Broc - Albion - De Continentia

 
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Je me permets de déposer ici un texte assez long, qui fut écrit par un vieil ami et moi-même. Il conte un dialogue entre un Archer d'Albion (Firfin) , n'ayant que peu de respect pour les dogmes de l'Eglise d'Albion; et un vieux Moine (Sepultus) tentant de lui ouvrir l'esprit...

Dialogue 1 , Firfin

Que nos aimables lecteurs ne nous en veuillent point, mais une histoire se doit d'être continuée en ces lieux; à la demande expresse du Père Sepultus...

Le Père Sepultus avait ce don inné pour vous fourvoyer dans les situations les plus inintéressantes ; aux instants précis où justement, Dame Nature vous mettait en vis à vis de l’une de ses nombreuses merveilles. Las ! Au lieu d’aller courir donzelle ; je me vis dans la triste obligation de partir rédiger cet immonde essai ; pour lequel bien entendu je n’avais ni inspiration, ni même une quelconque vague idée des horreurs que j’allais devoir coucher sur papier…

De Continentia…de l’abstinence…traiter de l’abstinence…en voilà une drôle d’idée ; n’étais-je point connu pour être le pire des exemples en la matière ?

Je me dirigeais donc, traînant mes bottes de cuir fin ; laissant tout de même traîner mes yeux ivres de luxure sur les fessiers & gorges rebondies des quelques servantes qui vaquaient de-ci, delà…Oh, non point que le fait de me plonger dans un quelconque ouvrage ne soit pour moi torture, mais devoir écrire sur l’abstinence me semblait plus qu’impossible. Un peu comme si j’osais demander à Maître Duncon d’écrire un ouvrage sur la Paix dans le monde. Enfin, soit ; il allait falloir s’y mettre…

Poussant la lourde porte de chêne, ornée de sculptures d’or fin ; j’entrais dans le sein des seins ; lieu qui allait devenir ma prison pour les heures ; voire les jours à venir : la Bibliothèque…

Ah ! Foutre Dieu ! Comment donc écrire sur un tel sujet ; ayant sous les yeux la sublime Bibliothécaire ? Tout en cette donzelle aspirait en luxure & lubricité ; un délicieux visage , à peine rosée, respirant la piété à plein nez ; une gorge que l’on devinait magnifique, dont nul homme normalement constitué n’aurait refusé d’y plonger les lèvres…Et des yeux ! Oh mon dieu, des yeux ! Si purs, si délicats ; un regard tant emplit de candeur, que j’aurais volontiers vendu mon âme pour y déposer ne serait-ce qu’une maigre étincelle afin qu’elle goûte les mets auxquels elle se refusait ; de par sa piété…

Je me mis donc à l’ouvrage, m’emparant des mes plus belles plumes ; de mes encres les plus pures ; bien décidé à jouer moi aussi un tour au Père Sepultus…

Dialogue 2, Firfin :

De Continentia

Ne point vivre des nourritures terrestres, mais de celles de l’esprit, ne point ourdir ce que mande votre corps à pleins poumons mais obéir à ce que commande la morale bien pensante ; ne point se livrer au stupre, à la luxure ; mais aux dogmes de notre Eglise. Et résumons tout ceci en une seule phrase : refuser ce que veut le corps, au profit de ce que l’on veut pour vous. Enhardissons nous donc en écrivant la chose suivante : préférer répandre la peur, la haine ; préférer donc détruire ce que Dame nature mit tant de temps à concevoir aux plaisirs si simple que celle-ci vous a offert.

Enhardissons nous plus encore, et plus loin encore fouillons ces choses là ; ne laissons point notre esprit dériver à de libidineuses idées, et forçons le à garder ces précieuses barrières bien encrées en lui-même ! J’ais moi-même souvenance d’un de ces moments de faiblesses, que je ne puis m’empêcher de vous conter ici…

De Continentia : la faiblesse

Depuis que la guerre ravage nos terres, nos jours & nos nuits se succèdent, sans grands changements. La faucheuse brûle les vies de nos pairs, nous prenons celles de nos ennemis ; les forts tombent et sont repris, laissant derrière eux leurs innombrables cadavres ; laissant derrière eux veuves éplorées, familles brisées ; orphelins & orphelines. Ainsi furent érigées les lois de la guerre. Ainsi en a t’il était décidé par les pensées de ce monde…

Le royaume d’Albion se préparait à une attaque de grande ampleur, ayant pour but de récupérer le précieux Bâton de Merlin ; et la tache qui me fut confiée était de partir surveiller, espionner les frontières Hiberniennes ; et comme d’habitude, de causer le mal à nos ennemis de toujours ( qui se souvient de qui déclara la guerre ? ) si l’occasion s’en présentait. Mes qualités furtives me permirent d’approcher sans danger nombres de forts ennemis ; de compter les gardes, de surprendre quelques mouvements de troupes…ainsi que de surprendre une Mage Elfe, proche des rives du lac des Gorges de Cruachan.

