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J’observe sa nuque, à la dérobée… elle est à la fois mon horizon, mon repère.
Les kilomètres font place aux kilomètres, et chaque chemin, chaque prés, chaque forêt est pour moi semblable à une autre : je n’en vois qu’une parcelle misérable.
Sa nuque… il me semble parfois presque oublier son visage, mais je reconnaîtrais sa nuque entre mille.
Courant derrière lui, mes pas dans ses pas, nous traversons chemins, plaines, et parfois villes… mais je ne m’y sens pas à l’aise : je perçois parfois les regards mauvais, ou moqueries, sans comprendre véritablement la raison : que fais je de mal, sinon être là pour celui qui me fait vivre ?
Il est ma raison d’être, mes yeux.
Je lui suis toute dévouée…

C’est ainsi que l’on m’a appris mon rôle, je le connais par cœur. Est ce que cela me convient, sans doute ne me posais je pas la question jusqu’ici…
Suis je sincère ?
Je n’ai pas appris à réfléchir. J’ai appris à être efficace.

Ce soir pourtant, alors que pour la première fois mes yeux se posent sur le ciel, je vois les nuages, je vois le soleil au loin, prêt à atteindre sa couche derrière un arbre… c’est beau.
L’avais je seulement vu auparavant ? non, je ne crois pas.
Je ne peux détourner mes yeux de sa nuque.

Nous reprenons notre route, j’ignore où je vais, je ne fais que suivre et parfois soigner. Je l’accompagne ainsi, chaque jour, afin de le rendre plus fort, plus résistant…
La plupart du temps contre des créatures animales, d’autres fois il me laisse assise, dans un Fort et il ira au combat seul.
Je n’ai qu’à attendre un signe, et alors je me mettrais en route pour le rappeler à la vie.
La Vie.

Ai je un jour failli ? oui, cela est arrivé, par maladresse sans doute car ayant mal suivi les pensées de celui qui tiens les fils de mon existence. M’en a t il voulu ? peut être, pour ne pas s’en vouloir à lui, de m’avoir créée ainsi…

Les seuls moments où j’oublie ma place, c’est lorsque assise ou attendant son retour, je peux observer les environs, et où il me semble découvrir l’endroit où il m’a menée, lui pour se battre, moi…

Mes yeux voient…
Des lions féeriques… des chevaux féeriques… d’autres créatures, féeriques… Est ce que j’esquisse un sourire, en me demandant si il existe une plaine, une île cachée, avec des « bot » féeriques ?

… Je rêve…
Soudain il me prend l’envie de courir, sauter, danser même, chose qui m’est interdite, sans quoi Il me perdrait et devrait revenir sur ses pas pour me récupérer. Alors mes mains et mes jambes se font de pierre, pourtant je suis de chair et de sang, comme lui… comme vous.

…J’ai peur…
Peur de ce qui me vient à l’esprit, peur de ce que je pourrais faire… ne pas faire.
Peur de céder un jour, à ces pulsions qui voudraient faire de moi un être libre, un Etre…

Les jours ressemblent aux autres jours, et les nuits semblent pour moi telles les autres nuits. Le temps passe, j’ai repris (mes esprits ?) conscience. Conscience ?

Assise dans l’herbe je l’observe à la dérobée, il est blessé… Il s’était mis en tête de s’attaquer à un couple de maraudeurs et n’avait pas vu le danger s’approcher lentement, avec grâce.
N’ayant rien d’autre à faire à ce moment là que regarder autour de nous, je savais ce qui allait arriver.
Je me tais.

Si l’animal était venu au galop, sans doute aurait il pu réagir à temps après en avoir fini avec les hommes.
Me dit il quelque chose ? sans doute ai je cru entendre un juron. Ce qui l’attaque est aussi majestueux que dangereux, un cheval qui pour moi est tout aussi féerique que ceux dont je me souviens, avec son pelage d’ébène, mais qui pour l’heure est surtout l’esprit vengeur de la forêt s’attaquant aux intrus que nous sommes. Curieusement, je me sens proche de ce Pookha.
Les sabots s’acharnent sur son corps, et je suis suffisement près pour y voir le sang de celui qui me guide…
Je ne bouge pas.
Cette fois les cris se font plus forts, et je perçois de la peur dans sa voix, alors qu’il m’appelle.
Mon corps m’appartient il ? si oui pourquoi refuse t il de m’obéir ?
Suis je victime d’un sort qui m’en empêche ?
Ai je… voulu agir ?

Bien que je l’accompagne à chaque instant, je sais que je ne risquerais rien lorsque la bête en aura fini avec lui, à moins que j’intervienne.
Lorsque le combat s’achève, et qu’il s’attend à ce que je le rappelle à moi… je me contente de le regarder.
Je serre contre moi ce sac, qu’il s’efforçait de remplir et me faire porter, sans se soucier du poids et de ma gène… je sais qu’il me sera utile, à l’Avenir.

Je le regarde, une dernière fois… Un petit rire nerveux se libère de ma gorge alors que je me rend compte que la seule chose que je peux voir de lui à nouveau, est sa nuque…

Je m’éloigne.



«…Si vous nous piquez, est ce que nous ne saignons pas ?
Si vous nous chatouillez, est ce que nous ne rions pas ?
Si vous nous empoisonnez, est ce que nous ne mourrons pas ?
Et si vous nous outragez, est ce que nous ne nous vengerons pas ?…»
Shakespeare.



Hrp :
Loin de moi l'idée de relancer un débat... mais celui sur les "bot" est si présent dans tous les forums qu'il n'a été pour moi que source d'inspiration.

[Vanité]

Buffbot ou non, c'est marrant à lire et bien écrit.

[Shaoline]

Franchement c très beau je ferai un kiss et un câlin a tous les bot que je verrai

Ps: Nan mais franchement vous voyez se que subisse les bot spa bien v faire une ligue des "BoTenDetresse"

Ps2:le buffbot c mal ........ (mais quesque c bon )

[Aron]

Joli.

[Naf Somidesthjofr]

Très joli, très bien écrit, excellente idée de départ, un des meilleurs textes présenté ici .

[Eolwyn]

clap clap clap,tous simplement

[Jesépôkelpseudprendr]

/kiss

[pkpkpls]

Vraiment magnifique texte, je ne regarderai plus les bots de la même manière, pauvres bots ...

[Typhon Krazilec]

/em verse une larme destinée à toutes les victimes de cette nouvelle forme d'esclavagisme.

[Lister]

très bien écrit.

Pauvre bot sauvons les pour qu'il rejoigne les bots féeriques pi stou

[Legeibeth]

Très joli texte

[Aracknor]

<a la larme à l'oeil>

Magnifique...

[Alwindor]

Trés joli beau travail

[Gandra Mc Leod]

Vraiment très beau texte.

[Draziel Le Maudit]

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