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16 démos aux RRX – mars 2014 – Palaiseau



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Les polytechniciens, un micro poil crispés, mais hyper balaises en cosplay.


Les Rencontres Rôlistes de l'X (comprenez de Polytechnique), je ne connaissais que de nom et de réputation. Alors que, quand même, ils en sont à leur dix-huitième édition. Explication simple : c'est certes en région parisienne, du côté de Palaiseau, mais pas non plus à deux pas de chez moi, et c'est somme toute relativement confidentiel. Une petite conv. Du coup, je n'avais jamais fait l'effort. Sauf que cette année, je suis invité. Je cogite dans le dedans de mon moi-même car accepter ne serait pas très raisonnable. Le week-end d'avant, c'est celui d'Eclispse. Grosse conv, déplacement en province, super fatiguant. Mais bon, j'ai envie de découvrir les RRX et ce n'est pas non plus comme s'il fallait que je bouge de l'autre côté de la France. Un coup de RER et j'y suis. Allez, je tente le drop ! On n'est jamais à l'abri d'un succès, pas vrai ?

Avez-vous déjà regardé un épisode me Mission : Impossible ? Phelps a toujours un super plan, compliqué mais réglé comme du papier à musique. Il envoie Barney sur le terrain pour bricoler des machins technologiques, et là, bam!, y'a un truc imprévu qui tombe méchamment sur le coin de la gueule à Barney. Consternation, tension, suspense. Et bin mon Barney à moi, c'est la crève. À Eclipse, c'était déjà pas la joie et depuis, ça ne s'est guère amélioré. Pas pire, notez bien, mais pas mieux non plus. Bon, j'avais anticipé le coup – la fatigue, je veux dire – et ne m'étais pas engagé à mener long aux RRX. À la base, j'y venais pour enchaîner du flash. Mais même ça, ce n'est a priori pas gagné. C'est qu'il n'a pas la forme olympique, le Johan.

J'ai pu le mesurer dès la montée des marches. Car le campus de Polytechnique est construit sur un putain de plateau. Pour y grimper à partir de la gare RER Lozère, y'a un putain d'escalier. Il est putain de raide, putain de long et moi, j'en savais putain de rien. Total noob des RRX, que je vous dis. Or je suis putain de chargé, trois gros putain de sacs. Mon matos de stand et de démo, mon couchage et surtout, un gros carton de fanzines. Ouais, le même que je me suis traîné à Eclipse. Johan en mode conv, ça devient un pur trip escargot : toute sa maison sur son dos. Et j'ai la crève, et je suis fatigué. Rhâââ bon sang de putain de bordel de ta mère en slip qui suce des Schtroumpfs à la fraise, j'ai bien cru que je n'arriverais jamais en haut de cet escalier interminâââble.

Le premier qui me dit que le jeu de rôle, c'est pas du sport, je lui retourne mon carton de zines dans la gueule. Damned, j'en ai chié : la montée m'a carbonisé. Et ce n'est pas fini : arrivé en haut de l'escalier, faut encore traverser la moitié du campus pour arriver au grand hall, où se déroule la conv. Ça n'a l'air de rien mais ce terrain est immense. Je veux dire, y'a des arrêts de bus dedans, hein. Enfin bref, je galère un poil, mais fini par trouver. Je pose mes gros sacs et m'écroule sur mon stand, voisin de celui d'Opale. David et André sont déjà sur place. Le reste de la bande ne tarde pas à rappliquer. Krosp, Héloïse, Ein, que des kopaings. Pendant ce temps-là, je monte mon stand. Puis je m'offre une petite pause. Puis je commence à m'intéresser à la conv.

Donc y'a une buvette, quelques stands et autant de tables de jeu (cartes, platal, société, fig, bizness as usual) dans un grand hall moderne et froid. Dans tous les sens du terme, hein, c'est bien moche et on s'y caille bien comme il faut. Les parties longues se déroulent dans des salles séparées, un classique des convs estudiantines. Du coup, y'a pas des masses de flux. Les gens ne circulent pas trop, sauf entre les créneaux longs pour venir se restaurer à la buvette et trouver leur meneur pour la partie suivante. Et y'a pas non plus la déferlante de public qui noierait les tables de jeu du hall. Olala, ça ne s'annonce pas super gagné cette affaire. Basiquement, j'ai deux options. Soit je reste planté derrière mon stand en mode Nanouk l'esquimau, et sûr et certain que je finis congelé avant la fin de la journée (en aprème, avec le soleil, ça va encore, mais la soirée et la nuit s'annoncent glaciales). Soit je me bouge le cul pour trouver des joueurs, me réchauffer un peu et, accessoirement, éviter de me faire chier comme un rat mort tout seul comme un con derrière mon stand.

Option 2, y'a pas photo.

Donc hop, Johan il monte au front. Il prend ses flyers, il fait le tour du hall une fois, deux fois, trois fois, trente fois, et il essaie de décider des gens à s'asseoir à sa table pour des démos de quinze minutes. On a beau être dans une conv, un endroit où les gens sont venus pour jouer, c'est pas si facile qu'on pourrait le croire. Mais bon, Johan il a l'habitude. Et aussi, l'œil du tigre. De toute façon, c'est ça ou mourir congelé. Et petit à petit, ça commence à marcher. Je gratte du joueur là où y'en a : dans les coins détente, là où que les gens causent. Sur les stands, là où qu'ils se font chier (un Sombre max en PvP avec des opaliens désoeuvrés). Sur les tables de jeu, entre deux parties de platal ou de cartes. Je profite également de l'afflux de joueurs entre et après les créneaux longs. Certaines parties se terminent relativement tôt dans la nuit, ce qui rabat des gens vers le hall. Vers 2 heures du mat', je mène un Camlann pour une table de jeunes gens fin bourrés (mais sympas). Ça aussi j'ai l'habitude.

À quatre heures, le hall se désertifie et moi, je suis en mode full zombie. Ça fait près de treize heures que je suis sur le pont, il est plus que temps d'aller faire dodo. Bilan rapide : douze parties. Ouais, j'ai fait douze putain de démos durant la même journée. Truc de fou. Ça ne m'était jamais arrivé, le record de Geekopolis 2013 est enfoncé. Je m'écroule comme une masse et le lendemain, me repointe avant midi dans le hall. Je suis tout déchiqueté de partout, mais suis loin d'être le seul. Y'a un petit côté réunion dominicale de zomblards, quand même. Allez, brunch, dopage au thé sucré et ça repart pour quatre démos. Buzz aidant, le recrutement est un poil plus aisé qu'hier alors que y'a en fait moins de monde. Ça repose.

Au final, très bon bilan sur le week-end : seize parties, quatre-vingt joueurs et de bonnes barres de rire. D'autant plus satisfaisant que ce n'était carrément pas gagné d'avance. Tout à la force du poignet, on va dire. Je suis rentré fourbu (putain, je dormais dans le RER) mais très content. Il y a donc bien des chances que je retente les RRX l'année prochaine. Par contre, je viendrai équipé parce que le congélateur polytechnicien n'a pas fait de bien à ma crève. Ce matin, level up du golem de morve. La bonne nouvelle, c'est que j'ai deux petites semaines pour me retaper avant Zone Franche. Ouais ouais, la vie de game designer, c'est rien que des aventures qui s'enchaînent en une sarabande sans fin.



*



Les mercis

Merci aux orgas, en particulier à Paul et Martin, pour leur accueil chaleureux et leur efficacité.



