Nova : Chapitre I

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Voila le premier jet d'un petit roman que je compte bien poursuivre (en faisant avec mes moyens et mon temps bien sûr ). J'aimerai avoir votre avis sur le premier chapitre et éventuellement vos potentielles corrections ^^...

Bonne lecture.

Nova


Chapitre I


Un bruit de vérin se fit entendre dans le long corridor, l’immense porte de métal s’ouvrait. A travers la cacophonie et le mugissement du courant d’air s’engouffrant dans la pièce contiguë, on pu voir les innombrables lucioles électroniques que représentaient les différents contrôles de l’édifice. Un homme au milieu de tout ce chaos ordonné semblait dominer et être dominé par l’univers qui l’encerclait.

La mélopée stridente cessa et la silhouette assise sur le siège de contrôle tourna la tête pour mieux constater l’absence de vie humanoïde dans le couloir. Car il était bien seul comme il s’en doutait. L’appareillage complexe s’affaira encore en de multiples mouvements lumineux et sonores, les consoles de commande affichèrent d’innombrables séries de chiffres qu’un béotien n’aurait même pas effleurer de sa compréhension. L’homme actionna un nouveau levier de réglage et fut instantanément entouré de la coque protectrice de son scaphandre énergétique, il fut allongé sur le siège comme l’aurait pu être un pilote dans un cockpit et il ferma les yeux. Alors que sa conscience dérivait vers les étendues méphitiques du rêve, la porte se referma et ne laissa comme source de lumière que le blême éclairage des voyants.

Des heures après, lorsqu’il se réveilla, l’homme s’extirpa du cocon d’énergie et descendit du siège avec toute la nonchalance de quelqu’un qui venait juste de s’éveiller. La plaque de métal cylindrique coulissa lourdement sur son rail et il aperçu de nouveau le long corridor. Il avança, lentement, vers l’autre extrémité de celui-ci tout en s’étirant sur le chemin. Portes après portes, pièces après pièces, il reproduisait l’éternel schéma qui le conduirait dehors pour sa journée de travail et de recherche. Lorsqu’il atteint enfin le sas qui reliait son abri à l’ascenseur le menant à la surface, il était lavé, armé et bien éveillé. Les doubles portes de l’ascenseur s’ouvrirent.

Il grimpa dans l’élévateur magnétique et patienta les trente secondes nécessaire à la fulgurante montée des deux kilomètres le séparant de sa destination. La brusque décélération lui donnait toujours la nausée, jamais l’habitude n’avait donné à son corps un moyen de lutter contre celle-ci et il doutait de se débarrasser un jour de cette tare gênante. Sortant de l’espace confiné de l’élévateur à présent arrivé à destination, il s’aventura dans le petit passage dont l’extrémité opposée miroitait sous le soleil matinal. Il cligna des yeux par simple réflexe lorsqu’il déboucha sur le monde extérieur et sentit l’enivrante et chaleureuse morsure de l’astre si franche par rapport à celle du chauffage souterrain. Le paysage lui n’avait rien d’amical.

Enchevêtrement irréel de terre calcinée et de carcasses métalliques carbonisées. Chaos démentiel d’immenses immeubles éventrés et de ruines poussiéreuses. Jamais il n’avait pu donner de nom à cette infernale réalité et jamais il n’arriverait à comprendre ni à accepter ce qui s’était passé. Sept années s’étaient écoulées depuis la catastrophe. Il se rappelait encore la douloureuse luminosité des faisceaux d’énergie déchirant le ciel et faisant fondre des cités entières sous leurs baisers mortels. Il se remémorait chaque jour, chaque nuit dans ses cauchemars, les hurlements brefs et couverts par l’apocalypse des milliers ou des millions de victimes de cette arme réputée propre. Le monde tel qu’il existait jadis avait cessé de vivre pour laisser la place à un caillou informe et brûlé où ne survivait que les rares organismes ou êtres vivants ayant survécu à l’assaut mondial de ces nations aux dirigeants aveugles.