Tapis dans les ombres, j’armais le coup ; bandant mon puissant Arc d’Arcania. La cible était immobile, une proie facile…facile d’autant plus que la vile était en lutte avec une des nombreuses créatures pullulant les lieux ; le monstre semblait d’ailleurs bien proche de la victoire… Je lâchais la corde ; et la flèche vint se ficher droit dans le cœur…de la bête…

L’Elfe tourna le regard vers moi, surprise ; attendant alors que j’agisse de même à son égard ; je ne puis m’y résoudre…

Nous passâmes les heures suivantes assis, l’un à côté de l’autre ; contemplant nos visages, nos regards, écoutant les mots sans les comprendre, effleurant nos corps sans les détruire. S’offrant l’un l’autre plaisir & tendresse, plus que vilenies et trahisons. Je ne conterais point la suite ici ; car tel n’est le sujet…

De continentia : le mal

Oui j’ais trahis ; oui, je ne l’ais point tué, oui, je n’ais point tué cette Elfine, qui comme nombres de ses frères & sœurs a probablement enlevée moultes vies en Albion. Je ne l’ais je ne l’ais point tué, je l’ais aimé ; je ne lui ais point perforé le cœur d’une flèche de bois & de métal, mais de cœur et de passion. Je mérite probablement la mort, pour celle que j’ais refusé de donner. Et sachez que je m’en moque, que je m’en contrefous comme de la pire des punitions.

J’ai cédé, j’ais oublié l’espace d’un instant, en temps de guerre ; quels étaient mes devoirs. Et je vous pose par là même la question : le jeu n’en valait il pas la chandelle ? J’ai commis le péché de chair avec cette Donzelle, je l’ais aimé en lieu et place de la tuer ; j’ai goûté ses lèvres en lieu et place de sa destructrice magie, nos corps se sont unis ; en lieu et place de voir nos tripes se répandre au sol.

Je suis donc fautif d’avoir cédé à l’abstinence, fautif d’avoir désiré cette Ennemie ; mais soyez sûr d’une chose, ni elle, ni moi ; vous ne reverrez tuer pour un quelconque dogme, pour une quelconque pensée, pour une quelconque idée qui n’a aucun sens. Je préfère ma petitesse, je préfère être un traître, un lâche ; plutôt qu’un meurtrier.

Je posais alors ma plume, je n'avais vu le temps passer à rédiger ces quelques lignes. J'éprouvais de drôles de sensations; mon esprit allait dans le vague, tout comme mon être. Drôle de punition, j'en étais au point de me demander si je ne devais pas remercier le Père Sepultus de m'avoir fait ainsi réfléchir. Mais peut-être étais-je aller trop loin ? Plus loin qu'il ne l'avait voulut ?

Dialogue 3 , Sepultus :

Loin des turpitudes qui agitaient le cerveau fertile de son protégé, le père Sepultus trottait gaiement dans les couloirs de l'Académie (enfin aussi gaiement qu'un moine se levant toutes les quatre heures pour les messes pourrait l'être..).

Nul n'est immortel en ce bas monde, et la satisfaction de laisser un héritage intellectuel emplissait le bon moine débonnaire d'une joie quasi-paternaliste.

Le propre de l'homme d'église n'est-il pas de garder son troupeau loin du malheur et de le conforter dans la sagesse morale la plus irréprochable ?

Il est bon de savoir qu'un garçon comme Firfin, et il n'en doutait point, transmettrait à son tour à ses enfants et à sa douce moitié, fécondée dans l'amour de la morale, ses quelques enseignements, fruits d'une vie passée au service de la plénitude de l'âme.
...Et puis, mais ça il ne le disait pas, encore osait-il à peine y penser, c'était un brave garçon ce Firfin, et faut-il l'avouer, si la voies de l'église ne s'était pas révélées à lui, il aurait apprécié la douceur moiteur d'une vie familiale, où un bambin crotté l'aurait regardé avec des yeux emplis de compassionet d'amour, des yeux comme ceux de Firfin...

Certes avoir un fils comme Firfin n'aurait pas été une partie de plaisir
(comme par exemple, les riantes soirées brochettes-évangiles qu'organisaient les membres de l'Académie). Combien de fois, ô Dieu, avait-il soustrait l'intrépide garçon des bras revanchard d'un mari trompé ? Combien de fois, lui avait-il permis de sortir de l'enceinte sacrée pour y retrouver je ne sais quelle Lilith au corps cuivré comme le bronze patiné que le leste artisan lustre patiemment dans le silence pesant de son atelier et à l'odeur suave de la goyave fraîchement cueillie par de frêles ondines qui....... Huum...

Bon.. laisser mon cerveau galoper comme le zêlé destrier le long de la grêve me causera des ennuis un jour. Laissons là et allons voir plutôt combien patient se montre mon élève.

Le moine accèléra le pas, ses sandales de cuir rythmant monotone les dalles fissurées et se dirigea vers la lourde porte menant à la bibliothèque.