*



Mon body count

Sombre zéro : Deep space gore
+ Partie 1 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, un survivant.
+ Partie 3 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 4 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 5 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 6 : cinq joueurs, deux survivants.

Sombre zéro : Camlann
+ Partie 1 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, un survivant.
+ Partie 3 : cinq joueurs, zéro survivant.

Sombre zéro : Overlord
+ Partie 1 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : six joueurs, un survivant.
+ Partie 3 : six joueurs, zéro survivant.
+ Partie 4 : cinq joueurs, zéro survivant.

Sombre zéro : Les Grimmies
+ Partie 1 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : quatre joueurs, zéro survivant (trois ensorcelés).

Sombre max :
+ Partie 1 : six joueurs, deux survivants.


Total : 16 parties, 80 joueurs, 73 morts.



*



Promo

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Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).

Pour commander, c'est par ici.
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16 démos à Zone Franche – avril 2014 – Bagneux



http://i433.photobucket.com/albums/qq56/SombreXT/ZF2014_Lejeune_zps8f634fb5.jpeg
photo Véronique Lejeune



Vendredi

Aujourd'hui, journée des scolaires. Exactement deux pelés et trois tondus. Je me démène tout l'après-midi pour trouver des joueurs, mais ne réussis qu'à monter deux parties. Un Deep space gore super sympa, qui commence piano mais termine sur les chapeaux de roues, et un Camlann en mode Terminator. Je réalise trois instakills en trois Tours, pulvérisant d'emblée les trois quarts d'un groupe de PJ. Radical, putain.

Le reste du temps, stand avec Krom et concours de vannes pourries. On a essayé très fort d'atteindre le niveau d'Obi (ze blagounette master) et c'est hyper dur. Mais on va s'entraîner, hein, je sens qu'on a une vraie marge de progression.



Samedi

Aujourd'hui, y'a du monde. Enfin plus. Rien de comparable à l'année dernière cela dit, où le village jeux de rôle fut littéralement pris d'assaut. Là, y'a du flux mais ce n'est pas non plus la ruée. La date plus tardive du festival peut-être ? Ou tout simplement le soleil, qui détourne le quidam des manifestations indoor ?

Quelle que soit l'explication, c'est pas la foule. Et du coup, mon orga est surdimensionnée : on est trois sur le stand, Krom (de Projets R), Picsou (de la Ligue Ludique) et moi, mais on ne serait que deux, on s'en sortirait tout aussi bien. Un peu chiant car je n'aime pas solliciter des gens pour rien, mais impossible à anticiper.

Niveau démos, ça tourne bien quand même. Krom tient le fort tandis que je mène sur la table d'à côté. C'est une affaire qui roule. La journée commence doucement, mais à partir du début de l'après-midi, j'enchaîne tranquillou. Bon, je rame un peu pour compléter mes tables, mais hé, ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude de gratter du joueur à droite et à gauche. Avec parfois des résultats assez improbables, dont un Deep space gore avec deux jeunes adolescentes top fashion et trois géénistes cosplayés babare, poitrails à l'air, peaux de bêtes et armes en latex. Plutôt très fun.

Au final, huit parties dans la journée, ce qui est trèèès correct. Trois Deep space gore de très bonne tenue, avec à chaque fois des survivants, dont quatre à la première partie (rarissime). Deux Camlann, un Toy Scary assez excellent et qui aurait pu se terminer en victoire pour les joueurs. Ça s'est joué à pas grand-chose. Enfin, deux Grimmies, dont un dernier à l'arrache, juste avant la fin de la journée.

À part ça, j'ai tué le docteur Who et on a essayé de nous voler un fanzine. Première fois que ça nous arrive. N'écoutant que son courage, Krom a fait rempart de son corps et sauvé le zine. Ce fut grand, ce fut beau, ce fut épique. Enfin, j'imagine. Pendant ce temps-là, j'étais en train de mener. :-D



Dimanche

La même qu'hier, en version courte (aujourd'hui, le festival ferme une heure plus tôt). Waterloo morne plaine en matinée, de l'affluence en après-midi. Pas le raz-de-marée non plus, mais quelques joueurs intéressés, qui arrivent en ordre dispersé. Je cours à droite à gauche pour compléter mes tables, et réquisitionne même Polo, venu nous prêter main forte sur le stand.

Six parties, deux Grimmies, le premier dans des conditions apocalyptiques, le second plutôt très cool. Un Deep space gore des familles, deux Camlann avec des gamins (« On la refait, on la refait ! ». Fun) et un excellent Overlord pour finir. Longtemps que je n'avais mené une partie aussi cool avec ce scénar. Comme c'était la dernière du festival, j'ai donné tout ce qu'il me restait et ça a payé. Super satisfaisant.



*



Les mercis

Merci à Fabien et Véronique pour l'orga aux petits oignons. Super merci à Krom, teneur de stand hors pair. Merci aussi à Picsou et Polo, pour leur disponibilité et leur bonne humeur. Ce fut bien cool de faire Zone Franche avec vous, les gars.



*



Les vraies fausses citations

Ils l'ont dit, l'ont presque dit ou auraient pu le dire, mais pour respecter leur anonymat, je ne citerai que leurs prénoms :

+ Delphine : Je n'accepte que la purée de qualité.

+ Richard : J'ai envie de dire que je vais dire un truc.

+ Benjamin : Quand je veux faire du sport, je regarde un anime. Ça crève bien.

+ Samuel : J'utilise des bouteilles de vin en cache-sexe, c'est la version utile de la feuille de vigne.

+ Estelle : Je vends des anthos plus vite que mon ombre, mais faut aller les chercher au Pakistan. Ça m'épuise.

+ Julien : Je signe des bouquins, même ceux des autres. Probablement.

+ Véronique : Je me suis fait agresser par un coin de porte, ça fait hyper mal !



*



Mon body count :

Deep space gore :
+ Partie 1 : cinq joueurs, un survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, quatre survivants.
+ Partie 3 : cinq joueurs, deux survivants.
+ Partie 4 : cinq joueurs, deux survivants.
+ Partie 5 : cinq joueurs, un survivant.

Camlann :
+ Partie 1 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : cinq joueurs, quatre survivants.
+ Partie 4 : trois joueurs, zéro survivant.
+ Partie 5 : cinq joueurs, zéro survivant.

Les Grimmies :
+ Partie 1 : quatre joueurs, zéro survivant (un ensorcelé).
+ Partie 2 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : quatre joueurs, une survivante.
+ Partie 4 : quatre joueurs, zéro survivant.

Toy Scary :
+ Partie 1 : six joueurs, zéro survivant.

Overlord :
+ Partie 1 : cinq joueurs, zéro survivant.


Total : 16 parties, 74 joueurs, 59 morts.



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Promo

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Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).

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Promo 2

http://i433.photobucket.com/albums/qq56/SombreXT/En_Dessous_200_zpse4f92061.jpg

À Zone Franche est parue En Dessous, une anthologie dirigée par Estelle Faye et publiée par Parchemins & Traverses.

Or je suis dedans, avec une courte nouvelle dans laquelle je trahis honteusement l'œuvre impérissable de Lewis Carroll. Ouais je sais, c'est mal. Mais c'est trop bon.

