Albion - Mort d'un guerrier du clan McAvoy

 
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Argyhll observait depuis une colline les combats qui déroulaient dans la plaines. Le regard soucieux, il cherchait le point faible de l'adversaire. Les troupes de Northumbria attendaient derrière lui. Le baron Donnegann donnait ses derniers ordres avant de laisser Argyhll mener l'assaut. Le Seigneur Gwaerion faisait tourner ses lames dans ses mains, impatient de combattre. Argyhll leva les yeux vers le ciel rougeoyant dont on aurait dit qu'il était un miroir funeste, reflétant la plaines ensanglantée. Il profita de ce moment de répit avant de se jeter dans le chaos de la bataille, pour adresser une prière à l'Unique.

Se redressant, tenant fermement son épée Siffle-Coeur, il se mit à courir à la tête des soldats de leur fief. Ensemble, ils dévalèrent la pente qui plongeait vers la masse grouillante et obscures, là où, le brouhaha des armes ne laissaient plus même une place pour le chant des âmes... corps sans vie qui jonchaient le sol, piétinés par les combattants haletants, transpirants et saignants. La fatigue se lisait dans les coups plus lents qui s'abattaient avec la rage de survivre... et non plus de vaincre.

Levant son épée, prêt à frapper, bouclier en avant, il arriva au contact. Le choc terrible de la charge contre la ligne ennemie, se répercutait dans des claquements secs et assourdissant. Les coups volaient de toutes part et le sang coulait déjà à flot. Des cris de douleur se faisaient entendre. Argyhll percuta un premier ennemi de plein fouet, qui s'écroula à même le sol... celui-là mourra piétiné, Argyhll visait une autre cible, mais il fut bloqué dans son élan par une magie hypnotisante... Combattant par la volonté il finit avec toute la force de sa détermination par se désentraver et fonça sur l'énorme troll qui lui avait infligé cela. Il le frappa de toute sa force et l'abominable bête hurla de douleur, son cri allant se répercuter en écho avec ceux des autres combattants, qui s'échappaient de leur gorge, pour certains comme un râle, pour d'autres comme une rage.

Le baron Donnegann et le Seigneur Gwaerion le suivant de prêt, frappèrent à leur tour le même ennemi qui était à présent rouge de son sang. Malheureusement un guérisseur, invoquant les soins des Déïtés du Valhalla, eut raison de ses blessures...

Argyhll s'aperçut que toutes leur forces n'étaient pas là... Ils comprit rapidement que l'ennemi avaient attiré une parti des leurs plus loin afin de les diviser. Rageant, il se rassura un instant de voir l'un de leur clerc et un ménestrel présent. Il changea de stratégie, et criant des ordres aux troupes et à ses propres guerriers, Argyhll chargea un guérisseur. Il lui asséna un violent coup de bouclier de front. Le viking tint bon, mais étourdit par le coup il ne pu échapper au coup d'épée qui suivit, puis à la frénétique attaque du Seigneur Gwaerion. Quelques instants plus tard, et ayant reprit ses esprits, le viking profita que ses attaquants soient bousculés par d'autres combattants, pour se mettre à fuir. Argyhll força le passage et le prit en chasse, accompagné de son frère d'arme Gwaerion, et des siens qui le couvraient. Il arrivèrent à le rattraper et à le mettre à quelques pas de la mort... Mais le Seigneur Gwaerion, fut rapidement entouré et poussé à l'écart par les bousculades et tomba alors, sous le coup d'une lourde masse, qu'un troll lui abattit dans le dos et de sorts meurtriers incantés par des prêtres d'Odin et de Hel qui surplombaient l'aire du combat. Il ne put se relever, assommé par le choc... Le Baron Donnegann, prit à son tour en chasse par l'ennemi se retrouva meurtri au sol, malgré l'aide que lui portèrent de vaillants chevaliers et autres hommes en arme.

Désemparé, Argyhll répondu à une brise d'espoir qui lui fit relever le visage... Des cris résonnaient comme mille rugissement de lions en furie... Une charge... les armures étincelantes des chevaliers d'Albion. Débordant de la colline ils chargèrent telle une nuée d'étoiles scintillantes, leur cuirasse aveuglant l'ennemi. Argyhll brandit son épée "Siffle-Coeur" et s'acharna sur un ennemi qui mourut sous le coups de deux flèches venues transpercer sa gorge. Malheureusement pour lui, ce fut à son tour de tomber sous les coups... gisant au sol dans son sang, Argyhll à demi conscient, maudissait ces barbares ennemis. Ses hommes autour de lui, continuaient à le défendre, la bataille reprenait de l'ampleur, le sang tachait chaque brin d'herbe, signant ici un triste hommage pour ceux qui étaient tombés.

