Nouvelle histoire

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Voilà ! je m'ennuyais cet après midi alors je me suis mis à écrire

Bonne lecture !



Le soleil se lève sur les Plaines de Wesmarg. La rosée ne s’est même pas encore évaporée et la brume ne s’est pas encore dissipée. Cependant, nul animal n’est visible, si ce n’est un corbeau qui décrit des cercles à quelques dizaines de mètres de hauteur. De chaque côté de la plaine, de faibles collines se dressent mollement, comme des lézards rendus amorphes par la chaleur - bien qu’aujourd’hui, le froid est mordant.
Mon cheval racle soudain le sol de son sabot. Une de mes mains lâche les rênes pour venir flatter l’encolure de ma monture, à un endroit où le carapaçon ne cache pas le cou de l’animal. Je ne détache cependant pas le regard de celui qui attire mon attention depuis des heures : mon général. Droit sur sa selle, il observe la plaine qui s’étend devant lui, et jusqu’aux hauteurs de la colline située en face de la nôtre, comme s’il pouvait réellement distinguer précisément les « autres » à plusieurs centaines de mètres de distance. Je ne voyais personnellement rien du tout.
Ce n’est pas tant son armure, une carapace d’acier noir aux reflets vert sombre et garnie de pics et de lames aux endroits clés, que son aura d’autorité, son puissant charisme de dirigeant, et sa légende entourée de mystères, qui monopolise ainsi mon attention. Kain. Le Général Kain, Commandant en chef des Légions de l’Est. C’est ainsi que notre Empereur nous l’avait présenté, il y a à peine trois matins de cela. « Le Général Kain dirigera l’assaut concerté des six légions que l’Empire a détaché pour cette campagne. Soyez fiers de servir sous ses ordres et ne l’abandonnez pas - il en fera de même pour vous. ». En à peine une journée, sa légende avait circulée dans les six légions entières. C’était Kain l’Immortel, le vainqueur des Murailles d’Atlée, que vingt cinq armées - pour certaines bien plus nombreuses que celle qu’il dirigeait à l’époque - auparavant n’avaient pas réussi à passer. Trois jours que nous avons été détaché sous son commandement. En trois jours seulement, alors que jusqu’à présent, aucun mot n’était sorti de la bouche de notre Général, nous savions tous que nous marcherions jusqu’aux Enfers s’il nous en donnait l’ordre.
Avec une lenteur quasi-surnaturelle, Kain tourne son heaume dans notre direction. Le froid est tel que de la fumée sort des fentes d’aération de son casque. Il nous regarde - nous, les officiers des six légions - puis s’adresse à nous d’une voix calme, posée, mais aussi tranchante que la lame d’une faux.
« Officiers, tenez prêts les hommes. Déployez la cavalerie lourde sur notre flanc droit, les unités d’infanterie au centre et les archers sur notre flanc gauche. Nous descendrons dans la plaine lorsque la brume se sera dissipée. »
Donnant des ordres précis, chacun des officiers présents à mes côtés chevauche alors vers son unité. Décidé à faire de même, je me tourne pour la première fois depuis que nous avons gravi la colline. Le spectacle m’arrête net. Devant moi, dans une autre des Plaines de Wesmarg, six légions attendaient. Cent huit mille hommes de troupes. Cinquante quatre mille guerriers, trente six mille archers, dix huit mille cavaliers, tous réunis et en rang serrés, immobiles comme des statues de chair et d’acier.
Sans perdre plus de temps, je lance alors mes ordres à mes aides de camp, qui les répartissent auprès des sous officiers. Je vois ces derniers galoper vers les unités de ma Légion. Et d’un seul mouvement, comme un tourbillon infernal, les unités se déplacent, chaque soldat soulevant ses armes et bouclier, et se dirigeant vers l’endroit qu’on venait de leur désigner. Le spectacle est fascinant. Cent huit mille hommes en mouvement, comme dirigés par un maître d’orchestre de génie, sans gênes ni hésitations.

