Le succès des filières universitaires sans débouchés

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Je me pose cette question suite à la galère d'un ami qui cherche du travail, une maîtrise de socio en poche, et ne trouve absolument rien.

Ils sont des centaines, voire des milliers, comme lui, à avoir suivi des études raisonnablement longues, voire longues, voire thésardes, dans des domaines où ils savent pertinamment que les places disponibles ne sont qu'une goutte dans l'océan des candidats. Je pense en particulier - mais je peux me tromper, et dans ce cas n'hésitez pas à me corriger - aux études de sociologie, de philosophie, d'histoire, d'histoire de l'art... qui ne donnent accès qu'à quelques rares postes d'enseignant ou de chercheur, et qui sinon sont à peu près aussi utiles que le BEPC.

On nous parle souvent du "chômage des gens qualifiés" en mettant en avant des Tanguys de 30 ans avec bac +5 ou bac +7 et ne parvenant pas à trouver d'emploi. Mais n'est-ce pas normal, lorsque l'étudiant sait dès le début qu'il se trouve dans un domaine bouché ?

Lorsqu'on décide de vivre sa passion et de choisir des matières qui nous intéressent et augmentent notre culture générale, plutôt que des matières qui nous rendraient désirables pour le métier du travail, est-on en droit de se poser en victimes lorsqu'on ne trouve pas de job ?

Pour le prix d'avoir suivi des études qui les intéressaient, beaucoup de ces jeunes vont devoir finalement prendre des travaux alimentaires qui ne les intéresseront certainement pas. Est-ce que le jeu en vaut réellement la chandelle ?

Si certains parmi vous sont actuellement en train de suivre des études qu'ils savent particulièrement peu porteuses en termes d'embauche, j'aimerais vraiment avoir leur sentiment sur ce qu'ils espèrent faire plus tard.
J'ai deux amis dans ce cas là et ils continueront quand même dans cette filière. C'est une decision à prendre... Je ne crois pas que faire des etudes simplement pour en faire et sans les aimer soit moins stupide... Le mieux étant bien sur de faire des études valables et d'aimer ca...

Ce n'est pas à eux de se blamer d'être dans des filières sans aucun avenir mais bien au système d'éducation qui offre des formations entièrement obsolètes alors qu'elles pourraient être mixées avec des formations plus générales ou valables...
tu parles de socio, de philo, d'eco et des metiers liés plus ou moins au domaine du litteraire mais bon c'est a peu pres pour tous le monde la meme daube (entendu les scientifiques/techniques).

J'ai fais 2 ans dans le mutimedia et je continue sur une licence, je pense pas que le debouché soit forcement meilleur dans mon domaine mais bon forcement ca me plait alors je continue.

Pourquoi je continue? bah honnetement etre plombier ca me disait pas forcement (attention le premier qui dit que je denigre les plombiers, je lui en retourne une ) et les metiers qui roulent en ce moment c'est plus vers ce milieu.

En fait ce qui me choque c'est ta phrase :

"Pour le prix d'avoir suivi des études qui les intéressaient, beaucoup de ces jeunes vont devoir finalement prendre des travaux alimentaires qui ne les intéresseront certainement pas. Est-ce que le jeu en vaut réellement la chandelle ?"

l'inverse ca donnerait plus ou mois:

"pour le prix d'avoir un boulot qui les interesse pas, beaucoup de jeunes vont devoir faire des etudes qui les emmerdent"

Entre galerer pour chopper un taf et faire des etudes qui me plaisent, et, galerer dans des etudes pour chopper un taf galere, j'ai choisi .

Et si je dois faire de l'alimentaire, j'aurai au moins eu le privilege de m'eclater pendant mes etudes.

Franchement on te file le choix entre :

"tu va te faire chier toute ta vie professionnelle, etudes comprises"

et

"tu va surement te faire chier toute ta vie professionnelle mais y a qd meme une once de chance que tu trouve un truc dans ton domaine"

tu choisis quoi?
la reponse que je peux te donner, c'est que deja avant le dea y a quasi pas d'ecremage ... Personne te dis "tu n'es pas assez bon, reve pas tu pourras pas faire de recherche" donc comme c'est un metier qui fait un peu rever, tu continues.

