Roman sans nom

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Voila le début d'un petit texte que je garde depuis un moment sur mon DD et que je me suis finalement décidé à poster (ici parce que au moins je suis sur d'avoir des critiques constructives ), alors je vous laisse juger.



La pierre était froide dans son dos. Depuis combien de temps était-il allongé là ? Il n’en avait aucune idée. D’ailleurs il n’était pas si mal là, si ce n’était ce quelque chose de poisseux qui recouvrait sa tempe. Finalement, il se décida à ouvrir les yeux, mais les ténèbres restèrent complètent. Tout autour de lui, les ombres dansaient, bien qu’il soit totalement incapable de les dissocié des murs obscurs sur lesquels elles se mouvaient. Mais au bout de quelques temps, ses yeux finirent par apprendre à percevoir la lumière nocturne qui coulait autour de lui. Il se trouvait dans une vaste salle de pierre, mais dans sa position actuelle il ne pouvait voir grand chose, et même s’il ne se sentait guère en forme, il se releva doucement, pour se mettre en position assise, le dos appuyé contre le mur. A peine avait-il commencé à bouger que sa tête s’était mise à tourner, mais après avoir trouvé une nouvelle position, le monde se stabilisa autour de lui. Inquiet, il passa doucement sa main derrière sa tête et rencontra à nouveau cette matière froide et poisseuse. A la lumière des ténèbres, ses craintes se confirmèrent, c’était bien du sang, un sang froid et ancien, presque noir. D’ailleurs, il remarqua qu’il en avait laissé de généreuses quantités sur le sol là où il était étendu quelques secondes plus tôt, et vu la quantité importante de sang qu’il avait perdu, il était étrange qu’il ne soit en plus mauvais état, mais bon, il n’allait pas s’en plaindre.

Mais pour le moment, il avait d’autres préoccupations, il était totalement incapable de se souvenir de ce qu’il était venu faire ici, et à la réflexion, il n’arrivait pas non plus à se souvenir de ce qu’était « ici » ou de quoi que ce soit d’autre. Cela était relativement préoccupant. Il décida alors que la meilleure chose à faire était de se lever et d’essayer de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider à résoudre cet épineux problème. Il devait récupérer assez rapidement, car cette fois, quand il se leva, sa tête ne lui tourna presque pas. Il se mit doucement debout, et commença à inspecter les alentours. C’était vraiment un lieu étrange, comme il n’en avait jamais vu auparavant, en tout cas, comme rien dont il se souvint : les murs, le plafond et le sol, quand ils étaient encore intacts, étaient en pierre, en tout cas quelque chose qui y ressemblait, mais cette pierre était particulièrement lisse, comme si le peuple qui avait construit cet endroit avait passé un temps incalculable à polir toutes les surfaces. Qui plus est, pour rajouter à l’étrangeté de la chose, il semblait que toute cette pièce ait été taillée dans un seul et unique bloc ; car il pouvait promener son regard n’importe où, il n’apercevait pas la moindre trace de jointures entre différentes pierres. Lorsqu’il inspecta plus en détail le plafond, il compris ce qui avait du lui arriver, au-dessus de lui le plafond était écroulé, et l’on pouvait trouver des débris un peu partout tout autour. Parmi les débris il retrouva quelques objets qui lui étaient familier : un sac à dos contenant quelques jours de vivres et du matériel de survie, ainsi que deux épées courtes qui trouvèrent leur place dans des fourreaux qui se croisaient derrière sa taille.

La pièce dans laquelle il se trouvait ne comportait qu’une unique porte, il la franchit pour se retrouver dans un couloir taillé lui aussi dans le même bloc que le reste, et sur lequel s’ouvrait un grand nombre de pièces qui étaient autant de gueules béantes prêtes à gober le premier imprudent qui oserait se présenter devant elles. Décidément, cet endroit ne lui plaisait pas du tout et il ferait mieux de déguerpir au plus vite, il n’osait même pas allumé une torche de peur d’attirer quelque chose qui pourrait lui être hostile. Il avançait doucement dans le couloir, jetant des coups d’œil prudent par les portes qui ouvraient inlassablement sur les mêmes pièces carrées. Finalement, lorsqu’il put apercevoir le bout du couloir, il aspira une forte bouffée d’espoir en apercevant en même temps qu’un escalier se trouvait au bout de ce dernier. Il préféra ne pas se presser, avançant toujours prudemment. Il finit par arriver au niveau de l’escalier, qu’il descendit jusqu’à se trouver face à une grande salle qui donnait sur l’extérieur.

