Provient du message de
Laya de Malkesh
Tiens Fritou, puisque tu travailles dans ce secteur, vous faites quoi des reliquats après la purification des fumées de recyclage? Parce qu'il faut bien en faire quelque chose de votre Bicar, de votre charbon et de tout le reste une fois que ça a servi à capter les substances toxiques
Certainement, il n'y a pas de solution miracle. Mais vous allez voir qu'ici encore, on fait pas mal de choses.
J'ai oublié de préciser qu'après l'injection du Bicar® et du charbon actif, il y a un filtre à manche sur lequel on récupère les résidus et produits de réaction. Les fumées épurées passent au travers et sont déchargées à la cheminée. Il reste donc effectivement le traitement du gâteau de filtration.
Il y a plusieurs options.
La plus simple est de recycler ce gâteau de filtration à l'incinérateur. Mais ce n'est qu'une solution partielle au problème.
Un procédé de traitement de ces résidus a été développé. Il constitue notamment l'usine de Resolest, près de Dombasle-sur-Meurthe, à l'ouest de Nancy. Les constituants de ce gâteau sont majoritairement des résidus sodiques (80 % de NaCl, du bête sel de cuisine, provenant de la neutralisation du l'acide chlorhydrique HCl par le Bicar® : NaHCO3 + HCl -> NaCl + H2O + CO2). Ce gâteau est d'abord mélangé à des liants hydrauliques, passe dans un réacteur avec des additifs et arrive ensuite dans un filtre-presse. De ce filtre, on sort un nouveau gâteau, inerte du point de vue des normes (françaises par exemple), que l'on met finalement en décharge.
L'effluent liquide du filtre-presse passe sur une colonne à charbon actif et sur deux colonnes à résine échangeuse d'ions pour être purifié et on obtient finalement une saumure (eau salée) recyclable qui est envoyée vers la soudière de Dombasle pour la fabrication du carbonate de soude (grand procédé de Solvay).
Ce procédé fonctionne selon la philosophie qui veut qu'on ne mette plus en décharge que ce que l'on qualifie de "déchets ultimes", c'est à dire les déchets ne contenant plus rien de valorisable, ce qui est le cas ici. Cette philosophie est d'ailleurs en passe de devenir une loi, étant donné que les décharges sont pleines et qu'on est plus que réticent à en ouvrir de nouvelles.
A noter que le procédé ne présente aucun effluent aqueux polluant qu'il faudrait rejeter en rivière, il ne sort que le gâteau inerte et la saumure recyclable.