Le paladin au deuil éternel réajusta sa pélerine en sortant dans les rues de Camelot, scrutant les alentours comme c'était devenu son habitude ces derniers temps.
Comme il est triste de ne plus se sentir en sécurité au sein même de la capitale.
Depuis quelques temps, il pouvait presque sentir une chose malsaine et palpable sur les murs, les gens, l'air même. Il devait faire un effort permanent pour ne pas y penser, la nausée le prenant rapidement.
Tout autour de lui n'était que réflexion d'une décadence et d'une corruption galopante. La seule lumière de pureté qu'il pouvait voir était son épouse, son amour... qu'on lui reprochait, à lui! Il devait réfréner des pulsions meurtrières grimpantes à chaque fois qu'un fat osait lui faire remarquer qu'il avait violé les édits de l'Eglise.
Comment tous ces êtres corrompus pouvaient critiquer l'un des derniers véritables représentants de la Lumière? Comment peuvent-ils encore seulement vivre?
Mais les choses allaient changer, oh oui.
Il ferait partie de la Garde. Il aurait les pouvoirs nécessaires pour mettre de l'ordre dans ce royaume en perdition.
Dusse-t-il vouer son âme aux Enfers, Reis remettra Albion à la place qui lui est due en tant que dirigeant de tous les peuples. Les barbares plieront genoux devant les nobles et justes chevaliers d'Albion...du moins, ceux qui resteront après la purge des traîtres.
Oh, oui, vision magnifique! Il plantera les étendards albionnais sur Jordheim et Tyr Na Nog, et montrera la tête des chefs barbares à leurs peuples pour que ceux-ci s'écroulent de terreur devant la magnificence de la Nouvelle Lumière.
SA Nouvelle Lumière.
Et rien ni personne ne pourra l'arrêter.
Il est temps de commencer le ménage.
- Vous serez satisfait, mon Lieutenant, sussura Reis avec un sourire mauvais en s'engouffrant dans les ruelles de Camelot.
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