Une fois arrivé à l’entrée du bâtiment, il risqua un coup d’œil prudent dehors. Comme il l’avait pensé, s’était bien la nuit, la grande lune ne brillait pas dans le ciel, ce que les anciens appelaient la « lune de sang », alors que la petite lune, la lune bleue en était à son premier quartier. Les étoiles elles peuplaient le ciel comme à leur habitude, traçant de gigantesques tableaux dans l’imagination des hommes. Tout autour de l’endroit où il se trouvait, les bâtiments avaient tous la même forme. De grandes tours taillées dans un seul bloc, plus où moins bien conservées par le temps, et plus où moins recouvertes de verdures. Il remarqua que la tour d’où il sortait avait le front frappé d’un étrange symbole à côté duquel était écrit quelque chose dans un alphabet qu’il ne connaissait pas, à moins que ce soit seulement une suite de dessins… Enfin bon, cela ne l’éclairait guère sur sa position. Il décida donc de marcher vers l’Est jusqu’à ce qu’il sorte de cette étrange cité. Il marchait lentement, toujours dans l’ombre des grandes tours, ressassant toujours les mêmes questions : « Qui était-il ? Où était-il ? Que faisait-il là ? ». Mais seul le vent semblait enclin à répondre à ses interrogations muettes.

Alors qu’il marchait depuis bientôt une heure, il finit par apercevoir un point lumineux un peu plus loin dans les ruines, un feu de camp, il était sauvé. Mais il valait mieux rester prudent, il ne savait pas à qui il pourrait avoir à faire. Il finit par choisir une tour du haut de laquelle il aurait une bonne vue et entreprit de monter dedans afin de s’assurer de la sociabilité des personnes qui avaient pu allumer ce feu. Dans cette tour, il trouva à s’installer à une grande fenêtre, qui ressemblait plus à un trou dans un mur d’ailleurs, laquelle se trouvait à une vingtaine de mètres de haut et était à moitié obstruée par deux troncs noueux. Du haut de son perchoir, il fouilla dans son sac, jusqu’à trouver une longue vue. Il la déplia et la braqua sur le petit feu de camp. Et il ne fut pas déçu ! Tout autour du feu dansait des humanoïdes aussi beaux que gracieux, mais cette beauté ne faisait que cacher la noirceur de leurs armes, car en regardant bien, au milieu du feu, trois humanoïdes de petite taille et à la forte carrure était attachés à des poteaux. « Saloperie d’elfes ! » s’exclama-t-il. Il était désolé pour les nains, mais il ne pouvait rien faire, il y avait là bas plus d’une vingtaine d’elfes, et lui était tout seul. Une seule chose était claire dans son esprit, il devait quitter cette zone au plus vite, avant que les elfes ne se rendent compte de sa présence, ou alors cela risquait de très, très mal finir pour lui.

Il s’éloigna donc d’un pas alerte, ne se déplaçant qu’a l’abri des grandes tours et traversant régulièrement les rez-de-chaussée afin de rester invisible aux yeux d’éventuels observateurs. Mais le problème majeur était qu’il ne savait toujours pas vers où se dirigeait, qui sait si ses pas hasardeux n’allaient pas le mener au cœur de la tanière de ces abominables créatures. Et il semblait malheureusement que ce soir la chance n’était vraiment pas de son côté, car, au détour d’une tour, il se trouva nez à nez avec un elfe. Il était légèrement plus petit que lui, mince, avec de longs cheveux d’un noir de jais qui lui descendait jusqu’à la taille dans lesquels étaient noués divers ossements dont notre ami préféra ne pas chercher l’origine. De longues oreilles pointues, percées en maints endroits jaillissaient de sa chevelure hirsute, encadrant deux yeux qui ne reflétaient que la folie. A partir de ce moment là, il ne comprit pas vraiment ce qu’il se passa, son esprit se retrouva comme oblitéré pour laisser libre cour à son instinct, et, avant qu’il ait pu finir de détaillé l’elfe, ses deux épées courtes avaient jailli dans ses mains et commencé une sombre danse de la mort. Son adversaire avait de bons réflexes, mais il fut tellement surpris par la rapidité et l’adresse de celui qu’il prenait pour un voyageur égaré, qu’il eut juste le temps de poussé un cri strident avant que sa gorge ne soit submergée par son propre sang.

