Oui, comme les athées. Croire en Dieu, c'est mal, du coup si tu crois en Dieu, tu es mauvais et impur. L'inverse fonctionne ainsi.
Si l'on suit ta logique, toute action d'un individu résultant d'une réflexion personnelle ne peut être qu'une manière d'envoyer à la face du monde que celui qui ne fait pas pareil est un salaud.
Ta logique est viciée, car elle oublie qu'on peut aussi dire ceci : je considère à titre personnelle que X est mauvais parce que Y ou Z, mais tu es libre de ne pas me suivre.
Si l'on devait jeter l'anathème sur toute personne ayant une conduite différente de la sienne, on serait pas dans la merde hein.
Genre, personnellement, je considère que fumer des cigarettes est mauvais et je préfère un mode de vie plus sain, parce que ça génère des problèmes de santé, pour autant je ne vais pas considérer que tous ceux qui fument sont des impurs méritant l'excommunication. D'un parce que cela ne risque pas de les faire changer d'avis et de deux parce que si je devais me comporter ainsi, je perdrais probablement beaucoup d'amis qui me sont chers.
De même, j'ai des amis qui n'aiment pas aller au mcdo parce qu'ils trouvent que c'est cher pour ce que c'est et pas très bon, moi il m'arrive d'y aller. Ce n'est pas pour autant qu'ils me voient comme quelqu'un de mauvais.
Si on reprend l'exemple des athées/religieux, non: un athée rationnel ne peut pas dire qu'un religieux représente le mal (nb: je suis religieux) puisque ce n'est pas démontrable. Au mieux il me considère comme ayant une lubie, au pire comme un con ou un danger social. Je peux vivre avec ça, car je comprend que ma croyance est indémontrable, et que donc le point de vue d'un athée est rationnelle, logique et justifiée.
De même, les gens qui bouffent du McDo ou fument des clopes, c'est leur choix, qui peut être sous-optimal. Et alors? Ils ne font chier personne, et n'émettent de jugements sur personne. Il ne considèrent pas une barrière Bien/Mal sur le sujet.
Le végétarien qui veut contribuer à limiter le gaspillage de ressource, améliorer la santé ou autre a aussi une approche rationnelle du sujet. Au mieux il s'en fout de moi, au pire il me considère comme égoïste ou court termiste. Des qualificatifs qui peuvent générer plein de choses entre l'indifférence et des débats enrichissants comme on peut en avoir ici. C'est une approche saine et louable.
La nuance majeure est dans la qualification d'un comportement comme étant mauvais, moralement inférieur, sans justificatif démontrable. On en a eu des exemples ici-même où des intervenants balancent comme ça des "faits" sortis de leur imagination et jugent la moralité des autres.
Les animaux élevés ou exploités ressentent la douleur et d'autres émotions pas sympa (bah ouais on mange pas de la méduse) => la souffrance c'est pas cool => faire des actions qui diminuent la souffrance d'autrui c'est cool => arrêter de causer de la souffrance aux animaux c'est cool => l'exploitation des animaux leur cause de la souffrance, arrêter de les exploiter c'est arrêter de leur causer de la souffrance
C'est super simple quoi. Et personne ne te demande de choisir entre la souffrance humaine ou la souffrance des chèvres. Les végans disent juste qu'on peut diminuer/supprimer la souffrance des deuxièmes.
Vous vous créer des nœuds au cerveau pour rien.
Une personne qui agit pour diminuer la souffrance en ce monde vaut mieux qu'une personne qui ne fait rien ou qui l'empire ou vous avez vraiment une échelle de valeur super bizarre.
Mais c'est pas grave hein, ya pas de jugement final, pas de scoreboard ou de bonus aux êtres bons. Ya que nous et notre conscience, nous et nos actes. Et il est ridicule de faire des actes que l'on refuse d'assumer ou que l'on dissimule en se cachant derrière des développements tordus de l'esprit.
* "Les animaux élevés ou exploités ressentent la douleur et d'autres émotions pas sympa": OK (nb: on mange de la méduse hein, et du coup ça cause une première faille dans ton raisonnement: du coup la méduse est legit pour un vegan?)
