[Animation] L'Œil de Qlin — Hiver 643

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Je crois bien que j'étais le premier. La grange était silencieuse et éclairée par quelques rayons hagards. Foutu Vert me dis-je. Il avait défouraillé son arbalesterie sans crier gare, et liquidé au moins deux clients. Bordel, cela devait se dérouler sans accroc.

Peu de temps après c'est Blanc et Bleu qui arrivèrent. Leurs beaux vestons étaient tachetés de sang. La garde les avait poursuivit de l'autre côté. (Il s'agissait tout au long du texte d'une référence à « Reservoir Dogs » de Tarantino, où des escrocs se réunissent dans un hangars après avoir foiré un coup, ils ont chacun un nom de code correspondant à une couleur 2pts)

— Putain Jacob, quel merdier cette histoire...
— Pas par nos prénoms crétin.
— Ferme-la un peu tu veux... Bleu est en train de canner.
— Qu'est-ce qu'il a pris ?
— Un coup de ciseau à tire-laine dans les boyaux, il se vide de ses tripes l'animal.
— Pas joyeux.
— C'est à cause de ce connard de Vert, mais qu'est-ce qui lui a pris à ce décérébré de faire ça... On y était, on l'avait notre magot, les hiboux sous le comptoir, les clients bien muselés.
— Cherche pas, on aurait jamais dû le prendre avec nous. Il est imprévisible.
— Tiens Jacob, va me chercher l'échelle (L'échelle de Jacob, c'est avant tout un épisode biblique, mais également un film très intéressant d'Adrian Lyne sur les ravages de la guerre du Vietnam 2pts), faut que j'aille voir par la lucarne si les autres arrivent.
— T'es con ou tu t'entraîne à un concours putain... c'est pas pour rien qu'on nous a donné des faux noms.
— Ouais, ben va m'chercher l'échelle Jaunisse.
— Et pour Bleu qu'est-ce qu'on fait ? Il va pas tenir longtemps comme ça.
— Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse, j'ai pas une croix rouge tatouée sur le cul je te signale.

J'allais lui chercher l'échelle du fond et l'accoudai contre la lucarne de la grange. Apparemment Vert arrivait à grandes enjambées. Il défonça en effet la porte d'un coup de pied gracile.

— Ahaha ! C'tait géant ! Fiouuu piiing ! Ils en ont pris plein la panse de mes carreaux les nobliaux des basses montagnes.
— T'as rien dans le crâne ou c'est de naissance ! On avait pas besoin de les tuer ces cons là, tu nous as fait foirer un coup qu'on prépare depuis la mi-juin !
— Siii ! Nous avions besoin de les descendre, moins de nobles, moins d'argent à circuler, les prix baissent, les rudiments de l'économie vostre seigneurie...
— Des rudiment de... ce que tu raconte n'a aucun sens. J'aurai préféré t’empaler avant que tu ne le fasse, on aurait pas été dans cette merde maintenant. Regarde Bleu, il pisse toutes ses humeurs par le bide.
— Vert, il n'y a que deux putain de règles, être à la hauteur, ou ne pas être à la hauteur (répliques du non moins émnient Jack Sparrow dans les volets 1 et 2 ; 1pt), toi tu touche le fond !! Ahhh, je vais me le faire cet entubé du trognon !
— Eh du calme Blanc, il a merdé on doit faire avec. Marron ne devrait pas tarder avec la carriole. Dans deux heures nous serons au large, mais pour l'instant faut qu'on se calme les mecs.
— Oh eh ça va, tu veux pas arrêter de faire ton paternaliste de mes deux moins de cinq secondes ?
— Fermez-la les mecs, y'a le patron qui arrive !
— Bonsoir bande de tarlouzes. Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel que vous avez foutu en ville... Qui a fait le con, qui ?!
— Boss, c'est Vert, il a tiré sur des civils.
— Oh Vert tu sais que niveau débilité tu es mon favori toi ? Est-ce que tes parents ont eu des enfants viables ?
— Euh... oui Boss.
— Eh bien ils doivent s'en mordre les doigts les pauvres ! T'es si toquard qu'on dirait un chef-d'œuvre de l'art moderne !
— …
— Tu mesures combien tête de con ?
— Dans les un soixante quinze Boss.
— Un soixante quinze... jamais vu un tas de merde aussi haut !
(Tirade éloquente du Sergent Hartmann dans Full Metal Jacket de Kubrick 2pts) On avait une route toute tracée, une destination, et pas de morts... Maintenant on a la garde au cul et Rose s'est fait prendre avec le magot ! Ils vont sûrement le pendre demain.