A mesure qu'il s'approchait de la salle, il ne put s'empêcher d'être pris d'un élan d'affection non contenue et se dit qu'il avait peut-être été trop dur avec ce garçon.

La journée s'annonçait douce et lumineuse, il lirait ce que son élève avait écrit puis le libérerait pour la fin de la journée. Après tout, Firfin était comme les jeunes de son âge, papillonnant par ici, butinant par là, mais ça n'aurait qu'un temps, il en été sûr, bientôt Firfin deviendrait mari aimant au bras d'une joviale épouse.....

Dialogue 4, Firfin :

Je me frottais les yeux un instant, j’avais écris bien plus que je ne l’aurais imaginé ; j’avais couché sur parchemin bien des choses que dont je ne soupçonnais l’existence ; et c’est adressant un bref salut à l’appréciable Bibliothécaire que je pris congé de cette mine de savoir qu’était la bibliothèque.

Ce diable de moine, forçant mes écrits m’avait à présent embrumé l’esprit. Oh, non point que mes idées en étaient changées, je dirais qu’elles n’en étaient devenues que plus extrêmes. Je ne comprenais plus mes semblables ; je ne comprenais plus quelles étaient ces semi vertus auxquelles ils se raccrochaient tous désespérément ; quels étaient donc tous ces péchés qu’ils avaient dut commettre pour s’imposer des vies aussi pleines de sacrifices, de carcans, de frontières et autres vilenies.

Je poussais la porte ; la nuit était bien avancée au dehors, l’on aurait même put dire que le soleil ne tarderait point à caresser de sa douce chaleur les corps de toutes ces donzelles que toute une nuit d’écrits m’avaient empêchés d’honorer comme il se doit. Je m’asseyais sur un des épais murs de pierre bordant la coursive ; et ouvrant mon écrin de velours, j’en tirais quelques herbes aux vertus quelques peu hallucinogènes.

Aspirant quelques bouffées de précieuses fumées, je devinais ; plus que je ne vis, arriver le Père Sepultus. Et bien, foutre cul, l’on puit dire de cet homme ; à défaut qu’il soit solide, qu’il était tenace ! Sa voix tonitruante fit résonner toute la coursive ; et j’aurais alors été prêt à parier que même un soldat ivre mort du côté de Lyonesse l’aurait entendu brailler ainsi.
- Bonjour Mon Fils ! La nuit semble vous avoir porté grand conseil, je ne m’attendais point à te voir encore ici !
- En effet mon Père, elle m’a porté grand conseil ; et je me vois dans l’obligation de vous remercier de cette agréable corvée qui fut mienne.

Avez vous déjà contemplé un poisson rouge, subitement paralysé par un jeune mage imbécile s’essayent à ses sortilèges ? Et bien la vision qui fut mienne s’en rapprochait terriblement. Père Sepultus, la bouche en O, comme un cul de poule, semblait tout autant surpris que ne l’aurait été le célébrissime Neoragorn, découvrant que 1+1 faisaient 2.
- Parlez mon fils, parlez donc !
- Vous m’avez rendu un bien grand service mon Père, je comprend bien mieux certaines choses, à présent…les vices ne sont point ce que l’on nomme ; ni même les vertus…et si j’osais, je dirais…Il n’y a pas d’horreur qui n’ait été divinisée, pas une vertu qui n’ait été flétrie…vous avez fait votre chemin de fort belle manière, éclairé mon esprit à un tel point que je ne saurais vous remercier…

Dialogue 5, Sepultus

Ah ?...Ben très bien très bien, mon fils. Je suis aise de vous savoir gré de mes quelques enseignements, puissent-ils être le phare dans votre tourmente.

Permettez, mon fils, que je m'asseye un instant ? Les journées deviennent on ne peut plus longue au fil des ans, et puis la journée est si belle.

Le vieux moine retroussa sa tunique, dévoilant de bien tristes jambes, usées et veineuses. Il sortit d'une de ses innombrables poches une vieille pipe d'ivoire et l'alluma sous l’œil rigolard de son élève.

Voyez-vous, Firfin, la plus grande erreur de notre époque est de croire l'enseignement religieux et moral caduque. Les gens estiment que cet enseignement est passéiste et ne concerne qu’une époque révolue. Certes les temps ont bien changés mais la foi subsiste.
Je suis peut-être vieux et borné ( si si ) mais je ne suis pas aveugle, Firfin. Je vois bien le mal qui ronge les hommes. Je le connais, je l’ai vu à de nombreuses reprises enflammer les foules jusqu’à la démence. Ce mal porte un nom, mon fils, la reconnaissance.