Au bout de ses forces, Argyhll tenta de se relever... saisit Siflle-Coeur dans sa main et, à genou, voulu s'aider de cette dernière pour se redresser... mourir s'il le fallait... mais certainement pas en agonisant. Mourir.. sous les coups... mourir droit comme les murs de Camelot. Mourir comme un Highlander... l'épée à la main dans sa dernière heure. Non ! Mourir... à la veille de son mariage... son aimée l'attendait... qu'adviendrait-il d'elle... une plus grande douleur encore s'insinua en lui... celle de perdre son amour, de faire son malheur au travers de la mort. L'idée lui était insupportable... il survivrait car il le devait... un serment lui interdisait de passer à trépas. Argyhll porta la main à sa cuirasse éventrée qui laissait le sang ruisseler. Les tambours de guerre de Midgard faisaient trembler le sol et l'écho se répercutait dans sa tête comme le martellement de la mort aux portes de la vie. Les chevaliers d'Albion combattaient à présent et vengeaient les morts, mais l'ennemi, qui supporta avec difficulté la charge d'Albion, résistait malgré tout. Le regard flou, la douleur le tiraillant, Argyhll se releva dans un ultime effort en chancelant. Il tenait sur ses jambes affaiblies, s'aidant d'un javelot pour se maintenir. Le bras plié, la pointe de son épée relevée...

Argyhll avança soutenu par Dànaidh, l'un de ses neufs guerriers, les autres combattant sur leurs arrières pour les couvrir. La fureur ne l'avait pas quitter... il avait vu tomber tant d'hommes. Il ne supporta pas l'idée de quitter le combat et voyant que ses propres amis, en le baron Donnegann et le Seigneur Gwaerion avaient été relevés et combattaient à nouveau, aidés des renforts, il décida de retourner au combat. Le fracas des armes d'Albion sur les boucliers Midgariens rentrait en lui comme un appel au combat. Il refusa d'être soigné et criant l'adage de son clan il chargea l'ennemi à nouveau. Il s'écarta de la masse avec ses neuf guerriers pour attaquer un chaman troll qui incantait depuis les sous bois. Il se jeta sur lui et la pointe de son épée vint s'enfoncer dans le panse de la bête qui, d'un coup brutal, le projeta contre un arbre. La bête ayant hurlée assez fort pour se faire entendre des siens, plusieurs guerriers vikings, se détachant du front, fondirent sur eux.

Argyhll se releva tant bien que mal, à nouveau aidé par Danaidh... Mais lorsqu'il fut debout, adossé à l'arbre, son visage blêmit. Son compagnon, son frère d'arme, murmura un : "Pour le le clan... toi mon Rik et presque frère..." en se laissant aller contre lui. Argyhll le soutint pour qu'il ne tombe... il entendit seulement les cris de rage des autres guerriers qui, emportés dans une furie sanguinaire, abattirent le troll avec toute la violence de leur colère... les Vikings fuyaient déjà, apeurés entre la tournure du combat dans la plaines et le regard haineux des guerriers d'Argyhll qui les poursuivirent.

Ce dernier était là... soutenant son ami, son frère... tombant à genou avec lui. Sous son heaume les larmes coulaient... l'ombre de la mort venait de voler la vie de celui-ci... Argyhll le serra dans ses bras, se refusant presque de le voir gésir au sol, inerte, sans vie... La douleur accabla son coeur... son âme mise à mal. La poitrine étreinte, le souffle court... il regardait les yeux de son guerrier encore ouverts et figés qui le fixaient. Il n'entendait plus, ne voyait plus... il était là, face à la mort. Le regard froid de cette triste chimère qui le dévisageait à travers les yeux de son frère. Le sang arriva aux lèvres du guerrier, comme si son âme refusant de le quitter, s'était accrochée avec ses griffes depuis le coeur de ce dernier... dessinant là, sa dernière cicatrice... son dernier combat.. échapper à la faucheuse. Un cri de tristesse, de colère mêlé d'incompréhension s'échappa de la bouche d'Argyhll... il saisit l'épée de son guerrier et la lui mit dans la main, serrant cette dernière de la sienne pour qu'il n'en lâche pas la poignée. Il le serra contre lui, dernière accolade à son frère d'arme... ami et conseillé, guerrier qui le suivait depuis plusieurs années à présent. Mais aujourd'hui sa vie l'avait quitté... en l'espace d'un instant. Lorsques les huit autres revinrent, ils se mirent à genou autour d'Argyhll. Ils sortirent leur épée et s'entaillèrent la paume de la main pour déverser leur sang sur le sol. Marquant ici le lieu où l'un d'eux était tombé. Faisant la promesse de le venger et de ne jamais l'oublier. Argyhll fit de même, en retirant son gantelet et en se coupant sur la lame de l'épée de Dànaidh. Puis, après avoir adressé une prière à l'Unique et gardé le silence quelques brèves minutes, ils le soulevèrent ensemble et l'emmenèrent. Argyhll regarda au loin, les chevaliers d'Albion qui avaient repoussés l'ennemi... Une victoire qui pour lui avait le goût d'une défaite... Le prix d'un ami qui avait donné sa vie pour lui... pour l'aider à se relever.