On se renseigne ici.
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Toujours sympa de lire tes compte-rendus. D'autant plus une expérience avec des ados dissipés novices en JDR, ça me rappelle de vieux souvenirs (et faut bien l'avouer gérer des débutants ca reste tout de même parfois plus facile qu'avec des vieux briscards)
Citation :
Publié par Eledwhen
Toujours sympa de lire tes compte-rendus.
Merci tout plein, ton compliment me fait plaisir à lire.



Citation :
gérer des débutants ca reste tout de même parfois plus facile qu'avec des vieux briscards
Disons que c'est un autre genre de difficulté.
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Moi c'est mon grand plaisir .

Une fois à shadowrun j'ai une joueuse qui pensait pendant une grosse demi-heure qu'elle jouait un orque, et pas un ork ... ça me semble tellement normal que je n'ai même pas pensé à décrire les races .
Citation :
Publié par Habemus Papam
Moi c'est mon grand plaisir .

Une fois à shadowrun j'ai une joueuse qui pensait pendant une grosse demi-heure qu'elle jouait un orque, et pas un ork ... ça me semble tellement normal que je n'ai même pas pensé à décrire les races .
Lol j'imagine bien

MJ : M. Johnson te demande à combien tu estimes ta participation pour ce run
PJ : Huuuuuuuuuuuuuuu, Hoinnnnnnnnnnnnnn, Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii (il est très dur de retranscrire le cri de l'orque par écrit merci pour la compassion)

MJ : vous rentrez dans un bar d'orks du fin fond des barrens.
PJ : Ca sent le poisson ici ! ........ J'ai dit "CA SENT LE POISSON ICI"
17 démos à Kaysersberg – mai 2014 – Alsace



http://i433.photobucket.com/albums/qq56/SombreXT/Kaysersberg_2014_zpsfc6b4074.jpg
photo Steeve Constanty pour les Dernières Nouvelles d'Alsace



Kaysersberg, mot compte triple et petite bourgade alsacienne. Assiégée par les vignes, elle cultive son centre ville typique de chez typique. Hé, faut bien vivre. Ce n'est pas moi qui habite en banlieue de Paris, ce musée haussmannien à ciel ouvert, qui dirait le contraire. Donc voilà, le bourg médiéval a tout de l'attraction pour touristes (aaah, les colombages, c'est choli), et ça tombe bien parce que des touristes, ce week-end, y'a en plein. Dont moi.

Bon, j'ai l'air blasé comme ça, mais c'est parce que je ne suis pas un médiéviste dans l'âme et que le rustique, même alsacien, me laisse assez froid. Par contre, j'imagine bien le pied énôôôrme que ça doit être pour les (très) nombreux GNistes et cosplayeurs qui ont fait le déplacement (le pourcentage de gens déguisés est remarquablement élevé). Si tu kiffes la fantasy, Kaysersberg est juste le décor de tes rêves.

Mais moi, comme je n'hésite jamais à faire valoir ma différence, je suis venu mener des scénars horreur. Oui parfaitement, au milieu des armures en plastoc, des armes en mousse, des démos de trollball et des échoppes médiévales. Aucun effort, Johan ? Même pas vrai ! J'ai mes deux scénars med-fan avec moi, mon conte de fées dark et celui avec les chevaliers de la Table Ronde. Est-ce que je ne suis pas de bonne volonté, hmmm ?



Samedi

J'arrive en début d'après-midi, par le même train qu'Aurélia et John, du Naheulband. Ah bin ouais, y'a des stââârs à Kaysersberg. Tandis qu'on les conduit au carré VIP, je m'esquive vers le stand Opale. Hé, je ne suis qu'un vil péon, moi. Un péon chargé comme un mulet, qui plus est. Comme c'est mon premier Kaysersberg, impossible de dimensionner correctement mon orga. Par peur de manquer de stock (cette hantise de tous les éditeurs indépendants), je me suis blindé de fanzines. Faut que je pose ça vite, sinon je vais me démettre une épaule.

Et puis, je ne suis pas invité par les orgas du festoche, mais par Opale, qui gère la partie démos du pôle jeu de rôle (y'a des stands aussi, dans un bâtiment connexe). Donc hop, Johan au rapport. Je claque des bises, serre des mains et me mets au taf. Ça se passe dans la mairie, plus précisément dans deux grandes salles historiques. La partie administrative du bâtiment est bien entendu hors limites. Le décor en jette grave, mais faut aimer les boiseries sombres et les grôôôs meubles. La plupart des tables sont grandes comme un demi terrain de basket, ça rigole pas.

Je vois tout de suite la difficulté. D'une, c'est hyper sonore car les pièces sont vastes et peu meublées (j'imagine qu'elles le sont un poil plus à l'ordinaire et qu'on les a débarrassées pour le festival). Y'a pas mal d'écho. De deux, cette histoire de tables géantes est anti ludique. Tu te retrouves loin de tes joueurs, faut brailler comme un goret pour qu'ils t'entendent. Pas mon truc, surtout quand ça résonne. Du coup, je kidnappe la plus petite table, une pliante moderne et moche. Je m'installe sur un grand côté, dos à un mur. Un petit truc appris en conv pour réduire les désagréments liés à l'écho.

OK, je suis à pied d'œuvre. Et ça tombe bien car les joueurs, recrutés au stand du rez-de-chaussée (les parties ont lieu à l'étage), commencent à arriver. Ce n'est pas la ruée, mais y'a un bon flux. Aujourd'hui, je vais enchaîner onze démos, dont pas mal de Camlann, mon fameux scénar accessible aux enfants à partir de 7 ans. Car il y a, charme de ce genre de festivals, pas mal de gamins, et même des familles entières. Des rôlistes plus ou moins avertis aussi bien sûr, dont certains vont enchaîner les parties quasi non-stop pendant les deux jours. C'est très mélangé, j'aime beaucoup ça.

Je mène mes cinq scénars durant la journée, même Toy Scary, ce qui n'est pas si courant dans ce genre d'événement. Ce scénario, hyper technique, ne rend rien avec un public familial. Mais là, j'ai une table plus aguerrie et je tente le coup. Super partie ! Content, Johan. Je termine à une heure du matin par un double feature en Sombre zéro, un petit Camlann enchaîné avec une version longue des Grimmies, ce qui est cool car je n'ai pas souvent l'occase de le mener sur ce format. Bien que pas mal crevé, je fais l'effort pour une table de rôlistes expérimentés a priori super dubitatifs sur les formats flash et court. Or ils en sortent emballés. Ça fait plaisir. Mais à la fin, je suis tout crevé, genre sur les rotules. Lessivé de chez lessivé.

Je rassemble mon matos, enfile mon manteau et traverse le bourg jusqu'au Badhus, la salle des fêtes communale, dans laquelle vont se dérouler certaines parties nocturnes. Ah putain de vache, niveau amplitude thermique, l'Alsace c'est du lourd ! Samedi jour, automne. Samedi nuit, hiver (on n'est pas loin des températures négatives, impressionnant). Dimanche jour, printemps. Car oui, après une bonne nuit de sommeil, me voilà de retour à la mairie pour une deuxième journée de démos.



Dimanche

Un peu de chômage technique dans l'heure de midi (récup du concert de la veille + pause repas + animation conteur sur la place), mais ça repart en début d'aprème. Six parties avant de reprendre le train, dont, juste pour le fun, un Sombre max en PvP avec huit joueurs à table. M'a bien fait kiffer, ça. Je termine sur un Deep space gore plutôt très bon, en dépit d'un joueur à la limite de l'antijeu (can't win 'em all, eh). Mais le reste de la table est übermotivé, particulièrement trois jeunes joueuses grave au taquet. Rhâââ, ça m'a fait bien plaize de les voir trépigner ! Big up à Julie, cosplayée barbare et hardcore fan de Sombre (à ma gauche sur la photo, en bout de table). Pas moins de cinq parties sur le week-end ! Total respect.

