Tu sais qu'elle a un interlocuteur privilégié pour cela ? Son médecin généraliste...
Bref, pour éviter les bêtises incoming et celles déjà passées. Il y a 3 niveaux de procédure :
1)
l'accident du travail est une reconnaissance par la Sécurité Sociale d'un dommage sur la santé lié à un événement ponctuel, survenu au travail ou sur le trajet pour s'y rendre. Tant que le patient est en accident du travail ouvert, y compris s'il a déjà repris le travail,
il ne peut pas se faire licencier. (sauf si la boîte ferme complètement). Fermer un accident du travail s'appelle faire une consolidation. Celle-ci est à l'initiative soit du médecin traitant, soit du médecin conseil de la Sécurité Sociale (souvent après un contrôle ou au bout d'un certain temps sans remboursement de soins). La consolidation est de 3 types possibles :
- Guérison sans séquelles : le travailleur reprend le cours de sa vie personnelle et professionnelle comme d'habitude
- Guérison avec possibilité de rechutes (facilite la réouverture des droits en cas de rechute)
- Consolidation avec séquelles.
Dans le dernier cas, la Sécu fixera un taux d'incapacité (pourcentage de capacité de travail restante). Par ordre de pourcentage croissant, on obtiendra alors soit une indemnité fixe (X € donnés 1 fois), soit une rente (X € / mois), soit une rente avec aides supplémentaires (si > 80 %). Au-delà de 30/40 %, cela signifie généralement qu'on n'est plus en capacité de travailler à plein temps.
2) un autre niveau de procédure, totalement indépendant du premier, est celui de
l'inaptitude. Celle-ci est prononcée par le médecin du travail. Elle ne peut pas être prononcée pendant un arrêt de travail durant un accident du travail, puisque le médecin du travail n'a alors aucun pouvoir décisionnaire (il peut voir les gens en pré-reprise, mais il n'a pas le droit de prononcer d'inaptitude). Quand l'accident du travail est consolidé, que le patient est censé reprendre le travail, se déroule alors obligatoirement une visite de reprise. A l'issue de celle-ci (+ 1 autre supplémentaire), le médecin du travail peut déclarer le patient inapte partiellement (==> aménagement de poste) ou inapte totalement. Si c'est une inaptitude totale, alors l'employeur doit proposer, si possible, des postes en reclassement. Si cela n'est pas possible ou si l'employé refuse 3 propositions de reclassement, alors le patron est en droit de licencier pour inaptitude médicale. C'est un licenciement, donc le patient peut ensuite aller s'inscrire à Pôle Emploi pour toucher son chômage. Les indemnités de licenciement sont doublées, si c'est suite à un accident du travail clôturé.
3) le troisième niveau de procédure, toujours indépendant des 2 premiers, est celui de la
reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), qui se demande à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Là encore, c'est le médecin traitant qui remplit le dossier médical de demande + une partie à remplir par le requéreur. La réponse est généralement en 6 mois. Si le patient obtient la RQTH, alors il a accès à un monde du travail "protégé", constitué par les X% obligatoires d'embauche de travailleurs handicapés par les entreprises. Il dépend alors de Cap Emploi dans ses périodes de chômage. La MDPH gère également l'AAH (Allocation Adultes Handicapés), la PCH (Prestation Compensatoire du Handicap), les cartes de station pénible debout / invalidité / stationnement prioritaire.
Toutes les combinaisons existent entre ces 3 niveaux.
Pour une sauvegarde maximale des droits de ta copine, direction le médecin traitant (et éventuellement une assistante sociale). Si le médecin traitant refuse de vous aider, c'est que ce confrère est un gros naze et je vous conseille d'en changer.
Au vu des bribes de situation que tu décris, si jamais ta copine s'est faite licenciée pendant un accident du travail toujours ouvert (pas encore consolidé), c'est direct les prudhommes.
Tu gagneras toujours dans ce cas-là.
Pour plus d'infos, cf. ameli.fr, le site est plutôt clair. L'invalidité, c'est en cas d'arrêt maladie simple (i.e. une maladie qui n'est pas causée par le travail), donc attention à ne pas confondre les termes.