Arrive en dea, il y a un autre phenomene. Les directeurs de dea pensent (en physique en tout cas) qu'il faut avoir plein de thesards pour 2 choses :

-officiellement la these es une fromation pour et par la recherche, son but n'est pas forcement la recherche (vachement vrai quand on parle de these de physique fonda mais passons)
-officieusement ca permet le rayonnment de chaque ecole doctorale dans les labos (et oui 50% de la recherche en france = les theses)

Voila un peu la situation (en physique en tout cas)
La personne qui choisit une mauvaise filière n'est pas forcément en cause, il y a d'autres cas :

- Les filières qui deviennent bouchées quelques années plus tard. Exemple actuel : certaines spécialisations de l'informatique, 400 candidats pour un poste de développeur C++ (je cherche depuis 1 an dans ce domaine) etc... J'envie le secteur médical avec ses "quotas" bien gérés qui empêchent qu'il y ait trop de medecins. En informatique, les promotions des écoles/facs ont été multipliées par deux à la fin des années 90 pour répondre à de prétendus besoins, on voit le résultat aujourd'hui.

- Les filières pour lesquelles "on" entretient des mensonges quant à leur débouchés potentiels. J'ai pas encore bien compris qui y trouve son intéret. Exemples actuels : l'enseignement, la recherche publique. Dans les 2 cas, ça fait 5 ou 10 ans qu'on nous annonce qu'on va manquer de profs et de chercheurs, qu'il y a une crise des vocations (cf. articles parus dernièrement dans de nombreux journaux), que plein de gens vont prendre leur retraite et vont devoir être remplacés, etc... Dans les faits : c'est toujours aussi difficile et on attend toujours que des postes se libèrent. Exemples : concours pour entrer à l'INRIA comme ingénieur de recherche en informatique = 100 candidats pour un poste. CAPES de mathématiques = 10 candidats pour un poste (un peu mieux mais on perd une année à préparer le concours avec 1 chance sur 10 d'etre pris...)
Re: Le succès des filières universitaires sans débouchés
Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Je pense en particulier - mais je peux me tromper, et dans ce cas n'hésitez pas à me corriger - aux études de sociologie, de philosophie, d'histoire, d'histoire de l'art... qui ne donnent accès qu'à quelques rares postes d'enseignant ou de chercheur,
Je me permet de te corriger sur les postes d'enseignants d'histoire et d'histoire de l'art au niveau universitaire.
Les enseignants commencent à manquer et ce déficit va aller en s'aggravant car l'âge moyen des MC et PR est très élevé et d'ici 5-10 ans plus de la moitié d'entre eux sera à la retraite.
Citation :
Franchement on te file le choix entre :

"tu va te faire chier toute ta vie professionnelle, etudes comprises"

et

"tu va surement te faire chier toute ta vie professionnelle mais y a qd meme une once de chance que tu trouve un truc dans ton domaine"

tu choisis quoi?
Moi j'ai eu le choix entre :

"Tu es prit dans l'école où tu veux aller pour suivre les études que tu as toujours rêvé de faire, mais tu peux pas parce que c'est trop cher."

"Tu te rends compte maintenant que tu aurais pu suivre une certaine branche qui te plairait, mais il faudra que tu reprennes tes études à zéro."

"Les seules études disponibles ne te plaisent pas, le métier ne te plaira pas, mais si tu veux un diplome, tu n'as pas le choix."

