Les défenseurs de Qeynos acclamèrent tandis que la brume se dissipait, laissant les cadavres des ogres dispersés à travers la plaine.
Ainara acheva un autre orc et appela son mari. "Ce nuage a fait la moitié du travail pour nous, Murbeck. Maintenant, tout ce qui nous reste à faire, c'est éliminer ces orcs, géants et gobelins."
"Un jeu d'enfant pour un halasien!" cria Murbeck. "Nous finirons ces bêtes en un rien de temps."
Elle ria pendant qu'elle brandissait son épée à nouveau. Elle appréciait la bataille, mais elle savait que les chances étaient toujours minces. Les orcs étaient déséquilibrés et confus, mais ils avaient toujours l'avantage du nombre. Bientôt ils réaliseraient ce fait, et recommenceraient à avancer.
Aimara regarda à travers le champs de bataille. L'avatar de la Flame dominait les orcs, ralliant les forces rallosiennes et ordonnant aux géants de maintenir leur position. L'avatar bougea sa main, et soudain une rangée de gnolls en feu chargea vers les qeynosiens.
"Par le Tribunal!" cria Murbeck. "Ces monstres ont mis le feu à ces pitoyables gnolls pour les utiliser comme armes vivantes!"
Les gnolls jappaient de douleur tandis qu'ils chargeaient follement les rangs des défenseurs. La tactique eu l'effet désiré, alors que l'armée de Qeynos commençait à reculer.
"Assez!" hurla une voix tonitruante, plus bruyante encore que le tonnerre. "Tu vas payer pour ce que tu as fais aux enfants de Brell!"
La bataille s'arrêta l'espace d'un instant. La voix semblait venir du sol lui même, comme si chaque rocher avait soudain reçu une voix.
"Qui ose me parler ainsi?" siffla l'avatar de la Flamme.
"Celui qui va te faire payer pour avoir piller les habitations des créations de Brell!" répondit la voix. "Dans ta faim de pouvoir, tu as cherché à consumer le monde entier, mais maintenant, c'est toi qui va être dévoré!"
La terre se mit à trembler violemment, et d'énormes crevasses s'ouvrir sous les pieds de l'armée rallosienne. Les orcs hurlaient tandis qu'ils tombaient, leurs cris étouffés quand les fissures se refermaient et les enterraient vivants. Orc après orc, ils furent avalés par la terre en colère.
"Non!" siffla l'avatar de la Flame, tandis que le reste de ses troupes commençaient à s'éparpiller et à fuire. "Tenez vos positions, c'est un ordre!"
Le ranger fit signe aux chevaliers d'attendre sur un pont proche. Ils chargèrent et encerclèrent la créature enflammée. "Maintenant," dit le ranger, "nous allons en finir."
"Ainsi tu penses que l'avatar du Dessous a renversé la situation moine? Je vais te montrer que le pouvoir de Zek ne peut être renié!"
Le moine tournait autour de la massive créature, les poings fermés. "Ce fut la fierté et l'ignorance de tes propres armées qui les a mené à leur perte. Urduuk a bafoué le temple de Cazic Thule et s'est fait un ennemi de l'avatar de la Peur, tandis que la mise en esclavage des gnolls a causé la contre-attaque de l'avatar de Brell sur les orcs. Maintenant, tout ce qui reste va se finir avec toi."
"Idiot! Tu ne peux me battre en combat!" L'avatar tira son épée de feu. "Si tout le reste échoue, au moins j'aurais le plaisir de te faire mordre la poussière!"
Le moine sauta en l'air et frappa le premier, mettant un coup de pied à l'avatar de la Guerre et le faisant reculer. L'avatar balança son épée, mais loupa, laissant une ouverture pour une série de punches.
Les avatars combattirent, se frappant l'un l'autre avec la puissance de leurs plans opposés. Le sol sur lequel ils combattaient commença à s'élever, formant un plateau en dessous d'eux. Sur les plaines en dessous, l'Ordre Cendré et les Chevaliers de Justice continuaient à combattre les restes des forces rallosiennes. La milice de Port Franc écarta les orcs des murs de la cité et avança sur le site de la bataille, une silhouette portant un casque les dirigeant.
Les chevaliers frappaient la féroce créature pendant que le ranger appelait la foudre sur elle. L'avatar s'affaiblissait, mais il brûlait toujours d'une fureur mortelle.
Le ranger regarda autour de lui. La plupart des orcs restant fuyaient vers le nord, bien que quelques poches de résistances tenaient bon contre les qeynosiens. Il pouvait voir un rude combat se dérouler entre un groupe de barbares et quelques uns des orcs les plus forts.
