La culture (de masse ou pas) et les arts, problématiques contemporaines

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@Aedan : tout ce que cette argumentation démontre pour moi c'est que les motivations n'ont que peu à voir avec la cinémathèque honorant Polanski comme réalisateur mais avec des dérapages de certaines personnalités ou discours qu'on tente de faire passer pour tels* donnant envie de régler des comptes avec le monde du cinéma (alors que la moitié viennent de politiques ou de baudruches médiatiques diverses mais bon).

* Je pense à "affaire de mœurs". Vous connaissez beaucoup de gens défendant un meurtrier parlant de meurtre ou d'assassinat plutôt que de drame ? C'est juste de la com' normale de pas aller charger la barque de qui tu défend en édulcorant un peu, que tu défende ton client, un pote ou soit en train de militer pour une cause. Par ailleurs les exemples donnés sur la page wikipedia dont tu tire probablement ta définition incluant les ballets roses et... l'affaire Weinstein, je ne vois pas trop ce qui interdise de qualifier un viol ou de la pédophilie d'affaire de mœurs.
Et encore plus si on replace les choses dans leur contexte historique (dernière phase de la révolution sexuelle, voir photos d'Irina Ionesco ou David Hamilton, pochettes d'albums avec des nus de très jeunes filles, bouquins, articles et même lobbys politiques dans certains pays allant bien bien plus loin que les quelques lignes reprochées à Cohn-Bendit, etc...) où il y a bien eu une certaine incertitude sur les mœurs qui allaient dominer par la suite en matière d'âges sexuels (et de bien bien d'autres trucs tant qu'il s'agissait de réaliser ses fantasmes ou prendre du plaisir de toutes manières possibles, drogues etc). Une petite période où (au moins dans certains milieux très libéraux sexuellement) on aurait pu parler de culture de la pédophilie autant que de culture du viol aujourd'hui, et c'est bien parce que les mœurs, ont heureusement évoluées depuis que plein d'affaires de l'époque (dont des trucs qui n'en étaient pas) sortent ou sont ressorties. Peut-être les cultureux un peu âgés s'en souviennent ils vu que pas mal baignaient en plein dedans (oui c'est pas une très bonne excuse pour le coup ).

A part ça ignorant le contenu du casier judiciaire (ou encore moins les éventuels antécédents non jugés) de mon boulanger et de 99% des auteurs de choses ou contenus que je consomme et peut éventuellement dire apprécier comme professionnels, il me semble un peu incohérent de tenir à cesser de le faire pour le % restant. L'immense majorité des violeurs pédophiles s'attaquant à leur propre famille et n'étant jamais inquiétés, le seul truc logique serait de ne jamais dire que des croissants sont bons, si ça doit être la double peine des professionnels fautifs, ou on aggraverait la récompense de l'impunité.
Citation :
Publié par Borh
Il y a pas besoin d'une initiation particulière pour trouver beau la chapelle Sixtine ou la flûte enchantée de Mozart.

Ce qu'on appelle "l'initiation" ne serait pas en réalité de l'auto-suggestion ?
Le fait de savoir que Michel-Ange l'a peint seul abattant un boulot titanesque d’esquisse et de peinture dans une position qui lui causera beaucoup de douleur, de comprendre pourquoi cette fresque est un tournant dans l'art et son apport à la peinture occidentale, ça te le fait d'autant plus apprécier

Citation :
Après j'ai toujours, de mon point vus, préféré les artisans aux artistes. Les artistes sont devenus des rhétoriciens modernes à mes yeux. Et je vous rejoints sur le fait que le marché est devenu purement spéculatif aujourd’hui: 450 millions le Vinci cela commence à chiffrer.
L'art objet spéculatif, malheureusement ce n'est pas nouveau. Par contre pour le coup c'est un mauvais exemple, ce Vinci extrêmement rare (la plupart des toiles du maître sont dans des collections publiques) a été acheté par plusieurs musées via un montage financier astucieux, ils pourront ainsi l'exposer à tour de rôle et en faire profiter le public, les étudiants et ainsi pouvoir l'étudier et le conserver.

D'ailleurs il est à noter que ce montage et cette concertation de plusieurs musées au vu d'un achat est inédit, sachant que l'art coûte de plus en plus cher, les institutions publiques ne peuvent plus suivre et donc certain chef d’œuvre parte chez des collectionneurs, il deviendra un objet de spéculation entreposé dans des ports francs comme celui de Genève, ou il ne sera pas soumis aux droits de douane, de TVA d’importation, de paiement de cautions . Parce qu'un Van Gogh ou Vinci à 450 millions ça s'expose pour ainsi dire jamais chez soi, du coup le public ne peut pas le voir, on ne peut pas l'étudier ni le conserver. Il reste dans une boite en bois au fond d'un hangar ultra sécurisé. Ce marché de l'art complètement dingue a beaucoup de conséquences, sur les artistes, les musées, le public, les écoles et l'art.

Il faut aussi savoir que les musées publiques ne pourront plus se permettre d'expo d'envergure vu le prix des œuvres, l'assureur demande souvent des sommes faramineuses se chiffrant en millions d'euros. A termes, il y aura beaucoup plus d'expo de prestige dans le privé via les Fondations de milliardaire que dans nos musées, d'ailleurs les dites fondations poussent comme des champignons et raflent les meilleurs expos, cf Le Moma à la fondation Vuitton, Chtchoukine il y a 1an....

Le marché de l'art est vicieux et transforme nos sociétés.

Citation :
Je ne sais pas si les riches du 16e siècle utilisait l'art comme un marché spéculatif ou un produit de défiscalisation. Sur ce sujet, j'adhère à 99,9% à la vision de l'art contemporain exprimé, entre autres, par Lepage : si l'art contemporain est si souvent du foutage de gueule, genre des pilules dans un frigo, c'est parce qu'il prétend s'être libéré de toute contingence esthétique et de toute expression d'un sens, car il n'est désormais plus qu'un produit financier sur un marché spéculatif.
Le marché n'est pas l'art et l'art n'est pas le marché, on ne voit que la partie émergée de l'iceberg, le marché et ses artistes stars se comptent sur les doigts d'une main abîmée, tandis que la création contemporaine est beaucoup plus vaste et riche.

Sur la question de l’esthétisme ou de la beauté, ce sont des concepts qui ne sont pas gravés dans le marbre et je trouve salvateur que l'art remette en cause l'esthétisme ou la beauté. Comme au temps des impressionnistes qui ont fait scandale en bousculant la définition du beau, de la technique et donc du savoir faire, avec une peinture tout en touches de couleur, loin des toiles ultra léchées ou des paysages qu'un Corot ou Constable pouvaient sortir jusque là. Le fauvisme aussi avec l'utilisation de couleurs purs et saturées ou il n'est plus question que le ciel soit bleu, que les arbres soient verts, l’expressionnisme ou il n'est plus obligatoire d'être fidèle aux canons esthétiques, anatomiques en vigueur, que la figure humaine ressemble à du Raphaël etc. Plus tard, les ready made de Duchamp ou la technique et le savoir faire part aux oubliettes pour ne garder que l'idée, c'est l'idée qui fait l'art, ce qui ouvrira la voie à l'art conceptuel, aux performances, aux installations et surtout à l'art contemporain...pour le meilleur et pour le pire.

Le soucis avec l'art contemporain et là je parle des têtes d’affiches du genre Hirst, Koons et co, c'est déjà qu'ils trichent ouvertement en manipulant le marché, en achetant leurs propres œuvres pour faire monter leur cote ou en demandant à leurs copains du monde de l'art de le faire, il sont aussi épinglés pour plagiat.

Il faut savoir une chose c'est que Koons n'est pas artiste, c'est un ancien trader et il sait comment faire de l'argent avec le marché et l'art, d'ailleurs il ne produit rien lui même, son atelier est une gigantesque entreprise. L'art de marché est blindé de financier, Larry Gagosian plus gros galeriste du monde qui expose Koons a avoué avoir mis les pieds dans un musée qu'à 25 ans et que d'ailleurs il n'a pas aimé, Saatchi qui expose Hirst est un ancien publicitaire...

Le tout marche aux scandales, aux buzz comme dans n'importe quel domaine, c'est le principal moteur et aussi comme ça que l'information et la publicité se diffusent. Les gens en parlent constamment au lieu de partager ce qui est la véritable création contemporaine, souvent resté dans l'ombre du au fait que c'est peut être moins scandaleux...qui a entendu parler d'Adrian Ghenie ou en France Ronan Barrot, Christine Guinamand? Pourtant c'est des milliers d'artistes de ce genre qui font l'art contemporain, c'est triste.

Ensuite qui achète ces artistes? Souvent de nouveaux riches ou anciens, sortant de la finance qui veulent s'acheter du prestige, pour l'ego et le portefeuille, avec une culture proche du néant. Ils sont arrivés sur le marché dans les années 90 jusqu'à aujourd'hui. D'après les experts en histoire de l'art dans quelques années après que cette bulle est éclatée, les œuvres d'un Koons, Hirst et co ne vaudront plus rien, sachant qu'en plus leur conservation pose problème, il est admis que dans l'histoire de l'art il n'y aura pas de trace de ceux là. Mais bon tout ça porte préjudice aux artistes qui pour la plupart galère et à l'art. Le temps se chargera de faire le trie.

Dernière modification par Saink ; 20/11/2017 à 17h00.
@Twan

Par rapport à ta note "recontextualisatrice" (*): un autre exemple qu'on peut donner, c'est celui d'un chanteur populaire sanctifié aujourd'hui : Claude François. Avant de racheter le magazine Podium, il avait créé un magazine de charme, dans lequel posaient nues de jeunes adolescentes à peine pubères (qu'il photographiait lui-même bien souvent. C'était bien avant la mode des cartes postales David Hamilton). On sait aussi qu'il couchait avec ses fans mineures. Il avait une agence de mannequins ados. Dans une interview TV qui n'avait choqué personne à l'époque, il confiait qu'après 18 ans, il avait du mal à s'intéresser à une femme (alors que la majorité était d'ailleurs à 21 ans), qu'il aimait les 14-18). Bref Jean-Luc Lahaye n'est pas le premier...

@Saink

Tout à fait d'accord avec les précisions que tu apportes.
Citation :
Publié par Twan
Le débat Schneiderman - Bonnaud continue dans Libé...

Pif !
Boum !
Paf !

Perso je dirais 0-0 balle au centre, je trouve que DS (que j'aime bien d'habitude) illustre très bien tout ce qui cloche chez les SJW se mêlant d'art (amalgame de faits-divers, d'analyse "sociologique" de mini-extraits, d'une anecdote de tournage déformée, dramatisation de tout pour aboutir à des jugements à l'emporte pièce sans la moindre nuance) et Bonnaud chez les adorateurs d'artistes démiurges (mépris des gens n'ayant pas sa science du cinéma, ultra-contextualisation de tout, non condamnation de comportements relevant au minimum du harcèlement psychologique parce que l'Artiste a toujours raison*, victimisation outrancière).

* j'attends avec impatience la démonstration de la nécessité du degré de violence psychologique que pratiquent les Bertolucci, Kéchiche, Breillat, Brisseau selon ceux qui assimilent à ça ses "méthodes", etc... (entre autres réalisateurs - et bien d'autres dans le spectacle vivant, je résiste à sortir des anecdotes). Comment se fait il que tant d'autres ne semblent pas en avoir besoin, même pour faire de bons films sur des sujets tendax ? Et à partir du moment où rien ne démontre que ce soit la seule ou meilleure manière d'obtenir le meilleur d'un(e) interprète, pourquoi le monde de la culture s'obstine-t-il à justifier ces attitudes ?
Dans le premier article, Schneiderman parle de la photo en couverture de Paris Match où Cotillard prend une mine dégoûtée alors que Weinstein l'attire vers lui. Il utilise cet argument pour prouver que tout le monde savait, et que la photo devait traîner depuis longtemps dans les tiroirs alors qu'elle aurait pu être publiée.

Du coup je fais une petite recherche google image, et je suis tombé sur ça

001.jpg
Citation :
Publié par Saink
Sur la question de l’esthétisme ou de la beauté, ce sont des concepts qui ne sont pas gravés dans le marbre et je trouve salvateur que l'art remette en cause l'esthétisme ou la beauté. Comme au temps des impressionnistes qui ont fait scandale en bousculant la définition du beau, de la technique et donc du savoir faire, avec une peinture tout en .
L'art contemporain de marché ne prétend pas bousculer la définition du beau et de l'esthétique. Il prétend en faire disparaître la question même. Dire que le beau n'existe pas et que la question de l'esthétique est sans intérêt, ou en tous cas qu'elle n'est pas so objet. Ce qui est logique, puisque son objet c'est le marché, via la constitution et l'intégration de réseaux sociaux et avec l'appui de connivences variées.

Comparer les impressionnistes avec un mec qui vend 10k€ un clou planté dans le mur, c'est une farce.
Citation :
Publié par Aloïsius
L'art contemporain de marché ne prétend pas bousculer la définition du beau et de l'esthétique. Il prétend en faire disparaître la question même. Dire que le beau n'existe pas et que la question de l'esthétique est sans intérêt, ou en tous cas qu'elle n'est pas so objet. Ce qui est logique, puisque son objet c'est le marché, via la constitution et l'intégration de réseaux sociaux et avec l'appui de connivences variées.

Comparer les impressionnistes avec un mec qui vend 10k€ un clou planté dans le mur, c'est une farce.
J'ai jamais dis ça, j'ai juste nuancé ton discours
L'art contemporain comme tu l'entends je le vois comme l'art académique du début du siècle dernier, l'opposé de la démarche impressionniste en somme.
Notre ministre de la santé a approuvé l'idée d'une sénatrice socialiste proposant d'interdire la cigarette à l'écran, faisant tousser le milieu du cinéma.

Encore un sujet où même si je n'ai pas de sympathie pour les lobbys du tabac et pense qu'enquêter sur la fréquence et les contreparties de certains placements de produits serait pertinent, je serai plutôt de son coté contre les velléités politiques de prise de contrôle à des fins d'ingénierie sociale hygiéniste de la culture.

Puis je trouverais injuste tant qu'à interdire de s'attaquer juste la cigarette, soit on interdit aussi les autres drogues dont l'omniprésent alcool à l'écran, et la mise en valeur des voitures et de l'avion, et les produits ménagers (les accidents domestiques qui y pense ?), la religion et le blasphème (ça peut causer des morts de nos jours), puis Kev Adams bien sùr (dont la fréquence des apparitions est à mettre en relation avec la progression du nombre de suicides dans la jeunesse), soit on fait rien, et autant ne pas s'engager sur cette pente glissante (même si ce serait tentant dans le dernier cas).

ps : par contre refuser de subventionner des films dont le propos ni le contexte ne nécessitent d'avoir un héros qui fume et semblant destinés à la jeunesse, sur ce critère, je dirais que ça peut se discuter

Dernière modification par Twan ; 21/11/2017 à 17h30. Motif: mauvais lien + l'idée vient pas de la ministre
Citation :
Publié par Twan
Notre ministre de la santé a approuvé l'idée d'une sénatrice socialiste proposant d'interdire la cigarette à l'écran, faisant tousser le milieu du cinéma.
Et pour cause.

Il suffit de regarder plus loin que l'idée pour se rendre compte que c'est complètement con.

Ont veut interdire la représentation dans le cinéma d'un comportement qu'on juge nocif dans la réalité (pour soit même et/ou les autres) jugeant que cela peut inciter des individus à les reproduire.

Sauf que dans les films (français ou non) ont peut voir des meurtres, des viols, des génocides, du cannibalisme, de la torture, des gens avec un pétard dans la bouche, des individus qui ne respecte pas le code de la route, d'autres commettre des braquages....

Dernière modification par gunchetifs ; 21/11/2017 à 19h56.
En parlant de culture.

Mon petit coup de gueule : Ras le bol d'Halloween déjà.

Mais maintenant nous avons l'invasion du "Black friday" et de "Thanksgiving".

Sérieux mais que viens foutre ces machins des USA en France...
C'est bon pour le business. Voilà.
Citation :
Publié par Tormant
En parlant de culture.

Mon petit coup de gueule : Ras le bol d'Halloween déjà.

Mais maintenant nous avons l'invasion du "Black friday" et de "Thanksgiving".

Sérieux mais que viens foutre ces machins des USA en France...
J'ai fait le plein de jeu Steam a -80% je me plein pas
Citation :
Publié par Tormant
En parlant de culture.

Mon petit coup de gueule : Ras le bol d'Halloween déjà.

Mais maintenant nous avons l'invasion du "Black friday" et de "Thanksgiving".

Sérieux mais que viens foutre ces machins des USA en France...
Bizarrement personne ne parle d'appropriation culturelle pour ces saloperies.
Citation :
Publié par Tormant
En parlant de culture.

Mon petit coup de gueule : Ras le bol d'Halloween déjà.

Mais maintenant nous avons l'invasion du "Black friday" et de "Thanksgiving".

Sérieux mais que viens foutre ces machins des USA en France...
Bah, va en Asie à Noel, tu verras, c'est super "l'inter-culturalité transversale"!
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Twan
ps : par contre refuser de subventionner des films dont le propos ni le contexte ne nécessitent d'avoir un héros qui fume et semblant destinés à la jeunesse, sur ce critère, je dirais que ça peut se discuter
A quel genre de films penses-tu à part les documentaires sur le fonctionnement du sénat ?
Citation :
Publié par Politroc
A quel genre de films penses-tu à part les documentaires sur le fonctionnement du sénat ?
Je sais pas si le cas d'un film plutôt destiné à la jeunesse où un héros fume existe, mais s'il existait ce serait bizarre de lui accorder un financement public, c'est tout ce que je voulais dire.
Message supprimé par son auteur.
Je suis tombé sur une tribune d'un chercheur, Desmurget, sur le tabac dans les films.

Citation :
Deuxièmement, quand un fumeur voit un acteur en griller une à l’écran, cela crée une réelle « pulsion de consommation » dont on peut mesurer les corrélats physiologiques (ex : chaleur corporelle, réponse électrodermale) et les précipités comportementaux. Un fumeur exposé à une scène tabagique quadruple son risque d’allumer une cigarette dès sa sortie du cinéma. On peut aisément imaginer l’effet de ce genre de pulsion sur les consommateurs qui essayent d’arrêter.
Troisièmement, chez l’enfant et l’adolescent, des études épidémiologiques nombreuses, convergentes, solidement contrôlées et de grande ampleur ont montré, au-delà du moindre doute, que l’exposition répétée à des films comportant des scènes tabagiques triplait à quadruplait le risque d’initiation. Même la prudente Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme aujourd’hui la validité de ce lien, tout comme, aux Etats-Unis, le directeur du service de santé publique (General Surgeon), l’Institut national du cancer (NCI) ou le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Pour cette dernière institution, par exemple, il existe « une relation causale avérée entre l’exposition des jeunes à des scènes tabagiques dans les films et l’initiation tabagique ».
Citation :
Statistiquement, ce facteur film pèse plus lourd que tous les autres facteurs de risque identifiés, dont le tabagisme des parents ou des pairs. Globalement, il a été montré que plus de 50 % des adolescents entrent dans le tabagisme via ce vecteur cinématographique. Tous ne persistent pas, heureusement. Au bout du compte, si l’on éradiquait les expositions audiovisuelles précoces, on diminuerait d’un tiers le nombre des jeunes adultes qui deviennent des fumeurs stables. Il est important de noter que cette influence cesse au-delà de 20 ans, en accord avec l’observation selon laquelle la quasi-totalité des fumeurs ont commencé avant cet âge.
Sans appeler à la censure du tabac dans les films, je pense que ça demande au moins une réflexion. L'OMS préconisait par exemple une classification des films montrant du tabac, la disparition des marques de cigarettes à l'écran ou la diffusion de messages anti-tabac.


C'est intéressant, parce qu'on constate exactement la même chose avec le porno sur les esprits les plus jeunes qui sont aussi les plus influençables.

Citation :
Des études menées aux États-Unis d’Amérique ont montré que, chez les adolescents, 37% des nouveaux fumeurs ont suivi l’exemple donné dans les films. Les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique ont estimé qu’en 2014, l’exposition à la consommation de tabac dans les films aurait incité dans ce seul pays plus de six millions d’enfants à devenir fumeurs. Deux millions d’entre eux décéderont de maladies liées au tabac.
Pour la France, la ligue contre le cancer avance le chiffre de 70% des nouveaux films français mettent à l'image au moins une personne en train de fumer.
Une chronique de Schneidermann sur le sujet, dans Libé, j'arrive pas à copier le lien mais c'est "Cinéma, débat schizophrénique". Je la trouve intéressante.
Ce débat me semble quand même bizarre... Alors ok, je ne nie pas l'influence sur les plus jeunes, mais... Alors il faut arrêter avec des films ou les gens font des excès de vitesse, ou les gens conduisent n'importe comment ( tiens, il faudra penser à interdire les indestuctibles, il y a une scène du genre), ou les gens mangent en fastfood( l'obésité et la malbouffe je suis pas sûr que cela ne soient pas 10 fois plus dangereux que le tabagisme) ou les gens boivent de l'alcool ou du vin, ou les gens font des arnaques, ou il y a des voleurs, etcetc...
Si on s'engage sur cette voie, je ne vois pas pourquoi il serait plus important d'interdire la cigarette à l'écran, et pas les courses poursuites en bagnole.

Bref, de devoir se plier dans la culture a de la censure, est mauvais...Cela rejoint à mon sens la culture des pays totalitaires, il y a des choses qu'on a le droit de montrer et les autres... parce que sur ce chemin la, il faut interdire le Lotus Bleu ou les cigares du pharaon au moins de 18 ans, ou alors mettre sur la couverture un énorme: attention la fumée est nocive?..

Vous arrivez vous à imaginer ce que pourrait être l'art si on se doit de faire attention de ne pas représenter: un type qui fume, un type qui conduit trop vite, un type qui vole, un type qui achete n'importe quoi sans en avoir l'utilité ( bien plus dommageable comme image pour le futur que quelques champions qui fument des clopes), bref une culture ou tout ce qui peut être négatif pour l'humain est censuré ? Autant aller voir des films ou œuvres produites uniquement par des Amishs....
Le constat, c'est que d'une part énormément de films montrent des gens en train de fumer, 70% des nouveaux films en France, et d'autre part que cela constitue un facteur de risque d'initiation tabacologique.

Citation :
Statistiquement, ce facteur film pèse plus lourd que tous les autres facteurs de risque identifiés, dont le tabagisme des parents ou des pairs. Globalement, il a été montré que plus de 50 % des adolescents entrent dans le tabagisme via ce vecteur cinématographique. Tous ne persistent pas, heureusement. Au bout du compte, si l’on éradiquait les expositions audiovisuelles précoces, on diminuerait d’un tiers le nombre des jeunes adultes qui deviennent des fumeurs stables. Il est important de noter que cette influence cesse au-delà de 20 ans, en accord avec l’observation selon laquelle la quasi-totalité des fumeurs ont commencé avant cet âge.
C'es bien la conjonction de ces deux facteurs : surreprésentation des fumeurs et facteur de tabagisme qui est posée.