Nous sommes à l’aube d’une période où l’homme se sent anonyme, un homme parmi des milliards. Regardez nos fiers guerriers partir l’épée luisante vers des contrées qui ne le sont pas. Je suis réaliste mon enfant, je sais que la plupart de reviendront pas. Pourtant, tous les jours, ils se battent jusqu’à l’épuisement. Pour le plus grand nombre, comme notre seigneur Ezekiel, c’est la foi qui les motive. Une foi pure, sans faille, aveugle et salutaire. Mais pour le reste, regardez Firfin, la plupart ne sont que des gamins apeurés, qui cependant sont de toutes les batailles.
A votre avis, mon fils, quelle peut-être la raison de leur engagement ?

Rapidement, sentant que la réponse de son élève ne serait pas forcément celle qu’il attendait, le moine enchaîna.

La reconnaissance, Firfin, la reconnaissance. Les hommes oeuvrent pour différentes raisons mais toutes concernent la reconnaissance.

L’artiste en herbe ne souhaite qu’une chose, que son œuvre soit appréciée et qu’il soit reconnu par ses pairs. Et le jeune soldat s’engage au front afin qu’il soit distingué par sa bravoure et que ses supérieurs lui apportent la reconnaissance qu’il mérite.
Et pour arriver à ce résultat, l’homme est à un carrefour : soit il prend la voie de la vertu, soit celle du vice. La voie de la vertu étant la plus difficile car la reconnaissance est souvent tardive voire posthume.
Vice et vertu se retrouvent donc enchâssés dans le même écrin. Ces deux voies mènent au même royaume.
Le Seigneur Démon n’est-il pas l’exact reflet de cette dualité ? Avant d’être Satan ( du nom hébraïque l’adversaire) et régner dans les limbes, il fut Lucifer (la Lumière), ange parmi les plus beaux à siéger au Palais Lumineux.

Et l’homme porte en lui la trace de ce double visage, cherchant sans cesse à éprouver sa foi en la soumettant à toutes les vicissitudes. Comme l’a fait Origène.

Disciple de Clément d'Alexandrie, Origène a été l'un des plus grands théologiens de l'école d'Alexandrie. Sentant sa foi basés sur un doute ( de Son existence), il est parti dans le désert afin de Le rencontrer. Ne le trouvant pas, il s’est alors adonné aux plus terribles vices que la terre porte en son sein.

Puis, lassé sans doute, curieux sûrement, il est revenu dans le désert pour Le trouver. Et là, nous dit les textes, il L’a trouvé. Il s’est alors repenti et s’est empressé de rédiger un texte que nous connaissons sous le nom de « Péchés capitaux ».

Pour résumer ma pensée, mon fils, alors que je vous vois sceptique, je dirais ceci :

Le vice est un moyen pour l’homme de se sentir différent et reconnu car ne supportant pas l’uniformité. Mais cette voie, mon fils, est une voie sans issue, car une fois toutes les vicissitudes accomplies, que lui restera-t-il ? Quand on habitue un corps à recevoir de la nourriture abondante, il lui est difficile de se rassasier, à moins de lui en procurer plus et plus encore, alors que la vertu dispense ses bienfaits petit à petit….

Dialogue 6, Firfin :

Le jour pointait le bout de son nez, et les mots de Père Sépultus se mêlaient les uns aux autres, en d’incompréhensibles phrases. J’entendais plus que je n’écoutais ce bon vieux Moine. Par défi ? Par politesse ? Les herbes d’Avalon, dont les volutes dansaient au cœur même de mon esprit, m’enivraient tellement l’esprit que je n’aurais pus affirmer avec certitude l’une ou l’autre chose…

J’aimais bien ce Moine. Je ne sais pourquoi, mais j’appréciais cet homme. Je voyais en lui un colossal parieur, un homme qui avait fait un pari gigantesque et on ne peut plus risqué ; un homme qui avait voué sa vie à n’en connaître aucun plaisir, à n’en concevoir que les côtés les plus inbuvables. Un homme qui avait voué sa vie à croire en la Sainte Lumière ; enfin, en une facette de la Sainte Lumière. Et s’il se trompait ? Y avait-il jamais pensé ? Probablement que lorsque sa dernière heure viendra ; cette idée ne manquera point de lui traverser l’esprit, l’espace d’un instant…

Père Sépultus, j’écoute vos dires avec la plus grande attention ; et cependant je ne puis m’empêcher de bondir lorsque vos paroles ainsi cachent ainsi ce que mes yeux voient comme vérité. Je vous ferais grâce de discourir sur l’aspect passéiste de la chose ; car l’exemple final que vous donnez, mon Père, s’il n’est point passéiste ; je veux bien me faire Nonne…

Je ne ferais point discours sur mon Oncle, Ezekiel. Tout me sépare de cet homme ; il est pieu, je ne le suis point ; il est héros, je ne le serais jamais. Et ne souhait ô grand jamais le devenir…

Je ne ferais discours que sur une chose : qu’y a t’il bien avant cette reconnaissance, que vous fustigez mon Père ? Posez vous la question, qui ; ou qu’est-ce, qui a poussé nos frères à se jeter à corps perdus dans cette bataille, dont ni vous, ni moi ; ne connaîtrons le vainqueur ? N’est-ce point « la Sainte » Lumière de Camelot, du moins ses prédicateurs ; qui poussèrent à la guerre ? Ecoutez les cris de nos soldats, écoutez ces héros se jeter à corps perdus au cœur des batailles, au cœur des carnages…

La Lumière est partout ; la lumière justifie tout. Existe t-elle seulement ? J’en doute. J’en doute, car si elle existe, elle est bien cruelle. Bien cruelle, ou sotte ; et peu puissante.

