L'équation dangereuse : SL = SL / RL = RL

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Les Bisounours de Darcy
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Publié par Lundrah Sawson
Donc SL=SL et RL=RL, ce sont deux univers différents et je ne veux pas qu'ils se mêlent, s’emmêlent, se confondent au point de ne plus savoir où je me situe.
La différence entre RL et SL, pour moi, est située dans un refus du réel. (ça va amuser Poisson, ça !). Le Réel est constitué de gens qui sont obligés de se vendre pour payer leur loyer, entretenir leurs mômes et les promener en voiture entourés d'un tas d'accessoires plus ou moins utiles, y compris une pierre tombale.

Ils sont tenus en laisse par des impératifs sociaux de tous bords. Ils trouvent ça "normal". Et ça l'est puisque c'est une norme, en effet.

Mais moi, ce n'est pas la vie que je veux. D'abord je ne veux pas me reproduire. (L'espèce n'est pas en danger ou plutôt en danger de s'étouffer elle-même) Donc à quoi bon me marier puisque je ne suis pas "la moitié de moi-même" ? Je veux seulement aller droit devant, me promener, explorer, apprendre. Constater.

On m'a toujours dit que j'étais "doué". Parce que je savais peindre tout petit, parce que je peux monter sur scène et jouer la comédie devant mille personnes en m'étonnant moi-même de n'être pas timide, je peux chanter, rire et pleurer, écouter la concierge me raconter son cancer. Je peux aimer sans emprisonner qui que ce soit, puisque personne ne m'appartient. Je n'ai qu'un seul désir : aimer toujours plus, considérer les gens tels qu'ils sont, sans avoir forcément un avis. Juste noter qu'ils font partie d'une réalité sur laquelle je n'ai pas d'avis non plus - j'ai trop voyagé pour trouver une cohérence dans les mœurs.
Notez que le monde était déjà comme ça avant moi et qu'il le sera aussi après. Je n'ai que le temps d'un constat. Une sorte de flash dans le noir.

Je pourrais parfaitement préférer le monde réel : Il ne m'a jamais été cruel dans la mesure où je n'en attends rien d'autre que de le regarder.
D'accord. On ne peut pas vivre sans argent. Mais on n'est pas obligé d'appartenir a ceux qui paient. Et on peut aussi faire un boulot qu'on aime et rester modeste dans ses besoins et ses priorités.

Tout ce que je fais sur SL, je l'ai fait en réel = dur. La seule différence est que sur SL c'est le plaisir qui prime : celui que tu apportes, celui qu'on t'offre, sans l'omniprésence d'un producteur (ou un patron) hurlant à la compétitivité- rentabilité. Voilà ce qui compte pour moi. Et de ce point de vue, que ce soit un avatar de pixel ou un avatar de chair, c'est vraiment la même chose, du moment qu'il y a quelqu'un dedans.
Je pense que je mourrais les yeux plein d'étoiles, n'ayant toujours rien compris, mais comblé d'images.

Ma seule certitude est que vouloir la célébrité, c'est avancer vers le suicide. ça, je l'ai vu !
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
La différence entre RL et SL, pour moi, est située dans un refus du réel.
On est ici dans la pensée magique . Excuse-moi d'être si basique et si terrien...
Je coupe tout ce qui concerne ta propre vie, je reste dans les définitions générales.


Citation :
Le Réel est constitué de gens qui sont obligés de se vendre pour payer leur loyer
Mais on paye aussi un loyer dans SL avec des sous réels. Alors s'il s'agit d'utiliser des revenus SL, il n'empêche que tu as dû bosser dans le RL pour cela. Tes créations SL payent peut-être ton loyer SL mais tu as dû bosser, donc te faire le marchand de ta vie RL.

Citation :
entretenir leurs mômes et les promener en voiture entourés d'un tas d'accessoires plus ou moins utiles(...) Ils sont tenus en laisse par des impératifs sociaux de tous bords.
Je ne vois pas en quoi SL libèrerait des impératifs sociaux. Ok, quand on est sur SL, on ne s’occupe pas de ses gosses, mais cela ne veut pas dire que ceux-ci n'existent plus (à moins de les avoir zigouillés ou attachés à un arbre sur le bord de la route). Très logiquement, ils t'enverront plus vite en maison de retraite, pleins d'aigreur envers toi, car tu ne t'es pas occupé d'eux.
De même, après un week-end tout entier passé à danser sur des dance-floors en prims, tu retrouves le lundi les dossiers urgents du boulot, dont tu ne t'es pas occupé le week-end.

