars 2515 -

Il est des jours où l’on sent qu’il va se passer quelque chose. Important, étonnant désagréable ou peut être même insignifiant, ce sentiment persiste jusqu’à sa réalisation. Certains signes ne trompent pas, l’agitation d’une foule devant le bûcher attendant sa sorcière en est un des plus évident…

C’est à bout de force et fiévreuse qu’Emathiel est sortie de sa geôle. Aussi fière qu’il lui est possible, elle s’est laissée guider au travers des couloirs, quittant à jamais la pierre glaciale et l’air vicier. Jamais plus elle ne connaîtra de ces prisons, bientôt la sorcière sera libérée et rejoindra sa dernière demeure.

L’assemblé qui l’accueil est des plus intimidante, la belle s’efforce de conserver le peu de dignité qu’il lui reste et fini par se cramponner au lutrin face à l’inquisiteur. Qu’il voit ses larmes, lui, ça n’a pas d’importance.
Plus les dépositions se succèdent plus la Slaaneshite se renferme. Elle n’écoute presque plus, se concentrant sur ses prières, communiant avec son doux Prince. Quelques raccourcis de l’accusation la sort quelque peu de ses songes, mais à quoi bon elle est déjà morte de toute façon.

Andrew a été le premier orateur, la logique déclenchant l’arrestation son arrestation lui échappe encore. Shani lui succède, pauvre Alassë, c’est dévasté et démunie qu’elle assistera à la fin de son amour. Quelques évènements viennent perturber le procès, Evana Falgorn est arrêté ne pouvant contenir sa langue pour défendre la mémoire d’Evy, alors qu’Eliestre, la druchii, éveille la méfiance des gardes voulant communiquer la détresse de Vilithd. Ronan ne pouvant contenir sa haine pour les Sigmarites plus longtemps fini par partir. Une sortie des plus théâtrale, Emathiel aurait aimé le posséder, même une seule nuit, tendre regret. Madmartigan se perd en conjoncture concernant Evana, il devait avoir en tête tout un argumentaire pour lier sa mort à Emathiel, mais cela à échappé a tous, vraisemblablement parce qu’il n’y en a pas…
La Clerc d’ElidO, Lysshann, est convoquée par l’inquisiteur. Elle corrobore les dires de son époux et parle sans conviction d’une lettre de Chérie. La disciple d’ElidO fait le même constat d’échec et communique la missive de Jezabel à l’inquisiteur, puis se retire. Est-elle triste de son échec, d’avoir laissé faire son époux, Emathiel n’en sait rien et finit par s’en désintéresser.
La place est laissée à l’accusée, l’hérétique. Ses dernières forces rassemblées, l’ensorceleuse prononce ses derniers mots. Elle jouera le rôle de la victime jusqu’à son dernier souffle. Que ces brebis aient aux moins des scrupules, qu’ils regrettent, que leurs âmes s’entachent encore un peu plus d’ombres. L’illusion d’être secourable…

L’inquisiteur finit par donner sa sentence après une courte interruption d’Eowing. Amusant comme il est facile de donner une bonne image de soit. La sorcière a réussi l’exploit d’attendrir l’inquisiteur, lui proposant un poison abrégent son trépas par le feux. Quel gâchis, elle aurait pu tant faire pour Slaanesh…
Certains s’offusque de la sentence du bûcher, mais à quoi s’attendaient-ils ? Ces âmes fragiles sont si divertissantes, elles manqueront à la troublante hérétique.

Si Emathiel avait rencontré Jezabel ou Shani plus tôt il en aurait été tout autrement, le destin peut être, un pion sur l’échiquier des Dieux sûrement.

Mener dans l’instant sur son bûcher, Emathiel observe la foule un dernier instant, ses derniers mots « Adieu », « Alassë », peuvent paraître bien fade, mais comment trouver l’inspiration tant l’excitation était grande.
Aspergée d’huile les flammes la dévorent avec une grande rapidité, trop grande au goût de la Slaaneshite. Elle aura tout de même eu tout le loisir de jubiler de cette douleur des plus extrême et impie. Sa jouissance hantera de nombreuses nuits encore les présents.

Son âme file déjà dans les profondeurs, le chaos attend Emathiel et sait l’accueillir avec les égards qu’elle mérite. Prenant place auprès de son doux Prince, Emathiel orne pour l’éternité son trône. Heureuse, comblée, torturée, sa fin est à l’image de son existence.

freepouille
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés