Le Fléau des Plans

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Fröhnir avait toujours été mal à l'aise en présence des grands de ce monde, aussi se contenta-t-elle d'un léger signe de tête en marmonnant son nom :

"- Fröhnir Edeldaë, Voleu... marchande en artisanat elfique."

Puis elle se tourna vers Joshua et Face de l'ombre pour les laisser expliquer la situation au monarque.
Alors que le mage et le rôdeur expliquaient la situation. Le roi fit asseoir ses invités et leur servit un excellent vin mis en cave non loin de la citée.

Guillaume fit mander Séréna et Frolo pour tenir conseil. L'une était auprès d'Ewan manteau de neige, tout nouveau chef de guilde à Telinys et l'autre à Yslong où il travaillait à l'enchantement d'une épée pour Naphylis Amandier de Jolyval, le maître-lame d'Alvencys.


- Vous avez tout mon soutient ! Nous aviserons du meilleur moyen de vous venir en aide lorsque Séréna sera à nos côtés. En attendant, acceptez mon hospitalité. Mon cuisinier est un maître dans son art et il vous régalera de milles délices !
Ensuite je gage qu'une bonne nuit dans des draps frais vous scierait également.

Joshua se releva et fit une révérence...

- Je te remercie Guillaume mais je vais me retirer, j'ai quelques recherches à faire à la bibliothèques qui ne souffrent délais.

Le roi laissa le mage à son étude et régala ses invités du récits de ses aventures. Et plus précisément de celles qui le menèrent à affronter les serviteurs du défunt dieu du meurtre.

[hrp] Si vous voulez je résume ces aventures ! Mais même ainsi je crois que je pourrais ouvrir un nouveau fil rien que pour çà [/hrp]
Fröhnir faillit littéralement s'endormir en écoutant les histoires du Roi Guillaume. Le repas avait été bon et la boisson avait coulé à profusion, mais l'elfe, fatiguée par la vie, n'en pouvait plus. Elle aurait tant voulu se débarrasser du fardot qui lui pesait. Ces maudits cristaux avaient gâché sa vie !

Elle s'excusa le plus poliment possible auprès du monarque et demanda à ce qu'on la conduise à une chambre afin de se reposer un peu.
Delroth se régalait de ce qui se passait ici .. il avait peut-être perdu la vue, mais tous ses sens étaient améliorer .. chaque goût était d'une saveur exquise, chaque paroles lui rappelait ce don qu'était la vie ...
Il profitait de tout ... comme si ce serait les dernières fois qu'il pourrait vivre de tels moments ...

Dans un petit moment d'égarement, il pensa à Fëriany .... il serait bon qu'il aille la voir avant la fin de cette aventure ...

Lorsque Fröhnir partit se détendre, Delroth resta en compagnie du roi afin de l'écouter parler ... il n'était pas fatigué physiquement ... et dormir n'était qu'un fardeau supplémentaire, peuplé de rêve qui ne se réaliserait plus jamais ...
Un serviteur mena Fröhnir jusqu'à sa chambre, à l'étage du dessous. Elle passa devant les planches d'un théâtre et les larges portes d'un temple. Le jeune page sourit de toutes ses dents en lui ouvrant la porte...

- Bonne nuit ma, dame ! Si vous voulez prendre un bain, le bac est prêt !

Le chambre était plutôt spacieuse. Les draps avaient été changés avant qu'elle arrive et comme l'avait dit le page, Fröhnir trouva un large bac rempli d'eau chaude ; de la vapeur d'eau s'en échappait. Elle trouva des sels de bain, de l'huile parfumée pour massages et un assortiment de parfums.

Le page qui était resté sur le pas de la porte se racla la gorge.


- Hum ! Ma dame veut-elle que j'aille chercher une servante pour vous occuper ?

