Publié par
Poisson.Soluble
Si je comprends bien, l'avatar serait un substitut phallique? Un fétiche?
Oui, un objet magique conjuratoire, une poupée vaudou personnelle. C'est un mode d'utilisation, il faut se garder de généraliser.
Cela peut être aussi un moyen de communication comme déjà dit.
Ceci étant, on pourrait s'interroger là aussi sur le choix de ce moyen de communication, alors qu'il en est d'autres.
De la même façon, parfois pour se dédouaner, on entend dire que untel viendrait uniquement pour créer. Ok, mais pourquoi là ? Pourquoi justement là, sur sl, alors qu'il est d'autres lieux pour se faire ? Ce choix ne peut pas être neutre.
je me fais la réflexion qu'inversement les véritables adeptes de bdsm, RL, n'ont sans doute aucun intérêt à venir pratiquer sur SL. Quand je dis véritables, pas qu'il y en ait de faux (quoi que) mais certains sont plus investis là dedans que d'autres qui ne vont pratiquer que de temps à autres ou de manière légère. Ces derniers ayant plus de chances de continuer sur SL d'ailleurs.
Il en est des adeptes du bdsm comme des scarabées : il y en a de différents types.
Alors que le bdsm n'a pas attendu sl pour exister, en son absence, certains déjà restaient dans le fantasme, se contentant de la lecture ou de vidéos. Comme cela peut être aussi très intellectualisé et très théâtral, l'imagination seule est un moyen de vivre (flou du mot vivre) les choses. Sur SL ils s'en accommodent aussi.
D'autres passaient à l'acte, et là encore du plus soft au plus hard, la palette est large. Certains fréquentent les clubs, passent des nuits élastiques, mais répugneront à mettre les pieds en backroom. La demande étant plus forte que l'offre, essentiellement pour les hommes soumis qui ne s'inscrivent que mal dans les codes sociaux habituellement acceptés, le recours à l'offre tarifée prédomine.
Pour certains c'est une mode alimentée par des lectures récentes, pour d'autres un loisir, d'autres encore le ressentent comme un besoin, une pulsion essentielle. Parmi ceux-là certains pourront se satisfaire aussi d'une sexualité plus classique et y prendre plaisir, alors que d'autres ne le pourront pas et seront enfermés dans leur pulsion exclusive.
Sur sl il est des joueurs qui pratiquent en rl, du moins le disent-ils, sans que nous puissions immédiatement vérifier si cela est encore un leurre.
Mais enfin, l'interface peut satisfaire à mon sens, en plus d'une activité rl, une partie des utilisateurs. Yann Minh par exemple l'avait me semble-t-il affirmé. Il avait d'ailleurs cité, si ma mémoire ne me fait pas défaut (j'espère que ce n'était pas dans un mp...oups) au moins un nom connu sur la place de Paris. Bon ceci dit comme le nom était très connu dans le milieu, n'importe qui en cherchant un minimum aurait pu le trouver. A mon avis, il disait vrai.
Comme quoi et pour résumer, des vrais pratiquants rl, il y en a, d'autant qu'une partie d'entre eux sont peu actifs et largement dans le fantasme même avant sl.
Un retentissement psychologique du virtuel est possible, une emprise psychologique aussi. Des jeux sur sl qui se prolongent dans leurs effets en rl aussi.
Toutefois, la simulation d'un viol sl n'a absolument rien de comparable avec un véritable viol. La comparaison me parait hallucinante. Le viol, le vrai, c'est précisément l'absence de consentement, impossible sur sl.
De la même façon des femmes battues peuvent raconter au cours d'une plainte des pratiques subies humiliantes (même dans le registre longuement abordé dans ce fil) qui n'auront pas le même retentissement sur elles que ne l'auraient eu des pratiques consenties humiliantes.