/!\ Attention /!\
Ce fil contient de grandes quantités de :
- magical girls
- coeurs
- monsters of the week
- mascottes choupis
- scènes de transformations & attaques spéciales repassant chaque épisode
- lutte bien/justice/lumière vs mal/chaos/ténèbres
- pouvoir de l'amitié
Si vous êtes allergique à l'un de ces éléments, nous vous recommandons de fermer cette page et de vous rincer abondamment les mains et les yeux. En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien.
Aujourd'hui, le 1er février 2014, la franchise
Precure (ou
Pretty Cure, de sa romanisation officielle) fête ses 10 ans d'activité ininterrompue ! Pour marquer l'occasion je me suis dit qu'un fil était certes absolument pas nécessaire, mais comme ça ne serait pas drôle de s'arrêter là je vous présente tout de même le fil où les magical girls qui se battent pour la justice et l'amitié en suivant leur manuel de corps à corps : que vous venez pour découvrir ou partager votre passion, bienvenue sur le fil
Pretty Cure !
Mais commençons par le commencement :
Pretty Cure, c'est quoi ? Produite par la Toei Animation (
Sailor Moon,
Dragon Ball,
Saint Seiya,
One Piece et j'en passe),
Pretty Cure est une authentique franchise du genre magical girl, celles-là même qui passent à la télé le dimanche matin pour essayer de mettre des jouets Bandai dans les mains des gamines, du
Sailor Moon en encore plus commercial, bref on ne joue pas dans la même cour que des trucs comme
Nanoha et encore moins
Madoka. Sauf que voilà, le truc, c'est que ça fait maintenant 10 ans que ça dure, et la franchise repart même pour une 11ème année avec une nouvelle itération. Au rythme d'une saison par année, la majorité étant indépendantes (seulement 2 suites sur 11 saisons), ça offre pas mal de points d'entrée différents ! Dans la pratique tous ces points d'entrée ne se valent bien sûr pas, mais on peut déjà commencer par parler des éléments à peu près communs à toutes les saisons.
Donc comme dit plus tôt, c'est du magical girl, donc attendez vous à de la transformation et des tenues mignonnes, de la mascotte parlante et des accessoires pleins de coeurs (sponsorisés bien sûr, kikoo Bandai), vous n'y couperez pas. Ensuite, c'est une franchise conçue pour des enfants comme public principal, et elle s'accompagne donc d'un discours sur l'amitié, la justice, le courage, etc (parce que clairement sur quoi d'autre que la télé on peut compter pour enseigner ces valeurs aux enfants ?). Enfin, ce discours sur la justice est mené par les Cures, qui sont des combattantes et des vraies, se battant typiquement à coups de poing et de pied tout en se prenant des beignes dans des chorégraphies de combat qui n'ont pas forcément à envier l'anime d'action typique (on remerciera pour ça le réalisateur de la première série, Daisuke Nishio, qui a aussi fait
Dragon Ball, Z compris). Mélangez tout ça dans un format où la plupart des épisodes suivent un plan simple comprenant une partie tranche de vie avec du développement/interaction entre personnages, puis un combat contre un méchant et son monstre hebdomadaire qui passaient par là, puis conclusion du développement et des problèmes éventuellement soulevés pour finir sur une bonne note.
La formule fait très simple, mais on voit à quel point elle peut quand même être efficace lorsqu'elle est appliquée comme ici par un staff sérieux, qui ne prend pas son public de haut et n'oublie pas d'y mettre du sien au lieu de se contenter d'un random produit blobesquement rose qui aurait pourtant pu suffire pour satisfaire les sponsors & vendeurs de jouets. Au final, on obtient une réalisation avec beaucoup d'identité, avec des protagonistes pleines de vie auxquelles on a tout le temps de s'attacher et qui endossent un rôle presque inspirateur lorsqu'elles revêtent leur tenue de Cure et donnent d'elles-même pour la justice, le tout sous un format épisodique généralement bien exploité pour distiller le scénario rend les séries d'autant plus faciles à suivre et plaisantes. En bref,
Pretty Cure c'est le genre de série qui est là pour nous rappeler qu'un anime n'a pas besoin d'être compliqué/poétique/une oeuvre d'art/"adulte" pour être divertissant/bien.