Ils quittèrent le champ de bataille et après avoir installé le corps de Dànaidh sur un support de fortune, tiré par la monture d'Argyhll, il prirent la route de la forteresse d'Albion en les terres d'Hibernia. Aidé par la savante magie des mages, ils se retrouvèrent à Glasgow sur les terres du clan McKeen. Là dans le sous sol du relais de leur clan, le défunt fut lavé par les guerriers et habillé avec son plus bel équipement pour son dernier voyage. Il avait été emmené par les guerriers et les mages à Hull pour la veillée du corps qui se déroulerait le lendemain au soir. Ensuite, il serait emmené à Mull afin d'être enterré sur l'île de Bothan, cimetière du clan. Allongé à même le sol, face à l'autel, à l'intérieur de l'église de Hull, son épée posée sur son corps, Dànaidh gisait, préparé pour rejoindre ses ancêtres. Argyhll attendait prêt de la cheminée du relais de Glasgow. Il devait le lui annoncer et lui dire que le mariage serait repoussé. Il devait faire le deuil de son guerrier, de son ami et presque frère. Quand Saphyr rentra il ne lui dit mot de ce qui était arrivé. Il réparait son pourpoint matelassé. Un clerc de son clan l'avait soigné. Mais sa douleur n'était pas celle du corps... une place dans son coeur était vide, la solitude soufflant dans son âmes, apportant son lot de turpitudes. Il écourta une visite... son coeur n'était pas à la discussion. Saphyr blottit dans ses bras, il retenait ses larmes. Elle avait su lire sur son visage... il n'eut qu'a confirmer d'un "oui" enroué. Il regardait les flammes pour sécher ses yeux scintillant... en vain. Saphyr lui demanda la permission de veiller le corps avec lui. Il accepta. Pour l'heure il souhaitait juste être avec elle, seul... juste sa présence, réconfortante... combler ce vide et empêcher qu'il grandisse. Il avait perdu un guerrier qui lui avait voué sa vie. Guerrier qui était devenu un ami, puis un frère.... Argyhll serra Saphyr dans ses bras, croyant retenir ses larmes, qui coulaient déjà de ses paupières... Il gardait le regard droit et fier.

Ainsi prit fin la vie de Dànaidh Gaellig McAvoy


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Message roleplay
Funéraille d'un guerrier.
Il était tard, la nuit avançait lentement, cadencée par la marche funèbre des battements de coeurs de ceux qui veillaient le corps de Dànaidh en cette heure. Argyhll était à côté du corps étendu à même la pierre, face à l'autel. Les yeux du défunt étaient clos, il reposait là comme l'homme solitaire avant de s'endormir, qui adresse une secrète prière, en regardant le ciel. Le silence régnait, veillant ici, comme une entité à part entière. Argyhll retenait ses larmes, maîtrisant ses traits, le visage impassible. Regardant son ami, les yeux implorant une résurrection impossible. Ses yeux brillant étaient éclairés par un rayon de lune improbable, qui se reflétait dans la lame de l'épée, posée sur le défunt allongé. Dànaidh avait le visage détendu, comme si la chaleur l'ayant envahit lui offrait là un voyage agréable. Argyhll se rassurait de le savoir déjà au côté de l'Unique, veillant à présent aux côtés de ses pères à ce que le clan soit préservé de toute misère.