Vraiment cool...
Citation :
Provient du message de darhn
Entre nous, je ne vois pas dans quel domaine post-bac c'est fastoche de chopper un taf.
c'est simple : le travail dont personne ne veut (parfois y a quand même des diplomes bac+2 ou bac+4, par exemple pour un poste de responsable), à cause des horaires, des contraintes, de la pénibilité ou des risques

- domaine medical (aide-soignant(e), infirmier(e), etc...)
- travaux publics
- restauration, hotellerie
- artisanat (boulangerie, boucherie, plomberie, etc...)
j'ai dit post bac

boulangerie, hotellerie, plomberie, btp, etc. c'est des filieres BEP en general

Domaine medical, c'est vrai que ca manque... bon elle est ou ma seringue d'hero, je vais m'entrainer
Re: Re: Le succès des filières universitaires sans débouchés
Citation :
Provient du message de bowakawa
Je me permet de te corriger sur les postes d'enseignants d'histoire et d'histoire de l'art au niveau universitaire.
Les enseignants commencent à manquer et ce déficit va aller en s'aggravant car l'âge moyen des MC et PR est très élevé et d'ici 5-10 ans plus de la moitié d'entre eux sera à la retraite.
oui mais beaucoup ne seront pas remplacés (volonté de réduire le nombre de fonctionnaires, de faire des économies, ...)
Citation :
Provient du message de simkim

"Tu es prit dans l'école où tu veux aller pour suivre les études que tu as toujours rêvé de faire, mais tu peux pas parce que c'est trop cher."
supinfocom?
Citation :
Provient du message de Toto le maudit
CAPES de mathématiques = 10 candidats pour un poste (un peu mieux mais on perd une année à préparer le concours avec 1 chance sur 10 d'etre pris...)
Euh, c'est pas de la chance hein. Le meilleur sera prit, et pas au hasard.

Donc le débouché est là, pour le meilleur
Tout ça me rappelle une fable de la fontaine...vous chantiez ? et bien ...dansez maintenant

Plus sérieusement, étant entouré d'amis étudiants éternels approchant la trentaine, disposant d'une pompe à fric parentale et titulaires d'au moins 2 licences et 3 DEA (un scientifique pour assurer les arrières, un littéraire pour rattraper le temps perdu et un de philo pour faire le flambi sur les forums) je suis assez d'accord avec toi GB.

Petite nuance tout de même: je ne connais pas de d'environnement d'études supérieures qui prépare correctement ses étudiants aux réalités de la vie en entreprise, sauf médecine peut être mais les études sont inextricablement liées à la vie professionnelle par l'internat. Quelque soit leur domaine, les études ont toute en commun la culture d'un certain idéal de curiosité intellectuelle, de travail "pour soi" et d'enrichissement personnel. Je pense qu'au long de tes études de commerce, aussi pénible que tu aies pu trouver ces foutus modules de stat-éco, tu as tout de même pu élargir ta culture en droit, tout comme au long d'un cursus d'ingénieur tu peux t'investir à fond dans la construction d'un robot ou d'une fusée (c'est un exemple, je ne veux pas caricaturer)

Pendant les études on apprend. Et malgré les stages parfois obligatoires on ne prend pas forcément conscience de ce qui vient après. pendant 40 ans.

Parce le monde du travail c'est la production d'argent. C'est même la définition de l'entreprise. Si on t'apprend des trucs c'est pour produire plus efficacement. Si on te masse au boulot et qu'on envoie du parfum à ta femme c'est pour que tu te sentes bien avec ta boite pour produire plus. Si on te propose de travailler à domicile c'est pour travailler plus. Et ça, ça passe devant tout le reste. Une courbe d'apprentissage ne peut plus durer 5 ou 10 ans comme des études. Qques semaines tout au plus et basta. Et la production amène la répétitivité, la contrainte, et pour qui a une vie privée, l'ennui aussi.

Pour moi c'est cette différence de fond qui fait que le passage des études au monde professionnel est violent. Au sens métaphysique du terme. On ne parle plus de 5 ans de vie dorée d'étudiant à faire des projets sans lendemain. On parle de 40 ans minimum à assumer un choix de vie qui se profile dès la 2nde et qu'on ne maitrise pas forcément. Quand on rentre dans le tunnel, on n'en voit pas le bout mais on sait qu'à la sortie on aura perdu cette richesse qui file inéluctablement: la jeunesse.