Bon, maintenant j'ai peut-être réussi à retenir l'attention de quelques personnes qui vont peut-être vouloir jeter un oeil. Sauf que voilà, on devrait fêter le 500ème épisode de
Precure cette année, avec une quinzaine de films qui tournent en orbite. Du coup, ça justifie bien un petit guide pour savoir s'y retrouver et choisir un point d'entrée plutôt que foncer dans le tas (même si j'invite ceux qui se sentent héroïques à foncer quand même dans le tas). La bonne nouvelle c'est que comme dit plus tôt, la plupart des séries sont indépendantes, ça vous laissera donc pas mal de choix.
Les séries
Futari wa Pretty Cure (2004 - 49 épisodes)
C'est par là qu'a commencé la franchise, et franchement c'était du solide (et/mais bourré de clichés magical girlesques). La série nous présente deux héroïnes, Nagisa/Cure Black et Honoka/Cure White qui se retrouvent du jour au lendemain à devoir coopérer malgré personnalités opposées pour lutter contre le mal. Tout ce jeu de dualité est très bien exploité par l'écriture de cette première série, qui développe ainsi ses héroïnes en nous les montrant sous toutes leurs facettes. Et on y rajoute les combats très dynamiques, pour lesquels le réalisateur de Dragon Ball n'y est probablement pas pour rien. La série a assez mal vieilli techniquement, faute d'avoir eu les mêmes moyens que ses successeurs, mais elle reste quand même une oeuvre remarquable de la franchise.
Futari wa Pretty Cure Max Heart (2005 - 47 épisodes)
Suite directe de
Futari wa Pretty Cure, la Toei a senti le filon et a pu y mettre plus de moyens : elle est techniquement beaucoup plus agréable. Hélas
Max Heart est un peu l'exemple typique de la suite d'une série qui n'en avait pas besoin. Cure Black et White gagnent une nouvelle camarade, mais celle-ci ne trouve pas vraiment sa place et reste plutôt en périphérie tout du long, et il est dur de continuer à écrire sur les deux héroïnes vu la couverture qu'elles ont déjà eu dans l'oeuvre précédente. Par contre la bonne nouvelle pour ceux qui sont devenus fans de
Futari wa Pretty Cure, c'est obviously que ça repart pour une cinquantaine d'épisode avec des personnages qui malgré tout dépotent pas mal.
Futari wa Pretty Cure Splash Star (2006 - 49 épisodes)
Premier reboot, même si on sent que la production hésitait encore à trop s'éloigner de l'original. En effet, on voit rapidement que
Splash Star se retrouve pas mal dans l'ombre de ses prédécesseurs : pas mal de copié-collé, en particulier pour les héroïnes, sachant qu'en plus leur personnalité n'est pas autant mise en avant et que leurs combats sont moins physiques et plus magiques, bref c'était pas gagné (remarquez, boucliers et attaques d'énergies... Par moment c'est presque DBZ XD). Cependant, ceux qui arrivent à s'accrocher et passer la première quinzaine d'épisodes sont récompensés lorsque la série commence à trouver sa propre identité en introduisant la paire d'antagonistes Kaoru et Michiru, dont le rôle est de se rapprocher des héroïnes pour comprendre leur force et mieux les combattre (même si vous vous doutez bien de la direction dans laquelle ça va évoluer).
Splash Star a finalement bien ses qualités rédemptrices, même si j'ai toujours du mal à la recommander, en particulier si c'est après les deux saisons d'origine.
Yes! Pretty Cure 5 (2007 - 49 épisodes)
Nouveau reboot, cette fois on s'éloigne de la paire d'héroïnes et on en introduit 5 nouvelles, chacune avec ses pouvoirs propres, dans un style qui relève du genre
sentai (les séries comme
Power Rangers, mais avec le rose en leader plutôt que le rouge parce que faut pas déconner non plus). Refaire totalement la composition du cast était une bonne idée pour revoir la dynamique de groupe d'une façon rafraîchissante, et en plus l'esprit
sentai colle plutôt bien aux spécificités de
Pretty Cure, les combats en tête de liste. Cependant, la série manque globalement d'impact et est surtout intéressante à voir à titre historique. Ou sauf si vous voulez à tout prix voir sa suite...
