Mort et lumière au coin d'un feu.

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Village de Caifelle, un soir de mars.

Une petite silhouette avance sur le chemin.
Son tein est pâle, presque bleuté.
Ses yeux couleur d’ébène n’ont aucune expression particulière.
Il s’approche du village éclairé par quelques torches.

<bougonne>
Éliminer des Drakorans, alors que je ne suis même pas capable d’en finir avec une libellule géante.
La tâche imposée par le grand Arawn me paraît bien démesurée.
A moins que ce soit moi qui n’en soit pas digne.

<Observe le village marqué par quelques assauts Drakorans>
Enfin un endroit tranquille ou je vais pouvoir me reposer.
Tien, le père Eto assis sur la marche du perron.
Quel homme étrange, il est baigné de lumière mais elle est entourée d’un nuage sombre.
Oh, mais son cœur pleure … étrange.

« Bonsoir Alethoryn, comment vas-tu ? » Me dit-il en souriant.
« Bonsoir Pèrrre Eto, assommé par mon entraînement, un peu perrrdu, je dois dire. »
« Perdu ? Mais je vois que ton accent est moins prononcé. »
« Oui je fais des efforts. Il semble que j’effrrraies moins vos compatriotes en parlant mieux.
Et au vu des derniers évènements je préfère ne pas me fâcher avec eux, certains sont vindicatifs.
Je n’en comprends pas les raisons. »
« C’est bien de faire cet effort, enfin je suppose.
Il en a toujours été ainsi, tout ce qui est nouveau et étrange peu faire peur à certains.
A une époque les sarrasins ont subit les même revers lorsqu’ils sont arrivés sur nos terres.
Certains les ont rejetés, d’autre les ont accueillis.
Aujourd’hui il n’y a presque plus de traces de ces dissensions.
Les hommes changent mais leurs peurs sommeillent toujours en eux.
Mais il faut avouer que vous êtes tout de même bien étranges.»
« Etranges ! Et bien sachez que vous l’êtes tout autant pour moi.
Vous êtes différents, votre peau, vos yeux. Et je ne parlerais pas de votre croyance aveugle pour ce que vous appelez votre Sainte Lumière. C’est d’un absurde. »

<Eto Souriant, ayant déjà abordé le sujet avec le nécrite>

« Et toi jeune nécrite, quelle sont tes croyances ? La mort à ce que j ‘ai pu comprendre. »
« La mort ! Je ne suis pas un semeur de mort comme le croient certains des vôtres.
Je ne suis même pas son messager.
La mort est le domaine de mon maître, Arawn, rien de plus.
La mort est une finalité inéducable pour toute entité dans laquelle est insufflée la vie.
Vous êtes marrant vous les humains à avoir peur de quelques chose qui est incontournable.
La mort arrivera lorsque votre dernier souffle de vie s’éteindra, ni avant, ni après.
Votre Sainte Lumière ne vous donne qu’un sursis, rien de plus. »

<Eto hoche la tête, ne cherchant même pas à être convaincu, il écoute.>

« Venez près du feu de camp, la nuit tombe, nous y serions mieux. »
<Ils se lèvent tous deux et avance vers la place du village ou le feu crépite.
S’essayent sur une pierre, cherchant dans leur affaire de quoi se sustenter.>


(A suivre)
Le feu …
<Un souvenir>
L’outremonde, il y fait si bon, l’antre principale est le lieu de réunion propice.
Un simple feu, pour faire cuire la nourriture et le clan installé tout autour,
dans la pénombre à peine troublée par les flammes, écoutant avec un grand respect,
les anciens raconter les histoires du clan ou psalmodier à la gloire d’Arawn.
L’odeur légèrement musquée des mousses sur les parois de la grotte flattant les narines.
C’est comme cela que …
« Aléthoryn ? »
<sursaute, sort de ses pensées>

« Oui, que … »
« Pardonnez-moi mais vous ne disiez rien »
« Oui j’étais dans mon monde … »
« Votre monde ? »
« L’outre monde, un lieu dont vous ne soupçonnez pas l’étendue, le lieu ou Arawn règne en maître. »
<Sourit>
« Arawn, vous en parlez souvent c’est votre dieu ? »
« Arawn, un dieu
<Eclate d’un rire sonore>
Il n’y a que vous, humains, pour croire de telle chose. Il est bien plus qu’un dieu ou, que votre Sainte Lumière. »
« Mais cessez donc de dénigrez la Sainte Lumière, elle m’insuffle tellement de chose, me permet d’accomplir ma mission sans faille. »
« Alors pourquoi avez vous l’âme assombrie ? »

<Eto est complètement troublé par ces propos>
« Comment ! que dites vous … qu’est ce qui vous permet de … »
« C’est un don que j’ais semble-t-il, je peux voir la couleur d’une âme chez vous les Humains. Vous êtes tellement transparent. »
<Eto se lèvre d’un bon, prêt à reculer, effrayé.>

<Regarde le clerc, comprenant sa peur>
« Ho ! Non, a ma connaissance mes frères n’ont pas ce don. Je n’en ais eu connaissance que lors de mon arrivée en terre d’Avalon. »
<Eto est Interloqué, ne sachant que dire>