Que des secteurs se bouchent subitement, soit. Mais il est notoire que de longues études en socio ou en philo mènent à 2 choses en plus du chômage: l'enseignement, ou la noble profession de femme au foyer. Le premier nécessite de petites exigences pour un métier qui peut être un calvaire s'il n'était pas une vocation, le 2eme nécessite un conjoint ou des parents aisés. Dans un cas comme dans l'autre, je pense que le choix s'effectue en toute connaissance de cause dès la fin du lycée, et qu'il est fortement lié à un appui financier des parents. Pour simplifier le fils de paysan brillant il va directement choisir des études qui rapportent (Bourdieu, les héritiers)

Et tout ça rejoint un peu ce que Caepolla disait sur le fil de philo: de tout temps les philosophes ont été ceux qui étaient dégagé des contraintes bassement matérielles de ce monde. Et personnellement ça se vérifie systématiquement autour de moi. Tant que les parents ne coupent pas le robinet pas question de ne pas en profiter. Des films comme Tanguy sont le reflet d'une angoisse adolescente déchirée entre envie de quitter le cocon et refusant de sauter le pas dans la vie professionnelle. Il ne manque plus que Fautvoir pour nous donner les us & coutumes du siècle dernier

Les plaindre ? nope. D'une part parce que mes camarades savent bien qu'ils vont en baver à l'insertion dans la vie active et se dirigent effectivement vers des boulots de profs, et d'autre part parce que je sais que quelque soit leur branche ils seront rattrapés tot ou tard par...la productivité. Qu'ils rêvent encore un peu...

Khro
Re: Re: Le succès des filières universitaires sans débouchés
Citation :
Provient du message de bowakawa
Je me permet de te corriger sur les postes d'enseignants d'histoire et d'histoire de l'art au niveau universitaire.
Les enseignants commencent à manquer et ce déficit va aller en s'aggravant car l'âge moyen des MC et PR est très élevé et d'ici 5-10 ans plus de la moitié d'entre eux sera à la retraite.
C'est pareil dans beaucoup de disciplines et tous les départs ne seront clairement pas remplaces.
Citation :
Provient du message de Zounours
Euh, c'est pas de la chance hein. Le meilleur sera prit, et pas au hasard.

Donc le débouché est là, pour le meilleur

C'est un concours, donc il reste une part d'aléa (le type de sujet qui tombe, les correcteurs/examinateurs, le fait qu'on soit plus ou moins en forme le jour de l'épreuve, etc...). Quand 10% des candidats sont pris, il font quoi les 90% restant qui ont perdu leur année ? et ceux qui ont raté à quelques points près ?

Le recrutement de chercheurs se fait aussi par le biais de concours qui se traduisent dans les faits à un examen d'un dossier de candidature (pour être admissible). Mais qu'on ne me raconte pas que c'est les meilleurs candidats qui sont retenus, il y a quantité de magouilles, de copinages... en définitive, on sélectionne presque uniquement les candidats issus du laboratoire qui recrute, quelque soit l'importance des travaux scientifiques des autres candidats (il y a pourtant des éléments objectif d'évaluation comme le nombre de publications et le niveau des revues où elles sont parues) . Exemple pour l'INRIA : 100 candidats, 10 admissibles dont les noms sont publiés ce qui permet de trouver leur CV sur le web (en général). Bilan : 7 sur 10 ont déjà travaillé à l'INRIA (thèse, stage...). On retrouve un tel système de favoritisme dans TOUS les recrutements de chercheurs. Si vous voulez tout de même faire une thèse, seules 2 choses sont importantes : 1) l'influence de votre responsable de thèse, il faut que ce soit un très grand professeur qui ait plein de relations; peu importe s'il ne s'occupe pas de vous, si votre travail scientifique est mauvais, etc... 2) votre capacité à vous faire bien voir par votre responsable : être un parfait mouton/esclave qui pendant 3 ans accepte tout, ne se plaint jamais, est toujours gentil et serviable. Vous pourrez vous "lacher" lorsque vous aurez obtenu un poste définitif de chercheur, en attendant soyez hypocrite, fayot, etc...
Re: Le succès des filières universitaires sans débouchés
Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Je me pose cette question suite à la galère d'un ami qui cherche du travail, une maîtrise de socio en poche, et ne trouve absolument rien.

