[CCC] Film de la quinzaine : Nosferatu le Vampire (1922) - du 07/10 au 04/11

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Ce qui est impressionnant dans la planète des singes et ce qui est a l'origine du succès du film c'Est la réalisation des maquillage. On reconnait toute les expressions faciales des singes tout en restant très naturel, sans cela semble truqué "fake" , ce qui est quand même asse spéctaculaire.

Pour ta question , non ca me gène pas , ses petits pourront peut-être parler . Je me serais même taper Zira si elle m'aurait fait des avances .
La Planète des singes

Comme d'autres, c'est le genre de films dont je n'ai aucune idée si je l'ai vu précédemment ou non. Au bout du compte, je suis agréablement surpris par le film. J'en attendais pas forcément beaucoup (je suis pas un gros fan de SF), j'ai d'ailleurs eu du mal à entrer dans l'histoire : les 30 premières minutes sont assez inintéressantes. Dès la rencontre avec les autres humains, ça va mieux et le reste du film est très sympa.
Perso je trouve pas dérangeant qu'on n'ait pas plus de détail sur les raisons du renversement des humains, au contraire. On comprend bien la morale du film sans cela (c'est d'ailleurs parfois un peu forcé avec les monologues de Taylor) et notre ignorance, c'est celle du protagoniste principal. J'aime bien qu'on nous laisse un peu de mystères. Puis bon, faut de la place pour les suites...

+1 pour le maquillages des singes, épatant. Sauf quand les deux scientifiques s'embrassent, ça rend un peu chelou ; j'avais l'impression d'une gamine invisible et géante faisant s'écraser ses deux poupées en plastique l'une contre l'autre.
Tout ça m'a donné un peu envie de revoir ces 2 films. Je m'en souviens pas mal mais c'est assez vague dans l'ensemble, sauf la fin assez marquante de La planète des Singes.
J'ai finalement vu les deux films, et je dois dire que je suis assez satisfait de mes choix. Ce sont deux très bons films de science-fiction qui vont assez loin dans leur problématique, je trouve, et qui donnent une vision très noire de l'avenir. Effectivement, le fait de connaître le dénouement sape la tension dramatique des histoires en elles-mêmes, malgré tout les thématiques gardent de leur ampleur assez phénoménale.

Donc, La Planète des singes - sans "s" à Planète, au passage Nyu, je ne sais pas pourquoi tu veux qu'il y ait plusieurs planètes -, très bon film sorti, je m'en suis rendu compte au cours du visionnage, la même année que 2001 : L'Odyssée de l'espace, et je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir les comparer. Certes, pas sur le scénario, la mise-en-scène, ou le jeu d'acteur, mais plutôt sur l'aspect "vieux film de SF", et je dois dire que ces deux films se rejoignent assez bien, même s'ils ont une esthétique assez kitschouille lié aux sixties, ils ont très bien vieillis. Là où 2001 fait fort avec ses maquettes et ses décors, La Planète des singes sur les maquillages et les costumes, on voit que ce sont des films sur lesquels les artisans du cinéma se sont cassés le dos à livrer un travail à l'épreuve du temps.

Donc, en ce qui concerne le film à proprement parler, sous son apparat de gentil film d'aventure - un astronaute essaye de survivre sur une planète et dans une société qu'il ne connait pas -, le fait de connaître le dénouement dès le début permet directement d'avoir une lecture à deux niveaux, et tous les parallèles à faire entre la société des singes et celles des humains viennent naturellement. Je ne sais pas ce que vaut le bouquin, mais j'ai trouvé le film à l'instar du personnage de Taylor extrêmement misanthrope et très attirant pour peu qu'on le soit soi-même. J'entends par là qu'il y a une très forte logique à apprécier l'idée que si une autre espèce était amenée à dominer la Terre, et si elle avait les moyens d'appréhender les comportements des hommes qui l'ont précédés, alors opprimer ces derniers, et pas simplement pour les opprimer mais pour le bien-être de toute la planète, serait presque louable. Le fait que les singes se servent de la religion pour se protéger des hommes, là où les hommes essayent d'utiliser la religion pour se protéger des hommes, donne vraiment un sentiment de vertige vis-à-vis de l'ampleur du problème que l'on pourrait être. De ce point de vue là, j'y vois à la fois une critique de l'obscurantisme religieux, mais aussi un aveu de son utilité, une vision très nuancée qui fait beaucoup réfléchir.