Dans ce cas, SL ne nie pas le RL, il le rend encore plus lourd et oppressant.

Au mieux, SL nous offre de l'ennui, l'ennui des longues journées de l'enfance que le RL ne sait plus nous donner. Ça nous met en suspens, ça repose. Provisoirement.
Comme au bon vieux temps...Tu me manquais.
Citation :
Publié par Worstbobo
On est ici dans la pensée magique .
???? Pensée magique ? Et quand bien même. Tu ne crois pas que c'est elle qui conduit le monde bigrement plus que la pensée logique depuis des millénaires ?

Citation :
Publié par Worstbobo
Mais on paye aussi un loyer dans SL avec des sous réels. Alors s'il s'agit d'utiliser des revenus SL, il n'empêche que tu as dû bosser dans le RL pour cela. Tes créations SL payent peut-être ton loyer SL mais tu as dû bosser, donc te faire le marchand de ta vie RL.
Le mot "travail" provient d'une torture très utilisée au Moyen âge. Quand on fait ce qu'on aime, on a aucune raison d'aller "burnouter". Ce n'est pas de gagner des sous indispensables qui crée le problème, mais de se vendre à un organisme qui ne te respecte pas et qui t'exploite. La liberté y est fatalement mal vue. Cela dit, il y a belle lurette que je gagne suffisamment sur SL pour payer le loyer issu de mon plaisir d'y être. (comme en RL)

Citation :
Publié par Worstbobo
Je ne vois pas en quoi SL libèrerait des impératifs sociaux. Ok, quand on est sur SL, on ne s’occupe pas de ses gosses, mais cela ne veut pas dire que ceux-ci n'existent plus (à moins de les avoir zigouillés ou attachés à un arbre sur le bord de la route). Très logiquement, ils t'enverront plus vite en maison de retraite, pleins d'aigreur envers toi, car tu ne t'es pas occupé d'eux.
De même, après un week-end tout entier passé à danser sur des dance-floors en prims, tu retrouves le lundi les dossiers urgents du boulot, dont tu ne t'es pas occupé le week-end.
Maison de retraite ? Gosses ? Ce qui est amusant avec toi, c'est que tu penses "général" tout le temps alors que tout le monde est différent et que le "généralisme" n'est que de surface. Je ne peux parler que de ce que je crois, ce que je crois penser. Donc je ne parle qu'en mon nom, sachant parfaitement que les autres peuvent penser différemment. Ce qui est aussi une source de réflexion intéressante. Pas de problème. ça ne supprime personne, ça ne donne tort à personne. Mais ça laisse à imaginer que tout n'est pas égal pour tout le monde.

Citation :
Publié par Worstbobo
Au mieux, SL nous offre de l'ennui, l'ennui des longues journées de l'enfance que le RL ne sait plus nous donner. Ça nous met en suspens, ça repose. Provisoirement.
Je ne connais pas l'ennui. Et c'est depuis que j'ai compris que "Je m'ennuie" revient à dire : "Je ennuie me" : Je m'ennuie moi-même ! C'est un comble ! Faut vite devenir un peu intéressant à ses propres yeux, sinon la dépression guette !!!! Rien ne t’empêche de retrouver l'enfant quand tu veux, il me semble. A moins que tu ne prennes le fait d'être adulte avec des poils partout comme incontournablement ennuyeux. En tous cas je suis content de t'avoir retrouvé parce que tu marques bien "le monde d'en face" pour moi. Ce que je suis probablement pour toi aussi. Genre Abel et Caïn. (Et bien sûr je vote pour Caïn)
Mais cela dit, j'aime bien ton esprit analytique et pointu.
Citation :
Faut vite devenir un peu intéressant à ses propres yeux, sinon la dépression guette !!!!
Bah... moi je ne me sens pas particulièrement intéressant à mes propres yeux, et pourtant je ne déprime absolument pas. J'ai la joie naturelle des cons qui frétille en moi. Mais attention, c'est tout un art...
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
???? Pensée magique ? Et quand bien même. Tu ne crois pas que c'est elle qui conduit le monde bigrement plus que la pensée logique depuis des millénaires ?