Maintenant, la situation était vraiment catastrophique, car même s’il ne risquait rien immédiatement, le cri de son adversaire moribond allait alerter ses semblables qui ne tarderaient guère à venir voir ce qu’il s’était passé. Et ceci n’était que la possibilité optimiste. Car cela pourrait être encore pire… A la réflexion, cela était encore pire, un elfe venait d’apparaître à une fenêtre une cinquantaine de pas plus loin. Ce dernier ne chercha pas à comprendre ce qui s’était exactement passé, et quand il l’aperçut, les mains de l’elfe était déjà en train de danser avec le feu. Des flammes rouges et noires étaient en train de s’enrouler autour de ses bras, elles ressemblaient à de longs serpents rougeoyants enlaçant leur proie. Puis une grande partie d’entres elles se concentrèrent dans les mains du sorcier pour bondir vers l’humain. Ce dernier ne put éviter que de justesse le tir meurtrier, mais ce n’était qu’un début, car les elfes étaient des maîtres en magie, et ces flammes n’étaient pas ordinaires : puisées au cœur même des plans infernaux, elles étaient vivante et affamées de chair humaine. Ainsi, il ne tarda pas à être cerné par des langues de feu ténébreuse au sombre reflet de la mort. Il avait beau courir, esquiver, se cacher, ces cobras de feu continuaient à l’attaquer, à meurtrir sa peau et y cracher son venin. Il finit par réussir à fausser compagnie à ces flammes meurtrières, mais cela ne se fit pas sans dommage, et ces dernières s’accrochèrent à lui, continuant à martyriser sa chair brûlée pendant de longues minutes. Il lui était impossible de dire combien de temps il courut ainsi, une heure ? Deux ? Plus ? En tout cas, il ne s’arrêta que lorsqu’il ne put plus avancer, il savait que des elfes s’étaient probablement lancés à sa poursuite et que s’ils le trouvaient, il n’en réchapperait pas, alors il finit par se traîner dans une de ses grandes tours et alla se réfugier dans le sous-sol. Bien qu’il n’ait aucune idée de ce que pouvait cacher cet endroit, il ne trouverait de meilleur abri pour le moment, et il fallait qu’il se repose, il serait trop vulnérable à la lumière du soleil. Il finit donc par s’allonger au creux d’un arbre non loin d’un petit ruisseau, pour sombrer dans un sommeil qu’il espérait réparateur.
Citation :
parce que au moins je suis sur d'avoir des critiques constructives
Tu l'auras voulu ! (nan, j'plaisante ! pataper pataper !)

Bon, Quelques points noirs en vitesse : de petits problèmes syntaxiques par-ci par-là, de rares fautes d'orthographe (surtout des participes passés), et quelques répétitions (D’ailleurs - stable le monde se stabilisa - flammes par exemple). Sinon le rythme est bon, le style aussi ; l'histoire mystérieuse et donc prenante. On a envie d'en savoir plus.

Bref, mon cher Aërandis, tu sais ce qu'il te reste à faire...
Merci beaucoup pour ton aide Fröhnir, les problèmes de répétition ont pu être corrigés, la suite arrivera d'ici peu de temps je l'espère.
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De tout ce qui est écrit, je ne lis que ce que quelqu'un écrit avec son sang. Écris avec ton sang :et tu verras que le sang est esprit.
Fais attention à ne pas faire des phrases trop longues, n'hésite pas à relire à voix haute le texte pour voir le rythme qu'il prend. Sinon j'aime beaucoup, une bonne introduction et un début de suspense comme dit Fröhnir
Voila la suite. Ce chapitre n'est pas très long, mais en même temps, je n'écris pas très vite donc... En tout cas la suite est déjà en route.

