La guerre en Irak vise-t-elle l'OPEP ?

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VIENNE (AFP) - L'Irak pourrait claquer la porte de l'OPEP après la guerre pour financer sa reconstruction en produisant à sa guise sans le corset des quotas, une défection qui ferait éclater le cartel d'après les spécialistes.

"Si, la guerre terminée, le secteur pétrolier irakien est privatisé par les Américains, oubliez l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep): elle est morte!", affirme Leo Drollas, du Center for Global Energy Studies (CGES) de Londres.


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"Avant d'être exclu du système des quotas de l'Organisation, après son invasion du Koweït en 1990, le pays exportait 3,14 millions de barils par jour (mb/j), à parité avec l'Iran", explique-t-il. Bridé par les sanctions de l'Onu et son programme "pétrole contre nourriture", le niveau des exportations est tombé sous les 2 mb/j ces dernières années, ajoute-t-il.

Mais après le conflit, "l'Irak voudra produire et vendre autant de pétrole qu'il le pourra pour financer sa reconstruction", ajoute-t-il. "Il exigera de ce fait de pouvoir à nouveau exporter autant que l'Iran", soit 3,59 mb/j actuellement.

"Les dix autres pays membres du cartel devront donc, chacun, revoir à la baisse leur production. S'ils chipotent, l'Irak devra décider s'il reste ou s'il sort" de l'organisation, analyse encore M. Drollas. "J'ai le sentiment que l'Irak quittera l'Opep. Ce serait un coup fatal pour le cartel", affirme-t-il.

Une défection de l'Irak "est très improbable à court terme", tempère Neil Partrik, du service de recherches de l'hebdomadaire britannique The Economist. Compte-tenu du délabrement de ses installations, "le pays ne parviendra pas à produire 3 mb/j avant deux ans", estime-t-il.

"Mais à long terme, il y aura des frictions sur le niveau de production" de l'organisation qui assure 35% de l'offre mondiale et la part revenant à chacun des pays membres. "L'Irak pourrait alors devenir le cheval de Troie" des Etats-Unis.

"Lorsque l'Irak aura développé ses capacités de production, il voudra probablement se poser en concurrent de l'Arabie saoudite, le premier exportateur mondial", explique M. Partrik. "La question sera alors de savoir quelles contraintes (de production) seront imposées à Bagdad par le cartel". Si celles-ci sont trop grandes, "l'Irak pourrait alors choisir de sortir" de l'Opep.

Ce scénario est encouragé par les "faucons" de l'administration américaine qui considèrent que certains pays de l'Opep financent secrètement le terrorisme international avec leur rente pétrolière. L'augmentation rapide des capacités de production irakiennes permettrait d'inonder le marché mondial et conduirait à l'effondrement du cours du brut, qui pourrait passer sous les 18 dollars US le baril alors qu'il oscillait autour des 30 dollars avant la guerre.

Les "faucons" comptent sur cette chute des prix pour stimuler la croissance aux Etats-Unis et en Occident et dévaster les économies de l'Iran et de la Libye, deux membres de l'Opep considérés comme des "Etats voyous" par les Etats-Unis, créant ainsi les conditions d'un changement de régime dans ces pays.

"L'Irak ne quittera pas l'Opep dont il fut l'un des membres fondateurs" en septembre 1960, affirme au contraire Mehdi Varzi, analyste de la banque de courtage britannique Dresdner-Kleinwort-Wasserstein. Pour lui, le cartel doit revoir son système de quotas "car certains pays veulent une plus grande part de marché". L'Algérie, "qui produit bien au-dessus de ses quotas" et le Nigeria sont de ceux-là, selon M. Varzi. L'Arabie saoudite devra de ce fait réduire sa part", estime-t-il.

"Nous avons besoin d'un nouveau système de quotas", reconnaît-on de source demandant à rester anonyme proche du cartel au siège de l'organisation à Vienne. "Nos experts vont en débattre en juin et faire des recommandations à la réunion ministérielle prévue en septembre", ajoute-t-on de même source.

"Nous envisageons même de baisser la fourchette du mécanisme d'ajustement", actuellement fixée entre 22 dollars (prix plancher du baril) et 28 dollars (prix plafond). "Il est question d'une fourchette de 20-25 dollars, voire de 18-20 dollars", affirme la source.

En vertu de ce mécanisme institué en mars 2000, le cartel peut réduire sa production de 500.000 b/j si les cours d'un "panier" Opep composé de sept bruts sont inférieurs à 22 dollars le baril pendant dix jours ouvrés consécutifs. Elle peut l'augmenter d'autant si les prix sont supérieurs à 28 dollars pendant 20 jours.

Pour entreprendre ces réformes, "nous allons tenter de convaincre l'Irak de rester dans l'Organisation", ajoute la source. "Mais nous sommes sans illusion quant aux problèmes qui surgiraient si l'Irak décidait d'en sortir", reconnaît-elle.

Donc plus qu'a controler l'Irak, les USA ne seraient-ils pas en train de nous jouer un coup de poker ?

D'un coté s'assurer une baisse des prix du pétrole , un approvisionnement massif et de l'autre coupés les fonds des groupes terroristes islamistes (Il est reconnu que la fortune de Ben Laden à été faites majoritairement dans le pétrole et que plusieurs groupes financiers ,dont les revenus sont une nouvelle fois pétroliers, notamment en Arabie Saoudite ont financés des madrasas et des organisations qui prône un Islam extreme)

De plus ca porterait un rude coup à l'Iran et à la Libye.

Que pensez-vous de ca ?
Sur le fond, je ne sais pas, même si cela fait beaucoup débats actuellement.

Mais…
Le vrai enjeu pour les USA pour les années à venir, c’est le Gaz (Direction la Russie).
L’approvisionnement en pétrole a été fortement diversifié en particulier vers l’Afrique de l’ouest.

C’est comme le protocole de Kyoto, les USA sont accusé de ne pas le signer (ce qui est vrai).
Pourtant, les USA sont conscient que les énergies alternatives sont l’avenir.
Le budget consacré par eux à ces énergies alternatives (Charbon Propre, Hydrogène) surpasse tout ce qui est fait partout ailleurs dans le monde, très largement devant l’Europe.
Le budget consacré au piégeage du CO2 est là aussi supérieur à celui de n’importe quel pays de la planète.

Les USA seraient ils écologiste ?
La réponse est sans doute non.
Mais ils ont compris que le plus gigantesque marché mondial se trouve là.

Les européens parlent d’écologie, fixent les normes, le matériel pour le respect de ces normes sera US ou Japonais, si l'Europe ne se réveille pas.
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