« Pardonnez-moi si je vous ais offusqué, j’oublie tout le temps que vous êtes si sensibles, vous les humains. »
<Eto se rassoit, retrouvant un peu son calme>

« Ce qui est surprenant c’est que votre vision est terriblement juste.
<Le regard d’Eto semble gagné par un nuage sombre>
C’est une histoire que je ne vous raconterais pas, un démon de plus à combattre, comme si le royaume n’avait pas assez de soucis. »
<Passe sa main sur ses moustaches de chairs>
« Bien, je ne vous parlerais plus de cela. »

« Vous êtes décidément vraiment étranges, vous êtes presque mon opposé.»
« C’est ce que les vôtres ne cessent de dire. Mais je crois que vous vous fourvoyez sur notre compte.
Nos croyances, nos vies diffèrent. La lumière du jour me gène alors que la nuit je peux voir beaucoup plus loin que vous.
Vous vivez au-dessus de la surface, et il me tarde de rejoindre mon monde quand ma mission sera terminée. »
« Votre mission ? »


(A suivre)
« Oui notre mission, nous n’en avons qu’une seule.
Notre maître Arwan nous a donné une grande mission à accomplir,
Combattre Morgane sans faiblir pour lui reprendre les âmes qu’elle arrache au royaume.
C’est l’unique raison de notre présence sur les îles d’Avalon.
Je ne retournerais pas chez les miens tant que tout ceci ne sera pas terminé.
Seulement mon entraînement ne se passe pas comme je le pensais, mais j’y arriverais, il le faut.»

« Votre entraînement ? En quoi consiste-il ? »
« Et bien à mieux maîtriser les pouvoir que m’accorde Arawn.
Invoquer les âmes défuntes et leur donner des ordres …»
<Eto fait un geste de dégoût>
<Virulant>
« Cela vous dégoûte ?
Mais cela ne vous gène pas que certains manipules les éléments pour invoquer des golems ?
Et cela vous gène encore moins que des sorciers puissent manipuler des êtres vivants pour leur ordonner de ce battre à leur place ? »
« Mais ce n’est pas la même chose … »
« Ou est la différence ? L’âme d’un mort ère dans le royaume d’Arawn, quand nous l’invoquons elle trouve une utilité. Et étant déjà morte elle ne fait que regagner le domaine d’Arwan si elle succombe.
De plus elle ne souffre nullement.
Mais sachez que tout ceci à un prix.
« Un prix ? »
« Oui, invoquer une âme demande beaucoup d’énergie vitale, et je suis liée à elle toute la durée de l’invocation.
S’il lui arrive malheur, alors je risque de mourir aussi pour lui avoir donné mon essence.
Mais regardez plutôt. »

<Alethoryn se dirige vers l’extérieur du village, suivi par Eto. >

Alethoryn se met à invoquer un mort vivant.
L’invocation est lente et semble épuiser le nécrite, a tel point qu’il ne peut rester sous sa forme physique.
Le mort vivant part combattre un monstre errant mais cesse de se battre avant que le monstre ne meure.
Ce dernier assène des coups sur le mort vivant et fini par le terrasser.
Alors Alethoryn revient sous sa forme physique, terriblement affaiblit, le monstre fonçant sur lui.
Eto d’un coup de masse élimine le monstre avant qu’il ne puisse atteindre le nécrite.
<Eto regarde le nécrite et le soigne>
« Je.. Je ne savais pas … »
« Manipuler les force d’Arawn n’est pas sans danger. Nous ne sommes pas tout puissant contrairement aux rumeurs qui circulent. »
« Mais … Mais je ne peux concevoir que l’on use de l’âme d’un mort de cette manière…
c’est contre toute croyance … »
« Et croyez-vous que je puisse concevoir qu’il soit possible de relever les morts comme vous le faites ?
Croyez-vous qu’il soit admissible pour moi qu’il existe d’autre croyance qu’Arawn ?
Non en aucun cas … »
<Eto regarde son interlocuteur>
« Je suppose que vous avez raison …
J’ais déjà croisé bien des mystères, des choses bien étranges, des cultes païens, de monstres innommable …
Alors je suppose que ce que vous dites est possible puisque vous le faites …
Mais admettez que vos manières sont bien étranges pour nous…»
« Tout autant que les vôtres pour moi…
Le tout est de l’accepter…
Après tout qu’importe si le but qui nous anime est le même.
Le moyen est-il si important que cela, si la victoire est à la clef ?
A mon sens vous donnez une trop grande importance à la mort …
Votre peur de la mort vous empêche de vivre sereinement.»
« Mais la mort c’est la fin, c’est ne plus avoir d’émotions, ne plus ressentir les autres … »
« Et alors ? Vous autres humains vous laissez dominer par vos émotions elles vous font commettre les pires choses. »
<Eto regarde le nécrite, et ne peux qu’acquiescer à ses propos, et pourtant ne peut le laisser dire.>
« Nos émotions, c’est ce qui nous différencie des monstres, elles peuvent être notre faiblesse, je vous l’accorde,
mais elles peuvent être aussi à l’origine d’une force dont vous ne soupçonnez pas la portée. »

<Les deux personnages poursuivent leur conversation jusqu’à une heure tardive.
Mort et Lumière se parlent sans pour autant se déchirer.
Tout espoir n’est peut être pas perdu.>
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