* * * * *

Guillaume s'était laissé emporté par son propre récit, les souvenirs des anciennes batailles lui revenant à l'esprit. Le pauvre n'avait pas quitté la forteresse depuis plus d'un an ! Lui qui avait toujours aimé le grand air et l'ivresse du combat. Lui qui chantait la gloire de Séluné à chaque coup porté. Il était réduit à gouverner un royaume de plusieurs millions d'habitants sans quitter les murs de sa cage dorée !
Dire qu'il était né fils de paysan. Quelle ironie ! Lui qui rêvait de ce moment, il en était rendu à espérer les jours où il s'entraînait avec Naphylis, par trop absent !
Fröhnir était las, mais elle accepta l'offre du page et quelques minutes après, une servante vint toquer à sa porte. L'elfe n'avait pas l'habitude que l'on s'occupe d'elle, mais son épuisement physique et moral réclamait une attention particulière, aussi, c'est sans la moindre pudeur qu'elle se déshabilla, offrant la nudité de son corps aux courbes parfaites à la vue de la jeune femme qui rougit d'embarras. Peut-être voyait-elle dans cette belle aventurière l'idéal féminin...

Fröhnir entra dans le bain.

L'eau chaude et parfumée engourdie délicieusement les muscles de l'elfe qui se laissa aller entre les mains expertes de la jeune servante. Cette dernière eut un mouvement de recul en apercevant les zébrures qui marquaient le dos de sa maîtresse, mais cela ne l'empêcha pas de mener sa mission à bien. Finalement dut-elle se dire, la perfection n'existe pas et l'aventure comporte son lot de risques...

Lorsque Fröhnir fut lavée, séchée, massée et couchée, la servante se retira, laissant une elfe épuisée se lover dans les draps de soie et plonger dans une rêverie peuplée de souvenirs tous plus noirs et sombres que jamais...


[HRP]Je m'absente une bonne semaine, soyez sages et rangez le bazar avant que je rentre... [/HRP]
Agnès sortie de la chambre de l'invitée pour rejoindre la cuisine. Le repas allait bientôt être servi pour les gens de service.
Se faisant, elle croisa sa maîtresse et amie qui arrivait sans doute de Telinys. Elle s'arrêta pour lui parler.


- Ma dame ! Le sieur Joshua a ramené là une bien jolie elfe dans ses bagages ! Mais elle semble porter sur ses épaules toutes les misères de ce monde.

- On m'a prévenu qu'une affaire des plus urgente requérait mais compétences. Je ne savais pas qu'il me faudrait soulager l'âme d'une soeur...

- Elle porte la marque des fouets drows !

Séréna sursauta à la mention des elfes noirs ! Si une race avait sa haine c'était celle-ci plus que tout autre.

- Merci Agnès. Tu peux te retirer. Je n'aurais pas besoin de massage ce soir, tu n'as qu'à prendre congé une fois ton repas prit.

- Bien ma dame. Je viendrais voir comment va notre invité demain matin...

- Laisse donc ! Je sais que tu devais aller voir ton fils demain. J'irais la voir.
Tu donnera ceci à Elian pour moi.

La magicienne remis à Agnès une petite pierre enroulée dans du tissu couleur safran.

- Qu'il la garde précieusement contre son coeur, cela accélérera sa guérison.

- Soyez bénie ma dame ! Que Tymora veille sur vos pas !

- D'autres s'en occupent Agnès... L'amitié des Compagnons n'est pas un mythe ! Son sourire bienveillant redonna du courage à la servante qui descendit l'escalier le coeur léger. Son fils vivrait...

* * * * *

A l'étage, Guillaume avait terminé son récit et accompagné Delroth à sa chambre, le laissant aux bons soins de ses pages.
Il rejoignit la magicienne dans un petit salon. Seuls les reflets envoûtant du feu qui crépitait dans l'âtre éclairait la pièce. Les ombres dansaient sur le visage délicat de l'elfe de lune. Il s'assit dans un fauteuil après avoir posé sa lame à sa place au dessus de la cheminée.


- Une elfe a besoin de toi ! Commença le guerrier, ses paroles pareil à un souffle.

- Cela semble te contrarier...

- Je me ronge les sangs dès que tu quitte la forteresse !

- Nul endroit n'es sûr !

Séréna connaissait le regard que lui portait son ami. Elle était gênée malgré elle.

- Tu es encore amoureux de moi n'es-ce pas ?

- Comment pourrais-je oublier les moments que nous avons passé ensemble ? Tu as pris mon coeur et il souffre aujourd'hui de ta peine !

- Je m'en veux aujourd'hui d'avoir cédé à ton amour. Car mon coeur avait déjà choisit. Je ne m'en suis rendue compte que trop tard !

- Laisse le passé où il est Séréna. Je ne regrettes pas ces moments et mes tourments sont bien moindre que les tiens.

- Explique-moi la situation. Joshua doit être plongé dans ses grimoires et Face de l'Ombre a rejoint Petit Poignard pour prendre la température d'Yslong !

Les amis discutèrent longuement avant de rejoindre leur lit. Ces conversations au coin du feu avaient leur charme. Mais ces derniers temps trop des Compagnons étaient loin d'Alvencys !
Bien loin de là, à l'orée des arbres centenaires de la haute forêt, Nando Seyflin pestait contre sa malchance. Les tueurs de Lloth avaient peut-être réussis à estropier le prince Baenre, mais Fröhnir, sa proie, s'était volatilisée avec tous ces amis !

"- Une fois de plus tu m'échappes petite elfe, mais cela ne durera pas éternellement. Lorsque tu réapparaîtra sur la côte des épées, la magie drow contenue dans ton amulette me permettra de te retrouver ; et alors je jouerai de nouveau avec toi, comme au bon vieux temps, puis je te t'utiliserai pour ouvrir le Fléau des Plans et communier avec le plan démoniaque ! Ah ah ah ah ah !"

Le rire sinistre du sombre individu s'étiola peu à peu pour se transformer en un horrible cri déchirant. La haine et la vengeance pour seuls moteurs, le monstrueux sorcier à la face hideuse couturée de cicatrices s'avança lentement parmi les arbres pour peu à peu se fondre dans le paysage et disparaître à la vue de tous...

[HRP]Coucou me revoilou... [/HRP]
Delroth se contenta de s'allonger sur le lit moelleux. Cela le détendit un peu mais il ne pu dormir. Il menait deux combats à la fois ... un pour aider Fröhnir à se libérer de son destin ... et un pour se libérer de son propre destin. Même s'il était optimiste pour que la belle elfe s'en sorte, il n'avait plus aucun espoir pour lui-même ... la mort allait le prendre bientôt, ce n'était plus qu'une question de temps .. mais il ne partirait pas sans finir sa tâche ... les 8 pattes de Lloth devaient tombé ... deux avaient été sectionnées pour le moment 5 autres subsistaient ... il était la huitième ... la patte boiteuse ... il ferait tomber l'araignée quoi qu'il arrive.

Les effets de la malédiction devenaient chaque jours plus vivaces ...il faudrait qu'il en parle à ses camarades .. il devenait un danger pour eux aussi maintenant que le processus était en cours. La malédiction agit comme une drogue et le force à éprouver les sensations du combat et à la réutiliser encore et toujours ... bientôt l'ablation de ses cinq sens serait complète ... et la vie s'en irai ... il rejoindra bientôt An'darielle sous l'aile protectrice d'Eilistraë ...
Fröhnir se "réveilla" en nage. Ses rêves l'avaient ramenés quelques années en arrières, du temps où elle fuyait encore la Griffe Noire. Puis elle revit son arrivée à Eauforte, son départ pour la Porte de Baldur avec Thoram, sa rencontre avec le démon, puis Sano, puis le cristal qui s'était enfoncé dans sa poitrine, sa captivité chez les drows, puis maintenant...

Tout cela s'était passé si vite. Sa vie avait filé comme une flèche. 70 années. Une broutille pour une elfe, et pourtant tellement pour elle...

Sans Thoram, elle serait restée une tueuse sanguinaire recherchée et se serait certainement faite tuée. Sans Sano elle aurait été transformée en portail dimensionnel par un Démon, Sans Delroth elle serait morte dans les geôles drows. Sans toutes les rencontres amicales qu'elle avait faite depuis, elle aurait sombré dans le mal absolu et serait morte.

L'amitié l'avait sauvé.

Mais ses amis étaient partis ou sur le point de disparaître...

Qu'adviendrait-il d'elle après ?

Sur cette terrible interrogation, elle s'assit dans son lit, constata qu'elle était nue, remonta les draps et finalement se recoucha.