Je ne sais pas si le livre questionne l'idée du langage, dans le film les singes parlent anglais couramment sans que Taylor s'en interroge, je me suis demandé si la partie mutique de Taylor du film n'était pas remplacée par une partie où le personnage cherche à comprendre le langage des singes pour communiquer avec eux dans le roman. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé cette idée que le personne ne puisse pas parler pendant un certain moment, et je comprends maintenant pourquoi la citation "Take your stinking paws off me, you damn dirty ape!" est aussi fameuse, elle résonne vraiment comme un cri de libération.

C'est vrai aussi que le rôle des femmes dans le film peut laisser songeur, même si celui de Zira est vraiment positif, tant elles ne sont que des objets de désir muets, et ce même avec la première dans le vaisseau - la scène où Taylor la contemple avec envie avant de se mettre en sommeil, ou quand il sous-entend qu'elle était là pour servir de poule pondeuse (bien qu'il la décrive après comme intelligente) - alors qu'elle meurt dans les premières minutes du film, quant à la "sauvage" Linda Hamilton le fait qu'elle ne puisse esquisser que des sourires est très parlant.

Je comprends aussi pourquoi le film peut susciter autant d'intérêt scénaristique dans la production de suites, de remakes ou de sequels, tant l'univers va plus loin que la simple réalisation du pourquoi et du comment. L'idée de la fin des hommes civilisés supplantés par des singes, et ce de la propre faute des humains, a quelque chose de particulièrement fascinant, tout comme l'idée d'imaginer une société simiesque qui tenterait d'exister sur les ruines des Hommes tout en essayant de ne pas reproduire leurs erreurs. Dans le film, il est d'ailleurs suggéré que seuls les Hommes seraient capables de mener leur société à sa perte, parce qu'ils tuent pour le plaisir, j'aime bien l'idée que si les singes parvenaient à un état de conscience égal au nôtre, ils ne deviendraient pas pour autant des meurtriers dans l'âme - même si ce ne sont que des conjectures.

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Bref, passons à Soylent Green. Le film a sans doute plus mal vieilli que La Planète des Singes, malgré tout il est fort d'une esthétique assez incroyable. Dès le début avec ce montage-photo cherchant à raconter de manière succincte comment l'Humanité en est arrivée là - il m'a d'ailleurs rappelé Koyaanisqatsi dans ce portrait de masses fourmillantes d'humains -, type d'introduction assez courantes aujourd'hui, notamment dans les films post-apocalyptiques - les films de zombies en particulier, j'ai le remake de The Dawn of the Dead de Snyder en tête -, mais aussi ceux versants plus dans l'uchronie - le très récent Godzilla -, le procédé de résumé en format archive est connu aujourd'hui, mais je me demande si ce film a été l'un des premiers à l'introduire. Dans la continuité, ces escaliers qui vomissent de l'être humain, l'image de la pellicule qui semble transpirer comme ses personnages, les pelleteuses pour endiguer la violence d'une émeute, les théâtres à euthanasie, le combat final littéralement sur des humains, vraiment le film a une esthétique géniale.

Quant au thème, que dire tant la problématique est vaste. La surpopulation, la famine induite, la pauvreté extrême, la richesse indécente, cette New-York aux allures de Lampedusa. Dystopie capitaliste où les entreprises vendent aux hommes de la chair humaine, où la police vague de meurtres irrésolus en émeutes à contenir, où la religion n'est plus qu'un prêtre hagard, abattu, les yeux remplis de la vie mourante qui s'amoncelle dans son église. C'est d'un pessimisme si fort, si brutal qu'il en est beau, cette indigence qui végète dans la déraison universelle fascine comme elle fait frissonner. On nous livre ce duo improbable du flic chapardeur et de son vieux "book" nostalgique qui vivent ensembles et qui s'aiment - je me suis d'ailleurs demandé ce que tout cela sous-entendait -, qui pendant un instant goûtent aux délices d'un peu de viande, de légumes frais, et d'alcool, pour que par la suite, l'un d'entre eux aille se suicider dans les mouroirs autorisés sur du Beethoven tant il ne peut supporter le monde dans lequel il vit, et le deuxième qui devra finir, après avoir éconduit la femme qui l'aime, la main en l'air ensanglantée hurlant de désespoir l'effroyable vérité qui a conduit son ami à l'euthanasie.

Les femmes sont des meubles - littéralement, elles sont appelés "furniture" dans le film - dont les gens qui ont les moyens peuvent disposer comme bon leur semble, lorsqu'ils emménagent. C'est vraiment terrifiant comme vision des choses, on pourrait se dire que dans une société qui vit entassée sur elle-même, qui hurle pour manger, et que l'on nourrit d'elle-même, c'est anecdotique, mais je trouve qu'au contraire ça doit être vu comme l'une des problématiques centrales, c'est toujours un rapport à l'humain comme de quelque chose dont on peut disposer, en-soi c'est même annonciateur du dénouement final, si on traite les femmes comme des meubles pourquoi pas tout le monde comme de la viande ?