Yes! Pretty Cure 5 Go Go (2008 - 48 épisodes)
Deuxième et dernière suite directe à ce jour,
5 Go Go reprend comme le nom l'indique l'univers de
Yes! Pretty Cure 5. Mais contrairement à
Max Heart qui apporte peu et dont on aurait pu se passer,
5 Go Go remonte largement le niveau de son prédécesseur sur à peu près tous les plans. On a des tenues plus travaillées là où les costumes étaient un peu quelconques. La nouvelle alliée trouve cette fois parfaitement sa place au sein du groupe. L'ensemble du cast est bien mieux utilisé pour les séquences de développement des personnages malgré l'augmentation de leur nombre. Clairement un must watch pour quiconque a pu voir la première saison.
Fresh Pretty Cure (2009 - 50 épisodes)
Avec
Fresh, la Toei va encore plus loin dans les changements qu'à l'époque de
Pretty Cure 5 : le chara design qui n'a plus rien à voir, la dynamique entre personnages qui change une fois de plus, le niveau de la comédie qui fait un bond, des mascottes qui servent à autre chose que se tenir là et être mignon, j'en passe et des meilleures. Ce glissement dans le style n'empêche pas
Fresh de briller à sa façon, loin de là : même si elle est loin d'être exempte de défauts, il s'agit d'une série très solide et qui donne assez bien le change entre ses moments sérieux et ses moments de comédie. Au passage, la division 3D de la Toei se voit confier le boulot de faire tous les endings de
Precure à partir de cette saison, et franchement, ils connaissent leur boulot. Si vous trouvez les premières séries
Precure trop old school,
Fresh peut être un très bon point d'entrée pour changer la donne.
Heartcatch Pretty Cure (2010 - 49 épisodes)
Un des
Precure les plus uniques de la franchise à ce jour (si ce n'est
la saison plus unique),
Heartcatch sort clairement du lot. La série, bien que restant au fond une itération de la franchise, brise en même temps le moule que ses prédécesseurs avaient mis en place, un peu comme
Turn A a pu le faire avec la franchise
Gundam (rassurez-vous, les Cures n'ont quand même pas de moustaches). C'était le genre de coup à totalement se foirer ou faire un truc génial, et ici on est dans le second cas.
Heartcatch brille par son équilibre, la quasi totalité de ton cast récurrent est bien maîtrisé, l'histoire ne fait que grimper en qualité avec les épisodes, et la patte graphique d'Umakoshi (
Casshern Sins,
Ojamajo Doremi,
Saint Seiya Omega...), même si on met du temps à s'y habituer, rend finalement très bien en particulier avec les transformations et les scènes de combat. Franchement, j'aurais du mal à conseiller
Heartcatch comme point d'entrée, par contre s'il fallait ne regarder qu'un seul Precure, ce serait probablement celui-ci.
Suite Pretty Cure (2011 - 48 épisodes)
Contrairement à ce que le nom indique, ce n'est pas une suite d'une autre saison : "Suite" est ici utilisé dans son sens musical, car toute cette saison tourne autour de la musique. Et je dis bien "toute", car même la ville où se situe l'histoire regorge d'instruments et de musiciens de partout, ce qui donne déjà à la saison une identité assez forte. En plus, on a un visuel globalement bien agréable, y compris dans les scènes recyclées de transformation/attaque. Le reproche principal que je ferais à cette série est sa paire d'héroïne, Hibiki et Kanade. Suite reprend en effet dans ses débuts le principe du
Futari wa avec une paire de Cures qui doit être en harmonie pour combattre. Sauf que la relation entre ces deux-là reste au final peu intéressante, en particulier quand elles passent du temps à se disputer à cause de problèmes de communication, c'est à dire sans vraie raison. Du coup, le reste du cast qui a des personnages bien sympas est plus intéressant à suivre que nos héroïnes, c'est un peu un comble (même la mascotte est mieux mise en valeur, c'est dire).