Et le soir, supplément de festoche : suicide sur la voie TGV, arrêt en pleine campagne, pompiers, flics, remplacement du conducteur. Retour à Paris en cinq heures au lieu de trois.



Bilan

Très positif.

Des orgas sympas, accueillants, hyper polis (l'Alsace, l'autre pays du vouvoiement) et très serviables, quoique grave noyés dans la masse. Hé les gars (et les filles), payez vous des t-shirts orange, qu'on vous voie bien de loin. Ouais je sais, c'est moyen médiéval, mais faut être lucide : la boucle d'oreille d20, ça marche juste pas. J'ai passé le week-end à vous chercher dans la foule. Un point info serait une bonne idée aussi, pour les noobs comme moi. Y'en avait peut-être un cela dit, mais je l'ai non vu (ce qui serait en soi un problème).

Niveau Opale, c'était super carré, comme d'hab'. Orga, recrutement, couchage, tout nickel de chez nickel. Merci les kopaings, c'est toujours un super plaisir de bosser avec vous. Spéciale dédicace à Cédric, hyper réactif dans la phase préparatoire et super disponible durant le week-end, allant jusqu'à interrompre sa partie de L5R pour me conduire au gîte samedi soir, lorsque j'étais en mode demi zombie. Être pris en charge de cette manière, c'est vraiment royal. T'as rien à penser, rien à gérer, juste à te concentrer sur tes démos. J'apprécie grave. Merci tout plein, mon petit.



*



Mon body count

Deep space gore :
+ Partie 1 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : cinq joueurs, zéro survivant.

Camlann :
+ Partie 1 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, deux survivants.
+ Partie 3 : cinq joueurs, un survivant.
+ Partie 4 : quatre joueurs, un survivant.
+ Partie 5 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 6 : cinq joueurs, zéro survivant.

Les Grimmies :
+ Partie 1 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : quatre joueurs, zéro survivant.

Toy Scary :
+ Partie 1 : cinq joueurs, trois survivants.

Overlord :
+ Partie 1 : six joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : six joueurs, un survivant.
+ Partie 4 : six joueurs, un survivant.

Sombre max :
+ Partie 1 : huit joueurs, un survivant.


Total : 17 parties, 85 joueurs, 78 morts.



*



Promo

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Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).

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Dernière modification par Johan Scipion ; 05/05/2014 à 15h10.
16 démos à Geekopolis – mai 2014 – Paris



http://i433.photobucket.com/albums/qq56/SombreXT/Geekopolis2014_zps7dcdb71b.jpg
Photo Christophe Delsart pour Opale



Geekopolis 2, le retour. L'année dernière, j'avais trouvé la convention très sympa et promis de revenir. Donc hop, direction le Parc des expos. Ouais, la conv a migré. 2013 à Montreuil, 2014 à Porte de Versailles. Allez, c'est parti pour un week-end de fôôôlie.

Je me pointe samedi, en fin de matinée comme d'hab'. À peine ai-je fait trois pas dans le hall que déjà, je suis perdu. Ce ne serait pas un gars nommé Dédale qui leur aurait dessiné leur plan, des fois ? Labyrinthique, y'a pas d'autre mot. Heureusement, je croise Jérôme, Grogiste à casquette qui m'oriente vers notre stand, l'Agence Dream Destiny (oui bon, humour rôliste, hein).

De dehors, très sympa : un comptoir pour accueillir les gens, des recruteurs en blouse blanche, des accessoires qui font joli. Par contre, s'il y a bien un gros logo Agence Dream Destiny, y'a trop rien qui indique de loin que c'est un endroit où on peut jouer gratos à des jeux de rôle. Et puis, le stand est complètement clos. Y'a même pas les deux fenêtres dont on disposait l'année dernière. Cette fois, les cloisons sont en dur, ce qui à l'avantage de l'isolation phonique.

Le défaut est que ça envoie un peu beaucoup un message auquel je n'adhère pas trop, genre le jeu de rôle, c'est un truc fermé. Je préfère, surtout dans un salon très mélangé comme celui-ci, qu'on joue l'ouverture. On est là pour montrer le hobby, pas vrai ? Et puis ça vend du rêve : voir des gens se marrer en lançant des dés, ça donne envie d'essayer. Sauf que là, les gens qui lancent les dés, on les voit juste pas. Ils sont de l'autre côté du mur. Heureusement, ça n'empêche pas le public d'affluer. Il afflue même carrément pas mal. Limite trop, en fait.

Car dedans, les places sont chères. Le stand est de bonne taille, mais il accueille quinze tables. Ouais, quinze. Heureusement qu'elles sont petites (comme j'aime, c'est cool) parce que sinon je ne sais pas comment on ferait. Là déjà, c'est le gymkhana pour traverser le stand. Je serre des pognes, claque des bises. Les kopaings de Projets R sont là, avec leurs trois tables décorées (sous auvent s'il vous plait, on rigole pas avec l'ambiââânce), et y'a aussi tout un tas de meneurs d'Opale et de matelots du Grog.

Je ne sais pas qui a eu l'idée d'allouer quatre chaises à chaque table, mais ce gars, faut juste le pendre. Le jeu de rôle en conv, ça tourne fastoche à cinq ou six joueurs plus un meneur. Mais avec quatre chaises seulement, comment que tu fais ? Tu mènes debout, comme l'ont fait certains, et/ou tu grattes des chaises sur les autres tables, que tu dépouilles. À un moment, y'en avait trois de vides. Pas parce qu'il n'y avait pas de demande, les joueurs étaient là. Mais juste, on ne pouvait pas les asseoir.

Avant de me mettre à bosser, je pose mon barda et m'en vais faire le tour des autres stands rôlistes pour serrer des louches. Rhâââ bon sang, ce merdier ! Y'a des tonnes de trucs à voir et c'est vraiment super cool, mais qu'est-ce que c'est mal organisé. Une truie n'y retrouverait pas ses petits. Entre les allées qui zigzaguent, celles qui finissent en cul-de-sac, les plans muraux qui ne te disent pas où tu es (les pastilles You are here, ça coûte pas cher et c'est le Bien), impossible de les localiser tous. Pas grave, je repasserai demain. D'ici là, retour à l'Agence et boulot.

Je m'assois, enchaîne les parties et lutte pour garder mes chaises même quand elles ne sont pas toutes occupées. J'ai un taux de rotation nettement plus élevé que la moyenne des autres tables, ce qui fait que je ne peux pas me permettre de lâcher une chaise pendant trois heures. Parce qu'en trois heures, des démos, moi j'en fait quatre. Si je laisse filer des chaises parce que je n'ai que quatre joueurs et que j'en récupère six à la partie suivante, je ne peux plus asseoir tout le monde. Putain, le jeu des chaises musicales en plein coup de feu (le stand est blindé de chez blindé), c'est chiant. Non en fait, c'est *très* chiant. Heureusement, les Grogistes nous sauvent. Jet de Baratin à l'appui, ils parviennent à gratter quelques chaises dans une salle de conférence. D'un coup, on respire.