Une fois ses yeux accoutumés à la luminosité naturelle, il abaissa le verrou de sécurité de son fusil et clôtura le passage d’où il venait de sortir. Il avança dans les décombres que seul le vent ou les pillards avaient touchés depuis l’armageddon. Il savait que bientôt il atteindrait les derniers retranchements où les hommes et les femmes, survivants comme lui, s’affairaient afin de vivre et de survivre dans un monde hostile réduit à pratiquer la loi du Talion et du plus fort.

Il parcouru les ruines, perdu dans ses pensées, le terrain accidenté ne représentant plus depuis longtemps une épreuve pour lui. Il traversa des ruelles où l’eau croupie ruisselait depuis des fissures dans les murs. Il atteint un gigantesque cratère lisse comme du verre ou des minéraux vitrifiés par le rayon principal restaient figés dans un éternel monument morbide. La plaine des épines.

Malgré le fait que les pillards connaissaient depuis longtemps le danger que représentait une embuscade sur sa personne, il resta sur ses gardes. Il ne comptait plus le nombre de malandrins qu’il avait envoyé aux enfers dans cette plaine maudite hérissée de lames minérales. Après un kilomètre parcouru dans la fournaise ambiante, l’inévitable arriva. Des pillards, cinq au total, s’extirpèrent d’un bloc minéral préparé à l’avance et fondirent sans plus de commentaires vers lui. Ils étaient armés de fourches rudimentaires. D’un geste maintenant devenu machinal, il sortit son fusil et roula sur le coté de manière à mettre de la distance entre lui et n’importe quel buisson de lames qui pourrait servir de broche pour l’empaler. Il fit feu. Le premier pillard, le plus jeune probablement n’eut pas le temps de hurler lorsque le projectile métallique anti blindés traversa une partie de son corps en l’emportant avec lui. N’ayant pas même un regard pour leur compagnon, les acolytes foncèrent sur leur proie en brandissant tels des cavaliers leurs armes d’hast.

La proie agrippa au passage la première fourche et planta une de ses lames de poignet dans le thorax de l’agresseur. Lorsque le troisième parvint jusqu’à lui, il se servit du précédent larron comme d’un bouclier ce qui mit irrémédiablement un terme à sa funeste vie. Il cibla en un éclair le pillard qui venait d’embrocher son camarade et appuya sur la détente. Il ne restait alors qu’un seul opposant, celui-ci avait perdu une bonne partie de son assurance et tenta de s’enfuir, en vain.

Laissant les cadavres à la merci des trafiquants de chair humaine après les avoir délesté de leurs possessions de valeur, il poursuivit son chemin. Ce n’est qu’une demi-heure plus tard qu’il atteignit enfin le nid d’activité humaine, le refuge de la survie et de la société. La cité faite de bric et de broc possédait de multiples noms. Elle possédait aussi les multiples produits et activités nécessaires à la vie quotidienne ou aux divertissements… Lui l’appelait simplement la cité du cratère…

_ Yan ! Yan ! Attend moi espèce de salopard !

L’homme se retourna dès qu’il entendit son prénom et brandit une lame dans la direction du son. La personne qui l’interpellait était une jeune femme, il la reconnut après seulement quelques secondes tant son visage était maculé de la poussière ambiante.

_ Anita… Même les flammes de l’Enfer ne te feront pas comprendre que je n’ai pas besoin d’aide ? répondit Yan d’un ton las.

La jeune fille s’essuya le visage et eut un petit sourire moqueur, elle rejoignit son interlocuteur et ils se regardèrent dans les yeux mutuellement sans ciller. Depuis une année, depuis que Yan connaissait l’adolescente pétillante et depuis que celle-ci tentait de le suivre où qu’il aille, il essayait de s’en défaire pour éviter qu’elle ne tombe dans la vie miséreuse et funeste des vagabonds.

_ Comme il est bon de te revoir dans la cité Yan ! Pourquoi n’es tu pas venu nous rendre visite depuis si longtemps au « Nuke » ?

_ Je n’avais rien à y faire… D’autant plus que je déteste devoir supporter une peste comme toi en sirotant mon scotch frelaté.