50% des adolescents qui entrent dans le tabagisme à cause du vecteur cinématographique, c'est énorme. Ecarter ce chiffre au nom de la liberté absolue de l'art me semble problématique. D'autant plus quand l'OMS ne demande pas de censure, mais juste des mesures spécifiques :

  • la classification des films montrant du tabac : les films les plus violents sont déjà interdits selon des catégories d'âge parce qu'on estime que cela peut avoir des conséquences néfastes sur eux. Pourquoi cela ne serait pas le cas pour la cigarette ?
  • la disparition des marques de cigarettes à l'écran
  • la diffusion de messages spécifiques sur le tabac
Qu'on soit bien clair, on peut considérer que la liberté artistique doit passer avant tout, mais demander certaines mesures spécifiques ne signifie pas non plus mettre en place une censure.

Comme je le disais, on a déjà des restrictions d'âge pour les films violents. Pourquoi cela ne serait pas le cas pour les films montrant des fumeurs puisqu'on sait que c'est un vecteur puissant de tabagisme ?

Pour ce qui est de la malbouffe, des excès de vitesse, je ne suis d'abord pas sûr que ce soit aussi présent que la cigarette, mais soit. Et si c'est le cas et si des études montrent que cela produit des effets considérables sur les plus jeunes, alors je ne vois pas pourquoi il faudrait s'interdire de réfléchir dessus au nom d'une censure qui n'est pas demandée.
Citation :
Publié par Aedean
Pour ce qui est de la malbouffe, des excès de vitesse, je ne suis d'abord pas sûr que ce soit aussi présent que la cigarette, mais soit. Et si c'est le cas et si des études montrent que cela produit des effets considérables sur les plus jeunes, alors je ne vois pas pourquoi il faudrait s'interdire de réfléchir dessus au nom d'une censure qui n'est pas demandée.
Déjà d'une, et comme déjà dit, les "adultes" ne sont pas immunisés par magie du déterminisme universel qui règne dans l''univers (pour les humains en tout cas).
De deux, à cause du dit déterminisme universel, on a pas finit de découvrir des statistiques en tout genre.

La société que ça prépare c'est une société où on interdit le contact pur et simple.
Ce mode de pensée puritain qui considère le monde entier comme "problématique" n'arrêtera pas d'interdire tant qu'il y aura assez de gens pour penser comme ça.

Citation :
C'est intéressant, parce qu'on constate exactement la même chose avec le porno sur les esprits les plus jeunes qui sont aussi les plus influençables.
On ne constate pas grand chose, la corrélation n'étant pas la causalité.

Citation :
Publié par MiniTiZ
À ce rythme, autant tout mettre +18... Même Dora serait concerné
Surprotection des enfants face au monde violent, et on arrive aux universités US qui protègent des étudiants de 25 ans.

Dernière modification par Xotraz ; 30/11/2017 à 11h33.
Citation :
Publié par Xotraz
Déjà d'une, et comme déjà dit, les "adultes" ne sont pas immunisés par magie du déterminisme universel qui règne dans l''univers (pour les humains en tout cas).
De deux, à cause du dit déterminisme universel, on a pas finit de découvrir des statistiques en tout genre.
.
Il ne s'agit pas de simples statistiques, mais d'un rapport de l'OMS. Il explique très clairement que les jeunes esprits sont plus influençables que les adultes, d'une part, et que les films montrant de fumeurssont l'un des principaux facteurs incitant les adolescents à fumer.

Dire cela, ce n'est pas être puritain ou appeler à la censure. C'est s'appuyer sur des données scientifiques.