Et en dehors de ça, demandez-vous, comment se passe le jeu ? Et bin, j'arrête pas : huit démos dans la journée, du Sombre zéro bien sûr. Je grille Krom, qui n'a enquillé « que » sept Carrie, mais il prend sa revanche sur le body count : deux survivants chez lui, trois de mon côté. Damned ! Huit (très) bonnes parties en tout cas, au fil desquelles j'ai retrouvé le public qui m'avait plu l'année dernière, au premier Geekopolis. Un mélange de rôlistes confirmés et de noobs curieux, qu'on n'a pas besoin de forcer beaucoup pour entrer dans le trip JdR. Un public geek, quoi. Réceptif et tout, ce qui produit des parties vraiment agréables. Ça vaut bien le coup de s'emmerder avec des histoires de chaises à la con, moi je dis.

Dimanche, rebelote. Me pointe un poil plus tôt que samedi car le salon ferme une heure en avance, mais c'est déjà la ruée : stand archi plein, zéro table de libre. Au chômage technique, Johan. Ça tombe bien parce que j'ai comme qui dirait des serrages de pognes à rattraper. Après avoir bien potassé le guide de Geekopolis dans la soirée, j'ai la ferme intention de trouver les stands qui m'ont échappé hier. + 20 % à mon jet d'Orientation, nom de Dieu !

12h30, je suis à pied d'œuvre. Votre mission, si vous l'acceptez, est d'enchaîner les démos jusqu'à la fermeture, 18h. Cinq heures trente de Sombre zéro in your face, and again, and again, and again. Aujourd'hui, on a les chaises qui vont bien, les recruteurs dépotent et moi j'enquille : huit démos également, mais en une heure de moins qu'hier. Putain, sportif. À la fin de la sixième, j'avoue, je commençais à être pas mal à l'ouest. Cinq minutes de pause, dopage aux sucres rapides, et je remets ça avec un truc que je n'avais jamais tenté : un Overlord à sept joueurs. Ouais, petit fumble de recrutement. Je termine avec un autre Overlord pour une table de jeunes adolescentes cosplayées en lycéennes japonaises. Partie bien fun. Très cool de finir là-dessus. Je m'en repars tout content, en mode full zomblard mais le sourire aux lèvres. Ce fut un très bon Geekopolis

Sur mes seize parties, j'ai mené neuf Overlord, et je dois dire que j'ai redécouvert le scénar. En fait non, je mens : le déclic s'était produit il y a quinze jours à Kaysersberg, où j'avais mené quatre Overlord très sympas. Après avoir produit Deep space gore, plus riche et plus pointu, j'avais un peu écarté ce scénario, que j'avais écrit pour roder Sombre zéro et qui m'apparaissait basiquement bourrin. Ce qu'il est, hein. Mais en fait, c'est exactement pour ça qu'il est super fun à mener. Moins technique que Deep space gore, moins exigeant, moins cadré. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est de la maîtrise relax, parce que faut quand même y mettre pas mal du sien, mais c'est plus décontracté du gland.

Ce qui n'empêche pas d'être pointu, notez bien. Je dois avoir plusieurs centaines d'Overlord au compteur et je croyais qu'il ne bougerait plus, mais je me trompais. Je me suis rendu compte qu'au fil des démos, j'avais densifié la fin alternative. Je l'ai développée un micro poil et surtout mieux structurée. Je m'en vais donc faire la modif adéquate dans le texte et ajouter l'aide de jeu qui va bien. Est-ce que le JdR n'est pas un média juste génial ? Tu crois que plus rien ne peut te surprendre, et boum, y'a un truc qui poppe et relance le bousin. J'adore.

Et puis, il y a eu cette partie à sept joueurs, qui m'a fait réfléchir. Mais vraiment, hein, ça m'a interpellé dans le dedans de mon vécu d'auteur et meneur de Sombre. Y'a un truc qu'a fait chboum là-dedans. J'ai eu une idée sur le moment, j'y pensais en rentrant le soir, dans le métro, et en me couchant. J'avais le thème (une référence qui me tient depuis que je suis ado) et le concept, je butais sur le gameplay. Ce matin, en deux petites heures, ça s'est débloqué. Alors que j'aurais normalement dû rédiger ce compte rendu, qui du coup a pris du retard, j'ai écrit un nouveau scénario Sombre zéro. Ouais, comme ça, en deux heures. Hallucinant comment tout s'est vite mis en place. Sans doute que le truc mûrissait depuis pas mal de temps dans un coin de mon cerveau, à l'insu de mon plein gré. En y réfléchissant, je vois d'ailleurs d'où ça vient : l'inspi, ce sont mes derniers playtests de Sombre max.

Toujours est-il que j'ai désormais à dispo (enfin presque, faut que je mette ma tuile de plan au propre), un nouveau scénario Sombre zéro pour jouer jusqu'à onze joueurs. Ouais, vous lisez bien, onze. Alala, c'te grôôôs délire. Trop hâte de tester ! Bon, va y avoir pas mal de boulot niveau équilibrage, et je ne vais bien sûr pas me lancer tout de suite avec onze. On va y aller petit à petit. Cinq ou six pour commencer. Mais quand même, ce truc m'éclâââte. Faut que je le mène, et vite ! Ah décidément, je n'ai pas perdu mon temps à Geekopolis ce week-end.



*



Les mercis

Merci à Opale pour l'invitation et l'orga. Merci en particulier à Mélisande, qui avait la charge du bousin. Merci aux recruteurs, qui n'ont pas cessé de remplir ma table et m'ont permis d'enchaîner les démos comme un gros taré pendant deux jours. Merci à tous les kopaings, Opaliens, Projéristes et Grogistes. J'ai pas trop eu le temps de faire société, mais c'était bien cool de passer ces deux jours avec vous.



*



Mon body count

Sombre zéro : Deep space gore
+ Partie 1 : cinq joueurs, trois survivants.

Sombre zéro : Overlord
+ Partie 1 : six joueurs, un survivant.
+ Partie 2 : six joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : six joueurs, zéro survivant.
+ Partie 4 : six joueurs, zéro survivant.
+ Partie 5 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 6 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 7 : six joueurs, un survivant.
+ Partie 8 : sept joueurs, zéro survivant.
+ Partie 9 : six joueurs, deux survivants.

Sombre zéro : Camlann
+ Partie 1 : quatre joueurs, deux survivants.
+ Partie 2 : six joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 4 : quatre joueurs, zéro survivant.

Sombre zéro : Les Grimmies
+ Partie 1 : quatre joueurs, zéro survivants (deux ensorcellés).
+ Partie 2 : quatre joueurs, zéro survivants (deux ensorcellés).

Total : 16 parties, 83 joueurs, 74 morts.



*



Promo

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Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).

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11 démos aux Elfic et au W-Day – mai 2014 – région parisienne



http://i433.photobucket.com/albums/qq56/SombreXT/W-Day_2014_zps3a3796e6.jpg
photo Émilie Jobin pour Opale



Je vous vois venir. Vous vous dites « Olala, encore un compte rendu de conv long comme le bras, et c'est jamais que le troisième ce mois-ci ». Bin oui, Kaysersberg début mai, Geekopolis la semaine dernière, et maintenant les Elfic + le W-Day durant le même week-end. Je repousse les frontières des bornes de mes limites, ce qui n'est pas, on le verra, la meilleure idée que j'aie eue. Il faut dire aussi que Geekopolis, c'était du lourd. Gros salon bien fatiguant. Seize parties en deux jours. Kaysersberg aussi fut crevant. Pas la porte à côté, l'Alsace. Sans compter que depuis Geeko, je n'ai pas arrêté. Grôôôsse semaine.



