La confrontation.
AsSaSsiN était étendu sur le sol, il ne donnait plus signe de vie, sa tête avait violemment heurtée l’écorce. Était-il mort ? Était-il seulement inconscient ?
La petite Trykette paralysée par la peur, s’était recroquevillée sur le bord de la route, les mains sur ses oreilles et les yeux fermés elle pleurait discrètement en frémissant de toute part.
Djyrkan lui gisait face contre terre, son esprit voyageait entre le conscient et l’inconscient, sa vue était trouble, le moindre léger mouvement lui semblait un effort démesuré, il sentait à peine l’écorce chaude en contact avec son visage. Il ne percevait plus que les échos des bruits qui l’entouraient résonner dans sa tête
Il était contraint à rester sur le sol impuissant à attendre sa mort.
La créature largement plus grande que deux homins se tenait à quelques mètre de Mialys les yeux rivaient sur la Matis, un étrange et léger halo vert semblait l’entourer.
« Surment une protection magique !» pensa Mialys.
La matis reprit doucement son incantation, elle avait presque finit et ce sort était d’une rare puissance.
«Assez puissant pour t’envoyer rejoindre tes ancêtre malgré ta ridicule protection d’apprentie! Stupide créature, tu vas regretter d’être intervenue!» dit elle en ricanant.
La créature qui jusqu’à présent se contentait d’observer curieusement la Matis, se mit à bouger lourdement, elle fit un pas en direction de la Matis, puis un autres, se rapprochant peu à peu en faisant trembler l’écorce.
Le ton arrogant de la Matis cachait la peur qui commençait à monter en elle, peu avaient réussis à survivre à un Kami noir. Les récits parlaient de créature à la force démesurée et dotée d’une magie exceptionnelle. Mais Mialys ne recula pas, une boule d’énergie s’était concentrée dans ses mains et la créature était encore trop loin pour espérer pouvoir porter un coup à la Matis. Un fois l’incantation finie, la Matis concentrée sur la boule d’énergie, releva brusquement la tête, et s’écria «Que penses-tu de ça ?!». Elle propulsa la concentration d’énergie en direction de l’imposant Kami. «Maintenant meurt répugnante créature !» rajouta la cruelle magicienne.
La boule allait frapper la créature, quand arrivée à son contact, le halo vert s’amplifia et un flash se produit. La boule fut réfléchit en direction de la Trykette. La pauvre petite fut instantanément frappée, elle s’écroula sur le sol, les yeux vides de toute émotion, sans vie… Son enveloppe charnelle était là, intacte, mais son esprit ne l’habitait plus, le sort l’avait aspiré. Sa courte vie, s’acheva ici, dans l’innocence, les pleures, la haine et la peur. Elle avait payée de sa vie l‘avidité de ces cruelles Matis.
« Rhaa! » Pesta Mialys. Mais elle n’était pas une apprentie, elle avait déjà affronté des magiciens puissant et avait l’habitude du combat. Elle avait déjà préalablement mémorisé un sort d’attaque qu’elle conserve toujours pour les cas extrêmes . Elle n’avait q’un mot à prononcer pour déchainer sa colère. Le sort était certes moins puissant mais la protection du kami noir semblait avoir disparu et celui-ci avait visiblement l’air affaiblis. L’imposant gardien de l’équilibre d’Atys avait reculé sous la violence de l’impact. Son regard se posa un instant sur le corps de la petite Trykette, puis il fixa Mialys et s’avança à nouveau en direction de la Matis.
La magicienne chuchota un mot en tendant ses mains vers la créature. Un trait d’énergie jaillit et alla frapper comme un éclair le Kami noir qui poussa un hurlement de douleur à glacer la sève.
Mialys se mit à rire « Tu pensais pouvoir me vaincre ?! Hahaha… ! Quand les kamis comprendront-ils que les Matis sont les seigneurs d’Atys?! Rien ne peut plus s’opposer à l’empire!!»
La créature gigantesque vascilla de droite à gauche, avant de s’effondrer dans un nuage de poussière au bord de la route tout près de la Matis.
Le Kami noir ne donnait plus signe de vie.
Djyrkan était resté conscient pendant l’affrontement, mais il avait du mal à percevoir ce qu’il s’était réellement passé. Il avait juste perçu que la Matis avait apparemment vaincue la créature. Il ressentit les vibrations d’un pas léger qui se rapprochait doucement. C’était Mialys…
La Matis se pencha sur le corps du Fyros. Elle lui releva la tête du sol et lui murmura à l’oreille.