Le mot "travail" provient d'une torture très utilisée au Moyen âge. Quand on fait ce qu'on aime, on a aucune raison d'aller "burnouter". Ce n'est pas de gagner des sous indispensables qui crée le problème, mais de se vendre à un organisme qui ne te respecte pas et qui t'exploite. La liberté y est fatalement mal vue. Cela dit, il y a belle lurette que je gagne suffisamment sur SL pour payer le loyer issu de mon plaisir d'y être. (comme en RL)



Maison de retraite ? Gosses ? Ce qui est amusant avec toi, c'est que tu penses "général" tout le temps alors que tout le monde est différent et que le "généralisme" n'est que de surface. Je ne peux parler que de ce que je crois, ce que je crois penser. Donc je ne parle qu'en mon nom, sachant parfaitement que les autres peuvent penser différemment. Ce qui est aussi une source de réflexion intéressante. Pas de problème. ça ne supprime personne, ça ne donne tort à personne. Mais ça laisse à imaginer que tout n'est pas égal pour tout le monde.



Je ne connais pas l'ennui. Et c'est depuis que j'ai compris que "Je m'ennuie" revient à dire : "Je ennuie me" : Je m'ennuie moi-même ! C'est un comble ! Faut vite devenir un peu intéressant à ses propres yeux, sinon la dépression guette !!!! Rien ne t’empêche de retrouver l'enfant quand tu veux, il me semble. A moins que tu ne prennes le fait d'être adulte avec des poils partout comme incontournablement ennuyeux. En tous cas je suis content de t'avoir retrouvé parce que tu marques bien "le monde d'en face" pour moi. Ce que je suis probablement pour toi aussi. Genre Abel et Caïn. (Et bien sûr je vote pour Caïn)
Mais cela dit, j'aime bien ton esprit analytique et pointu.
L'ennui est réparateur, il permet à l'individu de se (re)constituer. Les psys s'inquiètent des sollicitations permanentes proposées aux enfants, devenus complètement inaptes à s'ennuyer... Il y aurait d'ailleurs d'autres choses intéressantes sur la formation de ce verbe: ennuy = in odio esse = être dans la haine, en latin.

Pourquoi je parle d'ennui? Parce que c'est le premier mot qui vient aux personnes qui ont un jour l'idée de faire un tour sur SL (fais une petite recherche concernant les avis d'utilisateurs sur les sites de jeux). Comment comprendre que des gens passent des heures à regarder leur avatar danser dans un night-club? Ils se rechargent d'ennui, comme d'autres regardent des émissions tv complètement débiles et dont ils sont conscients de la débilité...

Je donne l'exemple des enfants ou des dossiers au bureau comme exemples concrets d'"impératifs sociaux" dont tu parlais, mais cela aurait pu être d'autres exemples, bien sûr. Je doute que SL t'exempte de tes impératifs sociaux (je suppose que tu dois bien en avoir quelques uns...). L'idée, c'est que SL n'annihile en rien les impératifs sociaux, il ne fait que les rendre plus vifs.

Perso, j'ai du mal à comprendre que tu trouves la réalité proposée par SL si exaltante. Je ne vois que 2 sortes d'explications : soit tu es conditionné par fréquentation (un peu comme ces gens dans une secte), soit ta capacité d'imaginaire est un peu terne, racornie, recyclée dans l'ersatz kitsch (un peu comme ces gens qui croient que Richard Clayderman, c'est du Mozart). J'exagère peut-être mais c'est pour me faire comprendre.

Dernière modification par Worstbobo ; 05/12/2015 à 18h27.
Citation :
Publié par Worstbobo
Comment comprendre que des gens passent des heures à regarder leur avatar danser dans un night-club?
Y'a justement rien à comprendre.
Mais peut-être que les SLiens (dont je fais partie quand je me connecte) ne passent pas leur temps à "se"regarder.