"Rejoignez moi chevaliers!" siffla l'avatar. "Je partagerais avec vous les vérités que le ranger vous cache!"
"Assez de mensonges!" cria le chef des chevaliers. "Retournes dans les abysses d'où tu es venu!" Et il enfonça son épée profondément au centre de la poitrine de l'avatar. La créature s'effondra au sol, des flammes giclant tandis que son essence commençait à se dissiper.
"Idiots!" siffla-il faiblement. "Votre victoire ne signifie rien. Le peuple de Norrath a à peine commencé à souffrir!" L'avatar s'effondra en une pile de cendre fumantes.
Le ranger ne répondit pas. Il dégaina son épée, la lame gravé d'anciennes runes. Il l'offrit au chevalier. "Pour te remercier, je te donne Maelstrom, la Lame des Tempêtes. Qu'elle te serve bien."
Le ranger fit demi tour et marcha lentement vers les portes de Qeynos, enjambant précautionneusement les cadavres de ceux qui étaient tombés et qui gisaient autour de lui.
Le moine relâcha toute sa fureur sur l'avatar, l'abattant avec un coup final. L'avatar de la Guerre glissa au sol, défait Le moine s'agenouilla pour récupérer et guérir ses blessures.
Un cavalier en armure sur un cheval noir atteignis le sommet de la colline et descendit de sa monture. Il marcha vers le corps de l'avatar déchu et souleva l'épée de ses mains sans vie. La lame brûlait d'un feu maléfique comme le cavalier la tenait devant lui.
"D'Lere!" appela le moine. "Cette épée ne t'appartient pas."
Le seigneur retira son casque pour révéler un visage balafré. "Bien sur que si, fou," répliqua-t-il. "Le Feu de l'Ame est maintenant là ou il aurait toujours du être. Je te remercie de me l'avoir apporté, et pour traduire les vrais ennemis de Port Franc devant la justice."
"Les vrais ennemis? Que veux-tu---"
Lucan marcha jusqu'au bord du plateau et fit face à l'armée en dessous. "Citoyens de Port Franc," appela-t-il d'une voix tonnante qui portait à travers le champs de bataille, "votre seigneur vous a mené à la victoire en ce jour! Maintenant, il est temps de réclamer justice aux criminels qui sont revenus dans nos terres! Retournez vos épées contre les Chevaliers de la Vérité et les Prêtres de Marr, et ne laissez personne en réchapper!"
"Es tu fou?" demanda le moine en colère. "Tu avais une chance de détruire le reste des orcs, mais tu préfères assouvir tes désir de vengeance mesquins?"
Lucan ria tandis qu'il remettait son casque. Il grimpa sur son étalon noir, et pointa le moine avec le Feu des Ames. "Sois heureux que je te laisse en vie, avatar. Ne pense pas que j'ai oublié notre passé. Je te suggère de retourner dans le désert et de ne jamais plus te montrer dans mon royaume." Il fit faire demi tour à son cheval, et descendit la pente du plateau.
Le moine se tenait debout, inquiet. "Rien ne change," se dit-il. Il serra le poing en espérant qu'il nétait pas trop tard pour aider les suivants de Marr qui avaient risqué leurs vies en lui faisant confiance.
Le ranger parcourait le champ de bataille à la recherche de survivants. Tant étaient tombés, tant qui avaient tout perdu pour sa cause.
Il vit une barbare agenouillée, son visage couvert de poussière et de larmes. Elle berçait un homme dans ses bras, le balançant doucement d'avant en arrière. Son armure était fendue par la flèche qui sortait de sa poitrine sans vie.
"Etes vous blessée ma dame?" demanda doucement le ranger.
La barbare leva les yeux vers lui. "Murbeck est parti après des orcs, même si je lui avait dit que nous les avions déjà battus. Il n'a pas remarqué les archers qui le visait. Il n'a jamais vu les flèches qui arrivaient." Elle baissa la tête et sanglota.
Le ranger baissa les yeux. Il n'avait pas de mot de consolation, pas de réponse à sa douleur. Il savait qu'il devrait bientôt quitter ce plan, et que cela laisserait les mortels comme elle seuls pour se préparer à ce qui allait venir.
"Tu as bien combattu mon mari," murmurait-elle. "Tu es mort en halasien, et un jour ton nom sera chanté dans les grands halls de notre peuple. Tu ne seras jamais oublié."
Le ranger déglutit, et fit demi tour, laissant la barbare à sa peine. Le prix est trop haut, se dit-il. Et c'est juste le commencement.