[Iathiel]

Les habitants d'Avalon sont habitués depuis l'aube du monde à côtoyer le mystère ambiant, et plus encore, celui qui nimbe le Cercle Mystique. De fait, ils savent que la Haute Prêtresse, première au nom de Ceridwen, veille à la destinée du Sanctuaire, entourée de Prêtresses, secondes au nom de Ceridwen, et d'Initiés. Ils savent aussi que ces Initiés sont connus de tous, et qu'ils sont le lien entre le fidèle et les Prêtresses. Là s'arrêtent leurs connaissances, de part la volonté du Cercle Mystique.

Cependant, parfois, un coin du voile est levé et l'érudit aura à coeur de consigner soigneusement ce mince filet de savoir...

Ainsi le Cercle Mystique auréole ses décisions politiques d'une grande discrétion, particulièrement en ce qui concerne le domaine des relations avec les terres étrangères. C'est pourquoi jamais aucun Avalonien, ni autre habitant de régions lointaines ni même de royaumes proches, n'ont eu l'occasion de converser avec un Ambassadeur du Culte. Assurément, des Emissaires parcourent le monde connu. Mais toujours ils sont nommés pour une tâche précise et sans doute d'autres Envoyés oeuvrent en toute discrétion pour le bien d'Avalon. Pourtant une exception fut faite avec mon humble personne lors de mon sacrement d'initiation par la Prêtresse Yvanie. Sur décision de la Haute Prêtresse, la charge d'Ambassadeur en Albion me fut confiée, à mon grand étonnement. Là encore on ne peut que supposer. Pour ma part j'ai vu dans cette nomination la volonté de l'Ile Sacrée de respecter les us et coutumes du Royaume de Sa Majesté Kistennin. Mais seule la Haute Prêtresse en connaît les raisons profondes, peut-être mon raisonnement est-il bien loin de la réalité...

De même, nous ne pouvons ignorer le mystère qui couvre l'histoire du Cercle Mystique, bien plus vaste que celui du Sanctuaire. Rares furent les Prêtresses à être connues de tous, et jamais aucun de leur domaine ne fut dévoilé. Plus rares encore furent les décisions rendues publiques. Seuls des volumes tenus secrets, accessibles uniquement aux Prêtresses, contiennent les minutes de leurs assemblées. Ainsi l'érudit ne peut que s'interroger sur le passé de cet Ordre, et sans doute ce mystère est-il source de bienfait pour le fidèle.