Je me suis demandé aussi ce que pourrait valoir un remake de ce film, je pense que les visuels très forts de l'original pourrait être encore amplifier grâce aux moyens du cinéma moderne, les psychologies des personnes pourraient être plus développées, et les rapports sociétaux mieux décrits. Mais je me demande si ce film ne marche que par son aspect un peu ancien - on est encore dans l'Amérique post guerre du Vietnam qui se permet de taper là où cela fait mal, quelques années avant que la nerd-culture consumériste prenne le pas sur tour avec Star Wars -, est-ce que la même thématique aujourd'hui dans un film contemporain produit par le Hollywood boursouflé et consensuel aurait la même force ?

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Pour conclure, j'aimerais revenir sur ma thématique. C'est vrai qu'avoir eu ces films spoilés nuit en partie au plaisir de visionnage, il n'y a pas grand de chose de plus à dire. Cependant, je rajouterais que si la fin de Soylent Green paraît difficile à prévoir tôt dans le film, j'ai le sentiment - peut-être à tort, et parce que c'est une histoire très connue maintenant - que celle de La Planète des singes pourraient apparaître évidente assez tôt dans le film. C'est dommage que des films aussi intéressants soient spoilés ainsi - je regrette particulière pour Psychose, personnellement -, mais c'est le revers de la médaille du fait qu'ils soient aussi considérés et cultes.

Quant à Charlton Heston que je n'avais découvert - pour de vrai dans un film, pas en tant que nom connu, je ne compte pas Bowling for Columbine - que récemment dans Ben-Hur, j'avoue être vraiment amusé par cet acteur, à la fois complètement over-the-top dans son jeu, mais qui dégage un vrai charisme et logiquement arrive à communiquer des sentiments très prégnants.
Citation :
Publié par Le V.
Donc, La Planète des singes - sans "s" à Planète, au passage Nyu, je ne sais pas pourquoi tu veux qu'il y ait plusieurs planètes -
Car je suis feignant et j'ai CC le titre du film sur ton post nous présentant ta sélection.

Citation :
Publié par Le V.
Quinzaine du 15 au 28 mai : Planet of the Apes (La Planètes des singes - 1968) de Franklin J. Schaffner.
Mais le pire, c'est que j'avais vu la faute et que je pensais l'avoir corrigé.

Citation :
Publié par Le V.
Je ne sais pas si le livre questionne l'idée du langage, dans le film les singes parlent anglais couramment sans que Taylor s'en interroge, je me suis demandé si la partie mutique de Taylor du film n'était pas remplacée par une partie où le personnage cherche à comprendre le langage des singes pour communiquer avec eux dans le roman. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé cette idée que le personne ne puisse pas parler pendant un certain moment, et je comprends maintenant pourquoi la citation "Take your stinking paws off me, you damn dirty ape!" est aussi fameuse, elle résonne vraiment comme un cri de libération.
Alors ça sur le moment je n'y ai pas pensé mais ça aurait vraiment du sens.
Et la blessure au cou serait en fait un trick du réal ou du scénariste pour rendre ce passage plus facile.


Citation :
Je comprends aussi pourquoi le film peut susciter autant d'intérêt scénaristique dans la production de suites, de remakes ou de sequels, tant l'univers va plus loin que la simple réalisation du pourquoi et du comment.
C'est un univers vaste c'est certain.
Comme récemment avec Mad Max, l'univers est tel, que tu ne peux qu'imaginer une suite ou ce qu'il se passe à côté.
Beaucoup de scénaristes te diront : soit tu fais des personnages simples dans un univers complexe, soit tu fais des personnages complexes dans un univers simple.
Tu ne peux pas faire les deux en même temps. Enfin si, mais pas au cinéma.


Citation :
Bref, passons à Soylent Green.

et le deuxième qui devra finir, après avoir éconduit la femme qui l'aime, la main en l'air ensanglantée hurlant de désespoir l'effroyable vérité qui a conduit son ami à l'euthanasie.
Plus haut tu fais référence à Dawn of the Dead en parlant du montage du début du film. Moi la scène dans l'église à la fin, avec tous les gens en train de dormir, souvent à même le sol, ça m'a rappelé la scène dans 28 jours plus tard où le héros entre dans une église.