Un hululement lugubre et pourtant plein d'espoir, descendit de la gueule béante du cloché plongé dans le noir, où sommeillait la cloche qui résonna imperceptiblement, comme pour répondre au cri du hibou, saluant. Hibou accompagnateur, volatile familier d'une ancienne déité romaine de la guerre. C'était le cri déchirant qu'adresse à son enfant, une tendre mère. Il rendait là un hommage dernier, au guerrier qui était tombé dans l'honneur, celui qui avait fait l'acte de bravoure pour sa dernière heure. Argyhll tentait par moment, au son des hululements, de capter du regard, l'animal majestueux qui veillait depuis le cloché comme la lune dans les cieux.

Zahikell Luthias McAvoy, clerc du clan McAvoy et oncle d'Argyhll, se levait par intermittence de son banc, pour aller remplir les encensoirs avec de nouveaux encens. Dans l'église, les membres du clan du village de Hull et de ceux qui avaient fait le déplacement, rentraient et sortaient après avoir veillé le corps plus ou moins longtemps. Chacun venant saluer la dépouille du brave, le regard triste et grave. Les huit guerriers qui suivent Argyhll ou qu'il aille, ici et là dans ses voyages et ses campagnes, fixaient leur frère d'arme tombé... le neuvième, que la mort avait emporté. Saphyr, la promise d'Argyhll, avait veillée le défunt avec eux, durant de longues heures. Puis, exténuée, elle était repartie pour la forteresse de Caer Nova en la cité de Monkchester pour y attendre son aimée... lui laissant le temps de veiller, de se retrouver seul une dernière fois avec son ami et presque frère. Au petit matin, Argyhll avait reprit la route, laissant le père Zahikell et ses acolytes mettre le corps dans un cercueil et de préparer le voyage pour l'île de Mull. Exceptionnellement, Argyhll avait demandé à des mages de préparer un voyage magique afin de gagner du temps... il voulait rapidement placer dans son tertre, le corps de Dànaidh.

Lorsque Argyhll fut arrivé à la cité de Monkchester et rentra dans la forteresse, il se dirigea vers les remparts de celle-ci. Là, dominant le paysage depuis la haute muraille, il tentait de calmer son coeur qui remuait comme l'enfant à naître qui trésaille. Le vent caressant son visage lui apportait là, un murmure consolateur, un message venu d'ailleurs... un souffle transportant des mots imprononcés qui s'adressait à sa peine en passant par ses sens. Ses larmes fuyaient dans le vent avec ses pensées et ses regrets.

Le froid lui rappelait qu'il était bien vivant et son corps figé subissait le cruel engourdissement. Il n'avait pas envie de bouger, simplement de rester et de contempler l'horizon, dans l'espoir d'apercevoir au loin, qui reviendrait, son guerrier, son ami fidèle qui était parti à jamais... Il n'y avait plus là, l'ombre de la raison, mais celle d'une illusion, guidée par la passion. Il passa plusieurs heures debout sur les remparts, seul, priant l'Unique d'accueillir son ami et presque frère, avec l'honneur réservé au brave. Sa respiration était lente, ses poumons étreints par la poigne de la tristesse qui faisait entrave. Le vent soufflait un peu plus fort à présent, s'engouffrant dans sa chevelure, soulevant sa cape, et faisant danser dans une gestuelle minimaliste et incohérente, l'écharpe de soie accroché à son bras gauche. Argyhll la regarda, c'était un cadeau de Saphyr, celui d'une dame à son champion. Argyhll se rappela le jour où elle la lui offrit. Elle rougissait, timide et gêné, elle qui n'était pas une "Dame", en demandant à Argyhll de bien vouloir la porter. Ses yeux scintillaient de joie quand il avait accepté, comme un rêve qui se serait réalisé. Attachement du coeur et non pas à la convenance d'une étiquette... un serment sur l'honneur.

Argyhll se sentit un peu soulagé en pensant à son aimée et levant la tête vers le donjon de la forteresse, décida d'aller voir si Saphyr s'était réveillée. Il lui semblait que la montée des marches du donjon lui demandait un effort, à chaque pas, un peu plus grand, comme s'il faisait l'ascension du mont de son propre pardon... Accepter, malgré le coeur qui saigne, de dépasser sa peine. Il entra dans sa chambre et trouva Saphyr debout, prêt d'une meurtrière. Elle tremblait sur place, observant par l'étroite ouverture, le regard dans le vide. Elle n'avait pas remarqué sa présence. Argyhll s'approcha d'elle et l'entoura d'une cape de fourrure. Ils discutèrent longuement, la fatigue et la tension les firent céder quelques instants à l'emportement. Ils se réconcilièrent aussitôt, reconnaissant leur peine et leur tourment. Saphyr tremblait de plus en plus et la fièvre semblait se saisir d'elle. Argyhll s'occupa d'elle toute la journée et veilla la nuit suivante pour calmer sa fièvre comme il le pouvait. Il mit de côté sa fatigue, mais à l'aurore, finit par succomber au sommeil, exténué. Le lendemain matin profitant que la fièvre se soit calmée, il ordonna que les mages préparèrent leur départ pour l'île de Mull, terres des McAvoy.