Malheureusement pour lui, la nuit ne fut pas des plus reposantes. A peine avait-il sombré dans l’inconscience nocturne que de sombre rêves vinrent lui torturer l’esprit. Au cour de cette interminable nuit, il visita tour à tour des champs de batailles sanglants, des chambres tortures, tantôt bourreau, tantôt supplicier, ainsi que des villes étranges à l’ambiance oppressante. Il finit par se réveiller en sueur, juste après avoir été carbonisé par un vieux magicien qui devait lui en vouloir pour d’obscures raisons. Il n’avait aucune idée du temps qu’il avait bien pu passer ici, mais il était tant de partir. Il fit un maigre repas en piochant une tranche de lard fumée dans son sac et en se désaltérant au petit ruisseau qui passait juste à côté puis, il reprit la route. Après ce qui s’était passé à la surface, il jugea préférable de tenter de poursuivre son périple sous terre. Heureusement pour lui, il lui restait de quoi allumer du feu, et ce n’étaient pas les arbres qui manquaient pour fabriquer des torches. Il se mit donc à errer dans les sous-sols de la tour qui s’étendait sur une bien plus grande surface. La végétation avait envahit ces lieux, mais ça et là, il pouvait encore apercevoir des fragments mur et des objets aux formes étranges. D’ailleurs, il remarqua que son environnement changeait au fur et à mesure qu’il avançait, si la végétation n’évoluait guère, les murs eux semblaient différents. Ils avaient un éclat plus brillant, ce qui contrastait avec l’éclat terne de la pierre dont avaient été formés les murs jusqu’à présent, comme s’ils étaient faits en métal, mais bon, cela ne le préoccupait guère, pour le moment, l’important était de continuer à avancer, et si possible, toujours dans la même direction.

Il voyagea ainsi pendant plusieurs jours, les souterrains semblaient interminables, et encore, il n’en avait visité que la partie qui se trouvait juste quelques mètres sous la surface, se gardant bien d’emprunter l’un des nombreux escaliers qui descendaient dans les profondeurs. Qui sait ce que pouvaient receler les niveaux inférieurs, lui n’était pas pressé de le découvrir. En plus de cela, les choses ne se présentaient pas bien ; il avait espéré que les sous-sols le conduiraient rapidement vers une zone habitée où il pourrait se reposer un petit peu. Au contraire, les corridors n’en finissaient, ou alors s’était pour se retrouver face à un cul de sac, et depuis le temps qu’il voyageait dans ces lieux étranges, il n’avait pas croisé la moindre créature vivante, il allait bientôt être obligé de remonter à la surface, car même en économisant les vivres, il ne lui restait plus de quoi tenir très longtemps. Finalement, un pas succédait à un autre, portant le vagabond d’un pas mécanique au travers des couloirs. Il remarqua au passage qu’il était à nouveau revenu dans une zone aux « murs de pierre lisse ». Et, comme toujours, seul le bruit de ses pas emplissait le silence oppressant des mondes souterrains. Cela devenait obsessionnel, et le battement régulier de ses pieds sur le sol commençait sérieusement à lui porter sur les nerfs. Puis, comme une réponse à sa demande muette, il commença à sentir une légère vibration dans l’air. Rien de vraiment concret, mais quelque chose comme un souffle léger, presque imperceptible, une sorte de bourdonnement qui se baladait à la frontière de l’audible. Il n’en fallait guère plus pour redonner courage au voyageur qui accéléra subitement le pas, pressé de quitter le vacarme silencieux qui battait à ses oreilles depuis plus d’une semaine. Au fil des pas la rumeur s’amplifiait petit à petit ; ce qui, au début n’était qu’une vague trace sonore se transforma en une faible rumeur, qui, petit à petit, pris la forme d’une véritable activité. Il ne s’en été pas rendu compte tout de suite, obnubilé qu’il était par ce bruit, mais son environnement avait complètement changé, il ne marchait plus dans un de ces longs corridors rectilignes taillés par la main d’on ne sait quelle créature étrange. Désormais, c’était de la vraie pierre qui l’entourait, bien que celle-ci soit toujours plus ou moins recouverte de verdure. Il progressait désormais plus lentement dans les boyaux parfois étroits, alors que ses oreilles étaient maintenant baignées par le bruit. A ce qu’il pouvait entendre, il devait s’agir d’une exploitation minière, il en reconnaissant les coups de pioches cycliques et le crissement caractéristique des roues de chariots mal huilées.

