[Thanadrielle]

Encore une fois, je revêts mon armure et je vérifie les attaches de mon haubert de maille. Toute la nuit, j'ai astiqué armes et armure afin qu'elles brillent de mille feux. Je repense à la discussion que j'ai eue hier avec celle que j'aime. Quand je lui ai demandé si, un jour, nous serions tranquilles toutes les deux, elle m'a répondu que nous étions des soldats dans un monde en guerre. Encore une fois, elle avait raison. Je suis une militaire avant tout ! Mon fléau pend à mes côtés. Je prends ma cape marquée du symbole de ma caste et je sors de ma chambre. Encore une journée où je vais devoir tuer, que se soit par obligation ou par vengeance. Mon visage se ferme, mon coeur s'assèche, je me prépare mentalement à cette journée qui sera encore remplie de cris et de douleur.

Pourtant, mon visage s'illumine quand j'entends un simple murmure arriver à mes oreilles. Un simple bonjour et mon coeur bondit de joie. Je me retourne et elle est là devant moi, splendide et rayonnante. Son sourire déchire le voile noir qui s'était emparé de mon coeur. Elle repend la vie et moi la mort, elle est Lumière et je suis Ombre, devant elle je suis sans arme. Elle est ma vie.

Ce jour la, nous devions accompagner un groupe d'aventuriers qui se rendaient dans les terribles abysses. En ce lieu, il faut se battre contre les démons, mais aussi contre les hommes que le mal des abysses a contaminé. Ne se fier à personne car toute rencontre peut être mortelle. Je suis inquiète à l'idée d'emmener mon amour en ces lieux, mais comme elle l'a dit, nous sommes des soldats avant tout et nous devons obéissance à notre hiérarchie.

Nous arrivons vers le château de Prydwen, lieu connu pour héberger de dangereuses bandes de maraudeurs et de fous sanguinaires. Je me place en tête afin de pouvoir identifier le danger. Et l'embuscade débute. Un homme de notre groupe tombe rapidement, une flèche dans le c?ur. Je mets en formation avec mes soeurs, bouclier contre bouclier, nos soigneuses derrière nous et nous avançons vers l'ennemi. Ce sont des francs-tireurs, des sans-guildes qui vivent du meurtre et de la rapine. Je me fais une joie de les éliminer. Nous ne sommes plus aussi inexpérimentées qu'avant. Le combat tourne rapidement à notre avantage. Manquant de cohésion face à notre attaque, les maraudeurs lâchent prise, du moins pour ceux qui y arrivent avant d'être paralysés par les sorts de mes soeurs.

Des cris retentissent :
- Ennemi derrière nous !

Je me retourne, inquiète. Peut-être était-ce une diversion... Je cours pour me porter à l'arrière de la troupe. Et je la vois, montée sur un cheval noir, en armure lourde. Je reconnais le symbole blanc et rouge qui orne son bouclier. Ma haine se fait plus grande et j'invoque le pouvoir d'Arawn. Il brûle mon corps et me remplit de Sa fureur. Au moment de déverser mon pouvoir sur mon ennemie, je la reconnais. Les larmes me viennent aux yeux.
- Pas elle, murmurais-je dans un souffle.

Je sens une présence à mes cotés et le bruit d'une corde qui se tend. D'un coup de bouclier je projette l'archer au sol.
- Essaye encore et tu meurs, dis-je la voix remplie de colère.

Je m'avance vers elle. Je veux la toucher, la prendre dans mes bras, lui dire ce que je ressens. Je tends la main vers elle, espérant...
Une voix me stop net.
- Non, ma douce, elle n'est plus celle que nous connaissions. Elle a choisi. Laisse-la !

Je sens la rage m'envahir et je vois la femme s'éloigner doucement.

Je me rappelle ce que m'a dit mon tuteur à l'Académie, un vieux fléau rescapé de nombreuses batailles.
- Gamine, un jour la Mort viendra à toi et pour que tu n'ai pas peur d'elle, elle revêtira l'apparence d'une personne aimée. Ce jour là, ne fuis pas, ne luttes pas, ouvres tes bras et accueilles-la car elle te mènera à notre Seigneur.

Ma mort avait un nom maintenant : Sorcenna. Mais tant que j'aurai un souffle de vie, je lutterai pour qu'elle nous revienne.

Par le Fer et le Sang j'en fait serment !

[Olafsson]

/HRP

tres joli , comme d'habitude