Ils sont des centaines, voire des milliers, comme lui, à avoir suivi des études raisonnablement longues, voire longues, voire thésardes, dans des domaines où ils savent pertinamment que les places disponibles ne sont qu'une goutte dans l'océan des candidats. Je pense en particulier - mais je peux me tromper, et dans ce cas n'hésitez pas à me corriger - aux études de sociologie, de philosophie, d'histoire, d'histoire de l'art... qui ne donnent accès qu'à quelques rares postes d'enseignant ou de chercheur, et qui sinon sont à peu près aussi utiles que le BEPC.

On nous parle souvent du "chômage des gens qualifiés" en mettant en avant des Tanguys de 30 ans avec bac +5 ou bac +7 et ne parvenant pas à trouver d'emploi. Mais n'est-ce pas normal, lorsque l'étudiant sait dès le début qu'il se trouve dans un domaine bouché ?

Lorsqu'on décide de vivre sa passion et de choisir des matières qui nous intéressent et augmentent notre culture générale, plutôt que des matières qui nous rendraient désirables pour le métier du travail, est-on en droit de se poser en victimes lorsqu'on ne trouve pas de job ?

Pour le prix d'avoir suivi des études qui les intéressaient, beaucoup de ces jeunes vont devoir finalement prendre des travaux alimentaires qui ne les intéresseront certainement pas. Est-ce que le jeu en vaut réellement la chandelle ?

Si certains parmi vous sont actuellement en train de suivre des études qu'ils savent particulièrement peu porteuses en termes d'embauche, j'aimerais vraiment avoir leur sentiment sur ce qu'ils espèrent faire plus tard.
Ah oui, oui, oui, oui !
C'est une question très pertinente.
Je dois dire que c'est toujours pour moi un mystère. Toutefois j'ai quand même cru remarquer que beaucoup de personnes commençaient des DEUGs de sociologie, d'archéologie, de philosophie, d'histoire parce que ces matières étaient réputées faciles ou permettant la "glande" à la fac.

De plus, je suis frappé par le fait que les étudiants en ces domaines soient le fer de lance des mouvements sociaux étudiants. Il y a à cet effet un exemple que je connais bien. Je suis en fac de droit à Panthéon-Sorbonne (Paris1) et durant les mouvements de mai/juin c'était principalement les étudiants de première et seconde année d'histoire et d'archéologie (à Tolbiac pour ceux qui connaissent), de la même fac que moi donc, qui manifestaient, faisaient AG sur AG en décidant le report des examens, de journées de grêve, etc.
A l'inverse, en droit rien du tout.

Maintenant un autre point plus général.
Loin de moi l'idée de dire que ces matières sont inutiles, mais très logiquement la société a besoin de moins d'intellectuels que de "travailleurs". Ces derniers permettant plus ou moins et entre autre de financer ces intellectuels de part leur travail productif.
A partir de là, on peut sérieusement se demander quel est l'intérêt pour notre société de financer autant d'étudiants lorsque l'on sait que l'écrasante majorité de ceux-ci ne travailleront pas dans le domaine de leurs études.
A quoi à donc servi leur formation ?
Ne peut-on pas orienter plus efficacement les gens ?
Ne faudrait-il pas plus rapidement dans les études mettre en place des sélections et des ré-orientations ?
Le succès de ces filières "non productives" n'illustre-t-il pas une certaine volonté de profiter tranquillement de la vie plutôt que de lutter dans la société sauvage des affaires, au détriment d'éventuels rémunérations plus élevées ? Et par là même la volonté d'une société tournée exclusivement vers les loisirs, en fuyant, en vain?, les contraintes économiques de la société ?

