Pour répondre de la façon la plus synthétique à la problématique de départ : la publicité a été utile, est devenue monstrueusement chiante et doit trouver une nouvelle jeunesse si elle veut survivre parce qu'elle a permis à de bonnes choses d'exister quand même.
Utile tout d'abord pour donner des arguments dans les choix de consommation des gens. Suite à la révolution industrielle et surtout suite à la 2GM, le nombre de produits disponibles à l'achat a explosé et nécessité de différencier ces produits pour ne pas que l'acheteur finisse par prendre un truc au hasard : le marketing était né et a permis de créer de nouveaux marchés induits par des positionnements différents entre les produits. Les gens qui achètent une Harley Davidson n'achètent pas "une moto", ils achètent l'ambiance qui va avec. Pareil pour Apple.
Certains peuvent trouver ces différences artificielles, mais pour vous avoir permis de prendre cette décision, il faut bien que le choix vous ait été posé : être "anti" marketing c'est s'être positionné en réaction à une influence marketing déjà
Ensuite, assez fatalement, la plupart des boites se sont engouffrées dans ces nouvelles possibilités de vanter leurs mérites en investissant tous les espaces permettant de s'assurer une audience captive pendant quelques secondes. Et c'est là que les emmerdes ont commencé
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Malheureusement, quand on ne fixe pas de limite au départ, les acteurs économiques ont tendance à user d'une ficelle
ad nauseam et la publicité n'a pas fait exception. Surtout que structurellement, la publicité fonctionnant en campagnes durant quelques semaines à quelques mois, les occasions de surenchérir sur le concurrent arrivent très souvent. Et on arrive à la partie monstrueusement chiante depuis les années 90 et évidemment multipliée par web depuis les années 2000.
Seulement voilà, arrive un moment où l'attention (et la patience) des consommateurs arrive à sa limite que ce soit parce qu'ils sont saoulés ou simplement qu'il n'y a que 24h dans une journée et seulement une portion de ce temps pouvant être consacré à la consommation de la pub.
Certains publicitaires ont fini par comprendre que leur métier partait en couilles. Et certains dont le métier c'est d'anticiper la fin de la pub jouent les oiseaux de mauvaise augure en
prévenant les boites qu'elles ne pourront plus jouer à ce jeu de cons très longtemps (Note : le second lien est le blog de ma boite et c'est moi qui ait écrit ce papier).
Certains petits changements commencent à arriver avec l'utilisation de formats plus informatifs (ce qu'on appelle le "
native advertising") qui apportent une valeur ajoutée concrète à leur lecteur au delà de savoir que le yaourt machin est plus onctueux ou encore l'utilisation de tiers ambassadeurs comme des blogueurs, YouTubers, Instagramers... qui ne font que reprendre le boulot des journalistes qui testaient des produits pour des médias avant Internet. Le pire du pire (imho) étant atteint quand des médias se structurent autour de ces contenus amateurs pour regagner de l'argent dessus (coucou Topito, Golden Moustache, MinuteBuzz...).
Tout ça pour arriver à la question : faut-il sauver le soldat publicité ?
Dans sa forme actuelle, probablement pas (j'espère que tous mes copains d'agence de comm' ne liront jamais ce post
). Dans son principe par contre c'est plus discutable : quand IBM & LeMonde s'associent pour
produire un contenu de qualité sur la transformation des entreprises, est-ce de la publicité ? Oui, pour les activités de conseil d'IBM. Est-ce intéressant et informatif ? A chacun d'en juger, mais ils citent leurs sources, ce qui est un début. Quand moi, petite agence conseil, je fais des articles sur le blog de ma boite pour proposer des réflexions sur la façon dont le comportement des internautes évolue est-ce de la publicité ? Clairement. Est-ce que c'est utile ? Si j'en crois les remerciements de confrères avec qui j'échange sur notre métier, je crois que oui.
Fondamentalement, la publicité permet de financer un contenu ou un service qui sans elle ne serait pas à disposition du public (d'ailleurs,
tous les ouvrages publicitaires ne disent pas ouvertement qu'ils sont de la pub ). Donc la question de la pérennité de la publicité revient à se poser la question du niveau de qualité d'un contenu pour être accepté par un public totalement bombardé d'informations quotidiennement.
Et là la réponse est simple : face au développement de stratégies de contournement (adblock) ou de lassitude face à la masse de messages publicitaires, soit les pubards évoluent, soit ils crèveront.
Merde, j'ai commis un pavé.