Citation :
est-ce que la même thématique aujourd'hui dans un film contemporain produit par le Hollywood boursouflé et consensuel aurait la même force ?
Non, car le cinéma américain est passé d'un cinéma d'auteur à un cinéma du tout spectacle, et que par souci de rentabilité, ils font un peu ce que TF1 fait chez nous. Toute tentative de vraiment faire mal est tuée dans l'oeuf, et pour faire des $$$ on remplacerait ton héros à la Charlton Heston par une petite meuf à queue de cheval.
Aujourd'hui tu ne peux qu'effleurer certain thème.


Citation :
Quant à Charlton Heston que je n'avais découvert - pour de vrai dans un film, pas en tant que nom connu, je ne compte pas Bowling for Columbine - que récemment dans Ben-Hur, j'avoue être vraiment amusé par cet acteur, à la fois complètement over-the-top dans son jeu, mais qui dégage un vrai charisme et logiquement arrive à communiquer des sentiments très prégnants.
Il m'a un peu rappelé Dujardin dans OSS 117. Le mec imbue de lui même, fier, toujours souriant, pas mal macho, je kiffe.
Je suis votre sujet car je le trouve cool même si j'ai pas encore le temps de participer, mais du coup l'évocation de Charlton Heston m'a turlupiné et j'arrivais plus à retrouver un cameo de lui qui m'avait bien fait rire.

Et j'ai retrouvé, donc je vous fais partager ma joie.

Je ne me souvenais pas du tout de ce cameo dans Wayne's World, il faut dire que ça va faire 10 ans que je l'ai vu, il faudrait que je le revois. D'ailleurs, après avoir feuilleté la filmographie de Charlton Heston, je me suis aperçu que je l'avais bien vu dans un autre film auparavant, La Soif du Mal d'Orson Welles, mais j'avoue que je me souviens moins de sa prestation que celle d'Orson Welles, qui était particulièrement incroyable dans ce film.

edit : Je viens de réaliser que c'était Wayne's World 2, que je n'avais jamais vu, ceci expliquant cela.

Citation :
Publié par Nyu
Car je suis feignant et j'ai CC le titre du film sur ton post nous présentant ta sélection.
J'avoue que je suis mind-fuck, je n'avais pas du tout vu que la faute venait de mon côté, mea culpa. À ma décharge, tu l'as répétée par la suite.

Citation :
Publié par Nyu
La planètes des singes a de bons décors naturels, surtout au début et à la fin

Dernière modification par Le V. ; 25/05/2015 à 13h24.
Thème de la quinzaine : Innocence et culpabilité.

Pour ces deux semaines, la thématique que j’ai choisie est donc « innocence et culpabilité ». Pour illustrer ce thème, les films d’Orson Welles sont a priori un bon support. De lui, je n’ai vu que Citizen Kane (que je conseille à quiconque ne l’ayant pas encore vu d’ailleurs), je propose alors deux films que je n’ai pas vu, mais dont on m’a dit beaucoup de bien.

Ainsi, au programme un film, et un bonus.

thetrial.jpg
Le Procès (The Trial, 1962)


Adaptation du roman de Franz Kafka, un homme est un jour arrêté sans avoir idée du chef d’accusation, qu’on refuse de lui donner. Il va essayer de découvrir ce qu’on lui reproche, mais comprendra que sa culpabilité, qu’elle soit véritable ou non, n’a aucune importance.

J’ai choisi ce film à la fois parce qu’on m’en a dit le plus grand bien, et parce que j’aime énormément Le Procès de Kafka.

Pour ce qui est du bonus :

ladyfromshanghai.jpg
La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai, 1947)

Michael O’Hara sauve Elsa d’une agression à Cuba, il accepte ensuite l’invitation de celle-ci rejoindre le navire de son mari pour aller à San Francisco. O’Hara tombe sous le charme d’Elsa, sans éveiller le soupçon de son mari. Puis Grisby, un associé du mari d’Elsa, les surprend et parce qu’il souhaite disparaître, propose à O’Hara une somme d’argent importante afin de mettre en scène sa propre mort tout en désignant O’Hara comme coupable, affirmant que si son corps n’est pas retrouvé, il ne serait pas poursuivi. O’Hara accepte et Grisby est réellement tué, tout accuse alors O’Hara.
tiens deux bon films que je n'ai jamais vu je vais les regarder du coup.