Citation :
Provient du message de darhn
Entre nous, je ne vois pas dans quel domaine post-bac c'est fastoche de chopper un taf.
Le droit.
Ce n'est pas fastoche mais il y a énormément de débouchés.
Le problème vient aussi qu'on voit de plus en plus d'étudiants surdiplomés. En discutant avec un professeur, il a fait allusion à un phénoméne de plus en plus récurrent, les entreprises (par exemple) préférent embaucher un technicien supérieur qui remplira le même travail qu'un ingénieur parfois, et cela pour un moindre coût du fait de leurs études moins longues et moins onéreuses. Ils atteignent par la suite de grade d'ingénieur/docteur/etc.. par promotion interne ou concours leur donnant droit à un meilleur salaire après plusieurs années d'expérience professionnelle.

Autre problème, démographique cette fois (faudrai vérifier mes dires), le papy boom. Ne sommes-nous pas en plein dans la génération de ces enfants d'après guerre? L'espérance-vie augmentant d'année en année on les voit travailler plus longtemps saturant le marché du travail.

De plus les besoins de la société évolue faisant passer souvent, à mon sens, certains domaines en priorité tel que l'économie au détriment de l'archéologie.
Pour moi tout ceci n'est qu'un des aspects du guignolesques des universites francaises.

En psycho c'est l'archetype de la situation drolesque, cas type 2000 etudiants qui rentrent en fac de psycho chaque annee, pour 2 a 3 poste de psychologue offertes par l'etat dans la region/an. Resultat 3-400 bac +5 en philo qui vont faire tout autre chose pour manger et dont le job n'aura jamais un qcq rapport avec les etudes.

Mais ce n'est pas tout, la fac meme dans des secteurs plus porteurs, ne forme absolument pas a l'emploi en milieu professionnel. Resultat on voit souvent des diplomes tres forts en themes ,de parfaits petits soldats du scolaire, des mentions plein les poches, et qui se banannent royalement une fois en poste. Ils ont compris ce qu'on attendais d'eux a l'universite , pour le diplome , et se sont reveles doues, malheureusement ca n'a qu'un rapport lointain avec ce qui leur sera demande plus tard.

D'autre part la fac manque de visibilite pour les empoyeurs, certaines facs donnent leur diplomes et/ou mentions d'autres pas. Certaines facs donnent des mentions en veux tu en voila certaines annees pour etre l'annee d'apres extremement elitistes, c'est qu'il est bon parfois de faire de la place dans des amphis surcharges, et parfois il faut garder des etudiants pour des amphis qui s'annoncent vides.

Je ne parle meme pas des copinages massifs, du fil de machin qui bien que mediocre beneficie de largesses hors droit afin d'avoir une mention respectable, ca fait bien.

Enfin un autre pb: les profs. Je trouve qu'en france les profs se montrent trop arrogants, l'etudiant ils s'en cognent (sauf quand vient l'heure de remplir son DEA DESS -cochez la bonne case), meme si leur cours est bacle , minable, resume d'un memento de seconde categorie non remis a joru depuis 3 ans, qu'ils posent malgre tout des sujets elitistes : ils s'en cogent ils ne risquent rien.


La fac est une vaste hypocrisie , en parlant de se que je connais , pour les concours adm superieurs, toutes les facs pretendent y preparer leurs etudiants, mais 99% de ceux qui y reussissent sortent de formations privees/d'elite qui generalement coutent bonbon.
Vous etes en province ? que vaut votre fac de droit avec ses profs qui se prennent pour des dieux ? regardez le nombre d'anciens qui sont devenus enarques/juges en sortant directement de votre fac au cours de ces 15 dernieres annees. Zero ? haha c'est forcement parceque les etudiants sont mauvais et paresseux !
Un diplôme universitaire est déjà assez dur à avoir pour en plus choisir des études qui ne nous motivent pas. De plus on ne sait jamais ce qui nous attend. J'avais hésité entre droit et langues et finalement j'ai décidé de suivre ma vocation. Quand je me suis retrouvé en France il y a 5 ans (ce qui n'était pas prévu du tout, mais bon l'amour nous fait faire des folies ) j'étais bien contente d'avoir ma maîtrise d'espagnol parce que celle de droit ne m'aurait guère servi. De plus j' ai découvert que j'adore enseigner et c'est le métier que j'espère faire le reste de ma vie.