Elle avait bien le temps. Pour une fois...
Séréna ne dormait pas. Elle était à son étude. Elle lisait un traité sur l'Eternelle Rencontre. Son futur époux mort, la Vallée Elfique livrée aux flammes pour stopper l'épidémie, les elfes avaient décidé de faire retraite. Selon la volonté de Gonolan, digne conseil de feu Vangère, elle avait pris tous les manuscrits et parchemins de la bibliothèque afin d'en prendre soin...
Soudain un cri la fit sursauter. Cela ne venait pas de sa chambre bien que le son fut proche. Rassurée, elle vit qu'il s'agissait de Fröhnir. Une boule de cristal qui donnait un aperçu de sa chambre la montrait assise sur son lit, ses draps posés pudiquement sur elle.
La magicienne allait se replonger dans ses textes quand on toqua à sa porte.


- Joshua ! Que me veut-il à cette heure ?

Séréna prit un carré de soie pourpre et en recouvrit la boule de cristal.

- Entrez !

- Excusez cette intrusion... mais... es-ce vous qui avez crié ?

- Non point sieur Joshua ! Rien de grave je vous assure. Mais il me semble que vos oreilles sont plus fines que celle du meilleur des chiens de chasse du roi !

- Disons qu'elles étaient un peu aidées. Les récents évènements me pousse à plus de prudence qu'à l'accoutumée... Vous êtes donc vous aussi sur vos gardes...

- Oui ! Guillaume m'a expliqué la situation. Ne t'en fais pas, je vous aiderait dans la mesure du possible.

- Vous m'en voyez ravis.

Joshua s'inclina et prit congé. La nuit était encore longue et il aurait le temps de réfléchir à beaucoup de choses avant que le soleil fasse briller de mille feux l'immense coupole qui couronnait la forteresse.
Quelques semaines leurs furent nécessaires pour se remettre de leurs blessures, Takoma fut effondré en apprenant la mort de son père et il se prostra dans son mutisme le plus profond. Sano tenta de le réconforter, mais la blessure était grande. Naïma quand à elle, arpentait les jardins en admirant la beauté du paysage. La tranquillité et la sérénité était forte en ce lieu, l'eau qui coulait le long des pierres tintait comme le rire d'un enfant. La légère brise soufflait sur les branches de cerisiers et détachait les feuilles roses qui s'envolaient dans une cascade ininterrompue. La longue chevelure noire de la jeune fille suivait le sens du vent et les yeux légèrement clos, elle appréciait ce doux moment.

L'impératrice quand à elle n'avait plus aucun soupçons sur l'identité du père de Sano, elle ne vint les revoir qu'au moment de leurs départ et ne put s'empêcher d'écraser une larme sur sa joue en étant si près de l'homme qu'elle aimait et...de son fils. Sano lui savait ce qui devait l'attendre, le choix était la, il pouvait se faire reconnaitre par l'empereur comme étant le fils de l'impératrice...mais comment allait être sa réaction ? Le voleur ne s'intéressait pas au pouvoir, il réfléchit un moment, tenant les rênes du pouvoir....lui, Sano Rong le voleur, un sourire se dessina sur son visage en imaginant le désastre qu'il aurait fait.

Non, ce n'était pas pour lui, son père lui avait demander de revenir avec lui dans la maison de Sakura, mais il avait refusé, il savait qu'il avait encore quelque chose à faire et....cette marque sur sa poitrine pouvait en être la preuve. En effet, depuis quelques temps, la marque qu'il avait reçu lors de son premier affrontement avec le démon grandissait et...noircissait, recouvrant partiellement son corps. Pour le moment seul son torse était noir comme de l'encre, il l'avait caché à tout le monde mais bientôt cette noirceur atteindrait son cou. Il avait remarqué que ce phénomène avait débuté depuis peu, lors de la mort de son grand-père pour être plus précis. Un profond changement s'était opéré en lui et il se souvenait d'être devenu agressif. Il quitta le palais pour les jardins à la recherche de Mariko, elle se réfugiait souvent la. Sano constata qu'il marchait la main sur sa poitrine et il murmura.


- Mon corps change, le démon reprend ses droits...

Il vit Mariko assise près du lac comme à son habitude, il s'approcha d'elle et lui parla.

- Mariko...je vais bientôt partir....euh...je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi... Naïma restera avec mon père à la maison, elle rêve depuis toujours d'un foyer hé hé...vous savez comment sont les femmes...alors voila, si vous voulez, vous pouvez rejoindre Naïma et mon père, ils vous acceuilleiront à bras ouvert.
Mariko regarda longuement Sano, le scrutant de ses grands yeux verts légèrement inquisiteurs. Fixer un homme ne se faisait pas à Kara-Tur, cette attitude était terriblement osée et la jeune Semi-Esprit sembla en prendre conscience au bout d’un instant et détourna le regard pour le poser sur un groupe de geisha qui passait près de l’étang en bavardant. Leur visage ovale aux lèvres boudeuses d’un rouge vif lui faisait penser à du sang sur la neige, ravivant le souvenir de sa blessure.

