Histoire et maladies

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Un fait trop souvent ignoré par nos contemporains est l'usure fantastique des armées du passé dans les campagnes, et en temps de paix. Au moyen-âge, ne pas mobiliser de forces hors des campagnes avait un intérêt financier, mais aussi médical. La concentration était toujours propice à la propagation des épidémies.

Les révolutions dans la médecine militaire concernent deux aspects: le traitement des blessures dues au combat et la lutte contre les maladies. Le rapport entre le nombre de malades et de blessés n'a jamais cessé de s'inverser, à moins de conditions locales très dégradées.

Quelques exemples:
 Napoléon a perdu près de la moitié de son armée en Russie à l'aller pour cause de désertion et de combat, mais surtout de maladie. Le typhus exanthématique (maladie rare et peu connue en Europe de l'ouest) fit des ravages.
 Pendant la guerre de Sécession, les régiments formés avec un peu plus de 1000 hommes en compte rarement plus de 600 lors du premier combat, quelque mois plus tard.



Les évolutions les plus notables
L'anesthésie: les opérations sur le champ de bataille étaient non seulement dangereuses à cause de l'infection post-opératoire, mais aussi à cause du choc et de la douleur infligée. A partir du moment où l'anesthésie devient courante (vers la fin du XIXième siècle) le nombre de décès diminue.

La prophylaxie (empiriquement appliquée dès l'antiquité): méthode de prévention de la diffusion des épidémies et des maladies. Il s'agit le plus souvent de s'assurer de la non contamination des sources, de l'entretien des lieux d'aisance. Le général Sherman était fameux pour l'attention porté à l'emplacement des latrines. Ce n'est pas anodin. Une dysenterie peut mettre une armée hors d'état. Une des plus grandes réussites de l'armée romaine tient dans son organisation, qui permettait à la majorité de ses hommes de prendre part au combat dans de bonnes conditions.

L'asepsie (à partir du XIXième): pour éviter les infections, on impose le nettoyage parfait des plaies, des instruments et des hôpitaux à l'aide de désinfectants. Le grand nom du domaine est évidemment Pasteur, qui démontra l'origine bactérienne de nombre de maladies.

Le vaccin: prévenant les épidémies et les maladies les plus dangereuses (variole, poliomyélite, tuberculose), il évite nombre de surinfections (tétanos). Nous oublions de nos jours le traumatisme et l'impuissance de nos ancêtres devant des maladies presque oubliées de nos jours.

Les sulfamides (en application dès les années 1920-30): substances prévenant le développement des bactéries. Elles ne soignent pas, mais permettent d'augmenter le délais avant prise en charge tout en assurant une bonne probabilité de survie.

La pénicilline (premières applications en 1942): plus qu'une évolution, c'est une révolution absolue dans la médecine militaire. En luttant efficacement contre les infections, elle permet de soigner des cas précédemment désespérés (notamment les brûlures), de diminuer le nombre d'infirmes (avant, dès l'apparition d'un risque de gangrène, l'amputation était de mise). Un exemple frappant est la disproportion entre le nombre de mutilés américains (qui disposaient de pénicilline) et allemands (qui n'en avaient pas) pendant la seconde guerre mondiale.
C'est vrai quoi, tant qu'à crever les tripes à l'air, autant le faire en bonne santé.

Désolé pour ce commentaire constructif. *essaye de faire mieux*

...

C'est une preuve de plus de l'importance de la guerre dans les progrès humains. Quelque part, c'est un peu désolant de constater qu'on (l'humanité) ne se dépasse jamais autant que pour aller estourbir le gars d'en face, ou d'autre conneries du même genre (pyramide d'Egypte par exemple).
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