Là je suis revenue à Majorque et je me trouve à faire des boulots de m*** (genre hôtesse pour un congrès, pour une promo à l'aéroport etc ) Mais bon j'attends de trouver un poste dans un lycée et je suis décidée à faire mon doctorat (que j'avais abandonné pour partir en France)

Non, je ne regrette pas mon choix, et je ne le regretterai jamais (au fait j'assume toujours mes décisions, les regrets sont inutiles je trouve). Mes études bon bcp apporté en tant que personne et pour moi c'est l'essentiel De plus je crois que l'on ne peut pas être très bon dans un métier qui nous déplaît et encore moins vivre vraiment heureux en faisant quelque chose que l'on déteste ou qui nous ennuie à mort.
Khronos, je suis d'accord avec toi à propos de la "cassure" entre études et monde du travail mais j'aimerais quand même faire une remarque.
Je passe l'an prochain en 2ème année d'études pour être ingénieur (dans une école à prépa intégrée donc là je suis à "BAC+1" ) et je dois dire que tout au long de notre première année on nous a déjà bien sensibilisé au monde du travail : rencontres/conférences avec des ingénieurs, demi-journées auprès d'un ingénieur en exercice, stage obligatoire (que je suis en train d'effectuer en ce moment)... etc...
Bref on commence déjà à avoir une idée de ce qui nous attend dès la première année.
C'est pour ça que je pense que les écoles d'ingénieur et de commerce sont à mettre à part, par rapport aux FAC, qui laissent l'insertion dans le monde du travail très floue.

En ce qui concerne la recherche (donc les études longues), il est clair que ce domaine est vraiment réservé à un nombre restreint d'individus. Il faut réellement excellent dans sa matière ou bien avoir de très bonnes relations pour espérer pouvoir réussir dans cette voie.
Panda tu as pas tort en ce qui concerne certains profs qui s'en foutent completement à la fac,
notre prof d'analyse du 2nd semestre nous faisait un de ces cours brouillons ... aucun plans, il écrivait partout, on aurait dit qu'il faisait expres pour qu'on ne comprenne rien ....

heureusement que ce n'est pas le cas de tous, on avait un super prof d'algebre

sinon moi je trouve que jusqu'au bac c'est assez chiant, donc j'ai préféré choisir qqch d'interessant, et sérieusement qui a envie de bosser 40ans dans qqch qu'il n'aime pas, autant tenter sa chance


j'aurais aimé rentré en école d'info, mais bon 35000Fr pour l'inscription, meme en faisant un pret à rembourser apres je pense pas que j'aurais pu m'en sortir, et mes parents sont loins de pouvoir me payer ca ....
alors je suis entré à la fac, pour faire un deug Mias, la j'ai eu tranquil ma 1ere année, je rentre en 2eme année, et je compte suivre sur une license et maitrise info, et apres je sais pas encore je verrais au moment voulu

sinon à la fac c'est clair qu'il y a du monde qui n'a pas sa place... enfin bon je me demande comment certains peuvent encore espérer en ayant 1,5 de moyenne annuelle en venant à la majorité des cours, ou alors ceux qui se croivent assez bon pour ne venir que quand ils veulent
Il y'a quand même des choses assez ahurissantes dans ce post.
On peut y lire qu'il y'a trop d'intellectuels et pas assez de personnes qui se contenteront d'empiler des boites les unes sur les autres. C'est ce que vous appelez un mal?

Je fais des études qui amèneront à peu de débouché mais c'était ça ou faire tout autre chose qui me débecte. J'ai choisi et j'assumerais quoi qu'il m'arrive. Je préfère apprendre réellement ce que j'aime au risque de ne pas trouver de travail là dedans plus tard que de suivre un cursus d'étude que je déteste et d'avoir un travail qui ira en conséquence.
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