En passant on pourrait rajouter 12 hommes en couleur sur la même thématique.
J'ai vu le film Le procès il y a plusieurs années mais ce qui m'a marqué c'était que l’adaptation est très la fidèle à l'essence même de l’œuvre originale et en cela on peut lui dire un grand merci à Welles. Mettre en scène un tel cauchemar, l'oppression du système sur l'individu dans la société moderne, n'était sans doute pas une tache facile.Ce qui intéresse Welles, tout comme Kafka, n’est pas l’innocence ou la culpabilité réelle de K, mais bien sa transformation suite à l’accusation, la culpabilité qu’il ressent quels que soient les actes qu’il a ou n’a pas commis.

La seule chose de négatif sur le film est qu'il n'a pas eu le même effet sur moi que le livre (qui fut une vrai découverte a l'age de 20 ans ) .

j'ai vu hier soir La Dame de Shanghai et j'ai trouvé le scénario vraiment faible mais avec des personnages profond ou Welles sonde l’âme humaine, ou a partir d'un scénario bancals en ressort une étude incroyablement justes du comportement humain. Bref tout le long du film me rappelle l’anecdote du banc de requins qui s’entre-dévorent « affolés par leur propre sang ». Des personnages qui se déteste mais ne peuvent vivre sans l'autre. Et puis la réalisation ,l’expressionnisme du jeu d’ombre et de lumière est stylisé mais sobre , le surréalisme des décors (a l'aquarium ou la scène des miroirs) m'a fait pensée a Fritz Lang jusqu’à Hitchcock. Un bon film.
J'ai enfin eu le temps de regarder Le Procès.

Comme Bal'E l'a précisé, bien que ce ne soit pas une mince affaire le film est très fidèle à l'oeuvre originale, peut-être même trop fidèle. En effet, bien qu'ayant adoré l'oeuvre de Kafka, j'ai trouvé sa version cinématographique pas loin d'être soporifique, malgré une réalisation de qualité et des acteurs au niveau.
J'ai du mal à expliquer ça, peut-être est-ce dû au fait que je n'ai rien découvert avec ce film, connaissant déjà le roman ? Ou bien l'histoire n'est-elle juste pas adaptée au cinéma ?

La situation absurde et le rapport de K à la culpabilité sont très intéressantes dans le roman, je me souviens avoir été marqué par "l'interrogatoire" au tout début quand K apprend qu'il est accusé de quelque chose ainsi que ses discussions avec Mme Grubach et Mlle Burstner, pourtant ici tout tombe à plat, l'irruption des policiers et leurs questions ne m'ont fait aucun effet. Tout le long, j'étais indifférent quant à l'issue de l'histoire et les dialogues ne m'ont que rarement captivé : à vrai dire, la seule scène mémorable du film pour moi c'est le plaidoyer de Joseph K lors de son arrivée au tribunal lorsqu'il met en avant l'absurdité du procès, une scène merveilleusement réussie.

Bref, sa fidélité au roman n'en a pas fait un bon film à mes yeux, il aurait peut-être gagné à s'en éloigner... Même si lorsqu'il s'en éloigne (j'ai remarqué surtout l'exécution de Joseph K, par dynamite plutôt qu'au couteau dans le roman, bien que là on voit les bourreaux hésiter avec le couteau avant de préférer la dynamite) ça ne sert finalement pas à grand chose, c'est de l'ordre du détail, ou bien je n'ai pas saisi une subtilité...

Bon, après cette déception il va falloir trouver du temps pour La Dame de Shanghai...
La Dame de Shanghai, justement.
J'ai beaucoup aimé le casting, que ce soit le binôme principal Orson Welles ou Rita Hayworth, mais aussi les seconds couteaux que sont les deux avocats. La voix-off est habituellement un procédé que je déteste dans un film, je trouve que ça relève souvent de la paresse de la part du réalisateur qui s'évite une description plus subtile par l'image ou le dialogue. Mais je ne me lasse jamais de la voix grave d'Orson Welles, son passage à la radio me semble d'ailleurs la chose la plus naturelle du monde.

A côté de ça, le film est sympa. Sans plus, quoi. Certains éléments du scénario me semblent assez pauvres, notamment la scène du procès. Elle part tellement dans l'invraisemblable que c'est sans doute volontaire, mais je n'en vois pas bien l'intérêt.
Le film est assez court alors je n'ai pas vraiment eu le temps de m'ennuyer, et certaines scènes font vraiment leur petit effet (celles de l'aquarium, de la salle aux miroirs, etc.). Honnêtement j'ai passé un bon moment mais le film me restera pas en mémoire bien longtemps.
Vu La Dame de Shanghai.