Lentement je desserrais ma lame de son fourreau, la situation l'exigeait, le Boss enfin à ma portée. Eux attendaient peut-être depuis des mois pour leur coups, mais moi cela devait faire plus d'un an que je traquais leur enflure de patron. Enfin j'allais pouvoir rendre justice.

Lorsqu'une ouverture se présenta je lançai ma lame en direction du Boss, il se la pris en pleine tête, et des longues gerbes de sang peinturlurèrent les visages décolorés de mes ex-acolytes. Ces derniers répliquèrent aussitôt, mais deux gardes embusqués depuis le début dans le fond de la grange surgirent et vinrent m'épauler dans cette lutte.

Hélas au même moment Marron arrivait avec sa charrette et se joignit à l'escarmouche. Je fus transpercé au niveau du flanc, mon sang se vidait trop vite. Nous avions cru que nous pourrions les maîtriser, mais l'arrivée de Marron contrebalança la situation. J'étais maintenant à terre, l'œil à moitié ouvert et sur le point de déguster.

Il ne restait plus que Vert debout entre les amoncellements de cadavres éparses, une grande mare de sang recouvrait la scène, et les murs en arboraient fièrement la couleur morbide. Avec son allure patibulaire mais étrangement sérieuse, il pris du recul et se dirigea vers la porte en déclarant nonchalamment :

On a frôlé la catastrophe... (Réplique de Jean Dujardin dans OSS 117 après que son assemblée se soit faite massacrée 1pt)
Classement de la manche par ordre chronologique :

Narhuitlalashishtom : 3+6=9pts
Anitsef' : 2+7=9pts
Ephra : 1+8=9pts
Undertow : 7pts
Maelaplubel : 5pts

Classement de la manche par points :

1er : Narhuitlalashishtom : 3+6=9pts
2e : Anitsef' : 2+7=9pts
3e : Ephra : 1+8=9pts
4e : Undertow : 7pts
5e : Maelaplubel : 5pts

Classement de la saison :

1er : Undertow : (10+13+7) 30pts (2)
2e : Anitsef' : (15+5+9) 29pts (2)
3e : Ephra : (12+7+9) 28pts (1)
4e : Narhuitlalashishtom : (8+8+9) 25pts
5e : Maelaplubel : (8+7+5) 20pts
6e : 17 : (7+5+0) 12pts
7e : Papy-vénérable : (11+0+0) 11pts (1)
8e : Scorpe : (3+0+0) 3pts
9e : Apeul : (2+0+0) 2pts
10e : Miel Pops : (1+0+0) 1pt

Voilà voilà, mes excuses encore pour le retard de lancement de la manche ! L'écart se resserre entre Undertow et le reste du groupe, c'est bon signe !

Épreuve plus simple mais... ce n'était que pour mieux vous reposer pour ce qui vous attend...

Dernière modification par Sibelius Rwann ; 15/12/2013 à 20h34. Motif: Erreur de calcul, finalement Undertow se rapproche encore plus des autres participants, ou l'inverse...
Eh beh... je crois que ce n'était pas mon épreuve celle-là

— Je poste en retard
— J'ai fait des fautes dans le texte
— J'ai fait une erreur de calcul pour les points du Poulpe en tête
— Je me suis — encore — trompé dans le nombre de références...

Ah mais non... c'était un piège en fait, pour voir qui allait réagir !
Message supprimé par son auteur.
Pour être certain que vous ne trouviez pas tout en cinq minutes, les affaires se corsent sur la prochaine manche. L'écrit X sera témoin d'une petite mais néanmoins significative touche de machiavélisme de ma sombre part.

Aussi vous le découvrirez en temps et en heure. Quelle heure ? Ma foi, je pense que l'on pourra démarrer les hostilités aux alentours de 16h00 tapantes — cette fois-ci — samedi.
Oui désolé pour l'édit qui est arrivé avec un peu de retard, mais ça ne devrait pas poser de soucis étant donné que le nombre de référence n'est pas fixé !