Je n'aime pas les night-club (les vrais), disons que j'ai passé l'âge d'avoir envie d'y mettre les pieds. Mais il m'arrive de passer des soirées en night-club (les faux). Ca peut être juste pour écouter la musique. Ca peut être juste pour poser l'avatar pendant que je discute ou fais autre chose.
Les seuls moment où je "me regarde", c'est quand je dois porter des fringues, skins, objets de toutes sortes que je dois "blogger".

A partir du moment où je n'ai rien de spécial à faire dans SL, bin en fait je ne me connecte pas. Il y'a des années de cela (presque 10 ans, en fait ), je pouvais passer du temps à errer. Maintenant, pas vraiment.

Contrairement à ce que tu peux penser, ou à ce que tu as connu (en fait j'ai jamais vraiment su d'où venait cette aversion de SL, pour toi), il n'y a pas que des "âmes perdues" dans SL. La preuve, y'a moi
Il peut y avoir des choses intéressantes à voir, à écouter. Il peut aussi y avoir des gens "bien" -bis.

Les côtés négatifs rencontrés dans SL sont exactement les mêmes qu'en RL.

Quant au titre du sujet, je n'ai toujours pas changé d'avis (donc je dois être imbécile), je ne fais pas de différence.
Le virtuel ne veut pas dire que ça n'existe pas. Il n'y a juste pas l'inconnu "physique" qui entre en jeu.

Citation :
Publié par Lundrah
mélanger les deux peut finir par être dangereux à mes yeux.
Je ne vois pas ce qui peut être dangereux, à partir du moment où tu es consciente que tu es toujours dans le "réel" et que la Terre tourne toujours pendant que tu es connectée.


Citation :
Publié par Lundrah
se confondent au point de ne plus savoir où je me situe
Je me demande si les personnes cherchant, justement et absolument, à croire que SL est vraiment une deuxième vie, arrivent vraiment à se situer.

Est-ce que tu te poses ces mêmes questions quand tu joues à un MMO ?
Pourtant, il n'y a aucune différence.
Tu incarnes un perso et tu interagis avec d'autres personnes (ou pas si tu joues seule).
Ca ne ferait donc plus partie de ta vie de tous les jours ?

Bin pour moi c'est la même chose. Quand je me connecte sur SL, ou sur un MMo, quand je vais au boulot, quand je mange, quand je lis des mails, quand j'aime, quand je dors, quand je réponds au téléphone, quand j'ai poney, quand je sors, quand je pars en raid, quand je fouille mon inventaire, quand je rez un camarade, quand je vais pisser..... ça fait toujours partie de ma vie, à l'instant I où je la vis.

Ou alors j'ai rien compris
Citation :
Publié par Moon The Loon
Il peut aussi y avoir des gens "bien" -bis.
Oui, je sais: y a toi! Mais je te préfère sur JOL. Je ne vois pas en quoi nos esprits se rejoindraient dans SL, un truc comme ça, alors qu'ici ta simple présence me réjouit (la façon dont tu tournes tes mots, etc.).

Citation :
Je ne vois pas ce qui peut être dangereux, à partir du moment où tu es consciente que tu es toujours dans le "réel" et que la Terre tourne toujours pendant que tu es connectée.
J'en déduis que SL n'est pas une fin pour toi, c'est juste un moyen.

Citation :
Je me demande si les personnes cherchant, justement et absolument, à croire que SL est vraiment une deuxième vie, arrivent vraiment à se situer.
Pourquoi vouloir absolument se situer quelque part? Oui, pour un SL qui soit un "pur horizon poétique", une zone où l'on se décentre, où l'on se "déterritorialise" comme on dit. A condition que ce soit un véritable horizon poétique, le lieu d'une perte. Pas un truc kitsch-bébête-clichés-barbie. Le problème, c'est que SL, c'est surtout ça...
A la limite, je dirais que je me fais une idée trop haute de SL, c'est pourquoi ça me déçoit.