Smile Pretty Cure (2012 - 48 épisodes)
La bien nommée,
Smile met en scène 5 Cures qui luttent contre le royaume Bad End en protégeant le bonheur de l'humanité. Et en faisant celui du spectateur au passage, car Smile est plus qu'un
Yes ! Pretty Cure 5 corrigé : la série a une bonne réalisation, mais est surtout largement au dessus du reste de la franchise du côté comédie. Avec ses héroïnes attachantes et leur dynamique de groupe dont on ne se lasse pas, Smile fait totalement dans la bonne humeur et l'assume : même la plupart des antagonistes sont sympathiques et utilisés pour la comédie (je tire mon chapeau à Majorina la "méchante" sorcière, et toutes les inventions farfelues qui ont pu mettre le confusion en tombant dans les mains maladroites des Cures). Alors bien entendu, du côté scénario on perd à peu près toute la puissance dramatique qu'un
Precure peut avoir, mais si vous aimez les séries sans prise de tête,
Smile est définitivement quelque chose à voir tôt ou tard.
Doki Doki Pretty Cure (2013 - 49 épisodes)
Cette série a fait des choses intéressantes pour un
Precure, entre sa Cure principale quasi-parfaite (athlétique, assez bonne élève, moralement solide comme de l'acier ET présidente du conseil des élèves svp) d'un côté, et un focus assez important sur le fil rouge de l'histoire (qui nous a même filé plusieurs cliffhangers, des cliffhangers dans du
Precure quoi !) de l'autre. Dans l'esprit ça reprenait aussi pas mal à
Fresh Pretty Cure, en tentant d'alterner les instants sérieux avec les moments comédie. Cependant au final, elle est un peu plus maladroite, utilise moins bien ses personnages, et est au final moins bien équilibrée que
Fresh, j'aurais donc du mal à la recommander comme point d'entrée. Cela dit, avec des yuri goggles sur le nez, ça doit déjà mieux passer 8)
HappinessCharge Pretty Cure (2014 - 49 épisodes)
Un Precure assez riche en développement de personnage, voire parfois un peu trop quand elle se met à parler d'amour/romance, alors qu'au final comme toutes les autres saisons elle a tendance à laisser les choses en plan de ce côté. Cependant, il y a plein de choses qui aident à passer un bon moment : les Cures internationales, bien que sous-utilisées, sont une idée vraiment sympa que j'espère revoir un jour, les bracelets qui permettent toute une variété d'attaque rendent les combats très dynamiques, et les personnages sont franchement sympa à suivre, en particulier Hime dont on voit la personnalité grandir au fil des épisodes. La série peut frustrer avec sa manie de ne pas développer certains éléments qui le mériteraient, ou encore en abusant de stock shots de longue durée, mais au final ça reste une expérience très positive.
Go! Princess Precure (2015)
Les films
A partir de
Max Heart, chaque saison a eu son propre film (et même deux pour
Max Heart). Ces films sont des standalones, au sens où ils n'ont pas de lien entre eux, ni ne s'intègrent particulièrement dans leur série d'origine. Ce sont juste des aventures supplémentaires où les Cure vont typiquement affronter une nouvelle menace. Ces films vont du correct à l'excellent, du coup c'est probablement une bonne idée de jeter un oeil à un film si vous en avez vu la série correspondante. Par contre comme il y a des spoils potentiels, il est préférable d'attendre d'être assez avancé (dans les ~40 sur 50 par exemple) ou même d'avoir fini la série avant de passer au film.
Mais à partir de
Fresh, une autre lignée de longs-métrages a commencé : les
All Stars (3 films "DX" puis 3 "New Stage"). Comme vous l'aurez peut-être deviné au nom, il s'agit d'un crossover mettant en scène toutes les Cures jusqu'à la saison en cours. C'est un peu comme rouvrir une boîte à trésors/souvenirs chaque année : c'est toujours un plaisir que de revoir les vétérans Cure Black et Cure White faire une bonne vieille dynamic entry 10 ans après leur époque (et sans avoir pris une ride bien sûr). Par contre du coup, niveau scénario, forcément c'est plutôt digne d'un timbre poste. Clairement le genre de truc à mettre dans les mains des fans !
Pour finir, je vous propose une petite photo de groupe venant du dernier All Stars sorti (New Stage 2, le 3 sortant en mars).
Et si jamais vous vous posez la question, ça fait 32, et probablement 35 pour le prochain film