[Ys] rencontre

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Mouais, pas vraiment rp... on va dire récit

Adrien observait. Il n'avait rien d'autre à faire pour le moment. Juste éviter les hordes aveugles, un peu plus bas, sur la route, qui arpentaient avec frénésie le chemin séparant les murailles d'albion et de Midgard.

Adrien observait et attendait. Il se sentait étranger à toute cette agitation. Assis à l'abri du vent et des regards, il savait bien qu'une situation allait lui être favorable. Il lui suffisait d'être patient.

Un torc imprudent vint à troubler l'harmonie du lieu. Adrien n'aimait pas être perturbé quand il était à l'affût. Mais il se souvint aussi que son dernier repas remontait à loin déjà et que... mais chaque chose en son temps. Adrien sentit une perturbation...

Oh, ce n'était pas ce genre de perturbation grossière engendrée par quelque magicien, souffrant d'un pied meurtri et délaissé par son groupe avide de sang et de mort. Non, ces perturbations là étaient facile à éliminer. Aussi, le tableau de chasse d'Adrien était-il déjà bien fourni en cette matinée. Le butin était remarquable : plusieurs bâtons, quelques anneaux rares, des bourses bien remplies...

Non, cette perturbation là était légère comme la brise, souple, presque féline : une Sarrazine fine et élancée se trouvait à quelques pas de lui et tentait de se dissimuler derrière un maigre bosquet. Elle n'avait pas remarqué Adrien, derrière elle.

Le coeur d'Adrien en fut bouleversé. Jamais il n'avait vu tant de grâce, tant de charme. Dans ce lieu ou la nature n'avait aucune pitié pour les faibles, elle était le printemps et le souffle des mers lointaines.

Vint à passer un nain essoufflé, la langue pendante sur une hache grossière bien trop grande pour lui. Se tenant les reins, il commit l'imprudence de vouloir se reposer, se croyant à l'abri de la meute sanguinaire. La Sarrazine surgit d'un bond preste et d'un geste précis, ajusta un coup mortel à cette proie offerte.

Mais les choses n'allaient pas en rester là. Deux compagnons du nain, deux trolls gigantesques surgirent et commencèrent à bousculer la frêle Sarrazine, la plaquant violemment contre un arbre.

Le sang d'Adrien ne fit qu'un tour ! Bondissant hors de sa cachette, il vint se jeter dans la mêlée. Les deux trolls patauds restèrent un moment sans réaction. Adrien en profita pour placer une de ses bottes favorites, blessant grièvement le plus puissant des deux qui vint s'écrouler, genoux à terre. La Sarrazine, plus prompt à réagir, compris qu'Adrien lui venait en aide. Elle reprit sa fine épée tombée non loin de là et se dressa devant l'autre troll, qui n'était pas encore revenu de sa surprise.

Les combats furent brefs mais intenses. Il ne fallut que quelques secondes pour que les deux trolls aillent rejoindre leur ami nain au Valhalla.

Adrien fit alors signe à la douce Sarrazine qu'il ne fallait pas rester là. Ils coururent quelques minutes vers un endroit déserté des tumultes des armes.

La Sarrazine regarda alors Adrien et un grand sourire vint illuminer son visage d'ange. Il y avait dans ses yeux, la sérénité, la douceur et l'amour.

Adrien lui trancha la gorge d'un geste sec. Ensuite, il lui coupa délicatement une mèche de cheveux pour se souvenir de cette rencontre. Après tout, il l'avait vue en premier et ce n'étaient pas ces rustres de Midgardiens qui allaient lui gâcher un si beau trophée.

Et tandis qu'Adrien plaçait son nouveau trésor dans le médaillon d'or qu'il cachait sous sa tunique, les os des vaincus blanchissaient et nourrissaient la terre si fertile d'Hibernia.
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