Citation :
Ou alors j'ai rien compris
Oui, y a un malentendu entre SL et toi, c'est clair
Bah moi je ne comprends tout simplement pas comment on peut s'ennuyer sur SL, ni pourquoi on y reste si on s'y ennuie.
J'ai toujours un truc à y faire, mais c'est peut-être parce que je me connecte pour le faire que je n'ai pas le temps d'y trouver de l'ennui. Ca m'arrive de m'ennuyer de quelqu'un, mais m'ennuyer tout court je crois que je n'ai plus connu ça depuis l'enfance.
Citation :
Publié par Loee
Ca m'arrive de m'ennuyer de quelqu'un, mais m'ennuyer tout court je crois que je n'ai plus connu ça depuis l'enfance.
J'ai surtout l'impression que tu t'aimes un peu beaucoup (pas seulement pour ce message) .
Tiens, ça c'est un sujet: pourquoi les gens sl se trouvent souvent bons, ne s'ennuient jamais grâce à eux-mêmes, ont une vie RL hyper remplie et épanouie... Ca doit entrer dans la catégorie "nier le RL" dont parlait Darcy.
Je souffre de phobie sociale, je me sens nulle en permanence. Alors non je ne m'aime pas beaucoup beaucoup, et c'est pas SL qui y change grand chose.
Citation :
Publié par Worstbobo
Oui, je sais: y a toi! Mais je te préfère sur JOL. Je ne vois pas en quoi nos esprits se rejoindraient dans SL, un truc comme ça, alors qu'ici ta simple présence me réjouit (la façon dont tu tournes tes mots, etc.).
Mais si on s'aime bien sur JOL, on doit bien s'aimer n'importe où.
Les personnes que j'aime bien sur SL, je les aime bien ailleurs aussi.
Faut vraiment que tu vomisses une bonne fois pour toute ce qui te reste sur l'estomac SLien

Citation :
J'en déduis que SL n'est pas une fin pour toi, c'est juste un moyen.
Déjà, je ne sais même pas si quelque chose est une fin pour moi.
Oui, SL c'est un moyen.
Mais comme n'importe quel autre moyen.
Je n'y mets pas plus d'importance en fait. Je ne mets pas SL sur un piédestal. Quand bien même j'y passerai des heures et des heures, c'est pareil si je lisais un bouquin des heures et des heures.
Peut-être que pour certaines personnes, ce lieu est vraiment magique, dans tous les sens du terme.
La seule chose que j'y verrais de magique, c'est qu'il n'y a plus vraiment de frontières et que l'on peut, par exemple, admirer, écouter.... ce que d'autres ont fait, ont fabriqué, ont partagé.
Mais ce n'est pas propre à SL, c'est tout simplement Internet.

Et comme Internet fait partie de ma vie de tous les jours, que je navigue beaucoup, que je bidouille beaucoup, que je suis très curieuse, bin du coup je ne vois pas SL comme un lieu unique, magique, génial.... C'est un de mes loisirs (si on peut nommer ça ainsi), comme tant d'autres que je pratique lors de mes temps d'oisiveté


Citation :
Pourquoi vouloir absolument se situer quelque part?
C'est pourtant une des questions qui est revenue (sous différentes formes et tournures) plusieurs fois, sur ce forum, par rapport à SL.
C'est là que j'ai du mal à comprendre, parce que lorsqu'on se connecte sur ce forum, par exemple, on ne pose pas cette question, de savoir où on se situe. Pourtant on est bien dans un "lieu" d'échanges, de drames ... avec des personnes que l'on ne connait pas physiquement.
Donc bon....

Citation :
Oui, y a un malentendu entre SL et toi, c'est clair
Non, je crois qu'il n'y a rien de spécial, justement, entre SL et moi.