Cruelle, car nous ayant fait à son image, nous ayant crée ; nous sommes ses enfants. Connaissez vous un père, une mère ; qui infligerait à sa progéniture ce qu’elle nous inflige ? Non, assurément. Et si de telles personnes existaient, elles seraient condamnées…

Sotte et peu puissante ? Ouida ; car il faut être bien idiot pour laisser ainsi sa création se flétrir face à l’adversité. Pour ma part, en modeste homme, je ne laisserais point un de mes Arcs pourrir dans une grange humide ; je le mettrais bien au sec. Voyez ce que nous impose la lumière. Peu puissante ; encore plus ! Qui sont les Hiberniens, les Midgardiens ? Des monstres ? Des vomissures infectes recrachés par un quelconque démon ? Les Vickings, les Celtes ; ne sont ils point hommes ? Et par là même, si j’en crois vos dogmes, issus de la Sainte Lumière ?

Je ne tuerais plus mon père, plus jamais je ne pointerais mes flêches, mes armes ; sur un être que je ne connais point.

Et mes vices ? Appelez les comme vous voulez, mon père. Faites comme ceux qui pointent les être de mon espèce du bout des doigts, de peur de se salir. Je n’ais pas fait le pari de l’après vie ; j’ai simplement osé vivre ma vie ; et la vivre de plaisir. Si aimer ce que Dame Nature nous a offert est un crime, je suis un criminel. Mais qui oserait me juger sur ces faits ? Qui oserait juger celui, plutôt que de rejeter les présents de Dame Nature, les accepte ? La lumière n’a t elle point conçut ceci ?

Sur ce, mon Père, je vous laisse consulter mes quelques lignes. Je m’en vais profiter de mes derniers jours en ces terres.

Je saluais avec respect le Père Sepultus. Si vivre dans la plénitude de la Lumière devait faire de moi un esclave, alors je préfèrerais mille fois régner en d’autres lieux…

Dialogue 7, Sepultus :

La silhouette de Firfin diminuait dans l’horizon, à mesure que le jour mourrait.
Ah ! Que ne donnerais-je pour retrouver cette insouciance et ce regard passionné !
Que pourrais-je lui dire ? Que l’homme possède en lui le pouvoir de rendre toute chose si complexe que le moindre geste devient un exercice périlleux pour la morale et les lois qui la composent ? Certes non.Le vieux moine désabusé laissait courir ses yeux délavés le long de l’écriture déliée de son élève. Le soir tombait et seuls quelques murmures étonnés troublaient le silence monacal qui s’imposait.

Il se leva, les feuillets sous le bras, réfléchissant âprement au discours du garçon.
De retour dans sa cellule, le moine alluma une bougie qu’il posa au bord du vieux pupitre usé par les nombreux travaux de copistes. Il prit délicatement un ouvrage parcheminé sur la vielle étagère du fond, et le posa délicatement comme s’il eut entre les mains les tables de la loi.
Il souffla lentement sur l’ouvrage, chassant la poussière pour en révéler le titre, inscrit au plomb sur la couverture brune Peccatorum vivem par Saint Benoît de Nursie.
Un vieux chien pelé par les nombreuses luttes contre les ans couvrait la nuit désormais entière de ses plaintifs aboiement. L’Académie goûtait un repos bien mérité, attendant que sonne l’heure des Vêpres.
Pourtant, le père Sepultus veillait. Il semblait absorbé, comme si l’ouvrage, d’une bouche gloutonne, digérait chacun de ses mouvements.

« De la quête du bonheur » chapitre III.

« La recherche de la luxure est un chemin parsemé de larmes. L’homme qui parcours cette voie est semblable au tonneau des Danaïdes. Nulle chair, nulle caresse ne pourrait le satisfaire. Car il cherche avant tout l’exercice du pouvoir, sentir qu’il a prise sur la destinée des hommes. Il veut régner. »


22 heures. Le carillon battait, lugubre dans la nuit automnale. Le père, surpris, referma lestement l’ouvrage. Puis rabattant la lourde capuche sur son visage fatigué, il sortit sans un bruit dans les couloirs, précédé par ses frères de l’Ordre.

Le moine, malgré la fatigue et le froid, souriait léger alors qu’il gravissait les marches conduisant à l’église. Il repensait à son élève et à sa dernière phrase « Je n’ais pas fait le pari de l’après vie ; j’ai simplement osé vivre ma vie ; et la vivre de plaisir ».