Anita, loin d’être vexée, éclata de rire. Elle agrippa la main du vagabond et lui mit un message manuscrit à l’intérieur. Elle lui sourit une dernière fois et s’éloigna dans la foule et dans la poussière. Yan haussa les épaules, déplia la feuille de papier froissé et se posa dans un coin tranquille pour y lire son contenu aussi bref que d’habitude. En effet, Nuke le patron du bouge du même nom l’invitait « cordialement » à le rejoindre pour discuter d’une affaire importante. Yan était mercenaire, tueur, chasseur et chercheur d’antiquités d’avant guerre ce qui faisait de lui un homme à la fois dangereux et en danger. Beaucoup de gens pensaient qu’il était aussi riche qu’un marchand d’eau ou qu’un distillateur mais il n’en était rien. Aucune réelle monnaie n’avait plus cours dans l’ensemble du continent voire du monde et le troc était devenu le seul commerce rentable et valable. Eau, femmes, têtes de bétail, maisons, gallons de pétrole et d’huile ou encore armes et outils tout cela remplaçait les anciennes devises centenaires.

Cette lettre, bien qu’étant une proposition, était plus impérative qu’autre chose. Il pouvait difficilement refuser une telle proposition compte tenu de l’importance de Nuke dans la cité et compte tenu du fait qu’il perdrait son statut de vagabond fiable probablement en même temps que sa vie. Après avoir soupirer un grand coup, il contempla la cité. Les maisons étaient en pierres difformes et les structures étaient en métal récupéré. Partout, des attroupements se créaient suite à des altercations ou à de bonnes affaires. Les marchands d’eau et de vivres flanqués de leur cerbères armés jusqu’aux dents côtoyaient les marchands d’esclaves au milieu de places cerclées de bordels, de bars et de ruines. L’odeur de sueur, de sang, de brûlé et de saleté se joignait à la poussière volatile et aux relents putréfiés de la fosse commune cinq cent mètres en amont.

Il remit son fusil à portée, traversa les places tout en guettant les éventuels pickpockets, et s’arrêta devant l’échoppe d’Owen. Avant d’aller chez Nuke, il tenait à rendre visite à quelqu’un et à rentrer dans ce lieu qui lui donnait pourtant la nausée. L’ambiance à l’intérieur demeurait inchangée. Une chaleur rendue étouffante par l’humidité, la cage, les pieux, la couleur presque noire du sang séché sur le sol et les armes accrochées à des crochets à l’intérieur de ce petit colisée. Le bruit de la cloche annonçait le début du combat. Il se fraya un chemin pour avoir un aperçu des combattants et secoua la tête. A l’intérieur de l’enclos, un homme, massif mais blessé, affrontait un fauve de l’avant-guerre.
Ambiance post-apocalyptique .. ça me fait penser direct à Fallout, j'adore
Evidemment, le défaut, c'est que ça peut manquer un brin d'originalité pour le cadre

En ce qui concerne l'histoire, mis à part l'esquisse d'un preux paladin sans peur et sans reproche qui, généralement, me déplaît, je dois avouer que le texte est rondement mené, on s'y croirait. Ce qui m'amène au dernier défaut ... il manque une suite .. allez zou, au boulot !!
Suis d'accord avec ce défaut !
Il manque une suite pour se faire vraiment une idée.

Sinon le "preux paladin" qui abat un homme qui essaye de fuir avant de le détrousser ... ben moi j'aime bien ce type de "paladin"



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Nepher
Citation :
Provient du message de Nepher

Mais ... il est passé où Rekk ?!?
hum ...
désolé



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Nepher
Ca va alors suis pas le seul à me poser cette question



Sans déconner : bravo vivement la suite
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@Lamdba
Rooh mon ptit CYphen

Ca me fait plus que plaisir que tu te remet a écrire, d'autant plus après ton premier essai sur un air d'Hyperiums.

Le style m'enchante toujours, mais la on reste sur notre faim

/me fait une énorme slurpouille sur la joue de Cyphen

ps: dit, dit j'ai le droit de chercher les images ?
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