Une heure est passée. C’est le temps qu’il nous a fallu pour mettre en place les légions. Kain a semble-t-il décidé d’engager toutes les troupes directement dans la bataille, sans laisser de réserves. C’était - et nous le savions tous - le signe évident que la bataille allait être difficile. L’armée qui s’oppose à nous ce matin est la coalition des Seigneurs de Lilantrope, notre destination finale. Leurs Osts sont venus à notre rencontre, préférant porter le combat sur un terrain favorable plutôt que de nous affronter dans les rues et les champs de leurs terres.
Nous sommes de nouveau sur la colline, qui vient d’être désigné d’un accord silencieux comme la Colline d’Etat Major. Toujours aucun signe de l’ennemi. L’un des officiers, un de mes frères d’armes, ose alors un :
« Seigneur, je sais que les éclaireurs ont vu l’armée ennemie, mais êtes vous sûr que…
Ils sont là. »
L’officier suivit alors - tout comme nous - le regard de notre général. Je pensais tout d’abord à regarder la colline, mais un bref mouvement attire soudain mon regard vers le bas. Nos ennemis ne sont pas de l’autre côté de la plaine et de la colline d’en face, non… ils sont déjà sur la plaine !
Pendant les quelques minutes suivantes, notre moral fait une chute. Les brumes matinales s’écartent peu à peu, laissant apparaître les quinze Osts de Lilantrope. Les éclaireurs comptent rapidement.
« Vingt mille hommes par Ost, Seigneur… »
Quinze Osts, vingt mille hommes… l’armée de Lilantrope, levée à la va-vite, comptabilisait trois cent mille guerriers. Nous allons nous battre à un contre trois… Se battre était du suicide caractérisé.
« Seulement ? Je m’attendais à plus. Les Seigneurs de Lilantrope, ces rats, ont commis l’erreur de nous sous-estimer. »
Tous nos regards sont sur notre Général, qui vient de parler. Seulement ? Est-il fou ? Même si nos hommes sont mieux équipés et expérimentés que les six dixièmes des soldats des Osts, nous ne pourrons jamais supporter un assaut frontal.
« Officiers, rejoignez vos Légions. Nous lançons l’assaut dans peu de temps. »
La voix ferme de Kain fait taire nos commentaires mentaux. Mes frères d’armes et moi rejoignons nos armées.

Vingt minutes de plus. Ma monture trépigne d’impatience et sous la morsure du froid. Je regarde mes hommes, qui ne connaissent pas le nombre d’ennemis. Leur regard est confiant, agressif, décidé. Ils savent qu’une nouvelle fois, ils devront vaincre ou mourir. Dans leurs yeux, je sais qu’ils ont choisis de vaincre.
Soudain, le signal est donné. Dans toute la plaine résonne le son caverneux des cornes de commandement. Deux sons longs, puis deux courts. Le signal de l’assaut. Des sons légèrement plus faibles, mais tout aussi distinctifs, résonnent ensuite, enjoignant chaque légion à effectuer les manœuvres prévues d’avance.
La brume est désormais entièrement dissipée, et sous nos yeux s’offre la vue d’une marée humaine. La plaine est noire, grouillante des soldats des Osts. De là où nous sommes, nous pouvons même distinguer les bâtons sombres des lances des guerriers de Lilantrope.
Nous sommes perdus !
Cependant, je ne fais que le penser, et mon obéissance aveugle à mes supérieurs me fait avancer. Ma monture s’élance alors, et ma Légion derrière moi s’ébranle comme une muraille en marche. Mes dix huit mille archers vérifient une dernière fois leur arc et l’empennage de leurs flèches.