Et suis d'acc avec Loee. Pourquoi se connecter si l'on s'ennuie.
Pourquoi aller faire du poney si on n'aime pas les équidés.
S'ennuyer c'est quand on est jeune
Et je ne m'ennuie jamais
Citation :
Publié par Worstbobo
Perso, j'ai du mal à comprendre que tu trouves la réalité proposée par SL si exaltante. Je ne vois que 2 sortes d'explications : soit tu es conditionné par fréquentation (un peu comme ces gens dans une secte), soit ta capacité d'imaginaire est un peu terne, racornie, recyclée dans l'ersatz kitsch (un peu comme ces gens qui croient que Richard Clayderman, c'est du Mozart). J'exagère peut-être mais c'est pour me faire comprendre.
Ce n'est pas la réalité proposée par SL que je trouve exaltante, mais la possibilité d'y faire des choses légères qui, dans la réalité sont lourdes.
Pas de métro à prendre. Suffit de se connecter. Si je veux aller faire un tour à Notre-Dame, je n'ai qu'à la construire. Si je veux bavasser de tout et de rien avec Gilles, je le trouverais au pied de la Tour Eiffel et même si je déteste "alloGouines", je peux quand même y aller voir chez Chloé.
Et quand nous jouons des spectacles, il y en a un en Belgique, l'autre en Bretagne, un autre en Normandie et une à Lyon...tous réunis sans nous connaitre physiquement,(enfin pas vrai pour tous. Je sais prendre le train) , ce qui n'a aucune importance tant ce qui compte chez les gens n'est pas leur corps mais leurs émotions, leur nature et leur personnalité.
C'est peut être une secte, finalement...à moins que ce soit juste une famille d'amis, avec qui il est agréable d'évoluer et de partager le plaisir d'être unis sur le même coup. Dans une même action.
M'enfin, il faut dire qu'en réel, j'ai la plupart du temps travaillé en équipe et que j'y suis toujours aujourd'hui confronté à plein de gens, tous différents et tous considérables.
Pour moi, Second life est juste une continuité du réel et ne s'oppose en aucune manière au réel. C'est un autre pays, avec ses règles, sa propre réalité et son identité particulière. ça pourrait être le Maroc ou la Russie, c'est pareil : il suffit de s'adapter et de viser l'essentiel. Pour moi, c'est l'Autre.
Source de toute richesse. Toi compris.
Citation :
Publié par Loee
Je souffre de phobie sociale, je me sens nulle en permanence. Alors non je ne m'aime pas beaucoup beaucoup, et c'est pas SL qui y change grand chose.
Moi je ne me sens pas nulle. Je le suis.
Je ne sais rien faire de mes 10 doigts.
Je me sens en total décalage avec les femmes de mon âge. Je n'ai pas les mêmes rêves, les mêmes envies...
Mais je me dis que de toutes manières, je suis comme ça.
Maintenant que j'en ai bien conscience, je n'en ai plus rien à faire.
Je suis toujours aussi nulle, mais je me sens bien
Citation :
Faut vite devenir un peu intéressant à ses propres yeux, sinon la dépression guette !!!!
L'HOMME SANS AMBITIONS, Phrases sans suite

Il était une fois un homme sans ambitions. Ni goût du pouvoir. Ni de l'argent. Non qu'il fût sans faiblesses. Les siennes étaient ailleurs.

Il n'aimait pas ce monde, mais il aimait la vie. Au jeu du monde, il était un piètre stratège, mais pas un tricheur. Tout juste un bon comédien, qui avait retenu la leçon de son époque : «Il faut être acteur de sa vie», cet aveu du Spectacle sur lui-même. En attendant de le botter en touches, il lui montrait son culte.

C'est ainsi qu'en dehors de ce qu'il choisissait lui-même de faire, dans une relative liberté, l'homme sans ambitions tenait à la perfection les rôles qu'on lui avait assignés, les poussant à la caricature. Contrairement à nombre de ses contemporains, cette dérision cynique n'était à ses yeux qu'un pis-aller dans la défaite, et, pour sa gouverne, qu'un moyen de survie psychologique, un ersatz de suicide, car on ne sait jamais, la vie pourrait encore servir, même s'il ne voyait pas bien ni à quoi, ni comment.

Dépourvu d'ambitions, il vaquait dans un simple bonheur, du fait que sa propre vie n'avait pour lui-même aucun intérêt. Il ne savait pas depuis quand il en allait ainsi. Il n'avait jamais eu l'envie de devenir ceci ou cela, de réaliser le moindre projet de carrière. Il était généralement insatisfait de tout à commencer par ce qu'il faisait de mieux, mais très persuadé qu'il n'avait rien de mieux à faire que se laisser porter par ce qui viendrait s'il évitait l'ennui et trop d'ennuis. Son principe vital était simple : non pas réaliser ses désirs, mais refuser tout ce qui s'y opposait à leur réalisation. Son insatisfaction n'en devenait en toutes circonstances que plus satisfaisante. Toujours insatisfait, il n'était jamais déçu, ni par les autres, ni par lui. Il faut dire à cet égard que ce qu'il n'attendait pas de lui-même, il l'aurait encore moins exigé des autres, qui lui paraissaient encore moins bien placés pour le réaliser. Par là même, il n'était ni jaloux ni envieux des succès de tous ordres.