Si d'aventure vous trouvez une référence qui n'est pas IRL, cherchez si derrière cette référence il ne s'en cache pas une autre... Car les références ne peuvent provenir que de l'IRL je vous le garantis.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Numéro 501


9 Novamaire 429 (Ramené en années terrestres, cela donne 9 novembre 1799, soit le coup d'État du 18 Brumaire de l'an VIII 1pt)


La somme des lettrines de chaque article donne JRRT, les initiales de John Ronald Reuel Tolkien (5pts)


Jusque-là cet établissement ne m’inspirait guère, et pourtant pas plus tard qu’hier je m’y laissai tenter. Malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphitryon, l’ambiance fut un vrai guêpier. Déjà la devise de la douairière (Extrait plus ou moins arrangé de la fameuse dictée de Mérimée 2pts) aurait dû m’interpeller « qui ne flatule ni ne rotule risque l’explosion » (Proverbe de Lao Tseu « Qui ne pète ni ne rote est voué à l'explosion » 1pt). Pour les amateurs d’histoire en papillote vous y trouverez cependant le récit des trois sœurs, de mauvaise famille que l’on dira tapins (Les sœurs Tatins qui inventèrent la tarte du même nom par erreur en la retournant 2pts), qui mirent au point les fameuses variations de paninis retournés sur un thème (Célèbre variation sur un thème de Paganini de Rachmaninoff 5pts) des plus rustique. Aux fines bouches, fi ! Aux curieux, oui !


Rires, plaisanteries et mesquineries. Voilà les maîtres mots de Gadro le trublion de la cité d’Astrub. Marchant constamment avec ses veaux près de la rivière, Gadro (La constante d'Avogadro 2pts), dit le berger qui aimait les femmes (« L'homme qui n'aimait pas les femmes » premier opus de la saga Millenium de Stieg Larsson 2pts), s’en alla fanfaronner du côté de la statue du Commodore (La statue du Commandeur dans « Dom Juan » de Molière ; le personnage correspond ici bien à Dom Juan avec ses mauvaises mœurs et son libertinage 2pts) Sonnel (Anagramme de Nelson, dit l'Amiral Nelson par les Français et Lord Nelson par les Britanniques 2pts). Il fut rapidement interpellé par la garde et conduit aux geôles de Madrestam pour atteinte aux bonnes mœurs et trouble à l’ordre public. Hélas le berger eut le temps de monter une mutinerie et de semer la zizanie au sein de l’éminent pénitencier. Hier soir les mutins passèrent la berge du ravin (Il s'agit d'une contrepèterie, je vous laisse deviner la solution ! 1pt) selon les dires de la garde. Gadro n’est pas méchant mais il est outrecuidant (Kirikou n'est pas grand mais il est vaillant, 1pt), fat, et vicié de mille maux pervers. Rentrez vos filles, vos femmes, mais aussi vos veaux, sait-on jamais...


Risquer sa peau dans les ruelles de Brâkmar une sombre nuit d’hivers n’est pas nécessairement la meilleure chose à faire, témoignage : « Dans les prisons de Bantes(Dans les prisons de Nantes, thème célèbre de la Basse-Loire connu dans toute la France, et chanté notamment par Tri Yann 1pt), ce quartier peu recommandable de la cité noire, il y avait un prisonnier, mon amant je le confesse. Au fur et à mesure que les cris des matons résonnaient dans les couloirs étroits du complexe, j’étais aux prises d’effroyables stupeurs et de tremblements (Stupeurs et Tremblements d'Amélie Nothomb 2pts), le temps se glaçait, j’aurais voulu rapidement en finir avec ces paliers, mais l’aiguille du monte-charge n’en finissait pas de bouger, j’eus l’impression qu’on ne descendait d’un étage que toutes les cinq minutes... (Scène du film « The Eye » dans laquelle la protagoniste attend désespérément que l'ascenseur monte, mais elle est tellement angoissée qu'on a l'impression que cela dure une éternité 5pts) » Voici ce qu’il se passe lorsque l’on abuse de l’alcool de riz, Madame est pour l’instant prise en charge par des professionnels du dégrisement, mais faites tout de même attention à ce que vous ingurgitez !