C’est presque dix minutes plus tard que j’entend de nouveau la corne. Le signal de la charge. Les premières unités de Cavalerie lourde partent alors au contact de l’ennemi. Une vingtaine de milliers de sabots font alors trembler le sol, à tel point que de légers cailloux, même à plusieurs centaines de mètres d’eux, se déplacent en cadence. Mais les tremblements ne sont rien, comparé au choc, d’une force aveugle, qui vient exploser contre mes oreilles lorsque les rangs de nos légions frappent comme un mur en frapperait un second, les rangs des Osts adverses.
Une clameur monstrueuse s’élève alors : les cornes de commandement viennent de lancer la charge de l’infanterie. Cinquante mille fantassins, armés lourdement et vêtus de leurs cuirasses d’acier, fondent alors sur les armées de Lilantrope. Mais c’est à ce moment précis que je me rends compte qu’il est désormais évident que les rangs de l’adversaire sont bien plus nombreux que les nôtres. Je me tourne une nouvelle fois vers mes hommes. La lueur que je distingue à travers les fentes de leurs heaumes n’est plus de l’agressivité, mais bel et bien de la peur. Je n’aurai jamais cru qu’un jour, je lirais ce sentiment dans les yeux des combattants de l’Empire. Leur proche destin leur parait désormais évident, et lorsque j’entend le son des cornes m’ordonner de faire mouvement pour tirer sur le flanc gauche de l’ennemi… je m’attend presque à les voir fuir en abandonnant leurs armes sur place.
Je lève mon épée bien visiblement au dessus de moi, et l’abat lentement vers l’ennemi. Je suis presque surpris d’entendre immédiatement après le martèlement des bottes des archers, et de voir mes hommes me dépasser, en avance lente mais ferme. Je lance alors ma monture au pas, suivant mes hommes.
L’ennemi est désormais à six cent mètres. Je lève de nouveau mon épée. Sur mes côtés, je distingue les troupes sortir une flèche de leurs carquois. Cinq cents cinquante mètres. Je transpire malgré le froid matinal. Je serre les dents. Nous nous arrêtons. Cinq cent mètres. Je laisse tomber mon épée vers le sol. Comme un seul homme, mes milliers d’archers encochent leur flèche, lèvent leur arc, et tirent.
Une mer de traits noirs semble flotter quelques instants au dessus de la plaine. Quelques instants seulement. Les voilà qui s’abattent sur le flanc droit de l’ennemi. Des cris de douleur violents atteignent mes oreilles. Je répète mon geste, et une seconde salve de flèches part aussitôt vers l’adversaire, qui se met en route vers ma Légion.
Nous n’avons pas la moindre petite chance.
Il faut cinq minutes à l’Ost qui nous fait face pour entrer en contact avec mes hommes, qui laissent tomber leur arc après avoir fait pleuvoir la mort sur leurs ennemis, afin de tirer de courtes épées à deux lames de leurs fourreaux. Le choc entre nos deux armées, beaucoup plus proche que les autres cette fois, me rend comme sourd l’espace d’une seconde. Je tire mes propres armes, et éperonne ma monture, qui hennit puis part au pas de charge vers mon destin.
La bataille semble pour moi durer des heures. Peut être même des jours, bien que je ne voye pas le soleil se coucher. Les combats sont violents, bien plus sanglants que tout ce que j’avais pu voir. Malgré trois campagnes menées à leur terme, je ne suis pas habitué à une telle démonstration de l’horreur guerrière et de l’inventivité humaine en matière d’armes mortelles. Le sang gicle, coule, s’étale, se répand sur l’herbe qui s’en imbibe, nous fait glisser lors de nos courses et de nos combats. Les tripes et les membres volent, chutent, se font écraser par les mouvements circulaires des combattants. Les cris de douleur résonnent dans ma tête comme si j’étais plongé dans le puits des âmes des Enfers. Mais le pire est cette odeur… l’odeur de la mort et de la haine.
Je vois des guerriers s’empaler sur les lances de leurs ennemis, des cavaliers chuter, leur tête ou leur bras roulant au sol, des archers - mes archers ! - massacrer par des guerriers de notre propre armée, aveuglés par le sang coulant de leurs blessures ou bien par les dieux savent quelle rage sanguinaire…
Tout est horrible, monstrueux, atroce… Je ne veux plus rien voir, plus rien sentir, plus rien vivre de cette boucherie…

Le soleil est sur le point de ce coucher lorsque je reprends mes esprits, l’horreur de la bataille m’ayant quasiment rendu fou, ivre de rage et de désespoir. Un homme est penché sur moi. Il me regarde d’un air fatigué, presque triste, me dis-je. Je ne le connais pas. Mais je reconnais l’armure qu’il porte. C’est Kain, l’Immortel. Il me regarde puis soupire.
« C’est fini, lui dis-je.
- Oui, compagnon.
- Mes hommes ?
- Le tiers en a réchappé. Les autres gisent ici ou là, parmi les autres cadavres.
- Je suis blessé ?
- En effet.
- C’est donc vraiment fini.
- …
- La vérité.
- Oui, compagnon.
- Nous avons vaincu.
- C’est exact. Nos légions défileront dans la Capitale en l’honneur de notre victoire.
- Mais je ne serai plus là pour voir cela.
- As-tu quelqu’un a qui je pourrai ramener ton arme en nos Terres ?
- J’ai une fille. Elle a eu sept ans hier.
- Tu t’es battu avec courage et honneur compagnon. Sois fier d’être tombé au champ d’honneur pour ton royaume et ton Empereur !
- Fais moi plaisir, général.
- Tout ce que tu voudras, compagnon.
- Lorsque tu trouveras ma fille, qu’elle te regardera de ses yeux emplis de larmes, et qu’elle verra dans ton regard que son père ne reviendra pas…
- Oui, compagnon ?
- Trouves une autre excuse que cela, général. Je ne veux pas que ma fille sache que je l’ai abandonné pour des conquêtes. »
J'espère que tu vas t'ennuyer souvent car c'est TRÈS joli

A quand la suite ?






Lady
Thumbs up


Kupooooo Rutiiiiiii !!!!

Peco beaucoup aimer récit d'Onirus vouivoui ^_^ Peco espérer pouvoir écrire un jour aussi bien texte rp ohhh ouiiiiiii

Kupo Kupo Torituuuuuu !!!!! hi hi ça être crie d'encouragement moogle

Kupoooooo Tiruuuuu !!!!
__________________
La folie est un art quand on arrive à la maîtriser.
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