J'ai beaucoup aimé le duo Welles-Hayworth, ça fonctionne du début à la fin. Quelques scènes sont assez marquantes, principalement vers la fin : la fuite de Michael, l'arrivée au théâtre chinois, la scène finale avec les miroirs... L'intrigue est intéressante à suivre, que ce soit au travers du récit en lui-même ou grâce à la voix-off.
Rita Hayworth est excellente, son personnage est au premier abord sans grand intérêt, pourtant rapidement elle crève l'écran.
Du côté des acteurs secondaires j'ai trouvé Everett Sloane (Arthur Bannister) tout aussi excellent, notamment lors de la scène du procès. C'est d'ailleurs lui qui sauve cette scène à mes yeux, elle part en grand n'importe quoi et sans Bannister elle n'aurait aucun intérêt.

La relation entre Orson Welles et Rita Hayworth dans ce film est d'autant plus intéressante qu'au moment du tournage, ils étaient en instance de divorce : la scène de fin où Michael abandonne Elsa rappelle l'état de leur relation à ce moment-là.

Je mettrais un bémol tout de même, malgré le fait que le film soit assez court, l'intrigue met un peu de temps à démarrer : jusqu'à ce que le meurtre de Grisby soit commis, il se passe relativement peu de choses intéressantes. Malgré cela, ça reste un bon film, sans être culte je pense qu'il mérite d'être vu rien que pour le duo d'acteurs principaux.
Après un mois de pure folie, ça commence à se calmer et du coup j'ai à nouveau du temps pour regarder des films !

Vu Moby Dick (bien à la bourre) : j'ai bien aimé, sans toutefois être transportée par le film. En fait je n'ai pas trop ressenti la folie qui gagnait l'équipage et du coup le tout m'a semblé un peu capillotracté sur la fin. Il s'agit néanmoins d'un bon film d'aventure que je n'hésiterais pas à proposer ou revoir si l'occasion se présente.

J'ai aussi (re)vu Le Procès (j'ai le DVD c'était donc facile), que j'avais dû étudié lors de mes études. Le film m'avait beaucoup plu à l'époque, et je l'ai trouvé meilleur que dans mes souvenirs. Je suppose que c'est aussi lié à mon âge et aux inextricables aventures administratives qui popent sur notre route quand on vieillit. Parce que du coup il me parlait plus, les réactions de K. me semblait plus normales que 10 ans auparavant, et avec mes souvenirs d'analyse (merci le cours) c'était vraiment agréable. J'aime beaucoup le travail d'Orson Welles sur cette adaptation, et je me dis depuis un moment que je devrais voir d'autres films de sa main (j'ai essayé Citizen Kane il y a quelques années, mais la VOST qui traduit par "Oui" un discours de 3 min non c'est pas possible).

La Dame de Shanghai est donc mon prochain choix sur la liste (et après je rattraperais la quinzaine précédente que je n'ai jamais vu).
Le Procès.
Vraiment pas ma came. Je crois que tout ce qui est surréaliste me dépasse un peu.
J'ai été totalement perdu par l'histoire et sa structure qui a aucun sens. L'interprétation m'a paru OK mais il n'y a qu'un personnage qui existe vraiment dans cet univers. Tous les personnages que le héros croise sont bons, différents, bizarres, mais ils sont un peu creux j'ai trouvé. puis surtout on les voit une ou deux fois et basta. Un moment tu crois qu'il va y avoir un truc avec la danseuse mais même pas.
Les décors sont d'après certains magnifiques, moi je les ai trouvé fade. Je comprends l'idée derrière ces choix de décors mais j'adhère pas du tout. Il n'y a guère que le passage avec le peintre que j'ai trouvé bien fichu à ce niveau.
Je suis passé par pleins d'état en regardant le film. J'ai pas arrêté de me questionner. Parfois sur les actrices, qui est-elle ? Vache qu'elle âge avait-elle ? Elle est magnifique. Mais aussi parfois car je me demandais si toutes les personnes qu'il croise ne serait pas une représentation de la justice, une sorte de métaphore. Mais dans l'absolu j'ai surtout été traversé par un sentiment d'ennui. Tout le côté le système est absurde est totalement passé à côté chez moi. Astérix a fait mieux en 5min dans je sais plus qu'elle vieux DA ou dans le nouveau de Astier.
Bon et j'ai trouvé dur de passer de Charlton Heston à Anthony Perkins. D'un côté l'hétéro américain au sourire en coin et de l'autre le gars un peu maniéré avec par moment les intonations de voix d'Abed de Community. Mais ça a rien à voir avec le film en lui-même et Perkins est parfait dans ce film.