On peut aussi citer cette tribune :

Citation :
Deuxièmement, quand un fumeur voit un acteur en griller une à l’écran, cela crée une réelle « pulsion de consommation » dont on peut mesurer les corrélats physiologiques (ex : chaleur corporelle, réponse électrodermale) et les précipités comportementaux. Un fumeur exposé à une scène tabagique quadruple son risque d’allumer une cigarette dès sa sortie du cinéma. On peut aisément imaginer l’effet de ce genre de pulsion sur les consommateurs qui essayent d’arrêter.
Citation :
Troisièmement, chez l’enfant et l’adolescent, des études épidémiologiques nombreuses, convergentes, solidement contrôlées et de grande ampleur ont montré, au-delà du moindre doute, que l’exposition répétée à des films comportant des scènes tabagiques triplait à quadruplait le risque d’initiation. Même la prudente Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme aujourd’hui la validité de ce lien, tout comme, aux Etats-Unis, le directeur du service de santé publique (General Surgeon), l’Institut national du cancer (NCI) ou le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Pour cette dernière institution, par exemple, il existe « une relation causale avérée entre l’exposition des jeunes à des scènes tabagiques dans les films et l’initiation tabagique ».
Citation :
Statistiquement, ce facteur film pèse plus lourd que tous les autres facteurs de risque identifiés, dont le tabagisme des parents ou des pairs. Globalement, il a été montré que plus de 50 % des adolescents entrent dans le tabagisme via ce vecteur cinématographique. Tous ne persistent pas, heureusement. Au bout du compte, si l’on éradiquait les expositions audiovisuelles précoces, on diminuerait d’un tiers le nombre des jeunes adultes qui deviennent des fumeurs stables. Il est important de noter que cette influence cesse au-delà de 20 ans, en accord avec l’observation selon laquelle la quasi-totalité des fumeurs ont commencé avant cet âge.
Citation :
Or, comme l’ont montré un grand nombre d’études de contenu, dans l’écrasante majorité des films, le tabagisme est associé à des marqueurs physiques, sociaux et émotionnels positifs : virilité (Rambo), intelligence (la chercheuse d’Avatar), sensualité (Sharon Stone dans Basic Instinct), esprit rebelle (James Dean dans La Fureur de vivre), pouvoir, sexe et richesse (dans la série Mad Men), etc. Ces contenus sont présents dans plus de 70 % des longs-métrages, sans signe d’infléchissement, contrairement à ce que l’on entend souvent.
Après on peut prendre plusieurs décisions. Ne rien faire, au nom de la liberté artistique, en est une. Mais répondre à des argument sourcés reprenant une étude de l'OMS en invoquant la pensée puritaine, c'est juste le niveau 0 de l'argumentation.

Si je suis ta logique, tu es contre l'interdiction des publicités figurant du tabac ? Après tout, c'est juste une morale de puritain. Autorisons aussi les enfants de 6 ans à voir des films ultra-violents au cinéma (aujourd'hui un cinéma doit contrôler l'âge) après tout c'est juste de la morale du puritain : la violence elle existe dans la société, il ne sert à rien de protéger un gosse contre.

Citation :
Publié par MiniTiZ
À quand une étude démontrant que ceux perdant leur permis ont regardé Taxi/Fast ans furious/etc...

À ce rythme, autant tout mettre +18... Même Dora serait concerné
Et donc, ce rapport est faux ? Quel rapport avec Dora ou Taxi ? Là c'est un rapport de l'OMS montrant un lien fort avec visionnage de film montrant des fumeurs et tendance à fumer chez les adolescents.

Bref, je trouve dommage qu'un débat aussi important se résume à accuser ceux qui avancent des arguments scientifiques de puritain ou de censeur de l'art surtout que ni moi, ni l'OMS n'avons demandé l'interdiction de ces films. On est dans le pur homme de paille.

Ce que demande l'OMS, c'est une classification comme il en existe déjà une pour les films violents par exemple. Si ensuite tu ne vois pas de problème à ce que ton gosse regarde un mec découper un autre à la tronçonneuse ou voir des gens fumer, c'est ton choix, mais au moins il y a aura eu un avertissement.

Dernière modification par Aedean ; 30/11/2017 à 17h37.
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