Lorsqu'il furent arrivé la bas, lui et saphyr, ainsi que ses guerriers et d'autres membres du clan, il prit soin d'aller coucher son aimée lui même dans sa demeure de Saoirse. Après l'avoir veillé jusqu'au début de l'après midi, il partit avec son consentement pour se rendre aux funérailles de son défunt ami.

La procession débuta depuis Saoirse même, village où siège le chef du clan lorsqu'il se trouve sur l'île et où demeure son représentant. Argyhll habitant la baronnie de Northumbria, avait choisit avec l'approbation des chefs des dix villages d'en nommer un pour le représenter sur l'île de Mull. Cynan Argaïl McAvoy était l'homme en question. Un cousin d'Argyhll de la lignée de Ceard, père de krystenn Elenn McAvoy qui habitait, elle aussi, en Northumbria. Le corps de Dànaidh avait été posé sur une sorte de civière faite de lance et de targes, dont celle du clan McAvoy. Les huit guerriers, fidèles compagnons du Rik, en étaient les porteurs. Faisant à leur frère d'arme ce dernier honneur. Les clercs entamèrent des chants pour le repos de l'âme du défunt et des louanges à l'Unique. La précession funèbres chantaient avec eux... les larmes, pareilles à des notes de musiques lancinantes, coulaient sur les joues de ses proches. Argyhll avançait à la suite du défunt avec la famille de celui-ci. Les frères d'Argyll étaient venus ; Kahedinn, Ingwel, Eoghann et même Demecia leur toute jeune soeur. Sa cousine krystenn de même était présente. On rendait là l'hommage à un grand guerrier, mort pour le clan. Guerrier de talent... mais mort si jeune... il n'avait pas eu le temps de laisser derrière lui une descendance.

Après la courte traversée par voie de mer jusqu'à l'île de Bothan où le corps devait être mit au tertre, la procession marqua une pose sur la plage afin que tous soient présents. Puis, elle reprit sa route pour monter sur le plateau que formait l'île. Là haut, ayant déposé la civière à terre devant le tertre, la procession forma un cercle autour du monticule de terre. Les clercs donnèrent les bénédictions dernières. Ils laissèrent ensuite la famille rendre un dernier hommage à Dànaidh... ensuite vinrent ses huit frères d'armes. Ils s'agenouillèrent chacun à leur tour devant le corps, en présentant leur arme à ce dernier et en déposant une des leurs sur les bords de la civière. Argyhll fit de même, restant un moment à genou, le regard fier, les yeux rouges trahissant son émotion. Puis il se releva et alla déposer une hache à côté du défunt... arme qu'il possédait depuis plusieurs années et que Dànaidh avait manié une fois déjà au combat. Il posa sa main sur celles de ce dernier, jointes sur son ventre. Il se leva en inclinant la tête respectueusement. Dernier salut à son ami et presque frère...

Les clercs s'avancèrent et soulevèrent à leur tour la civière en entamant dans un murmure une prière qui fut couverte aussitôt, par un chant d'adieu que commencèrent ses frères... bientôt suivis de tous. L'émotion était grande, mais pour ce dernier salut, aucun ne pleura, pas une larme... ils chantaient pour son voyage, pour sa nouvelle vie. Les clercs étaient ressortis et une lourde pierre fut roulée pour en clore l'entrée. Le regard fièrement tourné vers le tertre, ils contemplaient la dernière demeure terrestre, d'un corps quitté de son âme qui ne serait pas en reste.

La procession repartît ensuite de manière bien moins cérémonieuse, la famille restant quelques instant encore, accompagnés de Argyhll, de ses frères de sa soeur et de ses huit guerriers. Plus tard, Argyhll se retrouva au chevet de Saphyr et veilla sur elle la nuit qui passa, priant pour que son aimée se rétablisse.


Ainsi se déroulèrent les funérailles de Dànaidh Gaellig McAvoy qui périt bravement dans la bataille.
 

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