Avalon..
Du plus loin que je me souvienne, je t’ai rêvé, au delà des plaines sans fin, ou apparaissant au milieu d’un lac.. Magie..
Avalon..
Je me suis souvent imaginé, même, courant à perdre haleine derrière des chevaux fantastiques, fougueuses et indomptables montures, répondant à l’appel de mystérieuses fées qui allaient à Toi..
Avalon..
Cité mystique aux confins de nulle part, habitée peut être par des Sages de multiples contrées elles aussi totalement inconnues même pour l’éclaireur le plus aguerri..
Avalon..
Que j’ai trouvé pourtant, en me perdant il est vrai sur une route peu sûre.. Magistrale forteresse sur une colline : où sont mes contes d’enfant ?
Avalon..
Je franchis ton seuil, ton long couloir.. et les brumes m’empêchent de définir si il fait jour ou nuit..
Pourtant dans la pénombre des lueurs que l’on devine de regards non humains ( ?) et que l’on ressent hostiles..
Avalon..
Où sont ces Chevaliers de ce Roi fantôme qui a créé l’histoire ?
Fermant les yeux , je m’assied à l’entrée et me laisse aller à la rêverie..
Je me revois approcher l’immense cité de Camelot, franchir le pont presque intimidée par ces gardes de pierre gravés dans la roche, protégés par le mythique Graal.. et mon désarroi, plus tard, face à la célèbre Table Ronde, délaissée..
Je me souviens avoir fermé les yeux et entendu le martèlement des heaumes que l’on pose sur la Table, les brouhaha indescriptibles de ces voix qui s’expriment en même temps, avec vigueur..
Je me souviens aussi, avoir parcouru toute la ville une journée durant, visitant boutiques, ou tavernes avec l’espoir de rencontrer quelque ménestrel ayant la ballade facile..
Et je me souviens encore, avoir cherché quelques traces de ton histoire auprès d’un Erudit ne cessant d’éternuer sous la poussière de ses parchemins..
Avalon..
J’ignore si ce sentiment est alors de la déception, alors que je Te découvre enfin..
Sans doute, oui..
Le Lac est asséché, les fées qui se penchent sur notre berceau ne viennent pas de derrière ces murailles, et la beauté que je croyais être ici bas ne trouve sa place là où règne le sang..
Mon univers onirique se décompose et libère mes pires angoisses : le labyrinthe est peuplé d’hommes dragons..
Je ne peux pourtant m’empêcher de les regarder émerveillée : leurs écailles sont couleurs rubis, ou saphir, et leurs yeux.. J’ai envie de marcher doucement, m’approcher le plus possible et me perdre dans cet abîme phosphorescent..
Mais je me ressaisis.. et c’est avec un regret qui me surprend, que je fais demi tour..
Avalon..
Je reviendrais..
Lorsque je serais prête à t’affronter..
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