Il avait ainsi mis en oeuvre pour son propre compte une véritable utopie négative, dans une vie et un monde dont il n'attendait rien, sauf à titre très intime ou très universel. Il surfait sur la vague auto-agitée de son propre nihilisme.

Mais cette laborieuse philosophie personnelle n'avait rien d'un désintéressement : sans ambitions ne signifie pas sans intérêts. Cela n'aurait eu aucun sens, sans la promesse en contrepartie d'une satisfaction : n'avoir rien à perdre, hormis sur un plan strictement économique. N'avoir à perdre que ses chaînes suppose d'être enchaîné le moins possible, de n'avoir aucun engagement susceptible de brider sa pensée ou son itinéraire vital s'il devait se produire un événement matériellement décisif du point de vue de la collectivité. C'est cela qu'il avait conquis de haute lutte comme produit de son absence d'ambitions personnelles. Bien entendu, comme tout le monde sauf ceux qui accordent un peu trop d’importance à leur cas singulier, il n’avait pas manqué de s’engager dans certaines voies collectives, mais il avait payé cette erreur de jeunesse, cette précipitation, en s’y révélant beaucoup plus mauvais que seul, y compris pour la collectivité concernée, et aucune expérience ne l'avait convaincu que d'autres y réussissaient mieux que lui. On ne l'y prendrait plus. Pour lui, la plupart de ceux qui s'agitent en groupe le font parce qu’ils en ont besoin pour eux-mêmes et, dès lors, aliènent à l'esprit de groupe leurs propres capacités. Il n'avait vécu aucun exemple du contraire, y compris avec ceux dont il avait partagé les plus nobles convictions, les plus vaillants combats ou les plus justes théories. L’engagement collectif de groupe n’est bon que pour les faibles d’esprit ou les aspirants au pouvoir ou à la célébrité. Le groupe, contrairement à ce qui est communément admis, n'atteint pas une qualité supérieure à la somme de ses membres, mais tend à empêcher chacun d'apporter ce qu'il possède de meilleur en tant que c'est pour chacun différent. Tout groupe commence pas assècher si bien ses propres membres, qu'il est fort mal placé pour construire hors de lui une communauté d'individus libérés : groupo sado, pas maso.

Dépourvu d'ambitions, il n'avait pas davantage de désirs matériels, si ce n'est de livres introuvables, à moins qu'ils n'aient jamais été écrits. (En toute relativité, il faut préciser qu'il vivait dans un confort qui, bien qu'assez moyen, l'autorisait à ne pas trop se préoccuper pour lui et ses proches d'immédiateté matérielle).

Adolescent, son père lui reprochait déjà d'être sans ambitions. C'est vrai que dans son initiation à la vie, chaque fois qu'il aurait pu réussir dans une voie, il s'était empressé de la quitter ou de simuler son échec, avec un tel talent destructeur que ses proches y voyaient la peur d'assumer ses responsabilités d'adulte, ou le moindre engagement. Lui, tout simplement, suivait son absence d'ambitions comme la boussole la plus sûre vers la liberté de pensée et d'action. Il n'avait au fond aucune chaîne psychologique à perdre hormis celles qui nous attachent tous à un matérialisme qui ne doit rien à la philosophie.

Tournant le dos à toute éventuelle réussite, il sentait qu'il avait mieux à faire, sans savoir quoi ni s'en préoccuper, mais s'était accoutumé à en trouver la preuve tangible dans le fait que, jusque-là, il préférait ce qu'il avait fait à ce qu'il aurait pu faire de mieux aux yeux des autres. Tout ce qu'en ce monde d'autres nommaient "réussite", il l'aurait considéré pour lui-même comme le dernier des abandons, la dernière des lâchetés. Pour lui, en ce monde, réussir, c'était trahir. Quoi qu'il en soit, il se sentait destiné à bien mieux, c'est-à-dire à bien moins. Il revendiquait paradoxalement une élévation dans la banalité, sans voir qu'il lui tournait ainsi le dos.