Ceux qui ont aimé ce film aimeront sans doute The Double de Richard Ayoade, le renoi de The IT Crowd.
Perso j'ai pas aimé du tout mais c'est exactement le même délire. Aussi bien dans le type d'histoire que dans les décors.
Citation :
Publié par Nyu
Ceux qui ont aimé ce film aimeront sans doute The Double de Richard Ayoade, le renoi de The IT Crowd.
Perso j'ai pas aimé du tout mais c'est exactement le même délire. Aussi bien dans le type d'histoire que dans les décors.
Wtf. J'ai vu (et assez bien apprécié) The Double au cinéma il y a quelques mois, j'aurai jamais imaginé qu'il s'agissait de Moss d'IT Crowd. Ce mec a aussi réalisé un épisode de Community bordel !
Ce film est sorti en même temps qu'Enemy, de Denis Villeneuve. Les deux œuvres racontent un peu la même chose (le protagoniste principal rencontre son sosie parfait) mais l'ambiance est vraiment différente. Sans avoir vu Le Procès qui nous intéresse ici, j'approuve totalement Nyu sur l'influence de Kafka dans l'oeuvre, c'est exactement la photographie que j'imagine dans ses livres. C'est très sombre (aucune lumière naturelle, le film se passe exclusivement soit en intérieur sans fenêtre, soit en extérieur de nuit), assez travaillé et avec un casting convaincant (Jesse Eisenberg et Mia Wasikowska).
Pour ceux qui aime ce genre et ont apprécié Le procès, il y a aussi le film Kafka de Soderbergh sorti en 1991 qui mélange l'oeuvre de Kakfa avec sa vie réelle.Cela donne un exercice de style, une oeuvre expressionniste entre comique absurde et fantastique horrifique.Si le coté Fantasique horrifique est exagéré par rapport aux œuvres originaux, il en demeure pas moins qu'on retrouve les thématiques récurrentes de l'écrivain. A savoir l'absurdité de la condition humaine broyé par un système administratif complexe et déshumanisé. Ce n'est pas un chef d’œuvre mais il vaut la peine d'être regardé.
Citation :
Publié par Nyu
Ceux qui ont aimé ce film aimeront sans doute The Double de Richard Ayoade, le renoi de The IT Crowd.
Perso j'ai pas aimé du tout mais c'est exactement le même délire. Aussi bien dans le type d'histoire que dans les décors.
Il faudra que j'y jette un oeil alors, j'ai pas trop apprécié le film Le Procès mais les thèmes abordés me parlent bien, et j'ai plutôt bien apprécié les décors.
J'ai vu The Double et c'est vrai que l’ambiance fait Kafkaen mais cette adaptation d'une nouvelle de Dostoïevski ressemble beaucoup à d'autres films. Notamment on y retrouve des personnages du genre de Brazil, sa ressemble aussi a Le locataire de Polanski , ou du voyeurisme de Body Double . Le film ne vaut pas ces références ma sa se regarde, j'ai bien aimé la prestation de Jesse Eisenberg.
Bien, j'aurai pris mon temps pour cette quinzaine, mais c'est bon, j'ai vu les deux films. Je pense que si j'ai tant pris de temps, c'est parce que j'ai un rapport assez particulier au Procès de Kafka, livre que j'ai lu sans doute trop jeune, et avec lequel j'avais pas mal bataillé à l'époque. Le style ne m'avait pas trop plu, alors que tout le monde encense généralement cette version française d'Alexandre Vialatte - étant lui-même un super auteur -, mais avec le temps et par une sorte de jeu de relectures internes, j'ai vraiment réussi à apprécier l'univers du bouquin - le concept d'atermoiement illimité reste gravé dans mon esprit, et j'y pense très régulièrement comme une sorte de mythe de Sisyphe bureaucratique.

Ce rapport particulier que j'ai au livre m'a toujours amené à regarder ce film avec certains a priori négatifs, d'autant plus qu'il est rarement considéré comme le meilleur film de Welles. Malgré tout, et c'est les bienfaits de ce club, c'était l'occasion de le voir, et de soumettre mes préjugés à la réalité. Eh bien, je ne peux pas dire que j'ai été totalement convaincu, certes les casting est exceptionnel - j'adore le générique quand la douce voix d'Orson récite tout le casting -, et l'interprétation s'en ressent, certes il y a des visuels incroyables avec ces scènes au gigantisme sans limite, notamment via la recrudescence de figurants qui donnent le vertige, ou encore tous ces gens à moitié nu, enlinceulés de couverture, avec des numéros sur des pancartes qui leur pendent au cou, devant la cour de justice, rappelant les images terrifiantes de la Shoah.