Ah jeunesse ! Mais le plaisir est partout où les gens veulent bien regarder.
Et tandis que la lourde porte ornée se refermait sur les catéchumènes, Sepultus se rappela d’une phrase d’un prêtre d’Orient, venu par une caravane de marchands, Zhang Xianliang :


« La difficulté, ce n’est pas de rêver, mais d’accepter et de comprendre les rêves des autres »

Dialogue 8, Sepultus :

« Le moine se trouvait devant ce qui fut jadis une des civilisations les plus florissantes de l’Occident. Seuls témoignages encore debout, les pilastres soutenant à l’origine une voûte plein cintre étendaient piteusement leur ombre de géant sur les restant de marbres et de grès.
Etonné, Sepultus franchit les deux marches entaillées menant au chœur liturgique et contempla pensivement le cratère de gravats où se tenait un siècle auparavant l’autel .

Des ruines pensait-il tristement. Voilà donc tout ce qu’il reste de Ankh Morpok (1)

Musardant dans les reliefs abattus des maisons, le moine tentait d’imaginer la décoration, ici la cuisine, là les chambres, au fond, sûrement l’autel de prières. Une pâle sourire se dessinait sur le visage grave du moine à mesure qu’il prenait conscience du désastre. Des siècles et des siècles de traditions avaient fait d’Ankh Morpok, la cité religieuse par excellence, le pilier de la vertu en des époques troublées. Et maintenant plus rien, personne pour témoigner ni se souvenir. La nature commençait ça et là de recouvrir de son manteau soyeux les traces désormais bien inutiles de cette cité.

Le prêtre s’assit pesamment sur ce qui devait être à l’origine la margelle d’un puit, trahissant soudain sa lassitude. Tout se brouillait à présent. Lui qui était si fier de sa capacité à raisonner, se retrouvait comme le marin dans le brouillard qui ne peut se fier à ses sens.
Malgré ses positions inflexibles, qui auraient fait passer le granit au rang de crème de beauté, Sepultus ne pouvait s’empêcher de voir un troublant présage. Toute une vie passée dans la plus stricte obédience de la foi et de sa morale se résumait maintenant à une poignée de sable que le moine pressait dans sa main.

A quoi bon brimer ses envies au nom d’un dogme, quand une simple éruption volcanique nous rappelle que l’on est point immortel ? »


Mon dieu ! Le vieux moine était assis dans son lit, le visage trempé de sueur.
Bon sang ! Ce n’était qu’un rêve. Heureusement. La dernière phrase du rêve brûlait l’esprit du moine du feu de la honte.

Dialogue 9, Firfin :

Quelques maigres rayons de soleil commençaient à percer les brumes matinales ; je me traînais plus que je ne marchais au travers des ruelles étroites de Camelot. Ca et là, gisaient quelques solides gaillards, cuvant leurs ivresses alcooliques de la veille ; preuves de leurs beuveries nocturnes. Encore quelques héros s’enivrant pour tromper la tristesse de leurs vies toutes tracées…

Je me mis à haïr cette cité, haïr chacune des stèles, chacune des dalles que je foulais. Et c’est traversant le jardin que j’eus un haut le cœur en mirant l’église de Camelot ; la Sainte Eglise. Havre de paix pour les uns, lieu de prières pour les autres…toute puissante qu’elle soit, la « Sainte » lumière n’en est pas moins la plus ignorante des vices. Parler de ce qu’elle ne connaît point ; punir pour des crimes dont elle ignore tout, détruire et balayer d’un geste de ses esclaves les pseudos vertus qu’elle défend si ardemment…

Je n’en puis plus, je hais cette terre.

J’ignorais ce que le Père Sepultus avait pensé de mes écrits ; mais je ne comptais point y donner suite ; écrire toute une nuit durant m’avait suffisamment ouvert l’esprit pour que lumière d’homme, et non surnaturelle ; éclaire mes pensées. Passant la lourde porte de mon ancienne demeure, j’adressais un bref salut aux gardes ; le Commandeur Boboss était déjà levé…la charge qui lui tombait peu à peu sur les épaules semblait lui donner 10 ans chaque nuit…mais je gage que mon Oncle eut été fier de lui…

Je fis un bref passage au sein du fort, récupérant ci et là quelques affaires, quelques outils ; quelques livres et parchemins…et par dessus tout, l’étoffe précieuse offerte par cette délicieuse étrangère ; au visage fin & parfait…ses yeux…

Namárië andúnëfeä, ni avà hehta… ni avà hehta lva mornmelànë…

Non, je n’oublierais point, belle étrangère…

Je quittais précipitamment les lieux…

Dialogue 10, Firfin:

Je marchais depuis bien des heures, le soleil dardait à présent de ses rayons les vertes plaines d’Albion. Qui eut crus, constatant tel spectacle ; que la guerre osait ronger de ses canines jamais assouvies tel havre de paix ? Qui eut crus qu’hommes & femmes déploieraient tant d’énergie, tant de forces, tant de vies, de sang & de larmes pour en faire une terre parsemée de familles déchirées par cette croisade absurde ? Non, décidément, assurément ; ma place n’était plus ici.