« - Vous savez Sano San, j’ai longtemps souhaité m’affranchir de toute entrave. Les Vierges de Bataille étaient ma famille, mais le monde me tend les bras et je ne puis refuser son invitation. Si vous le désirez, je vous accompagnerai dans votre voyage. J’ai le sentiment qu’un grand danger vous menace encore et que votre mission n’est pas finie. Higesori et moi-même serions honorés de vous aider à affronter ces dangers qui vous guettent. »

Le rouge aux joues, Mariko reporta son attention sur le visage du jeune voleur, espérant y déceler pendant une seconde une quelconque émotion, mais elle détourna les yeux et fixa l’étang où des dizaines de petits poissons rouge nageaient en toute ignorance de la cruauté du monde. Que ferait-elle si il la rejetait ? Partirait-elle seule à l’aventure vers l’Ouest mystérieux ?
Sano continua de fixer la semi esprit pendant un moment et s'assit à coté d'elle à contempler l'étang rempli de nénuphars et de carpes aux ventres rosés. Une douleur lancinante le lança à sa poitrine mais il serra les dents et ne laissa rien paraitre.

- Mariko-chan c'est un honneur pour toute personne de voyager avec vous, sans vous nous n'aurions pas réussi et je me ferai un plaisir de vous accueillir à mes côtés. Nous ferons donc le voyage à deux.
- TROIS !

Une voix presque stridente fit détourner rapidement la tête de Sano, derrière eux se tenait Naïma, les poings sur les hanches dans un air de défi. Elle réalisa qu'elle venait peut-être de le dire un peu trop haut et rougit légèrement. Elle se reprit et répéta sur un ton plus bas.

- Je veux dire....trois....c'est vrai quoi à la fin. Ton père me demande de te surveiller que tu ne fais pas de bêtises il n'a pas besoin de moi ....et puis....et puis...t'est un voleur...on sait jamais ou tu vas euh....fourrer tes mains et puis....voyager seule avec lui Mariko...vous ...vous n'y pensez pas...on ne sera pas trop de ...deux pour le surveiller...hein ?? n'est ce pas ?

Au plus qu'elle parlait, Sano constata qu'elle rougissait de plus en plus et il l'a fixa d'un oeil incrédule. Il reporta son regard sur Mariko pour voir ce qu'elle en pensait.
Mariko battit des mains à l'annonce de Naïma. Découvrir de nouveaux horizons avec des amis était un rêve qu'elle n'avait jamais osé faire.

"- Alors nous serons trois." dit-elle en souriant.

"- QUATRE ! Il conviendrait, bande de mortels de ne pas oublier le grand Higesori ! N'est-ce pas Mariko San ? Si tu dois encore te fourrer dans un pétrin pas possible, alors je viens avec toi !"

"- Comment aurais-je pu partir sans toi !" soupira la semi-esprit visiblement ravie d'entendre sa lame s'exprimer autrement qu'avec des grossièretés...
L'été approchait et c'était dans une chaleur étouffante que nos quatre amis se mirent en route.....pour l'Ouest. Au départ, Mariko et Naïma ne posèrent aucune question au voleur de sa destination....elle....se contentaient de le suivre. Il semblait choisir son chemin à tout va, et rien dans son trajet démontrait une quelconque logique. Il passa par le Nord des montagnes entourant le pays de Kara-Tur, bifurqua totalement vers le Sud en les longeant et partit en direction plein Est, comme guidé par une force invisible, un profond changement s'opérait en lui. La fatigue n'était pas de mise, marchant inlassablement vers ce point qu'il semblait fixer à l'horizon. Plusieurs fois Naïma lui demanda de faire une pause, un arrêt pour reprendre son souffle, ce qu'il fit sans aucun commentaire.

Au bout de plusieurs semaines qui devinrent des mois, Naïma posa la question qui lui brûlait les lèvres.


- Sano ? ou nous emmènes tu ?