« Pauvre fou, tu aurais du réfléchir avant d’oser m’affronter. Maintenant tu vas assumer ton acte. Es-tu près à mourir sauvage ?»
Elle retourna Djyrkan pour le mettre dos au sol, s’assit sur lui et approcha son visage de celui du Fyros. Sa main alla tirer d’un fourreau au niveau de sa cuisse, une petite dague en bois précieux finement gravée des symboles de l’empereur,
Avec l’autres main, elle se mit à caresser doucement le visage du Fyros « Quel dommage de gâcher un si beau spécimen, j’aurai volontiers fait de toi un de mes esclaves pour mes petits plaisirs. »
Elle passa légèrement ses lèvres contre celle du Fyros qu‘elle alla mordiller… « Vraiment dommage…». Djyrkan sentait le souffle tiède de la Matis sur son visage, il sentait la Matis sur lui, le corps collé contre le sien, il sentait une main sur son visage et les douces et chaudes lèvres qui le parcouraient , mais il ne voyait rien, il ne pouvait bouger. Il ne pouvait que se répugner intérieurement en espérant que cette torture soit abrégée rapidement.
Myalis déposa un dernier baiser sur les lèvres du Fyros. Elle fit glisser sa dague le long de l’armure. Djyrkan senti la pointe de la lame au niveau de sa gorge. La matis lui chuchota à nouveau dans le creux de l’oreille: « Je vais lentement t’ouvrir la gorge pour que tu puisses savourer doucement la fin de ta misérable existence … »
Djyrkan senti légèrement la lame se faire plus pressante sur sa gorge.
Enfin il allait mourir… il allait être libéré après cette humiliation, cette souillure…
Mais la lame avant de pénétrer la chair du Fyros se retira brusquement !
Myalis se redressa et resta comme figée par la peur qui s’était emparé d’elle. Ses yeux écarquillés fixaient droit devant elle.
Elle n’osait pas se retourner…elle ne voulait pas voir... «Non pas ça! Ce n’est pas possible ! »
Elle avait senti un souffle chaud dans son cou.
Elle se retourna finalement...
L’horrible visage du Kami noir était presque collé au sien
Ce fut la dernière vision de Mialys. Le Kami noir la balaya d’un coup meurtrier. Le corps de la Matis vola sur quelques mètres avant de s’écraser et de rouler sur le sol complètement disloqué comme une de ces petites poupées désarticulées avec lequel jouent les jeunes Trykers.
Elle était morte sur le coups.
Djyrkan quand à lui avait sombré dans l’inconscience, son esprit voyageait dans le néant, il s‘était préparé à la mort… Le kami noir se redressa et observa longuement les corps gisant sur le sol.
Il se rapprocha du Fyros et attrapa celui-ci d’une main pour le hisser sa large épaule.
Il retourna dans la forêt en emportant le Fyros et abandonna là le corps d’AsSaSsin.
Avait-il laissé le Matis pour mort ? Pourquoi a t’il emmené le Fyros ?
Autant de question qui resteront à jamais sans réponses.
Djyrkan n’eu plus que le souvenir de son réveil.
Quelle étonnement quand il ouvrit les yeux alors qu‘il croyait être mort. Il était en plein désert. Près d’un monument à l’honneur des grands guerriers Fyros défunts. .Sur une plaque en bois usée près de sa figure on pouvait lire: « A l’honneur d’Ykrass, grand guerrier tombé dans la lutte contre l’empire de la décadence Matis. »
C’était un vieux site où reposaient les morts de l’ancienne guerre qui opposa les Fyros et l’empire Matis.
Que faisait-il ici ?
Djyrkan qui avait reprit quelques forces releva difficilement sa carcasse de la sciure qui avec le vent commençait à l’ensevelir.
Son épée était planté près lui. Il l’empoigna la lame et serra très fort jusqu’à faire couler sa sève.
« Aahhh!!! AsSaSsin! Je te retrouverai! Je te ferai payer ! Je le jure sur ma sève !! »
Il serra très fort son poing, son visage reflétait la haine. Ses yeux étaient aveuglés par la fureurs. Voyager dans cet état n'aurai pas été très prudent.
Il s’assit dans la sciure et alla chercher sa petite fiole d’essence qu’il porta aussitôt à son visage. Il huma doucement l’essence et plongea dans une longue méditation.
Plus tard, il se mit en route , il était déterminé à retrouver le Matis, il était sur que celui-ci était toujours vivant. Quelqu’en soit le prix à payer, quelqu’en soit les épreuves à surmonter, il le retrouverai…
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