Arrivant au relais de Snowdonia en fin d’après-midi, je pris chambre pour la nuit. Le lieu semblait calme, il me serait assurément propice pour écrire une dernière lettre…


Père Sepultus,

Comme je vous l’ais dis lors de notre dernière entrevue ; vos dires et vos travaux m’ont bien plus éclairé l’esprit que quelques années passé sous roc écrasant et paroles sans retour des prêtres obscurs. Obscur non point par le nom, mais bien par la croyance. C’est pour ces raisons que mon départ ne pouvait point se faire, sans que lettre je ne vous adresse.

Avez vous bien pensé, mon Père ? Vous êtes vous posé les bonnes questions ? Car qui sont donc ces gens, qui d’un simple geste ; de simples paroles ; balayent tout ce qu’ils ne connaissent point ? Quel est donc l’homme qui peut prétendre connaître la saveur d’un met sans jamais ne l’avoir goûté ou même senti ? Quel est l’homme qui peut prétendre ; en jurant ne point se tromper, que le mal possède une âme au point ou il faille en déchirer le corps pour son salut ?

Si tel homme existe, je ne le connais point ; et vous non plus.

Je vous ais écouté, mon père ; vous et ceux de votre confession. Je vous ais écouté, j’ais ourdis vos paroles de foi, lus vos ouvrages saints. Et quand bien malgré moi, bien malgré les efforts que j’ais put déployer, je n’y ais point trouvé une once de vrai. Non point de vérité ; car la vérité a ceci de propre qu’elle n’est que purement subjective ; mais de vrai. De tangible ; de concret, de réel ! Quelles sont donc ces paroles haïssant ce qu’elles devraient tant aimer ?

Je ne puis comprendre que l’on déploie tant d’ingéniosité, dans d’énergie ; tant de sciences, dans le seul but d’écraser son prochain de son arme ou de ses écrits. A genoux, convertit toi, ou meurt. Très peu pour moi, mon Père. Je me hais d’avoir eut ces sourires carnassiers lorsque mes flèches semaient la mort dans les rangs adverses, et plusieurs vies de malheurs ne suffiraient point à réparer les crimes que j’ais commis.

Où voyez vous le mal mon Père ? Où le voyez vous, vous qui semblez si sage, si prompt à écouter ; débattre…Que je sois foudroyé sur place, si enfouir son visage dans la gorge laiteuse d’une quelconque donzelle aux charmes ravageurs soit un crime ! Que je sois brûlé vif, si offrir & prendre plaisir de ma chair soit digne des enfers ! Quel est donc l’enfer, mon Père ? Vivre une vie de plaisir, goûtant la chair ; sans distinction de races & de confessions ; ou vivre une vie d’ascète, condamné au plaisir odieux de punir ceux que l’on jalouse ?

Je gage, mon Père, que si vous aviez goûté, tout comme je l’ais fais ; aux donzelles d’Albion, que si vous aviez plongé votre visage entre les seins d’une valeureuse coquine de Midgard ; que si vous aviez contemplé et bisé le divin fessier d’une Elfine au corps parfait, vous n’auriez point ces mots si durs…il y a tant à apprendre ! Les baisers d’une Elfe ont une saveur si sucré ; les étreintes d’une Celte sont si pleines de vie !

La chair, encore la chair ! Ouida, je vous l’accorde. Mais cela fait-il pour autant de moi un criminel aux yeux d’une homme éclairé ? Ah ! j’oubliais, l’homme filant droit son chemin se doit de tuer Elfes, Vickings et autres Celtes…car la lumière n’a point éclairé leur chemin.

La Sainte Lumière n'existe pas. Si elle existait, depuis le temps que je dis des horreurs, elle m'aurait déjà foudroyé. Ou la Sainte Lumière est un mythe, ou elle est sourde, ou c'est du mépris (*).

Je serais pour quelques jours encore au relais de Snowdonia, mais ensuite…

Bien à vous,


Firfin

Quelques pièces d'or tendues à un coursier de passage m'assurait que la missive irait bien à qui de droit...j'attendrais encore quelques jours avant de quitter ces lieux à tout jamais...

(*) emprunté à Francis Blanche

Dialogue 11, Sepultus :

Un jour, quelqu’un à dit : « la nuit porte conseil… »

Malgré une vie entière passée au service de la recherche spirituelle et de la contemplation, le père Sepultus aurait donné le peu qu’il possédait pour gifler le sombre imbécile auteur de cette aphorisme gluant.

Le vieux moine se redressa de sa couche, se massant le cou, tandis que ses paupières, légères comme deux briques peinaient à s’ouvrir.