Mais le format du film, deux heures ininterrompues dans l'absurdité qui s'abat inlassablement sur Joseph K. ne m'apparaît pas le plus judicieux pour rendre compte de cette histoire. Là où le roman laisse forcément le temps de respirer, de réfléchir, d'imprimer les délires kafkaïens dans nos morceaux de réalité, le film nous raconte son histoire d'une traite, rendant presque un résultat indolore. Certains changements aussi ne m'ont pas convaincu, notamment la fin - je ne comprends vraiment pas l'enjeu de cette explosion - là où dans le livre, elle est accablante de pathétisme. Ou encore cette hyper-sexualisation des personnages, je ne peux pas jurer que dans le bouquin ce n'est pas aussi prégnant, mais dans mes souvenirs ce n'était clairement pas aussi pesant, dans le film toutes les interactions entre Anthony Perkins et les actrices se veut charger d'un érotisme puissant, à tel point que le film aurait pu s'appeler "Joseph K. et les femmes". En soi, ça ne me pose pas vraiment de problèmes, mais j'ai l'impression que cela dessert les enjeux de l'histoire.

Puis j'ai vu The Lady from Shanghai, je ne savais pas à quoi m'attendre, je n'avais même pas lu le synopsis, la seule chose que j'avais apprise récemment était que le film avait été tourné après le divorce entre Rita Hayworth et Orson Welles, et ce dernier avait essayé de casser le plus possible l'image de pin-up/Gilda de son ex-épouse avec ce film. Le film est aussi souvent cité comme une très forte inspiration, notamment pour sa scène finale des miroirs - il me semble que Woody Allen y fait une référence directe à la fin de Manhattan Murder Mystery, par exemple. Cependant, j'ignorais tout de l'histoire, et si le fait que ce soit un film noir nous indique déjà qu'il y aura probablement des rebondissements dans un certain sens, c'était difficile au début de savoir où ce film allait aller. Et c'est vrai que ce film nous mène plutôt bien en bateau ( ), les acteurs sont superbes encore une fois, la narration d'Orson Welles donne vraiment une chaleur permanente au film. Rita Hayworth est tout aussi géniale, somptueusement tragique, j'ai vu pas mal de films noirs, mais elle gagne haut la main la médaille de la femme fatale idéale pour moi. Puis le point fort des films de cette époque, les dialogues, c'est vraiment du miel pour les neurones, ça manque des films aussi bien écrits.

Bref, Le Procès n'aura pas réussi à me convaincre outre-mesure, mais La Dame de Shanghai m'aura réconcilié automatiquement avec Orson Welles.
C'est sure que quand on décide d’adapter l'un des plus grand roman du 20ieme siècle, et pour certains le meilleur , c'est presque impossible que le résultat soit du même ordre. La question que je me pose est est-ce quelqu’un d'autre pourrait faire mieux que Welles ?
On va dire que j'ai pas eu de chance cette semaine, j'ai regardé La Dame de Shanghai hier soir et j'ai pas vraiment aimé. En fait je suis pas un grand fan des films noirs, avec le héros un peu naïf mais badass qui se fait avoir jusqu'à la fin où il s'en sort, souvent car les autres auront été trop cupide, trop revanchard, ou trop n'importe quoi, la blonde femme fatale qui a besoin d'aide et qui se révèle être la pire garce de l'univers, l'éclairage particulier de ce type de film qui a parfois aucun sens mais qui doit éclater tous les DP de la planète (genre le visage dans une ombre sauf un trait de lumière au niveau du regard), et une ambiance assez pulp sans pour autant y aller à fond.
Quoi qu'il en soit ce film est plein de qualités comme le souligne très justement Le V. Les acteurs sont excellents, les dialogues sont bons, y a plein de très bonnes choses. Le problème pour moi c'est que c'est pas trop ce que j'aime.
Enfin ça reste une bonne expérience. C'est le but de ce club, sortir de sa zone de confort, tenter des choses différentes, s'ouvrir à autre chose. Malheureusement pour Hachim0n, 2 films, 2 films que j'ai moyennement aimé, tu connais la sentence : tu es BANNI. Non je rigole, c'était cool.

Sinon je me demandais, le dernier vrai film noir à être sorti, ce serait pas Sin City ? Pas vu le dernier, je parle du premier sans être bien sur de moi, j'ai que de vagues souvenirs du film.

(pour demain du coup c'est moi qui propose, si quelqu'un souhaite avoir la main pour la prochaine session -> MP)
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