La pratique de l'homme sans ambitions relevait par conséquent d'un art de la fuite. Pour autant cette fuite ne se traduisait pas comme chez d’autres par des envies de voyages. Il n’aimait pas les voyages et n’aurait pu s’en offrir que du genre tourisme, sous une forme ou une autre. Il n’existe d’ailleurs rien d’autre que le tourisme, le terrorisme, le banditisme, les affaires ou la guerre, pour justifier de se déplacer loin de son territoire d'attache, que le monde entier visite, si ce n'est pas une île déserte. Lui n'avait voyagé que pour l’amour d'une femme ou d'une autre, quand il s'était avéré qu'elles ne viendraient pas à lui. Constatant le regard sur le monde que portaient les voyageurs, il se disait qu’il était inutile de se déplacer pour apprendre si peu de la vie, sur les autres et sur soi. La plupart ne voient ici ou là que ce qu’ils veulent y voir. Il n'avait pas eu à bouger pour en faire le tour.

25 Janvier 2008.

Dernière modification par Yasujiro-Ozu ; 05/12/2015 à 21h35.
Citation :
Publié par Moon The Loon

Déjà, je ne sais même pas si quelque chose est une fin pour moi.
Ben, si, y a moi.



Citation :
C'est là que j'ai du mal à comprendre, parce que lorsqu'on se connecte sur ce forum, par exemple, on ne pose pas cette question, de savoir où on se situe. Pourtant on est bien dans un "lieu" d'échanges, de drames ... avec des personnes que l'on ne connait pas physiquement.
Yé né comprends pas cé passage.

Citation :
Et suis d'acc avec Loee. Pourquoi se connecter si l'on s'ennuie.
Ben moi, sauf si je me suis assigné un but (style essayer un script, me lancer dans le mesh du siècle...), j'essaie d'aller me téléporter quelque part. Comme le vent du désert me pèse, je repère des points verts sur la carte, je clique et je déboule. L'autre jour, je suis tombé sur un magasin adulte et on entendait des voix en voice: des gens qui parlaient, avec des voix d'enfants réels derrière, c'était glauque.

Citation :
Pourquoi aller faire du poney si on n'aime pas les équidés.
Je suis pourtant sûr que tu t'es acheté un équidé en prims dans SL, quand c'était la mode
Citation:
Envoyé par Darcy Mokeev https://jolstatic.fr/forums/jol3/images/buttons/viewpost.gif
Second life est juste une continuité du réel et ne s'oppose en aucune manière au réel.



Citation :
Publié par Moon The Loon
Bin voilà, Darcy a résumé ce que j'ai mis en 3 pavés
Oui, sauf que Darcy écrivait exactement l'inverse juste avant :

Citation :
Publié par Darcy Mokeev
La différence entre RL et SL, pour moi, est située dans un refus du réel.
Pour lui, tout est bon dans le SL, même sous la torture.
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
même si je déteste "alloGouines", je peux quand même y aller voir chez Chloé.
Non, rien.

Dernière modification par Worstbobo ; 05/12/2015 à 21h54.
Citation :
Publié par Worstbobo
Citation:
Envoyé par Darcy Mokeev https://jolstatic.fr/forums/jol3/images/buttons/viewpost.gif
Second life est juste une continuité du réel et ne s'oppose en aucune manière au réel.
Oui, sauf que Darcy écrivait exactement l'inverse juste avant

Pour lui, tout est bon dans le SL, même sous la torture.
Mais non, mais non. Tout est plus léger. Dans la mesure ou tout ce qui t'importe est le contact avec les gens, sl est la stricte continuité du réel.

Citation :
Publié par Worstbobo
Non, rien.
Rien quoi ? Je n'aime (personnellement) ni Noel, ni Paques, ni halloween, encore moins ce que j'appelle "le bal des blaireaux" de la saint valentin , ni aucune de ces fêtes à la con qui sont sensées "marquer une date". Mais puisque ça compte pour les autres....qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je ne crois même pas à la réalité historique du Christ. Mais bon. Ce n'est rien pour moi, mais si ça compte pour les autres, je respecte. C'est tout. Je n'ai pas la vérité en infusion.
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