Il sursauta comme à son habitude lorsqu'il était arraché dehors de ses pensées profondes et il répondit d'un ton étrange, presque empreint de solitude.

- Vers l'Ouest... Puis il ajouta d'un ton sec, sachant qu'elle allait lui demander plus d'explications Tu le sauras lorsqu'on nous arriverons !

Par la suite,aucun mot ne fut prononcé pendant ces deux semaines de voyages, un groupe d'automate, ne s'arretant que pour se reposer et se restaurer.

Ils arrivèrent dans une contrée ou beaucoup de personnes la craignait. Le Royaume de Thay. Un endroit ou la magie et les maléfices reignaient, les sorciers sont la classe dominante dans ce royaume perfide remplie d'intrigues et de complots. On racontait que si ce peuple était assez unis, ils pouvaient sans aucun mal asservir tout Féérune de par leur puissance. Les dissensions au sein de la nation Thayenne étaient courantes.

8 des plus puissants sorciers gouvernent le royaume, ce sont les Zulkirs. Thay est décomposé en 11 régions chacune dirigée par un Tarchs, il possède le pouvoir absolus...du moment qu'il n'interfère pas dans les plans des Zulkirs.

Sano et ses amies regardèrent au loin, une fine brise venait balayer les souvenirs d'antan et de sa folle épopée dans l'empire de Kara-tur, Ils s'arrêtèrent sur une colline en regardant la muraille naturelle qui s'élevait à l'horizon, le premier escarpement. La route en contrebas s'appelait le chemin de l'Est, elle coupait en deux le royaume et en rejoignait le coeur du royaumes se nommant "La Haute Route" qui s'étendait du Nord au Sud.

L'Eltar, le fleuve le plus a l'Est leur barrait la route et un pont de pierre menant a des champs remplies de gens qui travaillaient courbés sur leur pelle et leur râteaux. Au loin, une roue faite de bois et de fer tournait inlassablement sur elle même, des hommes est des femmes de tout age et de toutes race s'acharnaient à la faire bouger. Sano plissa les yeux et remarqua aussitôt que c'était des esclaves. C'était une institution ici, la torture n'avait pas de place, l'esclavagisme est déjà une rude vie pas besoin d'en rajouter. Le voleur regarda ses amis et sut immédiatement ce qu'il devait faire pour le moment. Il pointa du doigt un grand bâtiment sinistre, sans confort et insalubre.


- Je dois me rendre la...

Naïma poussa les hauts-cris, des centaines de gardes étaient la à surveiller les esclaves dans leur travail.

- QUOI ?? Tu n'y penses pas tu vois tout ces gardes ?? Ils vont te capturer et t'enchainer ! Te faire travailler jusqu'a la fin de ta vie ! Ici à Thay on est esclave pour la vie Sano ! Je sais ce que c'est qu'être esclave, j'ai été enlevée à mon plus jeune age pour me trouver dans un Harem !

Le jeune voleur regarde Naïma impassiblement, il la laissa finir et finit par lui répondre, il avait les yeux fixe comme s'il savait déja ce qu'il devait répondre

- Je sais....je ne vous demande pas de venir avec moi, si je dois me faire prendre, alors je serais esclave, cela durera, un jour ? deux ? une semaine ? Un mois ? Le temps qu'il faudra...lorsque je saurai quand repartir, je ne serai plus ici.. Il reporta son attention vers le groupement d'esclave d'ou les coups de fouets claquaient au vent, et quelques cris s'échappaient de la bouche de ces gens. La mine résolue, Sano avança, espérant que ses amies resteraient la ou repartiraient seules vers l'Ouest.
"- Tu vois, c'est bien ce que je disais. Un nouveau guêpier pour Mariko et Higesori !"