Enfin, après avoir joué des coudes pendant de longues minutes dans un boyau tout juste assez large pour lui permettre le passage, il finit par arriver dans une grande caverne. Enfin, caverne, c’est ce qu’il avait cru dans un premier temps, car ça et là, il y avait de larges trous dans le plafond rocheux qui laissait filtrer la lumière des étoiles. Il resta un long moment à observer cet endroit, à s’imprégner de tous ces bruits désagréables qui lui avaient tant manqué. C’était un immense complexe minier, en grande partie couvert. Le sol n’était qu’un immense enchevêtrement de rail formant une toile d’araignée qui semblait recouvrir chaque mètre de roche. Bien qu’il fasse nuit, il y avait un assez grand nombre d’ouvriers qui travaillaient encore, d’ailleurs, quelques mètres en contrebas, il repéra un petit groupe de nain qui devait être ceux qu’il avait entendus tout à l’heure. Des nains ? Il se demandait où il pouvait bien être, il n’avait pas souvenir de s’être jamais arrêté dans une cité naine. En même temps, il n’avait pas souvenir de grand chose qu’il ait pu faire ou voir ces dernières années. Dans tous les cas, les nains, ne sont pas de nature belliqueuse, et ils pourraient peut-être lui donner quelques renseignements relatifs à l’endroit où il se trouvait. Il descendit donc doucement le long d’une saillie rocheuse pour rejoindre le groupe d’ouvrier. Il fit attention à faire dégringoler quelques petits cailloux, afin que les nains ne soient pas surpris par l’arrivée impromptue d’un visiteur dans leur dos.

Lorsqu’il arriva en bas, il entendit les nains parler entre eux dans son dos dans un langage qu’il ne connaissait pas. Ils semblaient quelque peu tendus et peu réjouis par la venue de cet étrange visiteur. Puis notre ami se retourna afin de faire face à ses interlocuteurs. A peine avait-il finit de se retourner que tous les nains se fendaient en une profonde révérence. Vraisemblablement, il devait s’agir d’un pauvre groupe d’ouvriers. Ils portaient tous des vêtements qui ne dataient pas d’hier, bien que, comme la majorité des fabrications naines, ces derniers semblaient forts robustes. Il y avait là quatre nains d’âge mur et un enfant. Tous portaient la barbe et avaient abandonné leur ouvrage pour s’empresser de venir saluer le nouvel arrivant. L’un d’entre eux s’avança, probablement le plus âgé, bien qu’il ne soit pas évident de donner un âge à un nain. Il s’arrêta à un bon mètre du voyageur et lui demanda sans oser lever les yeux dans le langage commun : « Bonsoir monseigneur, que nous vaut l’honneur de votre visite ? ». Notre ami fut quelque peu déstabilisé par la déférence du nain, et ne savait pas trop quelle attitude adoptée.
-« Excusez-moi de troubler votre travail messire nain, mais je viens des galeries supérieures, et j’ai bien peur de m’être quelque peu égaré, auriez-vous l’obligeance de m’indiquer le chemin de votre cité ? »

Quand il eut finit de parler, il se demanda s’il n’avait pas dit un blasphème ou une injure sans le vouloir. En dehors du plus jeune nain, tous ouvraient de grands yeux écarquillés, comme s’ils n’avaient jamais vu d’être humain avant. Tous évitaient de le regarder dans les yeux, sauf l’enfant qui le détailla de pied en cape. Après quelques secondes d’un silence pesant, son interlocuteur finit par lui répondre en bafouillant :
-« Monseigneur veut voir notre cité ? Mais bien sur… euh… je vais vous y conduire tout de suite. Suivez-moi. »
-« Et si vous pouviez arrêter de m’appeler monseigneur, s’il vous plaît, je ne le suis pas. Quel votre nom maître nain ? »
Encore une fois, le voyageur eu l’impression d’avoir dit une ineptie, mais le nain mis moins de temps à s’en remettre.
-« Daermon, pour vous servir. »