Samedi : Elfic

Du coup, aux Elfic, je ne m'y pointe pas zaux aurores. J'arrive en fin de matinée et c'est pile poil, vu que y'a juste personne. J'installe mon stand, serre des louches, claque des bises. Les kopaings d'Opale sont déjà à pied d'œuvre, et y'a aussi tout un tas d'éditeurs et d'assos sympas. Je fais société en attendant Polo, qui ne tarde pas à se pointer. Plutôt que de me la jouer Nanouk l'esquimau (les courants d'air, ça tue bien), je monte péniblement un Overlord. Une petite partie, quatre joueurs seulement, pour me chauffer. J'ai besoin car on ne peut pas dire que je pète le feu.

Hop, retour au stand. Sur la conv, c'est toujours Waterloo morne plaine. Heureusement, ça ne dure pas. En début d'aprème, les gens se pointent. Ça démarre doucement, puis ça monte en puissance. Trois heures plus tard, on se bouscule à ma table et je dois refuser du monde. Ce n'est pourtant pas faute de blinder mes parties: deux Overlord et un Camlann à cinq joueurs chacun. Et surtout, deux Sombre max assez hallucinants.

Dans le premier, huit joueurs. Costaud, mais j'avais fait mieux à l'IRL Opale de mardi. Et heureusement d'ailleurs parce que ce playtest m'avait permis de dégonfler une vieille usine à gaz, montée au fil de mes démos précédentes. Une sombre histoire d'initiative, procédure fonctionnelle mais un peu (beaucoup) lourde, dont j'avais pu constater à l'IRL qu'elle ralentissait et complexifiait sensiblement le jeu. En revenant chez moi, dans le métro, j'avais cogité à une alternative, que j'ai mise en pratique aux Elfic : j'ai tout viré ! Et comme souvent quand je finis par faire simple après avoir fait compliqué, ça marche nettement mieux. Super content.

En fin d'aprème, Opale me recrute un groupe de sept personnes, que je complète avec quatre autres, récupérées à droite et à gauche. On est onze. Rolala, c'est trop du ballon. Mais j'ai encore un prétiré sous le coude. Je pourrais le jouer (être joueur en même temps que je mène, je l'ai déjà fait) mais préfère le proposer à Polo, qui l'accepte de bon cœur. Il connaît déjà Sombre max pour avoir participé à certains de mes playtests initiaux, ce qui va m'être précieux. Parce qu'à douze joueurs, c'est gentiment la foire. Un meneur auxiliaire n'est pas de trop.

La partie est carrément super. Les règles tournent bien, les persos sont carrés, et puis j'ai les illus de Greg. Car oui, je lui ai commandé des portraits pour mes prétirés. Personnellement moi-même, je les overkiffe. Putain, Greg c'est trop un gars qui roxxxe du poney moldave par paquets de trente. Et si un jour on m'avait dit que je mènerai une partie de Sombre pour douze joueurs, je ne l'aurais pas cru. Purée, ce pied que j'ai pris ! C'était énorme. En rentrant dans le RER, j'étais sur un petit nuage. Exténué mais content



Dimanche : W-Day

Le lendemain, changement de crèmerie. Direction le Musée frââânçais de la carte à jouer pour le W-Day, la conv des Warhammer Forums. De la gurine à perte de vue sur trois niveaux, dans une ambiance feutrée et surchauffée. Y'a pas de clim' et rien qu'avec 20 degrés dehors, c'est tropical à l'intérieur. Cette année, le jeu de rôle est à l'entresol, drivé par Opale, le Grimoire et la Ligue ludique. Côté War-Fo, l'orga est, comme l'année dernière, très carrée. J'apprécie. Seul petit défaut, rigoureusement indépendant de la volonté des uns et des autres : y'a quasi zéro visiteur. Encore moins qu'aux Elfic hier à la même heure, c'est dire. Les figurinistes sont à fond dans leurs parties, mais à côté de ça, exactement un pelé et un demi tondu. La combo élections européennes + fête des mères peut-être ?

Allez, contre mauvaise fortune, bon cœur. Je suis sur place, autant essayer de ne pas trop perdre mon temps. Je pose mon matos et commence à recruter. Je me démène parce que c'est pas fastoche du tout. Les figuristes sont hyper réfractaires : soit ils n'ont pas le temps (ce qui est normal, y'a des tournois), soit ils ne sont pas du tout intéressés. Des visiteurs lambda, y'en a juste pas, ou si peu. Les animateurs communaux ne sont pas hyper motivés. Reste les Opaliens, toujours enthousiastes (merci les gens, ça fait chaud au cœur !), mais je n'ai pas traîné mes guêtres jusqu'à Issy-les-Moules pour jouer avec des kopaings que je vois tous les quinze jours aux Caves. Me faut du noob.

À mesure que la journée avance, j'ai la sensation de plus en plus nette de ramer à contre-courant. La rareté du public a tôt fait de dégrader mes conditions de travail car remplir ma table s'avère très sportif. D'abord, je choppe un ou deux joueurs, envoyés depuis le stand du rez-de-chaussée ou recrutés à l'arrache parmi les gens qui passent devant ma table. Je les assois, puis je monte et descends dans tout le musée pour tenter de compléter ma table. Je me magne pour que les joueurs qui m'attendent ne se barrent pas. J'aborde les gens qui glandent autour des tables (pas ceux qui jouent bien sûr) et me mange 90 % de refus. Je m'accroche jusqu'à récupérer un gars ou une fille (ouais, y'avait une maquilleuse qui n'en voulait du Sombre !). Je retourne à l'entresol avec ma recrue et complète avec un ou deux Opaliens. À chaque démo, je recommence. Ça use vite.

Sans doute que ça m'aurait moins pesé si j'avais été plus en forme, vu que c'est le genre de truc que j'ai déjà vécu des milliers de fois par le passé. Mais en y réfléchissant un peu à froid, je me dis qu'il y a peut-être autre chose. Il se pourrait bien que je sois en train de changer. Ces derniers temps, depuis la parution du premier numéro de la revue, il s'est passé pas mal de trucs autour de Sombre. Je me demande si je n'ai pas, à l'insu de mon plein gré, franchi un cap. Est-ce que, toute question de fatigue mise à part, je ne serais pas moins disposé qu'autrefois à accepter de galérer comme un taré pour monter des parties ? Avec trois numéros au compteur et un quatrième sur le feu, il est clair que j'ai moins à prouver.

Quoi qu'il en soit, j'enchaîne : cinq parties dans l'après-midi, deux Overlord, deux Camlann et même, pour finir, un Sombre max à huit joueurs (servi sur un plateau par Émilie, merci tout plein). Là pour le coup, je me suis vraiment éclaté, mais il aurait été étonnant que ce ne soit pas le cas. Encore toute nouvelle toute belle, cette variante commence à bien tourner. Je suis à la charnière, autour de vingt playtests, et c'est toujours un moment super agréable. Je profite grave.

Au global, le bilan est quand même mitigé. Pas mal de fatigue, des parties en zéro plutôt sympas, le recrutement difficile au point de gâcher le plaisir, un max final overcool, une orga carrée, un lieu joli mais mal adapté. Il y fait super chaud, on n'a pas le droit d'y boire because les vitrines, et les gens du Musée font appliquer la consigne avec une amabilité toute pénitentiaire. L'un de mes joueurs étant par mégarde descendu à l'entresol avec une canette à la main, on a frisé l'incident diplomatique. Par-dessus tout ça, une séquence un tantinet what the fuck, durant laquelle je me fais gentiment recadrer par un orga War-Fo. Pas le top de la convivialité, on va dire.