* "la souffrance c'est pas cool": il y a des nuances, mais admettons
* "faire des actions qui diminuent la souffrance d'autrui c'est cool": ok
* "arrêter de causer de la souffrance aux animaux c'est cool": ok
* "l'exploitation des animaux leur cause de la souffrance, arrêter de les exploiter c'est arrêter de leur causer de la souffrance": oui quand la décision n'a aucun coût (c'est d’ailleurs pour cela que généralement il y a une quasi unanimité à condamner les violences gratuites). MAIS tu ne prend donc pas en compte dans ton équation ce que tu dois abandonner en échange de l'arrêt de la "souffrance". Le plaisir, la gourmandise de l'humain. Sa santé parfois (dans certaines zones géographiques qui n'ont pas nos ressources, ou pour la recherche). Ici, ton raisonnement logique n'est valable que lorsqu'il n'y a aucune conséquence ou coût. Pour que ton équation soit vraie, tu es donc en train d'ajouter la proposition suivante: "toute souffrance/exploitation animale" >> "toute autre considération (y compris le plaisir humain)".
La poule élevée en plein air, elle pond. La souffrance de vivre en captivité, (en supposant qu'il y en ait une) est elle donc tellement plus important que le plaisir d'un humain de manger un gâteau ou un oeuf au plat? Comment comparer la valeur de "durée de vie réduite d'une abeille" vs "plaisir de manger du miel"? A moins d'aller dans le non démontrable et le religieux, ce n'est pas possible de comparer ces 2 quantités.
Même pour la viande, certaines méthodes, quand faites correctement, permettent zéro souffrances (ou quasi). Du coup, c'est halal?
Le
véganisme repose sur une croyance, on aura fait un grand pas dans cette discussion en l'admettant. Ensuite on peut confronter les croyances, mais ça a autant d'intérêt que de discuter qui du taoïsme ou du zoroastrisme est meilleur / plus vrai.
Manger moins de viande et de produits animaux est bon pour l'environnement.
Ne pas manger de viande et de produits animaux est, en l'état des choses, bon pour l'environnement.
Donc pour nous humains. Donc altruiste puisqu'ils font un sacrifice pour tout le monde. Donc moralement, oui, c'est une position supérieure, en ce domaine, à manger de la viande et des produits animaux, puisque ça a des bénéfices pour la planète et pour nous, même en excluant la part sur la souffrance animale (qui n'est pas la motivation de tout vegan).
...
Non parce que bon, c'est un peu facile de prêter à un groupe entier des intentions histoire de le rabaisser ou de lui imputer des contradictions sorties de nulle part.
Quant au fait qu'un vegan assume d'être vegan, je ne vois pas en quoi ça devrait lui être reproché. Il faudra prouver que tt les vegans qui disent être vegans assènent involontairement une évaluation sociale péjorative.
Pour la première partie, encore une fois c'est un argument rationnel pour la viande, très valable, et il faudra que tout le monde y fasse face un jour, même ceux qui se voilent la face. Je ne considère pas qu'il y ait quelque chose de choquant, d'insultant ou de dénigrant à avoir cette discussion. Il faut même l'encourager (et après certains disent dans cette discussion que je suis borné...)
Par contre, tu parle dans ce cas de végétariens (ou plutôt de gens qui regardent sur les conséquences long terme de leurs actions), non de vegan. Pour rappel, le veganisme à sa défintion:
Veganism is a way of living which seeks to exclude, as far as is possible and practicable, all forms of exploitation of, and cruelty to, animals for food, clothing or any other purpose.
C'est pour cela que je concentre mes exemples sur les oeufs ou le miel. Avoir plus de ruches ne cause pas la destructions des sols. L'argument contre les ruches est un jugement de valeurs, basés sur des axiomes indémontrables "l'abeille souffre" + "faire souffrir c'est mal" + "la valeur de la souffrance de l'abeille est largement supérieur au plaisir de la consommation du miel" avec pour conséquence logique "tous les consommateurs de miel sont des connards car ils ne font pas attention à la souffrance des abeilles". Bref, tu bouffes du miel (ou tu met un pull en laine), et tu te fais juger sur un truc indémontrable, de même qu'un religieux te jugera à l'aune de son livre sacré et le fait que tu n'as pas sauté 4 fois un samedi en direction de Ryleth en mangeant un poisson.
Un vegan qui s'assume vegan, c'est la même chose qu'un salafiste qui s'assume. Il peut bien vivre tranquillement dans son coin, avec ses voisins, être sympa, mais son idéologie a pour conséquence logique le mépris ou la pitié envers les non croyants, qu'il s'en rende compte ou pas. C'est une conséquence logique de son système de valeurs et de croyances indémontrables.
La science va résoudre une partie du problème. Moi ça ne pose pas de problème perso de manger de la viande non issue d'un animal mort.
J'avais vu un reportage sur le sujet, et ce premier steak éprouvette avait un goût immonde, mais ça devrait s'améliorer.