Pendant qu’il lui donnait son nom, le nain avait commencé à rassembler son paquetage, c’est-à-dire, sa pioche et quelques maigres vivres. Puis il commença à traverser le mine en suivant les rails qui servaient au convoyage du minerai. Le nain ne semblait pas enclin à converser, ainsi après plusieurs tentatives infructueuses, il abandonna l’idée d’en savoir plus sur son guide. La cité naine n’était pas très loin, il traversèrent la grande carrière, puis une série de larges boyaux où il croisèrent quelques nains, qui ne manquaient jamais de s’arrêter pour le saluer respectueusement. Enfin, il finirent par arriver dans une large caverne. S’était une véritable fourmilière, les murs de la caverne étaient creusés de partout, révélant un grand nombre de maisons, même le plafond était habité, et de larges escaliers révélaient l’existence de niveaux inférieurs. Le nain se retourna alors pour demander :
-« Voilà la cité monsei… messire, je peux faire quelque chose d’autre pour vous ? »
Pas beaucoup de commentaire à dire, je préfère attendre la suite pour plus en dire mais c'est déjà très bien. Le passage du cauchemar est intéressant je trouve dans son rythme rapide, montrant la confusion de ses pensées.
Voila, le père noël passe un petit peu en avance, et moi j'ai un peu de temps pour écrire en ce moment donc je me permet ce petit post.

Voyant que son interlocuteur ne répondait pas, le nain se retourna pour voir ce que faisait ce dernier. Il semblait tout entier absorbé dans la contemplation de la cité naine. Il lui fallut quelques minutes pour revenir au monde réel et se rendre compte que le nain attendait sa réponse. Il balaya alors les environs du regard à la recherche d’une enseigne ou d’un panneau qui indiquerait la présence d’une taverne ou d’une auberge. Mais il n’aperçut rien qui puisse s’apparenter à cela. Ceci était fort étrange pour une ville aussi volumineuse, mais bon, peut-être étaient-elles regroupées à un autre niveau. Finalement, il se décida et remercia son guide qui repartit immédiatement. Il commença donc à errer dans cette immense caverne de pierre. De stalactite en stalagmite, de boyau en alvéole, de caverne en passerelle, il marcha pendant des heures et des heures dans la cité souterraine. Au début, il cherchait un lieu où se reposer, mais cela finit par lui sortir de la tête, si bien qu’il passa devant plusieurs auberges sans s’arrêter. C’était une cité bien étrange, car contrairement aux quelques souvenirs qui peuplaient le néant de sa mémoire, il ne distinguait là aucune statue, aucune place, aucun lieu de rencontre en dehors des rares tavernes. Comme si ce lieu n’était qu’une immense maison, un dortoir collectif où les gens ne viendraient que pour manger et dormir. En fait, aucune vie ne battait dans le cœur de cette ville. Seule semblait couler dans ses artères que le lent flux et reflux des mineurs allant au travail. Et puis, s’était comme si les rues se vidaient sur son passage, comme s’il inspirait la peur ou que quelque aura maléfique se dessinait dans son sillage. Si bien que les seuls nains qu’il croisait détournaient les yeux à son passage et s’empressaient de le fuir au plus vite. Pourtant, il n’avait pas souvenir d’avoir jamais habité ici ou d’avoir fait quoique ce soit pour mériter l’attitude des habitants. En tout cas, le temps passait, et la fatigue commença à pointer le bout de son nez dans son esprit embrumé. Il ne lui restait plus qu’à trouver un endroit où prendre un peu de repos. Son choix s’arrêta sur la première auberge qu’il croisa, cela venait peut-être aussi du fait qu’il n’était pas sur d’en trouver une autre de sitôt. Il n’était pas capable de lire les runes qui étaient gravées sur le fronton, mais le dessin d’une choppe fumante indiquait la nature de l’endroit.

Il écarta un rideau de chanvre noir pour rentrer dans une salle basse. Une seule chose était sure, ce lieu n’avait pas été construit pour accueillir des êtres à sa taille. Car même si le plafond lui laissait quelques centimètres de répit, il y avait là un bon nombre poutres apparentes qui l’obligeait à se baisser pour avancer. La pièce était sombre, éclairée par quelques lampes de pétrole, ça et là, de lourdes tables de pierre entourée de sièges eux aussi taillés dans le granit accueillaient quelques nains penchés autour d’une choppe de bière. D’ailleurs ces derniers semblaient fort indisposés par la venue de cet étrange visiteur qui visiblement n’avait rien à faire dans une taverne au fin fond d’une cité naine. Au fond de la salle, un escalier en colimaçon montait vers un étage supérieur et, à sa droite se trouvait le comptoir. Derrière ce dernier se trouvait une demi-douzaine de tonneau mis en perce et gardés par un vieux nain borgne à la barbe grise et au crâne chauve. D’ailleurs, il ne semblait lui non plus guère apprécier la venue de ce grand visiteur. Lorsqu’il s’approcha du comptoir, le tavernier sembla se liquéfier, il semblait déjà petit aux yeux d’un être humain, mais là, s’était comme si chaque pas fait en avant retirait autant de centimètres au nain. Finalement, lorsque le voyageur se trouva devant le comptoir, le tenancier, lui, avait complètement disparu derrière. Mais il finit par se ressaisir et se redressa de toute sa maigre hauteur, près à servir son étrange client. Il lui adressa alors son plus beau sourire, révélant une rangé de dents que l’on aurait pu croire extraites d’un bloc de souffre, tant pour ce qui était de la couleur que pour ce qui était de l’odeur, puis il lui demanda :
-« Que puis-je faire pour vous messire ? »
-« Je voudrais une chambre pour quelques jours ainsi qu’un repas chaud. »