« La nuit porte conseil »…Peut-être. Le seul conseil que je vois, c’est de demander à l’intendant, de changer les sommiers des cellules….Le père Sepultus était connu pour son amabilité et sa promptitude à enseigner la plénitude de l’âme. Mais pas au réveil…..


Ses yeux tombèrent sur le pupitre vieillot où trônait les textes de son jeune élève, Firfin. Nul doute qu’ils étaient en partie responsable de cette difficile nuit.

Le moine frotta sa chasuble, se préparant pour les Vigiles, quand il avisa une petite enveloppe glissée sous sa porte.

Tandis que ses doigts ramenaient la lettre près de lui, ses narines captèrent une odeur délicate, une fragrance de Myosotis lui semblait-il.

Firfin…..

Son jeune élève usait tellement des parfums, que Sepultus s’étonnait toujours qu’aucune abeille ne soit venue le butiner.


Snowdonia ? C’était bien loin de la Cité de Camelot.
Le moine décacheta l’enveloppe et parcoura lentement les déliés gracieux de l’écriture.

….

10 heures sonnaient, l’heure des Laudes.

Sepultus s’extirpa brusquement de ses songes et s’avisa honteux qu’il avait raté l’office de 9 heures.
Tant pis. La Sainte Lumière ne le blâmerait pas de cette incartade. Après 45 ans sans retard, il avait droit à une petite absence. Et puis si le père supérieur lui en tenait rigueur, il lui demanderait des nouvelles d’Hector, le jardinier. Ce jeune homme un peu tiède passait souvent de longues heures dans la cellule du père supérieur. Pour apprendre à lire…


Ainsi donc Firfin s’en allait.

Tandis que ses sourcils se rejoignaient dangereusement, signe d’une intense réflexion, ou d’un besoin pressant, le vieux moine saisit une plume et commença sa lettre…

Dialogue 12, Sepultus

Mon enfant,

Saint Augustin à dit dans ses Contemplations : « …Et je vis deux routes qui s’offraient à moi. Et je pris celle où l’on allait pas… »

J’ai toujours pensé qu’un destin plus grand t’attendait au delà des murs de la Cité.
A moi aussi, ces dernières semaines à tes côtés m’ont bien plus appris qu’une vie passée dans l’obscurité d’une bibliothèque.

Tu n’es pas fait pour l’austère voie de la prêtrise et ta destinée n’est pas non plus de grossir les rangs des soldats rougeauds et fiers qui ratissent inlassablement les plaines d’Emain Macha à la recherche d’un ennemi dont le plus grand crime est d’être né du mauvais côté de l’épée.

Ce qui différencie l’homme de l’endive, c’est le choix.

Nous sommes sans cesse amenés à faire des choix, fussent-ils bons ou mauvais. Le plus important est que nous pouvons les faire. Et pouvoir faire des choix, c’est être libre.
Tu as cette possibilité que mon âge et mes choix ne peuvent avoir. Je ne puis que te conseiller de suivre ta destinée car « Le destin conduit celui qui consent et tire celui qui résiste ».
Va donc, mon fils, fais tes choix, et surtout vis. Je ne connaîtrais sans doute jamais le quart de ce que tu va apprendre car ma route est déjà bien entamée et mes choix ne peuvent être changés, sans que je le regrette ceci dit.

Mais n’oublies jamais que je ne te juge pas. Je ne vois pas le mal dans tes actions, car qui suis-je pour juger ?

La Sainte Lumière est le phare sur la mer de notre vie, mais toi seul dirige le bateau.

Cependant tu te trompes. La Sainte Lumière existe bel et bien. Elle se nomme Foi et Espérance. Elle n’est point concrète ni palpable. Elle n’a pas de réalité tangible, mais ce n’est pas pour ça qu’elle n’a pas d’existence. Regardes l’air.

La Sainte Lumière ne foudroie pas, elle ne plante pas l’incroyant sur les pieux de la damnation. Le juge de l’homme c’est lui-même.

On ne tue pas au nom de la Lumière, on tue au nom de celui qui à transcrit ses paroles.
Relis attentivement les 10 dogmes de la Lumière. Ces règles sont écrites au futur ( « tu ne tueras pas »…)

Ce qui peut se traduire par : « Un jour [où tu seras arrivé à un niveau de connaissance suffisante], tu ne tueras pas ».

Il reste encore beaucoup de chemin, Firfin. Comme toi, un jour, les hommes se lèveront pour aller voir par eux-mêmes.

Te rappelles-tu cette histoire sur Diogène ?

Philosophe raillé par ses confrères, citoyen d’Athènes moqué par ses compatriotes, Diogène était un homme en avance sur son temps, qui s’en est allé en plein jour, sur la place de la ville, tenant une lanterne. Les badauds se moquèrent de lui et lui demandèrent : « Que fais-tu donc avec cette lanterne en plein jour ? »

Il leur répondit : « Je cherche un homme »…

Quel que soit les chemins que tu arpentera, le plus important est que tu restes fidèles à toi-même.

Ton ami,

Sepultus
 

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