[Pyter Leriel]

Des torrents de pluie s'abattent sur WindHowl, la taverne m'accueille dans son brouhaha habituel.
Je suis plongé dans mes pensées, me remémorant ce jour de pluie où tout a basculé.

Dix ans plus tôt, les armées se faisaient face, le jour de la bataille ne pouvait être changé, malgré la pluie qui s'abattait sur la plaine.

Chevalier Ocatvius, vous ne pouvez pas vous battre sous cette pluie. La plaine va devenir un véritable marais si vous la traversez au galop.

Le chevalier me regarda, tourna son regard vers l'horizon.
Nous ne pouvons reculer, nous devons défendre le royaume contre l'envahisseur. C'est notre métier Pyter.
N'oublie pas de maintenir haut l'étendard de l'unité, c'est un grand honneur que te fait le Capitaine de le porter.
Tant qu'il flottera nous gagnerons.

Il s'éloigna vers son cheval où les pages allez l'harnacher.
Pour ma part, j'allais revêtir rapidement une armure de cuir, prendre mon poignard et mon épée, pour défendre l'étendard.
Quelle fierté d'avoir été choisi, un grand honneur fait à ma loyauté et à mon dévouement à la chevalerie depuis toute ces années d'apprentissage.

Je prends place dans mon unité, à l'arrière de la cavalerie qui chargera dès le début de la bataille.
Les cors de bataille résonnent, les soldats se mettent en branle, alourdis par l'eau, leurs pas rendus hésitant par la boue.


La suite de la bataille s'est déroulée comme prévue, la chevalerie chargeant, nous la suivant au pas de course.

Mais l'ennemi avait tout prévu, le sol était piégé, et la boue n'a rien arrangé, notre cavalerie s'est littéralement empalée sur les pièges.
Nous n'avons pu rien faire pour éviter le désastre qui a suivi.
J'ai lutté de toute mes forces, mais l'étendard était difficile à tenir, rendu glissant par l'eau.

Bientôt nous ne sommes plus que quelques dizaines à se tenir proche de l'étendard, mais l'ennemi nous harcèle.

Je perds brusquement l'équilibre, je trébuche, l'étendard tombe...
Je me relève, simplement pour voir un ennemi m'asséner un coup d'épée.


Douleurs immenses, je me réveille sous un monceau de cadavres, la mort s'est réglée aujourd'hui.
Je contemple un monde apocalyptique, la pluie mouille mon visage.

Je fais quelques pas, ma vision se trouble, mes jambes se dérobent.

De la lumière, des voix, où suis-je?


Crois-tu qu'il survive, il est dans un piteux état ?
Tu as vu sa blessure à la tête, il y perdra un oeil s'il survit

De nouveau les ténèbres, puis la lumière.

Notre petit page est parmi nous, mes frères, louons le seigneur Malar pour t'avoir permis de survivre à tes blessures.

Des prêtres m'entourent, ils ont du me ramasser pour me soigner.

Merci messieurs *voie faible*, je vous remercierais quand je le pourrais.

Reposez-vous, nous en reparlerons plus tard.



C'est ainsi que j'ai commencé ma vie d'errance après ce jour funeste...