Jusqu’à maintenant, les clients n’avaient pas perdu une miette de l’échange, faisant mine de continuer des conversations sans queue ni tête. Mais la demande de l’étranger eu l’effet d’une véritable décharge électrique. Un instant, tous levèrent les yeux vers lui avant de les replonger prestement vers le fond de leur choppe. Le tavernier quand a lui ne marqua qu’un bref instant de totale incompréhension avant que son côté commerçant reprenne le dessus.

-« Mais bien sur messire, il me reste d’ailleurs une chambre qui devrait vous convenir, elle est assez haute de plafond. » En même temps qu’il parlait, il avait sortit une clef de sous le comptoir et s’était engagé dans l’escalier en invitant le voyageur à le suivre. Il finit par arriver dans une assez grande pièce fermée par une porte de bois occupée par un lit et un large coffre.

Ce semblant d’auberge n’avait rien de bien attrayant, mais il y resta pourtant quelques temps. Après tout il n’avait nulle part où aller et cet endroit en valait bien un autre. Heureusement pour lui, il avait trouvé une poignée de couronne d’argent au fond de son bagage qui lui aurait permis de vivre plusieurs mois sans avoir à s’inquiéter de quoique ce soit. Il avait donc élu domicile dans l’auberge du piton rouillé (car tel était son nom), sous le toit de maître Brack. Au fil des jours, les clients et le tenancier de l’auberge finirent par se faire à cet étrange client, bien que le grand nombre de question qu’il posait les mettait souvent mal à l’aise. Lui, puisque ses souvenirs ne refaisaient toujours pas surface, profita de son séjour parmi les nains pour découvrir cette culture qui lui était étrangère. Il comprit alors bien vite pourquoi il avait suscité tant de peur, de respect, de méfiance, de suspicion chez les nains, car ces derniers vivaient sous la coupe des hommes. Mais toute bonne histoire à un commencement. Ainsi entre deux soirées bien arrosées, les langues commencèrent à se délier et il lui fut contée l’histoire du peuple nain.

A l’aube des temps, les dieux créèrent le monde. Dans ce monde, ils séparèrent les éléments. Puis en façonnant la pierre, il créèrent le peuple nain. Jusque là, tous les nains s’accordent sur ce sujet. Pour ce qui est de la création des autres races, ils sont loin d’être tous d’accord. Certains disent que les orques et les elfes furent créés à partir de la terre et des arbres alors que les dragons furent sculptés dans le vent et les flammes. Après ils ajoutent que les elfes, jaloux de la puissance des dragons tentèrent de s’approprier le feu. D’autres disent que les elfes ont depuis le début été fondus dans les flammes. Enfin bon, une seule chose est sure, nul ne semble savoir comment les humains sont venus au monde. D’après ce que disent les légendes, ce serait une erreur, une race créée en dehors du cycle de la nature, inadaptée à ce monde. Mais ce peuple fit preuve au contraire de grandes facultés d’adaptation. C’était une race habile et ambitieuse, qui tenait à occuper une place importante dans ce monde que les dieux leur avaient refusé. C’est ainsi qu’ils firent la découverte de la magie. Son essence même est sujet de spéculation mais bon. La magie leur donna un pouvoir incommensurable, pourtant, ils en voulaient toujours plus. On ne sait exactement ce qui s’est passé après, mais toutes les annales font état d’un gigantesque cataclysme qui bouleversa l’ordre naturel. Le feu se fit glace, l’air devint plus lourd que la pierre, et le monde fut baigné dans un enfer de flammes ténébreuses. Alors, les dieux qui s’étaient retiré du monde revinrent sur terre pour réparer les erreurs des hommes et sceller à jamais les connaissances secrètes qui avait permis l’avènement de cette ère de cauchemar, puis il se retirèrent à nouveau du monde. Depuis que cela s’est produit il y a de cela fort longtemps, le monde n’a pas su retrouver sa splendeur d’antan. Il est maintenant fort difficile de voyager et les différents peuples vivent plus ou moins en autarcie, coupés du reste du monde.