Trente et un politiciens de Bonta contre trente et un mêmes brigands de Brâkmar (Référence au célèbre Combat des Trente entre les partisans de Charles de Blois (Josselin) et les Anglais (Ploermel) en 1351 qui se déroula à Guillac. Au lieu de faire combattre toute leur armée, les deux camps décidèrent, afin de limiter les pertes, de ne faire combattre que leurs trente meilleurs hommes. En réalité les deux commandants combattirent aussi, ce qui faisait trente et un hommes de chaque côté 5pts) ; il y a trois jours se déroulait ainsi le plus important débat pacifique depuis des siècles. Les uns prônant leur démocratie immaculée et les autres leur triumvirat sanglant. « La démocratie est sûrement un très mauvais système, mais c’est le meilleur que l’on ait pu trouver ! » (La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes, citation de Winston Churchill 1pt) déclarait un grand politicien bontarien, même si, comme le dirait ses opposants : « Personne ne devient grand par la politique ! » (Yoda, après que Luc lui ait parlé de grand guerrier : « personne par la guerre ne devient grand » 1pt). Le débat fut houleux, et peu de choses en sortirent hormis les jurons et autres avanies dignes d’une basse cour. Les Brâkmariens n’ont pu s’empêcher de caqueter lorsqu’une femme prit la parole (référence aux caquètements de députés UMP à l'Assemblée Nationale lorsqu'une députée écologiste parlait le 9 octobre dernier 1pt), suscitant de vives réactions.
Classement de la manche par ordre chronologique :

Narhuitlalashishtom : 3+11=14pts
Maelaplubel : 2+13=15pts
Furlow : 1+4=5pts
Ephra : 19pts (1)
Anitsef' : 19pts (1)
17 : 21pts (1)
Undertow : 20pts (1)

Classement de la manche par points :

1er : 17 : 21pts (1)
2e : Undertow : 20pts (1)
3e : Ephra : 19pts (1)
4e : Anitsef' : 19pts (1)
5e : Maelaplubel : 15pts
6e : Narhuitlalashishtom : 14pts
7e : Furlow : 5pts

Classement de la saison :

1er : Undertow : (10+13+7+20) 50pts (3)
2e : Anitsef' : (15+5+9+19) 48pts (3)
3e : Ephra : (12+7+9+19) 47pts (2)
4e : Narhuitlalashishtom : (8+8+9+14) 39pts
5e : Maelaplubel : (8+7+5+15) 35pts
6e : 17 : (7+5+0+21) 33pts (1)
7e : Papy-vénérable : (11+0+0+0) 11pts (1)
8e : Furlow : (0+0+0+5) 5pts
9e : Scorpe : (3+0+0+0) 3pts
10e : Apeul : (2+0+0+0) 2pts
11e : Miel Pops : (1+0+0+0) 1pt


Voilà voilà ! Un peu plus de rebondissements dans cet écrit comme vous aurez pu le constater, même si Undertow est encore en tête de lice tout peut se jouer sur la dernière épreuve, et il peut encore se faire détrôner !

Je vous annonce d'ores et déjà que le dernier écrit prendra un peu plus de temps et qu'il viendra probablement à la rentrée ou la semaine d'après, puisque d'une part il me faudra plus de temps pour le faire, je risque d'en avoir moins ces vacances-ci, et je me suis laissé ouïr que certaines personnes seraient également indisponibles durant cette période.

Donc d'ici là je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année, et puissiez-vous faire le plein de références et anecdotes pour l'ultime manche de cette deuxième saison !
Normalement la finale devrait se dérouler le week-end prochain. En espérant que cette période d'agapes fut aussi clémente pour vous que pour moi, et si vous n'arrivez pas à prendre votre mal en patience, vous pourrez toujours aller jeter un œil du côté des récits communautaire du forum officiel, où mon humble version semble contenir quelques références éparses (c'est devenu pathologique !). Ça fera un petit échauffement .
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Références : plus de 18 (y compris les images)

Citation :
Si j'avais à décrire l'étrangeté qui m'obscurcit les esprits la nuit passée, je commencerais par soulever l'incohérence exorbitante de cette histoire. Et pourtant. Il me semble que l'on ne s'en rend jamais bien compte, aussi incongrue que la situation puisse paraître, nous nous y engouffrerons avec l'innocence d'une gazelle, et n'en ressortons qu'avec le parfum noir d'une demoiselle aussi affriolante qu'éphémère, ou la chamade au palpitant d'avoir cru y laisser sa peau.


Comme chaque fois, le commencement est flou, et débute sans que l'on en saisisse les enjeux. Ainsi je sursautais au rythme de la carriole qui nous transportait, moi, mon ami, le professeur, et ma femme. Difficile de savoir s'il faisait jour ou nuit, dès que je voulus observer l'un ou l'autre côté, j'avais l'impression d'y voir l'intérieur de notre carriole d'un autre angle. Pas de paysage, seulement cet espace molletonné n'arborant que le rouge et le noir comme sombres couleurs de désolation. Un emblème, une sorte d'écusson était présent sur les boiseries intérieures.