"- Suffit Higesori ! Si Sano veut aller dans ce bâtiment, nous irons dans ce bâtiment. Et il n'y a pas là matière a discutions !" dit Mariko qui était néanmoins très inquiète pour le voleur. Puis se tournant vers Naïma elle demanda :

"- C'est quoi un "Harem" ?"
Sortit de la chambre de Séréna, Joshua se dirigea vers la chambre de Fröhnir... Arrivé devant sa porte, il frappa et regarda de part et d'autres pour vérifier qu'il n'y avais personne:

- Fröhnir ! Vous êtes là ? Fit-il en chuchotant. J'ai besoin de vous parler...
De mauvaise humeur suite à l'afflux de ses souvenirs, Fröhnir se réveilla tout à fais en entendant Joshua frapper à sa porte. Elle remonta encore un peu plus les draps sur sa poitrine, et grogna :

"- Mmmmmhhhh ? c'est bon entrez..."
Il entra faisant toujours attention que personne ne le voit... puis il ferma la porte. Voyant Fröphnir sous ses draps, il détourna ses yeux tellement il était sensible à la pudeur:

- Je suis désolé, je ne savais pas que vous étiez... mais je dois vous parler, d'urgence ! Je ne tiens plus. Je vous ai dit que vôtre soeur allait bien, mais ce n'est qu'en partie vrai... Elle va bien physiquement, quoi-que... Mais le mal a envahis son esprit ! Je sais qu'elle en souffre, elle essayais de se débattre vers la fin de l'aventure que nous avons vécu ensemble, mais elle a succombé, je l'ai sentit...

Vous allez sûrement me demander comment j'ai pu le ressentir... Il rougit, Je suis profondément amoureux d'elle, elle est tout pour moi, et ce qui lui est arrivé m'a attristé énormément... J'ai essayé de la sauver mais le mal qui la rongeais à pris le dessus...

Nous devons la sauver ! Je vous promets de faire tout ce que je peux pour vous guérir de ce mal ! Vous seule pouvez la sauver !

Il était en sueur tant ses souvenirs lui faisaient souffrir !
Séréna reconnut la voix de son ami et fut rassurée avant même de regarder sa boule de cristal. Mais son ton l'intriguait.

Elle fut presque heureuse pour Joshua qu'il ai enfin trouvé une femme à aimer. Mais la situation avait l'air plus compliquée qu'une simple histoire d'amour !

Dissipant sa clairevision Séréna alla se coucher sur son lit pour prendre un peu de repos. Elle avait de nombreuses choses à réfléchir. Avant de sombrer dans le sommeil elle vérifia si ses protections étaient en place... elles l'étaient !
Fröhnir ouvrit la bouche et failli en laisser tomber ses draps…

« - Vous êtes certain Joshua que nous parlons de la même Mëryl ? Ma demi-sœur n’est qu’une oie blanche, ce n’est pas le genre à faire du mal ne serait-ce qu’à une mouche ! »

Puis Fröhnir se rappela la malédiction qui frappait toutes les elfes de leur lignée, celle-là même qu’elle souhaitait détruire en réduisant le Fléau des Plans à néant. Cette même malédiction qui l’avait faite devenir une tueuse sanguinaire.

D’un bond, elle sauta hors de son lit, oubliant toute pudeur et commença à s’habiller sous les yeux ébahis de Joshua.


« - Quoi ? Ne restez-pas là à faire ces yeux de merlan frit Joshua, allez réveiller tout le monde. Nous devons gagner au plus vite ce temple sous la porte de Baldur pour trouver un os de Bhaâl, ensuite, et bien je ne sais pas… Je pense qu’il me faudra voler un rubis, mais nous aviserons. Le temps presse. Si nous voulons sauver Mëryl plus tard, il faut commencer par détruire ce maudit artefact ! »

Fröhnir espérait qu’en détruisant les cristaux, elle deviendrait enfin une elfe comme les autres, mais serait-ce suffisant pour vaincre cette malédiction ?

Elle l’ignorait. Si seulement son ancêtre n’avait pas aidé ce Dieu à créer cette infamie, jamais elle ne serait devenue ce monstre assoiffé de sang, jamais Mëryl n’aurait succombé à la tentation du mal, jamais elle n’aurait rencontré ce démon infernal !

Et le monde s’en serait mieux porté.

Peut-être n’aurait-elle pas perdue Sano non plus…

Elle essuya un début de larme avec son avant bras, et constata avec effroi que sa peau était redevenue noire comme l’obsidienne. Elle tourna la tête en tout sens pour chercher son amulette, et la trouva dans le lit. Le cordon s’était détaché pendant son cauchemar. Rassurée, elle repassa le collier autour de son cou et redevint une elfe dorée.


« - Qu’est-ce que vous regardez comme ça Joshua ? allez, filez ! .../... Euh, attendez...»

Fröhnir venait de réaliser qu'ils étaient encore en plein milieu de la nuit.