Clairement, c'était la conv de trop. J'aurais dû m'en tenir à trois dans le mois, ce qui est déjà plus que beaucoup. Quitte à passer mon dimanche à mener, il aurait mieux valu que je reste aux Elfic, où le jeu de rôle est moins accessoire qu'au W-Day. Parce que là, avec un public réduit aux hardcore fans de figs, j'ai vraiment eu une violente sensation de cinquième roue du carrosse. Allez, c'est le jeu. Des fois ça marche, des fois moins. Can't win them all. Pis bon, l'échec (enfin le demi échec. Ce n'était pas la cata non plus, faut rien exagérer) est riche d'enseignements. Ça me fait cogiter sur ma politique de démos. Sombre évolue, il faut que je suive le mouvement.



*



Mon body count

Sombre zéro : Overlord
+ Partie 1 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : cinq joueurs, un survivant.
+ Partie 4 : six joueurs, un survivant.
+ Partie 5 : quatre joueurs, zéro survivant.

Sombre zéro : Camlann
+ Partie 1 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 2 : quatre joueurs, zéro survivant.
+ Partie 3 : cinq joueurs, zéro survivant.

Sombre max : The Darkly Dozen
+ Partie 1 : huit joueurs, un survivant.
+ Partie 2 : douze joueurs, un survivant.
+ Partie 3 : huit joueurs, un survivant.

Total : 11 parties, 66 joueurs, 61 morts.



*



Promo

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Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).

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Coralie David travaille sur le jeu de rôle dans le cadre d'une thèse de littérature comparée. Elle me pose des questions, j'y réponds volontiers.



Comment définirais-tu ton métier ou ton activité dans le JdR ?

Homme-orchestre. Zim, boum, tching, sous vos applaudissements.

Et je précise que c'était loin d'être mon aspiration initiale. J'ai longtemps été journaliste en presse spécialisée cultures de l'imaginaire, je suis nouvelliste et auteur de jeu de rôle. Mon vrai métier est l'écriture. Mais Sombre m'a conduit à me diversifier, presque à l'insu de mon plein gré.


Au cœur de mon activité :

+ Game designer : je produis et teste intensivement les règles, les scénarios et les aides de jeu de Sombre et de ses variantes, Sombre zéro et Sombre max.

+ Auteur : la production d'un jeu de rôle papier ne s'arrête pas au game design, il faut le rédiger. J'ai dû me faire violence pour trouver un style rôliste efficace, différent de mon style littéraire.

+ Démonstrateur : je mène environ 250 à 300 parties publiques de Sombre par an (conventions, festivals, bars). Rien que le mois dernier, 280 joueurs se sont assis à ma table.

+ Animateur : je mène régulièrement mon jeu dans des centres de loisirs, des ludothèques et des salons. Je vais aussi poser du Sombre chez des particuliers, à l'occasion d'anniversaires en général. Certains parents embauchent un clown ou un magicien, d'autres un auteur de jeu de rôle. Je trouve ça très cool. Le JdR se banalise et c'est bien.


À la périphérie :

+ Éditeur : je suis le président de Terres Etranges, l'association qui édite Sombre. Je fais de la direction artistique (commande et supervision des illustrations du jeu) et de la comptabilité (ultra simple, heureusement). Je supervise l'impression (très intéressant de bosser avec un imprimeur), gère la diffusion (j'assure toute la VPC), la promotion (via Internet principalement) et l'émission de licences (oui, Sombre est un jeu à licences). Tout n'est pas super glamour, mais il faut bien que quelqu'un le fasse pour que le bousin avance. Donc je m'y colle.

+ Rédacteur en chef : je publie Sombre sous forme de revue et c'est moi qui suis à la barre. Cela me change (en bien !) de mon ancien boulot de pigiste. Je fixe la ligne éditoriale, établis les sommaires et les chemins de fer, supervise les relectures, rédige les éditos.

+ Graphiste : je dessine mes propres plans (et suis fier de celui de Deep space gore. Les précédents sont plus basiques, mais je progresse. Les prochains seront meilleurs), mets en page mes textes (sous Word, avec des polices moches car j'aime bien) et réalise mes logos (Terres Etranges, Sombre).



Qu’est-ce qui te motive à écrire Sombre ? Un thème, un genre, une commande d’éditeur ? Quels étaient tes objectifs lorsque tu as créé ce JdR ?

On peut exclure d'emblée la commande d'éditeur. Sombre est depuis le départ un pur jeu d'auteur. S'il y a une étiquette que je revendique, c'est bien celle-là. Le genre, oui clairement. J'ai un intérêt démesuré pour le fantastique et l'horreur. Le thème, moins. « La peur comme au cinéma » est une rationalisation tardive, produit de l'analyse à froid de mes parties. Dans le tréfonds de mon moi intérieur, je suis bien plus littéraire que cinéphile.

Fondamentalement, Sombre est né de mon amour pour Kult, et de mon incapacité à le mener tel que ses auteurs l'ont écrit. J'adore ce jeu. Tellement que je me suis efforcé d'y jouer by the book. Sans succès, malheureusement. D'un côté, je ne suis jamais parvenu à faire tourner son système à ma table. De l'autre, je n'ai pas non plus réussi à faire entrer son univers dans mes parties, ou seulement quelques minuscules petits bouts. Trop vaste, trop riche, trop complexe.

J'essayais de jouer Kult dans les règles de l'art et je me suis retrouvé à l'accommoder à la sauce Scipion. Règles simplifiées et scénarios façon films d'horreur. À un moment, il m'a quand même fallu cinq bonnes années pour le comprendre, j'ai réalisé que j'étais en train de développer mon propre jeu. Épiphanie rôliste, la première d'une longue série.



Pourquoi avoir créé Terres Etranges ?

À l'origine, c'était pour obtenir des stands dans certaines conventions. Quand tu es simple auteur, ce n'est pas forcément facile. Les orgas préfèrent causer à des associations. J'ai donc créé la mienne.



Quel est le rôle de cette structure ?

Actuellement, publier et promouvoir Sombre.



Comment définis-tu un système de JdR ? Comment définis-tu le roleplay ?

Je ne les définis pas. Il y a un lexique en ouverture de chaque fanzine Sombre (on le trouve également sur le forum de Terres Etranges) et ces termes n'y figurent pas. À cela, diverses raisons.

D'abord, le fait que j'ai résolu de m'adresser à des rôlistes expérimentés. Comme il s'agit d'un positionnement fondamental, je l'ai écrit noir sur blanc dès l'ouverture de Sombre 1, dans mon tout premier édito. Je ne pense pas qu'un manuel soit le bon endroit pour initier les gens au jeu de rôle. Selon moi, le lieu approprié est la table. Je ne me contente pas de le dire, hein, je fais plusieurs centaines d'initiations par an.

Ensuite, je ne suis pas jeuderologue. Je précise que je ne fais pas partie de ces rôlistes qui refusent l'intellectualisation au prétexte qu'elle n'aurait pas sa place dans le cadre d'une activité ludique. Au contraire, je cogite énormément. C'est essentiel pour améliorer game design, écriture et maîtrise. Mais je ne ressens ni le besoin ni l'envie de théoriser. Je réfléchis pratico-pratique, c'est ce qui me convient le mieux.