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Ma femme me parla d'une île. L'île Yum où nous nous rendions. Aussitôt j'imaginais ce lieu, et il se projeta par delà les vitres plates de la structure. Un bout de rocher pas plus grand qu'Astrub situé à quelques centaines de toises de la côte. Nous y avions installé le complexe avec le professeur. Nous étions partis avec deux sacs bourrés de farine, environ soixante-quinze fagots d'avoine, cinq parchemins en buvard, une salière à moitié pleine, un nombre astronomique de babioles d'apothicaire, une bouteille de vin, une bouteille de rhum, un demi-litre de citron pur, et une douzaine d'oranges.


La carriole était pleine de tous ces trucs, et je ne saisis pas leur utilité immédiate. Sans que je ne voie les choses venir, une vision d'horreur s'intercala entre moi et la couche : mon ami Rachette se trouvait morte, gisant un couteau planté dans les entrailles. Je ne pus étudier longtemps la scène qui me paraissait transcendantale au point que je m'en détournai immédiatement. Sans chercher davantage d'explications, et comme si tout ceci relevait de l'incident bénin, je n'y prêtai plus attention. Rachette, princesse monocle, comme nous aimions à l’appeler à cause de son lorgnon qu'elle aimait à conserver en toute situation.

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Ainsi parlais-je en dépit de sa mort on ne peut plus récente. Nous arrivions à Yum, et le professeur continuait de me rabâcher ses explications, et les conciliabules régnant dans son bas cervelet. Me décrivant méticuleusement la façon de décanter le jus de rose démoniaque pour en faire un puissant laxatif, mais je n'en avais que faire de son discours et de sa méthode, il m'ennuyait à un point relativement haut perché.


Juste avant d'arriver, la carriole se renversa, et nous nous retrouvâmes allongés sur le sol herbeux de l'île. Le conducteur vint vers nous l'air hagard, arguant qu'elle marcherait beaucoup moins bien maintenant. Il était doté d'une perspicacité sans pareil cet homme-là. À partir de ce moment-là, ma vision se brouilla quelque peu, je n'apercevais plus les flots bleus ni l'herbe grasse, mais un intérieur sobre et lisse, ridiculement grand et spacieux, nous montions, je ne sais par quel moyen, mais nous montions, au moins jusqu'au sixième étage de cette structure. Alors des femmes, apparemment secrétaires nous accueillirent le sourire en coin et le regard en papillote. Nous nous assîmes et elles nous servirent des boissons chaudes, quoiqu'il était difficile de mesurer leurs températures, elles en avaient tout l'air. Un tableau relativement immense ornait le mur d'en face, je... je crois que c'était mon portrait.


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Le professeur reparti dans ses explications fumantes et fumeuses, dans ses délires narcoleptiques, ses extravagantes théories assommantes. Il nous parla de son chachat, qu'il avait placé sur une planche, en pleine mer, que cela était une expérience, une avancée qui révolutionnerait le monde scientifique, qu'en laissant une goutte de sang dans les eaux sombres, le chacha avait une chance sur deux de se faire dévorer par un requin dans les cinq minutes, mais qu'il pouvait survivre bien longtemps après s'il passait ce cap. Qu'en se retournant dans un lieu confiné, il pouvait affirmer, oui, il pouvait affirmer que le chachat était à la fois mort, et à la fois vivant, qu'en se privant ainsi du résultat le chachat avait adopté à ses yeux une double nature.


Résolu, il retourna travailler à son bureau.


Moi je me retrouvais maintenant en pleine mer, je voyais un chachat au loin, et des ailerons dépassant de la surface. En bon athlète, j'exécutai la fameuse nage d'Orff qui me permettrait ici d'assurer ma défense contre les infâmes squales. Et quatre à quatre je regagnais le rivage. On dirait qu'il y a un couac, la disparition d'un roc, un grand roc dans l'air. Euh non c'est bon, je viens de le retrouver.


Quoique ce firmament se termine banalement sans complications, j'en fus sorti à grand coup de masse, la patronne en voulait pour son argent, et le bon Outaraz devait s'en retourner travailler, l'aube levée.
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