« - Excusez mon empressement... mais je deviens folle à cause de toutes ces histoires tournant autour du Winangoroth... Nous reparlerons de tout ça demain. Allez vous recoucher mon ami. Et excusez-moi encore... »

L'elfe se rassit sur son lit, à moitié habillée, l'air désorientée...
Un harem ? S'enquit Naïma en regardant Sano dévalait la colline c'est un endroit ou toutes les jeunes filles sont réunies pour le plus grand plaisir d'un chef de clan ! Venez, suivons le, je n'aimes pas la tournure des événements, on dirait que Sano à changé.

Le voleur ne mit pas longtemps à se faire remarquer par des hommes armés de lances. Quelques robes rouges se tenaient la, apercevant aussitôt la présence d'un intrus dans leur camps de travail. Les gardes abaissèrent leurs armes et il furent bientôt entourés de toute part. Sano ne bougea pas et regarda la ronde qui s'était formée autour d'eux. Un homme en robe rouge s'avança dans le cercle et toisa d'un air hautain le voleur et ses compagnes de voyage.

- Que fait tu ici ? Etranger !
- Je viens me rendre en tant qu'esclave.Dit l'interessé placidement
- Te rendre en tant qu'esclave ? L'homme partit dans un petit rire discret et se retourna vers la dizaine d'hommes en armes qui rigolaient eux aussi
- C'est la première fois que j'entends ca ! Vous entendez ca vous autres ? Un homme et deux femmes se rendent pour....être des esclaves...Normalement on fait des rafles pour les capturer les esclaves Puis il parti dans un rire qui n'en finissait pas, suivit par des dizaines de voix. Autour, les esclaves regardaient craintivement la scène, ne jetant que de brefs coups d'oeil de peur de se prendre des coups de fouets. Puis l'homme en robe rouge s'arrêta brusquement de rire et ordonna.

- Jettes tes armes !

Sano tira de son dos ses deux katanas et les déposa par terre suivit de ses dagues disséminés a diverses parties de son corps. Il regarda Naïma déposer son carquois et son arc et espéra que Mariko ferait de même.

- Gardes ! Fouillez ces individus !

Les hommes se poussèrent même pour aller fouiller les deux femmes Sous les hurlements de Naïma avec quelques mots bien sentis et l'homme en rouge se posta face à Sano en le sondant du regard, on cru voir un instant une perle de sueur glisser sur son front, le voleur vit également sous cette capuche, une barbe marron et des lanières tressées autour des poils, il avait des piercings dans le nez et des tatouages d'une incroyable complexité sur les bras aux manches retroussées.

De son côtés, les yeux du voleur étaient inexpressifs, attentif et fixant un point invisible en face de lui, cette étrange calme dans le comportement glaça presque le sang du sorcier et de la crainte sortit un profond agacement. Comment cet homme pouvait il oser ! Une rage monta à la surface et le sorcier grinça des dents. Il aboya des ordres !


- CET HOMME A LA ROUE ! ET LES FEMMES AU CHAMPS ! FINIT LA RECREATION !

A contrecoeur, les gardes arrêtèrent leur "fouille" et ils emmenèrent Mariko et Naïma vers les champs. Pendant que le sorcier se gratta la barbe en fixant le voleur se faire emmener vers la roue de la mort pour puiser l'eau. un sentiment étrange s'était emparés de lui, un puissance émanait de cet homme et pourtant... Il n'était ni sorcier ni mage, cela n'était pas de son fait mais...venait d'autre part. Il médita, le mystère restait entier
Mariko ne craignait pas d’être séparée d’Higesori. La lame était attachée à sa famille depuis maintes générations, et celui ou celle qui voudrait s’en servir risquait sa vie en maniant la lame démoniaque.

La semi-esprit se laissa entraîner vers les champs en compagnie de Naïma, et Higesori se contenta d’émettre une faible lueur rouge, attendant le moment où sa maîtresse reprendrait possession de lui.

Mariko, docile, fit ce qu’on lui demandait, ne sachant pas ce que Sano avait en tête. Elle savait au fond d’elle même que quelque chose de mauvais était en train de lui arriver, mais tant qu’il ne se confirait pas elle ne pourrait pas l’aider.


« - J’espère qu’il sait ce qu’il fait… » murmura-t-elle à l’adresse de Naïma.
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