Pour ce qui est du peuple nain des monts argentés, dès le lendemain du grand cataclysme, ils se retrouvèrent à cohabiter avec des humains. Au début ils vivaient en harmonie, les nains offrant aux hommes les produits de la montagne et les hommes offrant aux nains les produits de la terre. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu’à l’arrivée de ce groupe de magicien. Personne ne sait d’où ils venaient, mais ils purent rejoindre la communauté humaine sans problème. Il était fort courant à l’époque que des voyageurs égarés finissent par arriver au pied des montagnes. Au début, s’étaient des voisins qui ne posaient aucun problème, il semblait d’ailleurs très intéressés par les arts ancestraux des nains : l’utilisation des métaux et la création de runes. Les nains étaient heureux de partager leur connaissance, et les magiciens apprirent beaucoup à cette époque. Bien sur, tout ne leur fut pas révélé, il est souvent dangereux de trop dispersé le savoir. Et au fil du temps, le petit groupe commença à prendre de l’importance et de l’influence au sein de la communauté humaine, pour finalement prendre le pouvoir. Ce fut là un tournant décisif dans l’histoire des deux peuples. Car ce groupe de magicien, que l’on connaît maintenant sous le nom du cercle d’acier décida de soumettre les nains aux hommes. Il prétextèrent une prétendue supériorité de leur race pour pousser leur semblable à abonder dans leur sens. A partir de ce moment là, l’entente cordiale ne fit pas long feu, et les nains tentèrent de couper toute relation avec les humains en se réfugiant dans leur cité sous la montagne. Mais le cercle d’acier ne l’entendait pas de cette oreille, et ils formèrent une armée pour aller soumettre les nains. Ces derniers se sont vaillamment battu, mais ils ne firent pas le poids face à la magie qu’on leur opposa. Et finalement, les humains finirent par asseoir leur domination sur ce qu’ils appellent le petit peuple. Ils vivent aujourd’hui dans une cité au sommet de la montagne, et tiennent les nains en semi-esclavage. Disons que ces derniers jouissent d’une certaine liberté tant qu’ils versent leur tribut régulièrement aux humains et qu’ils ne tentent pas de se rebeller. Ainsi, les seuls être humains présents dans la cité sont soit des parias que l’on ne doit approcher, soit des représentants de l’ordre chargés de faire respecter la loi et de punir les contrevenants.

Voilà où ils en étaient arrivés aujourd’hui, à servir les humains, sans même pouvoir espérer de lendemain meilleur. Car on ne sait comment, probablement grâce à la magie, le cercle d’acier est systématiquement au courant de tous les débuts de rébellion, et ne se gênent pas pour les réprimer dans le sang. Ainsi, certain voyait le voyageur comme un loup au milieu de la bergerie et les langues avaient toujours du mal à se délier. Quant à lui, il appris à vivre dans cette cité plus ou moins comme un nain, il connaissait les quartiers à éviter, prenait soin de ne pas se trouver sur le chemin des patrouilles, car sa présence ici pourrait soulever de nombreuses questions.




Comme d'habitude, j'attends vos critiques avec impatience, et le prochain chapitre devrait arriver très prochainement.
Des commentaires ? J'ai bien peur de ne rien avoir de méchant à dire ! A part quelques rares fautes d'ortho (comme dans le 2ème chapitre), le style est toujours plaisant, l'histoire, bien qu'avançant un peu reste mystérieuse et prometteuse, (une bonne idée que ces nains brimés par les magiciens du cercle - à exploiter), bref, il faudra écrire la suite !
La suite est en cour d'écriture, mais avec la reprise des cours, cela risque de ne pas avancer très vite... En tout cas, merci pour les critiques (quelqu'elles soient d'ailleurs, car critiquer c'est prendre le temps de donner son avis).
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