Du coup, j'utilise « système » et « roleplay » dans leur acception la plus commune et le plus répandue dans la communauté rôliste, tout en sachant que ces définitions de bon sens sont floues et fluctuantes. Cela ne me gêne à aucun moment, ni dans le développement, ni dans l'écriture, ni dans la maîtrise de Sombre. J'évolue dans le brouillard rôliste et m'y trouve bien. Mon côté gothique, sans doute.



À ton avis, que permet de créer le JdR en termes de fiction, qui n’est pas possible dans d’autres médias ?

Rien.

Tout ce qu'on fait en jeu de rôle (papier), on peut le faire, et parfois mieux, ailleurs. Mes scénarios pour Sombre sont tous plus ou moins directement inspirés d'un ou de plusieurs films. Je recycle à mort.

Et ce n'est pas du tout un souci. Je n'écris ni ne mène du jeu de rôle pour créer de la fiction. Quand je veux raconter une histoire, je ponds une nouvelle. Parce que les fictions rôlistes, à commencer par les miennes, sont souvent lamentables. Il n'y a qu'à lire l'un de mes comptes rendus de partie pour s'en convaincre. Dans ces textes, pléthore de lieux communs et de clichés, des ficelles qui ressemblent à des cordages, des incohérences en pagaille, un rythme approximatif, j'en passe et des bien pires.

Mais je m'en branle totalement. Ma fiction rôliste prend l'eau de toutes parts ? Rien à talquer. Parce que ce n'est pas un but en soi, juste un outil et, in fine, un sous-produit de mes parties. Mon véritable objectif est l'émotion, celle que je crée, reçois et partage à ma table. Dans le cadre de Sombre, la peur et le dégoût bien sûr (c'est un jeu horrifique, hein), mais pas que. Même dans un genre aussi codifié que l'horreur cinématographique, le registre rôliste reste très étendu.

Tu me diras que partager de l'émotion, on le fait aussi ailleurs et tu auras bien raison, mais il se trouve que le dispositif rôliste me convient particulièrement bien. Celui du jeu de rôle papier, je veux dire. J'adore mener. J'aime ce mélange particulier, moitié performance interactive (limite happening), moitié activité intellectuelle (une partie = une conversation), moitié jeu de société (les dés, rien que du bonheur en plastique coloré). Ouais, trois moitiés. Au diable l'avarice.

Bien plus que la fiction rôliste en elle-même, ce sont les conditions et les moyens de sa production, si différents de ceux de la littérature, qui m'intéressent. Et son résultat bien sûr, son impact sur mes joueurs et moi. Le shoot émotionnel collectif est la raison pour laquelle je continue, après toutes ces années, à mener intensivement.

Du point de vue de l'auteur, c'est l'écriture itérative qui me tient dans le média. Sans cela, il y a longtemps que je serais parti gagner ma croûte ailleurs, ce qui aurait été la chose raisonnable à faire. L'articulation écriture/jeu me passionne. Écrire, tester, réécrire, retester, re-réécrire, re-retester, ad nauseam. Que ce soit de la règle ou du scénar, je ne m'en lasse pas. C'est juste excellent.



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Promo 1

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Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).

Pour commander, c'est par ici.



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Promo 2

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Malpertuis V, l'anthologie fantastique annuelle de chez (oui, vous l'avez deviné) Malpertuis, est parue. Et je suis dedans, avec une nouvelle inspirée de, je vous le donne Émile, Terminator. Parfaitement. Car moi, j'aime trop les boucles de causalité. C'est frais.

On se renseigne ici.
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Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Doutrisor
Nanarland, le retour
Comme 99,9 % des parties de jeu de rôle. ;-) La fiction rôliste est rarement d'excellente qualité, surtout quand on l'improvise.

J'en causais il n'y a pas longtemps dans une interview : http://terresetranges.net/forums/vie...d=12198#p12198



Citation :
Mais sympa !
À jouer encore plus qu'à lire, je te l'assure. Et c'est tout ce qui compte.
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Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Doutrisor
Mais faut reconnaître aussi que ton jdr, où les pj meurent systématiquement à la fin, encourage le côté gore et nanard. Ce n'est pas une critique.
Ah ? OK, je te crois.

Mais tu fais bien de préciser parce qu'à te lire, on n'a pas trop l'impression que « nanar » et « gore » sont des compliments. Allez, je (re)monte au créneau parce que sur le fond, tu te méprends :

+ Les PJ de Sombre ne meurent pas systématiquement. Y'a des règles, hein, et je les applique. En Sombre max particulièrement, le taux de survie peut être assez élevé. Dimanche dernier, trois PJ sur cinq ont survécu. Et mercredi, trois sur quatre (les meurtres de Nicolaï et Olga ont été décidés en narratif, avec l'assentiment de leurs joueurs respectifs, juste pour donner une conclusion qui pète à la séance).

+ Il n'y a pas de corrélation entre le taux de létalité et le gore. On peut mourir proprement, dans Psychose par exemple. Le gore est une esthétique, et on peut tout à fait faire sans, même quand on mène horreur. D'ailleurs, mon jeu n'est absolument *pas* gore. Pas une seule table de blessures critiques dans Sombre (et ce n'est pas un oubli, c'est à dessein). S'il y a du sang et des viscères dans mes parties, c'est parce que je le veux bien. Je pourrais tuer autant de PJ sans donner dans le gore. C'est ce que je fais en général lorsque je mène pour des enfants.

+ Il n'y a pas de corrélation entre taux de létalité et nanar. Je ne vois pas en quoi le fait de décimer un cast produirait per se un nanar. Ou alors le Projet Blair Witch est un nanar. Pour moi, ce n'est pas le cas.

Bon après, il faut aussi s'entendre sur la définition de « nanar » mais je n'ai pas l'impression que mes deux dernières parties en relèvent. Pour moi, on a joué du pulp horrifique à la Hellboy. Je veux dire, ce n'est pas parce que le méchant est un nazi, que c'est un sorcier et/ou qu'il y a du gore qu'on tombe forcément dans le nanar. Enfin, par pour moi.

YMMV, on va dire. ;-)



Citation :
Au fait ! Tu as pensé à faire dans le Predator-like ?
C'en est pile poil : la structure narrative actioner puis survival que je déploie dans ces deux parties (surtout la deuxième, me manquait la mécanique qui va bien dans la première) est directement calquée sur celle (brillante, à mon avis) du film de McT.


Si tu parles du décor (jungle, pyramide et tout ça), zieute plutôt là :

+ Du pulp horrifique, avec au milieu une scène d'horreur psychologique hyper tendue : http://www.terresetranges.net/forums...pid=6733#p6733

+ Un bon gros Z, que je tire vers le B à la sueur de mon front : http://www.terresetranges.net/forums...pid=5981#p5981



Citation :
il faut bien recycler les plans de la pyramide aztèque du film "Ubererman contre les ninjas"
On peut bien sûr, mais ce n'est pas ce que je fais dans mes parties. Sombre n'est pas Brain Soda et je ne le mène pas au second degré. Cela étant, je conçois que ce ne soit pas forcément évident quand on lit mes comptes rendus, ce d'autant que ces derniers temps, je les écris d'une plume assez légère. ;-)

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Dernière modification par Johan Scipion ; 03/08/2014 à 01h00.
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